Déclaration à la presse de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur le pilier européen de l'Alliance atlantique et les contours d'une future coopération entre les pays membres de l'Alliance atlantique et non membres de l'Union européenne dont la Norvège, Paris le 1er mars 2000.

Prononcé le 1er mars 2000

Intervenant(s) : 

Circonstance : Visite en France du roi Harald V de Norvège le 1er mars 2000-entretiens de M. Védrine avec son homologue norvégien M. Vollebaek

Texte intégral

Q - Concernant la défense en Europe, que répondez-vous lorsque votre homologue vous parle de la participation de la Norvège ?
R - Je réponds à mon ami le ministre norvégien que nous allons poursuivre nos discussions pour trouver une bonne formule permettant à la Norvège d'être tout à fait informée de ce qui va se passer et que nous trouverons de bons mécanismes pour que la Norvège puisse faire valoir son point de vue, ses projets et qu'elle puisse être prise en compte. Mais, je ne peux pas aller au-delà aujourd'hui car nous n'en sommes qu'au début simplement et nous installons les structures intérimaires le mois prochain. C'est donc un processus qui va se développer par étape, qui sera très public et la discussion va se poursuivre pour que l'on trouve cette formule entre nous.
Q - Informer mais pas prendre part, c'est trop ?
R - Cela dépend, prendre part à quoi ?
Q - Aux décisions ?
R - Vous savez nous sommes un peu loin, il faut laisser le temps d'abord aux pays de l'Union européenne de l'organiser entre eux, ce n'est pas évident de mettre en place ce pilier européen de l'Alliance atlantique, et nous ne pouvons pas répondre à des questions trop précises avant même que nous ne nous soyons organisés nous-mêmes. Il faut donc faire preuve de patience et de compréhension, nous allons mettre en place des structures intérimaires, des structures définitives et c'est autour des structures définitives que nous verrons, comment et jusqu'à quel point, nous pouvons associer les six autres pays qui sont dans l'alliance et pas dans l'Union européenne. Nous faisons cela dans un esprit de bonne coopération et dans un esprit constructif. Il faut accepter de nous laisser le temps de parcourir les étapes.
Q - Et en tout cas, ils ne seront pas exclus ?
R - Non, personne ne veut exclure qui que ce soit mais nous sommes obligés de prendre en compte une réalité qui est qu'il s'agit d'une démarche de l'Union européenne et c'est à l'intérieur de l'Union que nous voulons créer ce pilier. Après il y a d'autres situations de fait qui existent, qui présentent un avantage sur le plan de la défense et de la sécurité, nous voulons les mettre à profit aussi, ce serait dommage de ne pas les utiliser. Pour la combinaison de choses, je le répète, il faut que nous ayons avancé un peu plus.
Q - On dit généralement que les Français sont orthodoxes dans le traitement des traités de l'Union européenne. Etes-vous d'accord ?
R - Si c'est un compliment, je suis d'accord.
(Source http://www.Diplomtie.gouv.fr, le 7 mars 2000)