Texte intégral
QUESTION : A quoi peut servir une loi contre le chômage ?
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : Au départ, je n'étais pas très chaud pour une loi. Mais il est vrai qu'il y a un manque. L'année dernière, nous avons suspendu l'application de la loi de modernisation sociale. Il était nécessaire qu'un texte vienne la remplacer. Cette loi sera sobre, elle aura une vocation d'incitation et de mobilisation. Il ne s'agira pas d'un catalogue de mesures.
QUESTION : Au sein de l'UMP, n'y a-t-il pas des voix libérales qui s'élèvent contre le principe d'une loi ?
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : Il ne s'agit pas de théoriser. Nous privilégions une approche pragmatique autour des deux priorités que sont l'emploi et la formation. Nous devons essayer d'adapter nos formations aux besoins des entreprises. Il n'est pas normal que le taux de chômage dans notre pays soit si élevé alors qu'il y a dans le même temps une véritable pénurie de main-d'uvre dans de nombreux métiers.
QUESTION : En décembre 2003, nous nous sommes dotés d'une excellente loi sur la formation tout au long de la vie. Ce n'est pas parce qu'on a un formidable outil que chacun sait s'en servir. Sur le terrain comment les salariés et les chefs d'entreprise vont s'approprier cette loi.
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : Je souhaiterais envoyer des parlementaires en mission pour qu'ils observent comment salariés et chefs d'entreprise accueillent ce texte, en comprennent les mécanismes et l'utilisent.
QUESTION : On parle régulièrement de revaloriser le travail manuel. Comment s'y prendre ?
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : C'est une tâche immense. Il nous faut modifier le jugement des parents sur la valeur des bonnes et des mauvaises filières de l'Education nationale. Ils ne doivent plus penser que l'avenir de leurs enfants sera compromis si ceux-ci optent pour l'apprentissage ou des filières plus techniques. Pousser les jeunes vers des emplois plus manuels, plus techniques est un des moyens les plus sûrs de résoudre les problèmes de pénurie de main-d'uvre.
Je participais la semaine dernière à un colloque franco-britannique sur l'emploi. Les Anglais ont misé sur une économie très axée sur les services, ils ont très vite adapté leur système de formation à ces nouveaux besoins. Dans le même temps, nous, nous en sommes restés à une approche trop générale. Nous n'avons pas défini nos priorités alors que nous savons que nous allons manquer d'ingénieurs, d'infirmières ou de techniciens intermédiaires. Un circuit de formation court peut déboucher sur des qualifications valorisantes qui permettront aux jeunes de trouver un emploi.
QUESTION : Les chefs d'entreprise veulent assouplir le Code du travail, ils veulent aussi des diminutions de charges, qu'en pensez-vous ?
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : Je connais bien les patrons de PME, j'en côtoie souvent dans ma circonscription. Je n'ai pas le sentiment qu'ils soient très souvent bloqués par la rigidité du Code du travail. En revanche, il est vrai qu'à ce jour il n'y a pas eu de diminution de charges si ce n'est pour compenser le surcoût de l'augmentation du Smic. Sans doute, faudrait-il alléger plus sensiblement le coût du travail pour les emplois moins qualifiés.
QUESTION : Quels sont les futurs secteurs créateurs d'emplois ?
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : Il faut encourager les services aux personnes. Les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses. Il y a autour de leurs demandes de formidables gisements de main-d'uvre. Elles ont évidemment besoin de soins, mais elles ont aussi besoin de compagnie, de femmes de ménage ou de jardiniers. De plus en plus de retraités ont les moyens de s'offrir ces services. Pour développer ce type d'emplois, je ne peux que souhaiter une baisse de TVA sur ces activités et une généralisation de l'usage des chèques emploi-service.
En outre, le nouveau revenu minimum d'activité pourra servir de passerelles pour que les Français les plus éloignés du monde du travail puissent se réinsérer. Encore faut-il assurer le maintien d'emplois moins qualifiés... Dans le même temps, il faut développer des emplois qualifiés en accroissant les efforts nationaux de recherche et de développement.
(Source http://www.u-m-p.org, le 13 février 2004)
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : Au départ, je n'étais pas très chaud pour une loi. Mais il est vrai qu'il y a un manque. L'année dernière, nous avons suspendu l'application de la loi de modernisation sociale. Il était nécessaire qu'un texte vienne la remplacer. Cette loi sera sobre, elle aura une vocation d'incitation et de mobilisation. Il ne s'agira pas d'un catalogue de mesures.
QUESTION : Au sein de l'UMP, n'y a-t-il pas des voix libérales qui s'élèvent contre le principe d'une loi ?
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : Il ne s'agit pas de théoriser. Nous privilégions une approche pragmatique autour des deux priorités que sont l'emploi et la formation. Nous devons essayer d'adapter nos formations aux besoins des entreprises. Il n'est pas normal que le taux de chômage dans notre pays soit si élevé alors qu'il y a dans le même temps une véritable pénurie de main-d'uvre dans de nombreux métiers.
QUESTION : En décembre 2003, nous nous sommes dotés d'une excellente loi sur la formation tout au long de la vie. Ce n'est pas parce qu'on a un formidable outil que chacun sait s'en servir. Sur le terrain comment les salariés et les chefs d'entreprise vont s'approprier cette loi.
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : Je souhaiterais envoyer des parlementaires en mission pour qu'ils observent comment salariés et chefs d'entreprise accueillent ce texte, en comprennent les mécanismes et l'utilisent.
QUESTION : On parle régulièrement de revaloriser le travail manuel. Comment s'y prendre ?
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : C'est une tâche immense. Il nous faut modifier le jugement des parents sur la valeur des bonnes et des mauvaises filières de l'Education nationale. Ils ne doivent plus penser que l'avenir de leurs enfants sera compromis si ceux-ci optent pour l'apprentissage ou des filières plus techniques. Pousser les jeunes vers des emplois plus manuels, plus techniques est un des moyens les plus sûrs de résoudre les problèmes de pénurie de main-d'uvre.
Je participais la semaine dernière à un colloque franco-britannique sur l'emploi. Les Anglais ont misé sur une économie très axée sur les services, ils ont très vite adapté leur système de formation à ces nouveaux besoins. Dans le même temps, nous, nous en sommes restés à une approche trop générale. Nous n'avons pas défini nos priorités alors que nous savons que nous allons manquer d'ingénieurs, d'infirmières ou de techniciens intermédiaires. Un circuit de formation court peut déboucher sur des qualifications valorisantes qui permettront aux jeunes de trouver un emploi.
QUESTION : Les chefs d'entreprise veulent assouplir le Code du travail, ils veulent aussi des diminutions de charges, qu'en pensez-vous ?
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : Je connais bien les patrons de PME, j'en côtoie souvent dans ma circonscription. Je n'ai pas le sentiment qu'ils soient très souvent bloqués par la rigidité du Code du travail. En revanche, il est vrai qu'à ce jour il n'y a pas eu de diminution de charges si ce n'est pour compenser le surcoût de l'augmentation du Smic. Sans doute, faudrait-il alléger plus sensiblement le coût du travail pour les emplois moins qualifiés.
QUESTION : Quels sont les futurs secteurs créateurs d'emplois ?
RÉPONSE (JACQUES BARROT) : Il faut encourager les services aux personnes. Les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses. Il y a autour de leurs demandes de formidables gisements de main-d'uvre. Elles ont évidemment besoin de soins, mais elles ont aussi besoin de compagnie, de femmes de ménage ou de jardiniers. De plus en plus de retraités ont les moyens de s'offrir ces services. Pour développer ce type d'emplois, je ne peux que souhaiter une baisse de TVA sur ces activités et une généralisation de l'usage des chèques emploi-service.
En outre, le nouveau revenu minimum d'activité pourra servir de passerelles pour que les Français les plus éloignés du monde du travail puissent se réinsérer. Encore faut-il assurer le maintien d'emplois moins qualifiés... Dans le même temps, il faut développer des emplois qualifiés en accroissant les efforts nationaux de recherche et de développement.
(Source http://www.u-m-p.org, le 13 février 2004)