Déclaration de M. Michel Barnier, ministre des Affaires étrangères, lors du point de presse conjoint avec Mme Condoleezza Rice, secrétaire d'Etat des Etats-Unis d'Amérique, sur l'appui franco-américain au processus de paix israélo-palestinien, à l'application de la résolution 1559 sur le Liban et au sort des otages en Irak, Florence Aubenas et Hussein Hanoun, Londres le 1er mars 2005.

Prononcé le 1er mars 2005

Intervenant(s) : 

Circonstance : Réunion sur le soutien à l'Autorité palestinienne, à Londres le 1er mars 2005

Texte intégral

Je voudrais dire quelques mots de l'entretien.
Cette réunion de Londres est une étape importante dans une dynamique qui a été engagée par la rencontre de Charm El Cheikh entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas. Nous sommes, en quelque sorte, co-responsables de cette dynamique.
Que le Liban redevienne maître de son destin. Nous sommes touchés, tous, et la France en particulier, parce que rien de ce qui se passe au Liban ne nous laisse indifférent par cette aspiration que nous voulons encourager. Notre manière d'encourager, de répondre à cette espérance du peuple libanais, c'est naturellement de redire - et c'est ce que nous faisons dans ce document commun franco-américain, dans l'esprit même de ce que souhaite la communauté internationale -, que nous souhaitons l'application rapide, rigoureuse, de la résolution 1559.
Nous souhaitons également savoir la vérité sur qui a perpétré l'attentat contre Rafic Hariri et le condamner.
Nous souhaitons que toutes les troupes, tous les services étrangers se retirent du Liban. Nous souhaitons enfin que des élections libres, sincères, honnêtes, aient lieu le plus vite possible pour que ce peuple qui le veut, qui le demande dans la rue, puisse retrouver sa souveraineté.
Je veux ajouter qu'il faut mettre les choses dans le bon ordre. Cette résolution est celle de toute la communauté internationale, comme a l'a dit Condoleeezza Rice, et elle est extrêmement claire : elle vaut par elle-même, pour elle-même, il ne doit pas y avoir de prétexte pour ne pas l'appliquer. Elle exige le retrait des troupes étrangères, des services spéciaux étrangers. La Syrie est concernée, elle doit comprendre que nous sommes sérieux, toute la communauté internationale est sérieuse pour exiger progressivement, réellement, la mise en uvre de cette résolution.
Actuellement tout cela se passe dans le cadre des Nations unies avec le rapport du Secrétaire général, le travail que fait M. Roed Larsen, alors que le peuple libanais manifeste, avec beaucoup de force et d'émotion, son aspiration à retrouver la liberté.
Q - Concernant l'Irak, Florence Aubenas lance ce matin son appel a l'aide, elle demande notamment l'intervention de M. Julia. Est-ce que vous avez sollicité l'intervention de M. Julia?
R - Dès l'instant où nous avons appris la disparition de Florence Aubenas et de Hussein Hanoun, son accompagnateur irakien, nous sommes mobilisés pour les retrouver. Nous avons sur place, à Bagdad, une situation - chacun le voit - dangereuse et complexe, tous les contacts et tous les fils utiles pour les retrouver, exactement comme nous l'avons fait, finalement avec succès, pour la libération de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot. Nous avons pris note ce matin de cette vidéo, de cet appel de Florence Aubenas. Nous allons étudier cette vidéo avec beaucoup de précision, notamment vérifier sa chronologie. Il y a dans cet appel en tout cas un élément important : elle est en vie. Nous avions reçu, il y a plusieurs jours, une autre preuve de vie de Florence Aubenas, que j'avais communiquée et fait voir à sa famille.
Nous avons besoin maintenant de vérifier la chronologie, le contenu de cet appel, pour bien l'utiliser. S'agissant du parlementaire qui a été cité, je crois qu'il a dit qu'il était à la disposition des autorités françaises. Nous allons, après avoir analysé cette vidéo, prendre les décisions les plus utiles. Je veux dire que, comme dans d'autres cas, la seule priorité pour les autorités françaises, le président de la République, le Premier ministre et moi-même, c'est la sécurité de Florence Aubenas et de Hussein Hanoun.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mars 2005)