Texte intégral
Monsieur le Préfet,
Monsieur le directeur de l'Agence régionale de l'hospitalisation,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le Directeur,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour visiter l'hôpital local de Dieulefit.
Je suis convaincu - Monsieur le Directeur - que les hôpitaux locaux comme celui-ci, et plus généralement les hôpitaux de proximité, doivent retrouver leur place au sein du système de soins français pour plusieurs raisons :
La première raison est majeure dans le contexte actuel de la démographie médicale. Nous avons constaté, que d'une façon générale, là où étaient implantés des hôpitaux locaux, les médecins généralistes restaient et le taux de nouvelles installations étaient supérieur à celui des zones géographiques ne disposant pas d'hôpital local.
C'est un constat général, même si vous me citerez probablement des endroits où cela n'est pas vérifié. Le maintien d'un tissu rural de généralistes est essentiel pour assurer l'équité dans notre système de soins, l'égal accès de tous à des soins de qualité.
La deuxième raison, qui soutient mon action en faveur des hôpitaux locaux, est qu'ils rendent un vrai service de proximité à la population, rurale ou semi-rurale, souvent composée d'une part importante de personnes âgées. Les médecins généralistes peuvent continuer à y suivre les patients. Cela permet ainsi d'éviter des hospitalisations dans des centres hospitaliers plus importants, source d'anxiété et désarrois chez les personnes âgées.
L'hôpital local est un acteur incontournable face à la demande de soins de proximité. C'est le premier maillon du dispositif de soins gradués qui trouvera toute sa place dans les prochains schémas régionaux d'organisation sanitaire.
Il doit pouvoir s'appuyer, comme à Dieulefit, sur des lits de court séjour de médecine et des lits de soins de suite, à côté des soins de longue durée.
Il doit également développer des consultations locales spécialisées, constituant un réel apport aux patients, qui trouvent au plus près de leur domicile, aux côtés de leurs médecins traitants, des médecins spécialistes hospitaliers ou libéraux. Ces consultations constituent le support d'un travail en réseau, dans lequel le généraliste occupe une position centrale.
Compte tenu des activités qui se développent dans un hôpital local, au carrefour du sanitaire, du médico-social et du social, un tel hôpital pratique au quotidien la coordination entre un grand nombre d'acteurs. Il doit développer ce rôle au maximum et devenir le lieu privilégié d'implantation des réseaux, notamment pour les personnes âgées ou handicapées, mais aussi pour le diabète ou les soins palliatifs.
L'hôpital local doit être également un établissement favorisant le maintien ou le retour précoce à domicile des malades.
Les soins dispensés dans les lits de médecine évitent les recours indus aux plateaux techniques. Ceux dispensés dans les lits de soins de suite servent de tremplin au retour à domicile.
Afin de favoriser le maintien des personnes à domicile, il convient de développer l'hospitalisation à domicile et les services de soins infirmiers à domicile, les SSIAD. Mais - comme je l'ai annoncé avec mon collègue Jean-Louis Borloo - il est possible de développer encore d'autres formes de services à la personne. Nous sommes tous deux convaincus que ces nouveaux services constituent un important gisement d'emplois.
Comme vous pouvez le constater, j'ai une vision dynamique de l'hôpital local. Je le conçois comme un animateur local de santé, qui répond à une demande objective de prise en charge de proximité, dont le projet se construit en concertation avec les élus, les usagers et l'ensemble des acteurs d'un territoire donné.
L'hôpital local de Dieulefit s'est résolument engagé sur cette voie et je vous en félicite. Je ne doute pas de votre réussite dans délais très rapides.
Je vous remercie.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 12 mai 2005)