Texte intégral
Nous sommes aujourd'hui nombreux à être venus saluer le retour des forces ayant assuré le septième mandat de l'opération LICORNE en Côte d'Ivoire.
La prise d'armes qui vient d'avoir lieu est placée sous le signe de la bravoure autant que du deuil.
Les militaires du mandat 7, au cours des quatre mois d'opération, ont eu à faire face aux événements tragiques de novembre dernier.
Alors qu'ils étaient engagés au service de la paix, ils ont subi une attaque grave et délibérée qui a fait neuf morts et trente-cinq blessés.
Nous n'oublierons jamais ceux qui ont perdu la vie.
L'ensemble de la communauté militaire et moi-même pensons à leurs familles et à leurs amis et les assurons de notre affection et de notre soutien.
Nous disons notre reconnaissance et notre soutien à ceux qui ont été marqués dans leur chair.
Nous disons à tous les militaires du mandat 7 notre admiration.
Alors que nous approchons de nouvelles échéances importantes pour la Côte d'Ivoire, la remarquable action de nos soldats, dans ce pays meurtri, défiguré par ses affrontements internes, se doit d'être à nouveau soulignée (1).
Elle a été à l'image de la présence de la France en Côte d'Ivoire : nécessaire, légitime, efficace, dans le respect de nos engagements internationaux (2).
Elle s'inscrit plus largement dans notre politique vis-à-vis du continent africain, une politique marquée par la conjugaison des liens du passé et des défis d'aujourd'hui (3).
1. Oui, militaires de l'opération Licorne, votre action lors des événements de ces derniers mois fut remarquable.
Dans un contexte très difficile, dans le strict respect du mandat qui vous a été confié par l'ONU, vous avez mené à bien votre mission première : protéger les Français et les ressortissants de la communauté internationale.
Grâce à vous, en coopération avec les contingents de l'ONUCI, plus de 8300 de nos compatriotes et 600 ressortissants d'autres pays, menacés, agressés par des milices, des droits communs libérés, des foules manipulées, ont pu quitter sains et saufs la Côte d'Ivoire.
Des semaines durant, et aujourd'hui encore, des lettres, des e-mails, des messages vous disent leur reconnaissance et leur admiration.
Votre présence, votre action mesurée et votre professionnalisme, votre courage et votre sang-froid, ont évité un bain de sang.
Ils ont permis un rapide retour au calme et à une situation qui ouvre la voie à une relance du processus politique.
Certes, il y a encore, de la part des mêmes, des critiques, des provocations, des attaques.
Certains aimeraient que la France laisse la Côte d'Ivoire aux démons de la division.
2. Notre action en Côte d'Ivoire est légitime et nécessaire.
La France est en Côte d'Ivoire pour assurer le retour de la paix et de la stabilité.
L'appui de la communauté internationale en faveur de notre action est unanime et sans réserve.
Ceux qui se soucient de l'avenir de ce pays, Ivoiriens, Africains, membres du Conseil de Sécurité, maintiennent leur confiance dans la France, dans l'action de nos soldats.
Nous assumons nos responsabilités internationales. Nous respectons nos engagements.
Etre aux côtés des Ivoiriens, victimes des combats, de la division, et de la crise économique qui s'ensuit, accompagner le retour vers la paix, seule capable de ramener la prospérité économique et le développement : voilà la seule ambition de la France.
Cela, à condition que ce soit le souhait des Africains, de la communauté internationale, dans un climat de confiance partagée.
Nous continuerons également à soutenir sans réserve la médiation conduite par le Président M'beki pour relancer le processus politique en Côte d'Ivoire.
La communauté internationale se doit de rester mobilisée pour lever les obstacles qui retardent la réconciliation nationale.
La Côte d'Ivoire fut un modèle de démocratie, de développement, de cohésion nationale.
Elle doit le redevenir pour les Ivoiriens et pour l'Afrique.
3. C'est le sens, le seul but de notre action.
Nos liens, les liens de la France avec l'Afrique, sont forts.
Ils sont le fruit d'une histoire commune écrite au cur de l'Afrique, ainsi que par nos pères, côte à côte dans les guerres du siècle dernier, ici même en Europe.
Dans cette histoire commune, nous avons partagé des valeurs, des références culturelles qui se font écho.
Ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est la stabilité, non seulement d'un pays mais d'un continent tout entier.
La Côte d'Ivoire souffre, mais elle n'est pas seule à subir les conséquences d'une situation mondiale troublée, de rivalités ethniques, de problèmes de développement économique.
C'est malheureusement en Afrique que se déroulent près de la moitié des opérations de maintien de la paix mises en uvre par la communauté internationale.
Aujourd'hui, deux volontés se rencontrent :
- celle des pays africains, qui entendent légitimement s'approprier les questions de sécurité sur leur continent ;
- celle de la France, qui souhaite exprimer sa solidarité à ses partenaires en proposant un partage d'expérience, un accompagnement dans la durée.
La France n'est pas seule, elle agit au sein d'une communauté internationale dont elle entend être un acteur responsable et efficace.
Elle agit, certes sans oublier son histoire mais en sachant que rien ne se fait sans la volonté des peuples.
Le début de ce siècle est douloureux.
Il l'est en Afrique peut-être plus qu'ailleurs.
C'est à nous qu'il revient d'écrire ensemble cette histoire.
Dans cette histoire, nous saurons être aux côtés de nos amis africains, à notre place, respectant les aspirations des peuples et l'indépendance des nations.
Nous saurons aussi accepter la part de responsabilité qui nous revient et que nous devons assumer, fut-ce au prix du sang versé.
Conclusion
L'action des armées françaises en Côte d'Ivoire, et les situations auxquelles elles ont à faire face, témoignent de la difficulté de l'engagement sur des théâtres d'opérations extérieurs.
La nature des crises, les formes de la violence collective ont changé ; la frontière entre les aspects militaires et civils des crises est floue.
Disposer des outils efficaces et adaptés pour prévenir ces crises, pour les résoudre, me semble plus que jamais une évidence, une exigence.
C'est ce qui me conforte dans ma conviction et dans mon ambition de bâtir pour la France une défense forte, autonome, solidaire.
Il en va de la sécurité des Français.
Il en va de la paix dans le monde.
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 7 avril 2005)
La prise d'armes qui vient d'avoir lieu est placée sous le signe de la bravoure autant que du deuil.
Les militaires du mandat 7, au cours des quatre mois d'opération, ont eu à faire face aux événements tragiques de novembre dernier.
Alors qu'ils étaient engagés au service de la paix, ils ont subi une attaque grave et délibérée qui a fait neuf morts et trente-cinq blessés.
Nous n'oublierons jamais ceux qui ont perdu la vie.
L'ensemble de la communauté militaire et moi-même pensons à leurs familles et à leurs amis et les assurons de notre affection et de notre soutien.
Nous disons notre reconnaissance et notre soutien à ceux qui ont été marqués dans leur chair.
Nous disons à tous les militaires du mandat 7 notre admiration.
Alors que nous approchons de nouvelles échéances importantes pour la Côte d'Ivoire, la remarquable action de nos soldats, dans ce pays meurtri, défiguré par ses affrontements internes, se doit d'être à nouveau soulignée (1).
Elle a été à l'image de la présence de la France en Côte d'Ivoire : nécessaire, légitime, efficace, dans le respect de nos engagements internationaux (2).
Elle s'inscrit plus largement dans notre politique vis-à-vis du continent africain, une politique marquée par la conjugaison des liens du passé et des défis d'aujourd'hui (3).
1. Oui, militaires de l'opération Licorne, votre action lors des événements de ces derniers mois fut remarquable.
Dans un contexte très difficile, dans le strict respect du mandat qui vous a été confié par l'ONU, vous avez mené à bien votre mission première : protéger les Français et les ressortissants de la communauté internationale.
Grâce à vous, en coopération avec les contingents de l'ONUCI, plus de 8300 de nos compatriotes et 600 ressortissants d'autres pays, menacés, agressés par des milices, des droits communs libérés, des foules manipulées, ont pu quitter sains et saufs la Côte d'Ivoire.
Des semaines durant, et aujourd'hui encore, des lettres, des e-mails, des messages vous disent leur reconnaissance et leur admiration.
Votre présence, votre action mesurée et votre professionnalisme, votre courage et votre sang-froid, ont évité un bain de sang.
Ils ont permis un rapide retour au calme et à une situation qui ouvre la voie à une relance du processus politique.
Certes, il y a encore, de la part des mêmes, des critiques, des provocations, des attaques.
Certains aimeraient que la France laisse la Côte d'Ivoire aux démons de la division.
2. Notre action en Côte d'Ivoire est légitime et nécessaire.
La France est en Côte d'Ivoire pour assurer le retour de la paix et de la stabilité.
L'appui de la communauté internationale en faveur de notre action est unanime et sans réserve.
Ceux qui se soucient de l'avenir de ce pays, Ivoiriens, Africains, membres du Conseil de Sécurité, maintiennent leur confiance dans la France, dans l'action de nos soldats.
Nous assumons nos responsabilités internationales. Nous respectons nos engagements.
Etre aux côtés des Ivoiriens, victimes des combats, de la division, et de la crise économique qui s'ensuit, accompagner le retour vers la paix, seule capable de ramener la prospérité économique et le développement : voilà la seule ambition de la France.
Cela, à condition que ce soit le souhait des Africains, de la communauté internationale, dans un climat de confiance partagée.
Nous continuerons également à soutenir sans réserve la médiation conduite par le Président M'beki pour relancer le processus politique en Côte d'Ivoire.
La communauté internationale se doit de rester mobilisée pour lever les obstacles qui retardent la réconciliation nationale.
La Côte d'Ivoire fut un modèle de démocratie, de développement, de cohésion nationale.
Elle doit le redevenir pour les Ivoiriens et pour l'Afrique.
3. C'est le sens, le seul but de notre action.
Nos liens, les liens de la France avec l'Afrique, sont forts.
Ils sont le fruit d'une histoire commune écrite au cur de l'Afrique, ainsi que par nos pères, côte à côte dans les guerres du siècle dernier, ici même en Europe.
Dans cette histoire commune, nous avons partagé des valeurs, des références culturelles qui se font écho.
Ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est la stabilité, non seulement d'un pays mais d'un continent tout entier.
La Côte d'Ivoire souffre, mais elle n'est pas seule à subir les conséquences d'une situation mondiale troublée, de rivalités ethniques, de problèmes de développement économique.
C'est malheureusement en Afrique que se déroulent près de la moitié des opérations de maintien de la paix mises en uvre par la communauté internationale.
Aujourd'hui, deux volontés se rencontrent :
- celle des pays africains, qui entendent légitimement s'approprier les questions de sécurité sur leur continent ;
- celle de la France, qui souhaite exprimer sa solidarité à ses partenaires en proposant un partage d'expérience, un accompagnement dans la durée.
La France n'est pas seule, elle agit au sein d'une communauté internationale dont elle entend être un acteur responsable et efficace.
Elle agit, certes sans oublier son histoire mais en sachant que rien ne se fait sans la volonté des peuples.
Le début de ce siècle est douloureux.
Il l'est en Afrique peut-être plus qu'ailleurs.
C'est à nous qu'il revient d'écrire ensemble cette histoire.
Dans cette histoire, nous saurons être aux côtés de nos amis africains, à notre place, respectant les aspirations des peuples et l'indépendance des nations.
Nous saurons aussi accepter la part de responsabilité qui nous revient et que nous devons assumer, fut-ce au prix du sang versé.
Conclusion
L'action des armées françaises en Côte d'Ivoire, et les situations auxquelles elles ont à faire face, témoignent de la difficulté de l'engagement sur des théâtres d'opérations extérieurs.
La nature des crises, les formes de la violence collective ont changé ; la frontière entre les aspects militaires et civils des crises est floue.
Disposer des outils efficaces et adaptés pour prévenir ces crises, pour les résoudre, me semble plus que jamais une évidence, une exigence.
C'est ce qui me conforte dans ma conviction et dans mon ambition de bâtir pour la France une défense forte, autonome, solidaire.
Il en va de la sécurité des Français.
Il en va de la paix dans le monde.
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 7 avril 2005)