Déclaration de M. Xavier Darcos, ministre délégué à la coopération, au développement et à la francophonie, en réponse à une question sur l'aide internationale et française et le maintien de la paix au Darfour soudanais, au Sénat le 14 avril 2005.

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Circonstance : Questions d'actualité au Sénat, le 14 avril 2005

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Je me suis entretenu ce matin avec le représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, Jan Pronk, arrivé hier de la Conférence des donateurs d'Oslo. Nous avons évoqué la mise en oeuvre de l'accord de paix dans le Sud, et la situation dans le Darfour, qui constitue pour nous un sujet de préoccupation majeure.
La mise en oeuvre de l'accord avec le Sud, signé à Naïvasha en janvier dernier, va bénéficier d'un appui massif de la communauté internationale, avec :
1/ Une implication considérable des bailleurs réunis à Oslo, puisque les engagements s'élèvent à 4,7 milliards de dollars sur la période 2005-2007. La France, pour sa part, apportera 120 millions d'euros dans ce cadre.
2/ La mise en place, sur proposition américaine, d'une très importante opération de maintien de la paix - 10.000 hommes pendant 6 ans - pour laquelle la France a bien entendu donné son plein accord et son entier appui.
Mais pour la France, il n'y aura pas de paix valable, ni durable, au Soudan, sans le Darfour. Le drame qui s'y prolonge est notre sujet de préoccupation majeure, depuis son origine.
- La France a été la première à souligner son ampleur et son impact, à un moment où la communauté internationale faisait porter tous ses efforts sur la conclusion de l'accord avec le Sud.
Je rappelle que Dominique de Villepin a été le premier représentant d'un gouvernement occidental à se rendre sur place, au Soudan et au Tchad, en février 2004. Depuis, Michel Barnier, Renaud Muselier et moi-même, nous sommes rendus dans la région.
- Dès la fin 2003, la France a engagé des moyens pour venir en aide aux populations menacées, et sensibilisé les autorités soudanaises à l'intérêt d'apporter un règlement rapide à cette question. L'apport total de la France en faveur du seul Darfour s'élève d'ores et déjà à plus de 80 millions d'euros. Nous avons, là encore dès l'origine, apporté une attention particulière au Tchad, aujourd'hui fragilisé par ce conflit. En particulier, nous avons mis en place des programmes destinés aux régions d'accueil des réfugiés.
- Enfin, la France s'est mobilisée aux Nations unies pour obtenir la saisine de la Cour pénale internationale. Nous croyons fermement que seule une solution pacifique et politique permettra de sortir de ce conflit. Nous croyons également que cette solution passe par la fin de l'impunité.
Je veux répéter ici que ce drame du Darfour est une préoccupation permanente et quotidienne de notre diplomatie. Tout ce que nous avons fait est nécessaire. Mais ce n'est pas suffisant. Nos efforts ne se relâcheront pas tant qu'une solution politique et pacifique ne sera pas définie et mise en oeuvre sur le terrain. La France travaillera sans relâche à cet objectif, y compris dans les instances internationales, et européennes.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 avril 2005)