Texte intégral
Q - L'Europe, selon les tenants du "oui", sera politique et plus puissante. Quel est le rôle de la Commission dans ce processus ?
R - La Commission européenne ne gagne pas en poids mais devient plus légitime. En la rendant très clairement responsable devant le Parlement européen, en resserrant à dix-huit le nombre de commissaire à partir de 2014, la Constitution permet de revenir à l'esprit des origines de la construction européenne, dans lequel la Commission incarnait l'intérêt européen et devait agir en toute indépendance des intérêts nationaux exprimés, eux, dans d'autres institutions.
Tous cela concourt à une Europe politique, qui soit bien plus qu'un grand marché.
Q - Comment la France peut-elle préserver son influence si elle perd, par intermittences, le commissaire qui lui reste ?
R - L'influence de la France ne passe pas simplement par la présence d'un commissaire. Sa voix s'exprime à travers bien d'autres canaux, comme la Banque centrale européenne, l'état-major européen, les postes de directeurs généraux au sein de la Commission, peut-être demain la présidence du Parlement ou du Conseil européen.
En outre, il ne faut pas perdre de vue que la Constitution, dans laquelle la vision française est fortement présente, accroît considérablement le poids de la France au Conseil européen : il passe de 8,4 % à 13 % des voix. Celui du couple franco-allemand augmente de 17 % à 30 %. Et il faut tout de même rappeler que ce n'est pas la Constitution qui a réduit de deux à un le nombre de commissaires par pays.
Q - Que change la création d'un président du Conseil européen ?
R - Le système actuel, avec une présidence tournante tous les six mois, est absurde. Le résultat, c'est une absence de visibilité par rapport à nos partenaires internationaux et une incompréhension du système par les Européens eux-mêmes. Cette présidence pour deux ans et demi prévue par le traité, renouvelable une fois, stabilise la fonction et donne un représentant unique à l'Union sur la scène internationale. Elle permet aussi d'européaniser davantage le poste. N'entendez-vous pas, aujourd'hui, ceux qui nous disent, avec d'évidents sous-entendus, que Tony Blair va présider l'Europe au second semestre de cette année ? Le futur président du Conseil, lui, n'aura pas de mandat national et sera complètement dédié à la construction européenne
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 mai 2005)
R - La Commission européenne ne gagne pas en poids mais devient plus légitime. En la rendant très clairement responsable devant le Parlement européen, en resserrant à dix-huit le nombre de commissaire à partir de 2014, la Constitution permet de revenir à l'esprit des origines de la construction européenne, dans lequel la Commission incarnait l'intérêt européen et devait agir en toute indépendance des intérêts nationaux exprimés, eux, dans d'autres institutions.
Tous cela concourt à une Europe politique, qui soit bien plus qu'un grand marché.
Q - Comment la France peut-elle préserver son influence si elle perd, par intermittences, le commissaire qui lui reste ?
R - L'influence de la France ne passe pas simplement par la présence d'un commissaire. Sa voix s'exprime à travers bien d'autres canaux, comme la Banque centrale européenne, l'état-major européen, les postes de directeurs généraux au sein de la Commission, peut-être demain la présidence du Parlement ou du Conseil européen.
En outre, il ne faut pas perdre de vue que la Constitution, dans laquelle la vision française est fortement présente, accroît considérablement le poids de la France au Conseil européen : il passe de 8,4 % à 13 % des voix. Celui du couple franco-allemand augmente de 17 % à 30 %. Et il faut tout de même rappeler que ce n'est pas la Constitution qui a réduit de deux à un le nombre de commissaires par pays.
Q - Que change la création d'un président du Conseil européen ?
R - Le système actuel, avec une présidence tournante tous les six mois, est absurde. Le résultat, c'est une absence de visibilité par rapport à nos partenaires internationaux et une incompréhension du système par les Européens eux-mêmes. Cette présidence pour deux ans et demi prévue par le traité, renouvelable une fois, stabilise la fonction et donne un représentant unique à l'Union sur la scène internationale. Elle permet aussi d'européaniser davantage le poste. N'entendez-vous pas, aujourd'hui, ceux qui nous disent, avec d'évidents sous-entendus, que Tony Blair va présider l'Europe au second semestre de cette année ? Le futur président du Conseil, lui, n'aura pas de mandat national et sera complètement dédié à la construction européenne
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 mai 2005)