Texte intégral
C. Delay - La contestation prend de l'ampleur à propos du lundi de Pentecôte travaillé. Six syndicats viennent d'écrire au Premier ministre pour lui demander de renoncer ; certains n'excluent pas d'appeler à la grève, et le CFTC assigne aujourd'hui le Gouvernement en justice. Pourquoi ? Expliquez-nous.
R - D'abord, parce que nous sommes dans une situation un peu particulière, et pour nous inacceptable, dans le sens où l'on va obliger les salariés à travailler le lundi de Pentecôte, sans être payés. Donc, cela fait sourire, mais dans le droit international, c'est du travail forcé.
Q - Mais cela s'appelle "la solidarité", nous dit le Gouvernement.
R - Oui, bien sûr. La solidarité se joue autrement. On est d'accord sur la solidarité intergénérationnelle et celle de la famille, mais dans une solidarité équitable. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Certains seront exonérés de solidarité, parce qu'ils ne participeront pas, par leur travail, à prendre en compte le troisième âge.
Q - Vous faites allusion à ceux qui ne travaillent pas, les inactifs notamment, les retraités ?
R - Voilà. Ce sont les inactifs, les artisans, les professions libérales, un certain nombre de professions qui ne sont pas du tout concernées...
Q - N'y a-t-il rien de religieux dans votre démarche ? Les travailleurs chrétiens ne sont pas opposés à une telle forme de solidarité, on est bien d'accord ?
R - Absolument pas. Nous disons que le lundi de Pentecôte, c'est l'occasion de manifestations - famille, sportive, touristique, culturelle, même religieuse. C'est vraiment la première journée de convivialité, et c'est à celle-là que l'on touche, c'est à ce week-end là que l'on touche.
Q - Mais n'êtes-vous pas sensible à l'argument du Gouvernement qui consiste à dire que cette Journée de solidarité, c'est douze Téléthons pour les personnes âgées, huit Téléthons pour les handicapés ?
R - Mais évidemment qu'il faut trouver les moyens de cette solidarité. Je vais prendre un exemple : je renvoie l'argument à l'Etat, qui nous dit qu'il faut baisser l'impôt sur le revenu ; on baisse et la totalité de la baisse d'impôts, c'est 1,8 milliard. On demande en solidarité 2 milliards. Est-ce qu'il a là quelque chose qui fonctionne bien, qui va dans le bon sens ? Il faut poser les problèmes autrement, il y a une vraie question économique qui est posée derrière cela, une vraie question de solidarité. Ne faisons pas cela à la va-vite, posons les problèmes comme nous l'avons demandé. Nous avons même demandé au Premier ministre de soumettre au Comité économique et social un vrai travail de fond pour faire l'analyse et trouver des solutions.
Q - Est-ce que vous ne prenez pas le risque, à quelques jours du référendum, d'attiser la contestation ? J'imagine que vous avez pesé cela ?
R - Bien sûr qu'on l'a pesé. Mais quand la CFTC a engagé son action il y a plus d'un an, nous ne connaissions pas la date du référendum. C'est vrai qu'aujourd'hui, nous arrivons dans une situation sensible. Et nous insistons, nous aussi, à la CFTC, pour dire qu'il ne faut mélanger les genres. La question du jour de Pentecôte, ce n'est pas le référendum.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 20 avril 2005)
R - D'abord, parce que nous sommes dans une situation un peu particulière, et pour nous inacceptable, dans le sens où l'on va obliger les salariés à travailler le lundi de Pentecôte, sans être payés. Donc, cela fait sourire, mais dans le droit international, c'est du travail forcé.
Q - Mais cela s'appelle "la solidarité", nous dit le Gouvernement.
R - Oui, bien sûr. La solidarité se joue autrement. On est d'accord sur la solidarité intergénérationnelle et celle de la famille, mais dans une solidarité équitable. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Certains seront exonérés de solidarité, parce qu'ils ne participeront pas, par leur travail, à prendre en compte le troisième âge.
Q - Vous faites allusion à ceux qui ne travaillent pas, les inactifs notamment, les retraités ?
R - Voilà. Ce sont les inactifs, les artisans, les professions libérales, un certain nombre de professions qui ne sont pas du tout concernées...
Q - N'y a-t-il rien de religieux dans votre démarche ? Les travailleurs chrétiens ne sont pas opposés à une telle forme de solidarité, on est bien d'accord ?
R - Absolument pas. Nous disons que le lundi de Pentecôte, c'est l'occasion de manifestations - famille, sportive, touristique, culturelle, même religieuse. C'est vraiment la première journée de convivialité, et c'est à celle-là que l'on touche, c'est à ce week-end là que l'on touche.
Q - Mais n'êtes-vous pas sensible à l'argument du Gouvernement qui consiste à dire que cette Journée de solidarité, c'est douze Téléthons pour les personnes âgées, huit Téléthons pour les handicapés ?
R - Mais évidemment qu'il faut trouver les moyens de cette solidarité. Je vais prendre un exemple : je renvoie l'argument à l'Etat, qui nous dit qu'il faut baisser l'impôt sur le revenu ; on baisse et la totalité de la baisse d'impôts, c'est 1,8 milliard. On demande en solidarité 2 milliards. Est-ce qu'il a là quelque chose qui fonctionne bien, qui va dans le bon sens ? Il faut poser les problèmes autrement, il y a une vraie question économique qui est posée derrière cela, une vraie question de solidarité. Ne faisons pas cela à la va-vite, posons les problèmes comme nous l'avons demandé. Nous avons même demandé au Premier ministre de soumettre au Comité économique et social un vrai travail de fond pour faire l'analyse et trouver des solutions.
Q - Est-ce que vous ne prenez pas le risque, à quelques jours du référendum, d'attiser la contestation ? J'imagine que vous avez pesé cela ?
R - Bien sûr qu'on l'a pesé. Mais quand la CFTC a engagé son action il y a plus d'un an, nous ne connaissions pas la date du référendum. C'est vrai qu'aujourd'hui, nous arrivons dans une situation sensible. Et nous insistons, nous aussi, à la CFTC, pour dire qu'il ne faut mélanger les genres. La question du jour de Pentecôte, ce n'est pas le référendum.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 20 avril 2005)