Texte intégral
Monsieur le Président, Cher Bernard,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Cher Bernard, un an déjà que tu conduits l'équipe des JA. Un an déjà que nous fonctionnons ensemble au service de notre profession.
On a appris à mieux se connaître au fil des semaines et je peux dire que les choses se passent bien.
Je tiens à souligner ici la qualité de nos relations et la qualité du travail que vous avez effectué.
Je pense tout particulièrement au travail mené par Gaël Grosmaire au Conseil économique et social dans le cadre de la loi d'orientation agricole.
Vous avez dédié votre rapport d'orientation à Antoine Croutes. Je voudrais simplement dire que nous continuerons à militer en pensant au message qu'il nous a délivré le jour de son départ.
[L'Europe]
Il y a au moins une chose positive dans ce qui vient de se passer en France : jamais on a autant parlé de l'Europe.
Les paysans n'ont pas été en marge du vote des Français.
Je ne m'étendrai pas sur le non du 29 mai. J'ai déjà pu dire que le non des paysans était un signal d'alarme contre la bureaucratie et l'ultralibéralisme et non pas un rejet de l'Union européenne.
La semaine dernière, de nombreuses régions céréalières ont manifesté contre les dérives libérales de l'Europe.
Contre une Commission qui gère les marchés avec un seul principe : Laisser-faire / Laisser passer.
Ce principe est appliqué tous les jours : les marchés ne sont plus gérés ni organisés, ils sont ouverts à tous les vents et surtout aux importations à bas prix.
En plus les perspectives financières se présentent mal.
Le pire c'est qu'on voudrait faire porter le chapeau à la PAC ! L'accord d'octobre 2002 qui stabilise les dépenses agricoles jusqu'en 2013 ne doit pas faire les frais d'un marchandage de dernière minute !
Il s'agit d'un engagement solennel et nous saurons le rappeler aux pouvoirs publics.
On ne peut pas laisser Tony Blair continuer à dire n'importe quoi sur la PAC.
Il n'y a qu'à regarder l'état de l'agriculture au Royaume-Uni pour se rendre compte qu'il n'a pas de leçons à donner.
Quand, de manière simpliste, il reproche les 40 % du budget consacré à l'Agriculture, il oublie tout ce qu'a apporté et tout ce qu'apporte la PAC aux européens : la sécurité alimentaire, l'aménagement des territoires, l'emploi.
Et on pourrait peut-être lui rappeler le dramatique épisode de la vache folle, dont les éleveurs n'ont pas encore fini de payer la note. Voilà à quoi ça mène l'ultralibéralisme.
L'Agriculture est essentielle à la construction européenne.
Les paysans ne seront pas la variable d'ajustement du budget de l'Union.
Le Président de la République ne peut pas faire de concession sur ce sujet : il doit rester ferme jusqu'au bout.
[Bruxelles et les Négociations internationales]
Vigilants à Bruxelles et sur nos gardes à l'OMC !
Les Commissaires européens en charge des négociations internationales n'ont pas la réputation d'être d'une combativité à toute épreuve quand il s'agit de s'opposer à une mondialisation sans entrave.
Je me demande même s'ils ne sont pas prêts à brader l'agriculture européenne pour faire avancer d'autres dossiers lors du prochain sommet de l'Organisation mondiale du commerce à Hong-Kong.
Pourtant, je suis certain que l'Europe peut négocier sans sacrifier ni ses marchés ni ses prix. Négocier jusqu'à ce que l'équilibre se fasse entre les soutiens internes, les accès au marché et la diminution des subventions.
Ces négociations sont essentielles, et pas seulement pour notre économie. Ce qui se négocie c'est aussi notre indépendance alimentaire.
Cette indépendance n'est jamais acquise : il faut la défendre tous les jours.
Alors, à Hong-Kong, il faudra se battre et je peux vous assurer, qu'avec Bernard, que nous ne lâcherons pas les commissaires européens d'une semelle !
[PAC et DPU]
Pour en finir avec l'Europe, un mot de la PAC et en particulier des droits à paiement unique.
Le Premier ministre nous affirmé que le nouveau système des DPU serait applicable dès janvier 2006.
Les débats sur les modalités étaient bien mal engagés.
La volonté de toutes les organisations du CAF a permis de débloquer la situation. Ensemble nous avons dégagé une ligne politique claire qui rallie tous les points de vue, y compris celui du ministre de l'Agriculture.
Je vous rappelle les points essentiels :
- en 2006, les agriculteurs devront retrouver une situation similaire à celle de 2005 ;
- tout doit être mis en uvre pour éviter les DPU dormants et ne pas pénaliser la Ferme France ;
- il faut simplifier et encourager les transferts ;
- il faut tout faire pour éviter que ces DPU ne soient une augmentation de charge pour les jeunes exploitants ;
- enfin l'installation doit être prioritaire pour l'attribution des droits.
Il reste encore quelques points à régler mais nous devons tous garder en tête les objectifs que je viens de rappeler.
Et ensemble, nous veillerons à la mise en uvre de ce dispositif pour qu'il soit conforme à ce que nous avons décidé.
[Loi d'Orientation agricole]
Venons-en maintenant à la loi d'Orientation agricole. Vous le savez, en raison du changement de Gouvernement, le calendrier de la loi a été revu.
La discussion aura lieu à l'automne et le Premier ministre s'est engagé à ce qu'elle entre en vigueur dès janvier 2006.
Il est urgent, en effet, de donner un cap à l'agriculture. Il est temps de mettre un terme aux incertitudes qui freinent le dynamisme de nos exploitations. Car la question qui est en jeu n'est rien moins que celle de l'avenir de nos entreprises.
Il faut des mesures pour accompagner un métier qui bouge, pour aider des chefs d'exploitations qui investissent, pour encourager des jeunes qui s'installent à monter leur projet.
Il faut aussi une politique pour pousser notre agriculture dans la voie de l'énergie verte.
Une énergie renouvelable, écologique et qu'on n'a pas besoin d'importer.
Les paysans sont prêts.
Mais il faut casser les résistances de l'aval et la frilosité des pouvoirs publics.
Les débouchés non alimentaires ne sont pas un gadget.
C'est une chance, immense, pour notre économie, nos emplois et notre environnement. On ne peut pas laisser passer cette chance.
Le secteur agricole et agro-alimentaire est le premier secteur employeur en France.
Au-delà des mesures annoncées par le Premier ministre, nous avons élaboré des propositions pour soutenir l'emploi et le pouvoir d'achat.
- Inciter l'embauche de salariés non qualifiés
- et encourager la relance des politiques de revalorisation des minima professionnels.
Ensemble, jeunes et aînés, nous allons nous engager pour l'emploi.
[Les charges]
Mais pour rendre leur dynamisme à nos exploitations, il faut aussi alléger les charges qui pèsent sur leur gestion quotidienne.
Si les prix sont mondiaux, nos charges, elles, sont bien françaises ! Alors qu'on ne vienne pas me dire qu'on ne peut rien faire.
Aujourd'hui, on attend le remboursement de la TFNB promis par le Président de la République.
Il faudra aussi revoir l'impact de la hausse du coût de l'énergie. Le remboursement de la TIPP pour deux semestres ne suffira pas. Il faut aller jusqu'à la suppression définitive de la part française de la TIPP.
Il y a aussi la cotisation de solidarité des associés non exploitants, la déduction pour aléas, le coût des transmissions ... j'en passe et des meilleures !
[Le thème du congrès]
J'en viens maintenant au thème de votre congrès et à votre rapport d'orientation. Je félicite les auteurs de ce rapport très dynamique et bien à l'image des jeunes agriculteurs que vous êtes.
Je ne peux que partager le titre que vous avez choisi. " Pas de paysans sans prix, pas de valeur sans organisation ! ".
Dans le contexte actuel, il est vital pour nous de nous organiser toujours mieux et toujours plus. La concurrence est de plus en plus forte, les protections tombent les unes après les autres et nous sommes de plus en plus confrontés directement au marché.
Seul, un agriculteur n'est rien face aux géants de la transformation ou de la distribution. La seule réponse ne peut être que de renforcer l'organisation collective à tous les niveaux : dans les coopératives, dans les interprofessions et les filières, dans les organismes de mise en marché.
Regardons aussi la possibilité d'organiser l'offre avec la mise en place de centrales d'achat.
Impliquons-nous dans l'élaboration d'un socle commun de garanties de production et engageons-nous dans la clarification des signes de qualité.
Faisons aussi mieux connaître les produits français, comme vous le soulignez dans votre rapport. Toutes vos propositions sur la promotion des produits français, comme la création d'une marque " France ", sont à développer.
Et d'ailleurs, vous êtes en parfaite harmonie avec les initiatives engagées sur ces sujets par Sopexa. Il faut continuer dans cette voie. L'avenir de l'agriculture française dépend aussi de cette communication à l'étranger.
Tout ce travail, nous devons le faire ensemble, tous ensemble. C'est l'effort commun de notre réseau tout entier qui nous permettra d'y arriver.
[Renforcer le syndicalisme majoritaire]
Mes amis,
Notre syndicalisme tire sa force de son réseau. N'oublions jamais que ce sont nos syndicats locaux, notre ancrage territorial qui font la force de notre syndicat.
Dans chaque département, des responsables sont engagés tous les jours au plus près du terrain pour faire avancer les intérêts collectifs et individuels des agriculteurs.
C'est sur le terrain, face aux producteurs, que nous devons faire valoir notre vision de l'agriculture et défendre le revenu des agriculteurs.
C'est ensuite aux instances nationales de donner du corps à notre unité.
Vous le savez, plus nous serons unis, plus nous serons forts et entendus.
Le syndicalisme a plus que jamais sa place dans notre société : en regroupant les agents économiques créateurs de richesses, il est le mieux placé pour poser le problème de la répartition de ces richesses et de la place de l'homme dans l'économie.
En s'efforçant d'identifier et de résoudre les conflits entre les différents agents économiques, en régulant les forces du marché, il constitue le meilleur rempart contre les excès du libéralisme et de la mondialisation.
À l'aube d'une mutation peut-être aussi importante que celle des années soixante, les agriculteurs ont plus que jamais besoin d'une organisation forte et responsable pour défendre leur revenu, leurs valeurs et leur métier. Pour être des Paysans Demain !
[Conclusion]
Monsieur le Président, Cher Bernard,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je dis souvent que la France est belle parce qu'elle est cultivée. Encore une fois, en venant à Bourg en Bresse, j'ai vu une campagne superbe. Les champs colorés et les paysages différents d'un village à un autre sont un des meilleurs outils de communication. Utilisons-le !
Et arrêtons de nous lamenter sans cesse et d'écouter les professionnels du dénigrement.
Soyons fiers de ce que nous faisons !
Des produits, des terroirs, une culture : l'agriculture est une chance pour la France !
Tous les français doivent en être convaincus.
Je vous remercie.
(Source http://www.fnsea.fr, le 4 juillet 2005)
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Cher Bernard, un an déjà que tu conduits l'équipe des JA. Un an déjà que nous fonctionnons ensemble au service de notre profession.
On a appris à mieux se connaître au fil des semaines et je peux dire que les choses se passent bien.
Je tiens à souligner ici la qualité de nos relations et la qualité du travail que vous avez effectué.
Je pense tout particulièrement au travail mené par Gaël Grosmaire au Conseil économique et social dans le cadre de la loi d'orientation agricole.
Vous avez dédié votre rapport d'orientation à Antoine Croutes. Je voudrais simplement dire que nous continuerons à militer en pensant au message qu'il nous a délivré le jour de son départ.
[L'Europe]
Il y a au moins une chose positive dans ce qui vient de se passer en France : jamais on a autant parlé de l'Europe.
Les paysans n'ont pas été en marge du vote des Français.
Je ne m'étendrai pas sur le non du 29 mai. J'ai déjà pu dire que le non des paysans était un signal d'alarme contre la bureaucratie et l'ultralibéralisme et non pas un rejet de l'Union européenne.
La semaine dernière, de nombreuses régions céréalières ont manifesté contre les dérives libérales de l'Europe.
Contre une Commission qui gère les marchés avec un seul principe : Laisser-faire / Laisser passer.
Ce principe est appliqué tous les jours : les marchés ne sont plus gérés ni organisés, ils sont ouverts à tous les vents et surtout aux importations à bas prix.
En plus les perspectives financières se présentent mal.
Le pire c'est qu'on voudrait faire porter le chapeau à la PAC ! L'accord d'octobre 2002 qui stabilise les dépenses agricoles jusqu'en 2013 ne doit pas faire les frais d'un marchandage de dernière minute !
Il s'agit d'un engagement solennel et nous saurons le rappeler aux pouvoirs publics.
On ne peut pas laisser Tony Blair continuer à dire n'importe quoi sur la PAC.
Il n'y a qu'à regarder l'état de l'agriculture au Royaume-Uni pour se rendre compte qu'il n'a pas de leçons à donner.
Quand, de manière simpliste, il reproche les 40 % du budget consacré à l'Agriculture, il oublie tout ce qu'a apporté et tout ce qu'apporte la PAC aux européens : la sécurité alimentaire, l'aménagement des territoires, l'emploi.
Et on pourrait peut-être lui rappeler le dramatique épisode de la vache folle, dont les éleveurs n'ont pas encore fini de payer la note. Voilà à quoi ça mène l'ultralibéralisme.
L'Agriculture est essentielle à la construction européenne.
Les paysans ne seront pas la variable d'ajustement du budget de l'Union.
Le Président de la République ne peut pas faire de concession sur ce sujet : il doit rester ferme jusqu'au bout.
[Bruxelles et les Négociations internationales]
Vigilants à Bruxelles et sur nos gardes à l'OMC !
Les Commissaires européens en charge des négociations internationales n'ont pas la réputation d'être d'une combativité à toute épreuve quand il s'agit de s'opposer à une mondialisation sans entrave.
Je me demande même s'ils ne sont pas prêts à brader l'agriculture européenne pour faire avancer d'autres dossiers lors du prochain sommet de l'Organisation mondiale du commerce à Hong-Kong.
Pourtant, je suis certain que l'Europe peut négocier sans sacrifier ni ses marchés ni ses prix. Négocier jusqu'à ce que l'équilibre se fasse entre les soutiens internes, les accès au marché et la diminution des subventions.
Ces négociations sont essentielles, et pas seulement pour notre économie. Ce qui se négocie c'est aussi notre indépendance alimentaire.
Cette indépendance n'est jamais acquise : il faut la défendre tous les jours.
Alors, à Hong-Kong, il faudra se battre et je peux vous assurer, qu'avec Bernard, que nous ne lâcherons pas les commissaires européens d'une semelle !
[PAC et DPU]
Pour en finir avec l'Europe, un mot de la PAC et en particulier des droits à paiement unique.
Le Premier ministre nous affirmé que le nouveau système des DPU serait applicable dès janvier 2006.
Les débats sur les modalités étaient bien mal engagés.
La volonté de toutes les organisations du CAF a permis de débloquer la situation. Ensemble nous avons dégagé une ligne politique claire qui rallie tous les points de vue, y compris celui du ministre de l'Agriculture.
Je vous rappelle les points essentiels :
- en 2006, les agriculteurs devront retrouver une situation similaire à celle de 2005 ;
- tout doit être mis en uvre pour éviter les DPU dormants et ne pas pénaliser la Ferme France ;
- il faut simplifier et encourager les transferts ;
- il faut tout faire pour éviter que ces DPU ne soient une augmentation de charge pour les jeunes exploitants ;
- enfin l'installation doit être prioritaire pour l'attribution des droits.
Il reste encore quelques points à régler mais nous devons tous garder en tête les objectifs que je viens de rappeler.
Et ensemble, nous veillerons à la mise en uvre de ce dispositif pour qu'il soit conforme à ce que nous avons décidé.
[Loi d'Orientation agricole]
Venons-en maintenant à la loi d'Orientation agricole. Vous le savez, en raison du changement de Gouvernement, le calendrier de la loi a été revu.
La discussion aura lieu à l'automne et le Premier ministre s'est engagé à ce qu'elle entre en vigueur dès janvier 2006.
Il est urgent, en effet, de donner un cap à l'agriculture. Il est temps de mettre un terme aux incertitudes qui freinent le dynamisme de nos exploitations. Car la question qui est en jeu n'est rien moins que celle de l'avenir de nos entreprises.
Il faut des mesures pour accompagner un métier qui bouge, pour aider des chefs d'exploitations qui investissent, pour encourager des jeunes qui s'installent à monter leur projet.
Il faut aussi une politique pour pousser notre agriculture dans la voie de l'énergie verte.
Une énergie renouvelable, écologique et qu'on n'a pas besoin d'importer.
Les paysans sont prêts.
Mais il faut casser les résistances de l'aval et la frilosité des pouvoirs publics.
Les débouchés non alimentaires ne sont pas un gadget.
C'est une chance, immense, pour notre économie, nos emplois et notre environnement. On ne peut pas laisser passer cette chance.
Le secteur agricole et agro-alimentaire est le premier secteur employeur en France.
Au-delà des mesures annoncées par le Premier ministre, nous avons élaboré des propositions pour soutenir l'emploi et le pouvoir d'achat.
- Inciter l'embauche de salariés non qualifiés
- et encourager la relance des politiques de revalorisation des minima professionnels.
Ensemble, jeunes et aînés, nous allons nous engager pour l'emploi.
[Les charges]
Mais pour rendre leur dynamisme à nos exploitations, il faut aussi alléger les charges qui pèsent sur leur gestion quotidienne.
Si les prix sont mondiaux, nos charges, elles, sont bien françaises ! Alors qu'on ne vienne pas me dire qu'on ne peut rien faire.
Aujourd'hui, on attend le remboursement de la TFNB promis par le Président de la République.
Il faudra aussi revoir l'impact de la hausse du coût de l'énergie. Le remboursement de la TIPP pour deux semestres ne suffira pas. Il faut aller jusqu'à la suppression définitive de la part française de la TIPP.
Il y a aussi la cotisation de solidarité des associés non exploitants, la déduction pour aléas, le coût des transmissions ... j'en passe et des meilleures !
[Le thème du congrès]
J'en viens maintenant au thème de votre congrès et à votre rapport d'orientation. Je félicite les auteurs de ce rapport très dynamique et bien à l'image des jeunes agriculteurs que vous êtes.
Je ne peux que partager le titre que vous avez choisi. " Pas de paysans sans prix, pas de valeur sans organisation ! ".
Dans le contexte actuel, il est vital pour nous de nous organiser toujours mieux et toujours plus. La concurrence est de plus en plus forte, les protections tombent les unes après les autres et nous sommes de plus en plus confrontés directement au marché.
Seul, un agriculteur n'est rien face aux géants de la transformation ou de la distribution. La seule réponse ne peut être que de renforcer l'organisation collective à tous les niveaux : dans les coopératives, dans les interprofessions et les filières, dans les organismes de mise en marché.
Regardons aussi la possibilité d'organiser l'offre avec la mise en place de centrales d'achat.
Impliquons-nous dans l'élaboration d'un socle commun de garanties de production et engageons-nous dans la clarification des signes de qualité.
Faisons aussi mieux connaître les produits français, comme vous le soulignez dans votre rapport. Toutes vos propositions sur la promotion des produits français, comme la création d'une marque " France ", sont à développer.
Et d'ailleurs, vous êtes en parfaite harmonie avec les initiatives engagées sur ces sujets par Sopexa. Il faut continuer dans cette voie. L'avenir de l'agriculture française dépend aussi de cette communication à l'étranger.
Tout ce travail, nous devons le faire ensemble, tous ensemble. C'est l'effort commun de notre réseau tout entier qui nous permettra d'y arriver.
[Renforcer le syndicalisme majoritaire]
Mes amis,
Notre syndicalisme tire sa force de son réseau. N'oublions jamais que ce sont nos syndicats locaux, notre ancrage territorial qui font la force de notre syndicat.
Dans chaque département, des responsables sont engagés tous les jours au plus près du terrain pour faire avancer les intérêts collectifs et individuels des agriculteurs.
C'est sur le terrain, face aux producteurs, que nous devons faire valoir notre vision de l'agriculture et défendre le revenu des agriculteurs.
C'est ensuite aux instances nationales de donner du corps à notre unité.
Vous le savez, plus nous serons unis, plus nous serons forts et entendus.
Le syndicalisme a plus que jamais sa place dans notre société : en regroupant les agents économiques créateurs de richesses, il est le mieux placé pour poser le problème de la répartition de ces richesses et de la place de l'homme dans l'économie.
En s'efforçant d'identifier et de résoudre les conflits entre les différents agents économiques, en régulant les forces du marché, il constitue le meilleur rempart contre les excès du libéralisme et de la mondialisation.
À l'aube d'une mutation peut-être aussi importante que celle des années soixante, les agriculteurs ont plus que jamais besoin d'une organisation forte et responsable pour défendre leur revenu, leurs valeurs et leur métier. Pour être des Paysans Demain !
[Conclusion]
Monsieur le Président, Cher Bernard,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je dis souvent que la France est belle parce qu'elle est cultivée. Encore une fois, en venant à Bourg en Bresse, j'ai vu une campagne superbe. Les champs colorés et les paysages différents d'un village à un autre sont un des meilleurs outils de communication. Utilisons-le !
Et arrêtons de nous lamenter sans cesse et d'écouter les professionnels du dénigrement.
Soyons fiers de ce que nous faisons !
Des produits, des terroirs, une culture : l'agriculture est une chance pour la France !
Tous les français doivent en être convaincus.
Je vous remercie.
(Source http://www.fnsea.fr, le 4 juillet 2005)