Texte intégral
Le Parisien.- Pour quelles raisons, selon vous, ne faut-il pas ouvrir les négociations d'adhésion avec la Turquie ?
Philippe de Villiers.- Car ce pays n'est européen ni par sa géographie, ni par son histoire, ni par sa culture. Le fossé entre la Turquie et nous est immense. Des exemples ? Là-bas, 70 % des femmes sont voilées, l'économie souterraine représente 50 % du PIB total. Si la Turquie entre dans l'Europe, on assistera à un formidable chassé-croisé. Ce pays attirera nos usines à cause du différentiel du coût de la main-d'oeuvre. Et le différentiel de niveau de vie préparera la grande transhumance des Turcs vers l'éden européen.
Le Parisien.- N'a t-on pas beaucoup trop promis aux Turcs depuis 1963 ?
Philippe de Villiers.- Tous les partis au pouvoir depuis quarante ans, à gauche comme à droite, sont coupables. Ouvrir les négociations avec la Turquie est une erreur colossale. Le processus sera ensuite très difficile à inverser. Il faut fermer la porte aux Turcs maintenant et arrêter de leur faire croire n'importe quoi.
Le Parisien.- Les Français seront consultés par référendum si les négociations d'adhésion aboutissent...
Philippe de Villiers.- Le peuple s'est déjà exprimé le 29 mai. Il a dit non à la Constitution européenne et non à la Turquie. C'est une forfaiture de la part de Jacques Chirac et de ceux qui le soutiennent de ne pas tenir compte du verdict des urnes. Quant aux enquêtes d'opinion, elles parlent d'elles-mêmes : 70 % des Français sont contre l'intégration de la Turquie.
Le Parisien.- La question turque fera-t-elle partie du débat présidentiel en 2007 ?
Philippe de Villiers.- Oui. Ce sera même un des éléments phares de la campagne. Le président élu dans deux ans devra stopper immédiatement les négociations et faire comprendre aux autres pays membres que si la Turquie adhère, alors, c'est la France qui quittera l'Union européenne.
["Métro", le 5/10/05]
Q - Que vous inspire l'accord survenu lundi soir à Bruxelles ?
R - Le gouvernement français a capitulé, contrairement au gouvernement autrichien qui a essayé d'empêcher cet accord. L'Europe est morte car ce n'est pas la Turquie qui a cherché à adhérer à l'Union européenne mais l'Union européenne qui a adhéré aux conditions de la Turquie. Elle ne voulait pas de partenariat privilégié, elle ne voulait pas de la reconnaissance de Chypre, et elle ne voulait pas un mot sur le génocide arménien... Eh bien, elle a tout obtenu.
Q - Elle a cependant dix ans, voire plus, pour faire ses preuves...
R - Les dix ans qui viennent nous font entrer dans un processus quasi automatique. Or il est plus facile de rompre des fiançailles qu'un mariage.
Q - Les Français devront s'exprimer par référendum au terme du processus. N'est-ce pas une garantie ?
R - Le vrai référendum a eu lieu le 29 mai. Les Français ont dit non à la Constitution européenne en partie à cause de la Turquie. Imaginez qu'on laisse espérer les Turcs pendant dix ans et qu'au bout du compte un seul pays dise non. C'est politiquement et diplomatiquement explosif
Q - Quelle est la raison principale pour s'opposer à l'adhésion d'Ankara ?
R - Le critère est historique, géographique et culturel. En intégrant la Turquie, l'Europe se chargera de problèmes supplémentaires d'immigration et de délocalisation qu'elle n'est déjà pas capable d'affronter aujourd'hui. Sans oublier qu'en appliquant les règles de décision actuelles au sein de l'UE, la Turquie serait le pays qui aurait le plus de députés !
Q - Vous êtes candidat à la présidentielle de 2007. Quel discours tiendrez-vous sur la Turquie ?
R - Ma première décision, si je suis élu, sera d'interrompre le processus de négociation avec la Turquie. Si elle entre dans l'Europe, la France quittera l'Union européenne. Mieux vaut la vie que la mort ! Je ne veux pas d'une Europe turque.
(Source http://www.mpf-villiers.com, le 6 octobre 2005)
Philippe de Villiers.- Car ce pays n'est européen ni par sa géographie, ni par son histoire, ni par sa culture. Le fossé entre la Turquie et nous est immense. Des exemples ? Là-bas, 70 % des femmes sont voilées, l'économie souterraine représente 50 % du PIB total. Si la Turquie entre dans l'Europe, on assistera à un formidable chassé-croisé. Ce pays attirera nos usines à cause du différentiel du coût de la main-d'oeuvre. Et le différentiel de niveau de vie préparera la grande transhumance des Turcs vers l'éden européen.
Le Parisien.- N'a t-on pas beaucoup trop promis aux Turcs depuis 1963 ?
Philippe de Villiers.- Tous les partis au pouvoir depuis quarante ans, à gauche comme à droite, sont coupables. Ouvrir les négociations avec la Turquie est une erreur colossale. Le processus sera ensuite très difficile à inverser. Il faut fermer la porte aux Turcs maintenant et arrêter de leur faire croire n'importe quoi.
Le Parisien.- Les Français seront consultés par référendum si les négociations d'adhésion aboutissent...
Philippe de Villiers.- Le peuple s'est déjà exprimé le 29 mai. Il a dit non à la Constitution européenne et non à la Turquie. C'est une forfaiture de la part de Jacques Chirac et de ceux qui le soutiennent de ne pas tenir compte du verdict des urnes. Quant aux enquêtes d'opinion, elles parlent d'elles-mêmes : 70 % des Français sont contre l'intégration de la Turquie.
Le Parisien.- La question turque fera-t-elle partie du débat présidentiel en 2007 ?
Philippe de Villiers.- Oui. Ce sera même un des éléments phares de la campagne. Le président élu dans deux ans devra stopper immédiatement les négociations et faire comprendre aux autres pays membres que si la Turquie adhère, alors, c'est la France qui quittera l'Union européenne.
["Métro", le 5/10/05]
Q - Que vous inspire l'accord survenu lundi soir à Bruxelles ?
R - Le gouvernement français a capitulé, contrairement au gouvernement autrichien qui a essayé d'empêcher cet accord. L'Europe est morte car ce n'est pas la Turquie qui a cherché à adhérer à l'Union européenne mais l'Union européenne qui a adhéré aux conditions de la Turquie. Elle ne voulait pas de partenariat privilégié, elle ne voulait pas de la reconnaissance de Chypre, et elle ne voulait pas un mot sur le génocide arménien... Eh bien, elle a tout obtenu.
Q - Elle a cependant dix ans, voire plus, pour faire ses preuves...
R - Les dix ans qui viennent nous font entrer dans un processus quasi automatique. Or il est plus facile de rompre des fiançailles qu'un mariage.
Q - Les Français devront s'exprimer par référendum au terme du processus. N'est-ce pas une garantie ?
R - Le vrai référendum a eu lieu le 29 mai. Les Français ont dit non à la Constitution européenne en partie à cause de la Turquie. Imaginez qu'on laisse espérer les Turcs pendant dix ans et qu'au bout du compte un seul pays dise non. C'est politiquement et diplomatiquement explosif
Q - Quelle est la raison principale pour s'opposer à l'adhésion d'Ankara ?
R - Le critère est historique, géographique et culturel. En intégrant la Turquie, l'Europe se chargera de problèmes supplémentaires d'immigration et de délocalisation qu'elle n'est déjà pas capable d'affronter aujourd'hui. Sans oublier qu'en appliquant les règles de décision actuelles au sein de l'UE, la Turquie serait le pays qui aurait le plus de députés !
Q - Vous êtes candidat à la présidentielle de 2007. Quel discours tiendrez-vous sur la Turquie ?
R - Ma première décision, si je suis élu, sera d'interrompre le processus de négociation avec la Turquie. Si elle entre dans l'Europe, la France quittera l'Union européenne. Mieux vaut la vie que la mort ! Je ne veux pas d'une Europe turque.
(Source http://www.mpf-villiers.com, le 6 octobre 2005)