Texte intégral
C'est pour moi un réel plaisir d'ouvrir une nouvelle fois cette année le cycle " Europe " du Collège interarmées de défense.
Ce stage vous permettra d'acquérir une bonne connaissance du fonctionnement de l'Union européenne et plus particulièrement de la politique européenne de sécurité et de défense.
A l'issue de votre formation, vous serez appelés à occuper des postes de responsabilité dans les armées de vos pays d'origine.
Vous serez incontestablement, dans vos futures fonctions, confrontés à cette question de la défense européenne.
Certains pourraient s'inquiéter des difficultés que traverse actuellement l'Europe.
La défense européenne apparaît toutefois aujourd'hui l'une des raisons majeures de ne pas céder au découragement.
Elle continue de progresser depuis près de trois ans maintenant.
Nous avons donné à l'Europe de la défense les moyens de faire ses premières preuves sur le terrain. Nous devons encore poursuivre nos efforts pour lui permettre d'accroître sa visibilité.
En tant que futurs officiers supérieurs, vous avez tous une responsabilité dans son avenir.
L'Union européenne est devenue un acteur crédible et reconnu dans la gestion des crises militaires.
La PESD est une réalité concrète sur le terrain :
L'Union européenne a mené avec succès des opérations de gestion de crise en Macédoine et en République démocratique du Congo.
Elle a assuré la relève de l'OTAN en Bosnie.
Ce sont des unités et des contingents en majorité européens qui mènent actuellement les opérations de l'OTAN en Afghanistan et au Kosovo.
L'Union européenne est aussi engagée au Darfour, couvrant un large spectre d'actions civiles et militaires aux côtés de l'Union Africaine.
D'autres opérations de moindre envergure, en République démocratique du Congo et en Indonésie permettent aux Européens de s'impliquer dans des domaines nouveaux et à l'UE de renforcer sa visibilité comme acteur mondial.
Nous avons renforcé les outils lui permettant d'élargir son champ d'action :
Notre ambition est de multiplier le nombre d'instruments à disposition de l'Union pour qu'elle soit en mesure de répondre rapidement et efficacement aux crises de toutes sortes.
La Force de Gendarmerie Européenne, créée avec nos partenaires espagnol, portugais, italien et néerlandais, permettra de couvrir la totalité du spectre des missions de sécurité publique lors des différentes phases d'une crise, quelle que soit son intensité.
Nous avons également développé des capacités de réaction rapide autonomes.
Aujourd'hui 20 Etats membres et la Norvège se sont déjà engagés à former 13 groupements tactiques. Nous pouvons nous féliciter que certains Etats neutres, tels que l'Autriche, la Finlande et la Suède aient également fait le choix politique de s'y engager.
Nous pouvons encore aller plus loin pour donner à l'Europe un rôle à la hauteur de nos ambitions.
- Dans le domaine opérationnel :
En utilisant ses capacités dans des opérations nouvelles et ambitieuses, l'Europe montrerait l'étendue de ses savoir-faire.
Je souhaiterais à cet égard que nous saisissions toute occasion de lancer une opération autonome significative.
La FGE peut être engagée sans délai sur un théâtre d'opération.
Un groupement tactique pourrait être déployé sur une opération d'une intensité semblable à celle de l'opération Artémis.
Nous pourrions de la même manière mobiliser rapidement le centre d'opération, permettant ainsi aux citoyens européens de visualiser l'engagement de l'Union et de se l'approprier.
- Dans le domaine capacitaire :
Faire de l'Union un acteur véritablement opérationnel implique une réelle ambition capacitaire.
Les programmes en coopération A400M, NH90, TIGRE, les missiles METEOR et SCALP, les FREMM, les démonstrateurs d'avions de combat sans pilote (UCAV) concourent en partie à combler les lacunes capacitaires de l'Union.
Il faut encore poursuivre nos efforts dans ce domaine.
Je me réjouis du travail accompli depuis un an par l'Agence européenne de défense. Elle constitue l'exemple même de ce que les Européens sont capables de faire pour faire progresser la construction européenne.
L'Agence jouera un rôle-clé dans l'harmonisation des besoins et le lancement des programmes d'armement.
Dans le domaine de la recherche, elle devra aussi faciliter et fédérer les efforts des Etats membres.
Les domaines d'action sur lesquels nous souhaitons la mobiliser ne manquent pas : drones, ravitaillement en vol, spatial...
L'Agence doit disposer des ressources à la hauteur de l'ambition que nous avons pour elle et des résultats concrets que nous en attendons.
Je suis personnellement déterminée à ce que l'Agence prenne sa vraie place au coeur de la construction des capacités européennes.
Je suis prête à participer à un tour de table donnant à l'Agence les moyens financiers de lancer des programmes concrets.
- Dans le domaine de la formation :
Pour accompagner les futures opérations de l'Union, nous devons développer une culture stratégique européenne commune.
C'est le sens de la création du Collège européen de défense et de sécurité, qui fonctionne déjà de manière exemplaire.
C'est aussi le sens de nos efforts pour rapprocher la formation des officiers.
Nous avons déjà beaucoup de coopérations bilatérales dans ce domaine qui peuvent servir de point de départ.
Je pense à la coopération franco-allemande pour la formation des pilotes de Tigre ou franco-belge pour la formation de pilotes de chasse.
Nous souhaitons maintenant étudier la faisabilité d'une formation pour les officiers de marine, au sein d'un navire-école européen ou d'un groupe de navires-écoles.
Les progrès de la défense européenne nécessitent un engagement fort de ses acteurs mais aussi une adhésion forte des Européens. Vous avez la responsabilité de la faire vivre, mais aussi de la faire connaître.
La montée en puissance de la défense européenne ne dépend pas de la seule volonté politique.
Elle est pour beaucoup votre responsabilité en tant qu'officiers supérieurs et futurs chefs des armées, que vous soyez originaires de pays membres de l'Union ou d'ailleurs.
Une responsabilité d'action, en premier lieu.
C'est de votre engagement dans vos futurs postes que dépendra l'amélioration des procédures de planification, notre capacité à générer des forces entraînées et réactives.
C'est de vos qualités d'écoute et de dialogue avec les officiers des autres armées européennes que dépendra notre capacité à construire des structures de commandement représentatives et efficaces.
Dès maintenant, au CID, grâce aux relations que vous saurez nouer, vous pourrez un jour faire progresser concrètement telle ou telle action au bénéfice de la PESD.
Vous avez aussi une responsabilité de communication.
La défense européenne ne saurait être un projet technocratique.
Elle suscite déjà une adhésion massive des Européens et il nous appartient de saisir cette chance.
L'Europe se doit d'être plus visible, plus proche des préoccupations de nos populations.
Je suis convaincue que la politique de sécurité et de défense est un atout précieux pour une Europe qui cherche à mettre concrètement en oeuvre ses valeurs et ses références communes.
Je suis convaincue que la défense sera le domaine qui nous permettra de remettre l'idée européenne sur les rails.
Que vous soyez un jour un acteur, ou un partenaire, de l'Europe de la défense, il vous appartiendra de faire connaître au plus grand nombre cette construction politique si exceptionnelle, d'en expliquer le fonctionnement, les intérêts, les objectifs.
Votre choix de carrière vous fait honneur.
Vous l'avez choisie au service de vos pays respectifs, mais aussi de la paix et de la sécurité internationale.
Vos qualités vous ont permis d'être sélectionnés pour ce cycle du Collège interarmées de défense qui vous apportera, j'en suis sûre, des éclairages essentiels sur la PESD.
Elle fait de l'Europe, chaque jour davantage, un acteur mondial.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 octobre 2005)
Ce stage vous permettra d'acquérir une bonne connaissance du fonctionnement de l'Union européenne et plus particulièrement de la politique européenne de sécurité et de défense.
A l'issue de votre formation, vous serez appelés à occuper des postes de responsabilité dans les armées de vos pays d'origine.
Vous serez incontestablement, dans vos futures fonctions, confrontés à cette question de la défense européenne.
Certains pourraient s'inquiéter des difficultés que traverse actuellement l'Europe.
La défense européenne apparaît toutefois aujourd'hui l'une des raisons majeures de ne pas céder au découragement.
Elle continue de progresser depuis près de trois ans maintenant.
Nous avons donné à l'Europe de la défense les moyens de faire ses premières preuves sur le terrain. Nous devons encore poursuivre nos efforts pour lui permettre d'accroître sa visibilité.
En tant que futurs officiers supérieurs, vous avez tous une responsabilité dans son avenir.
L'Union européenne est devenue un acteur crédible et reconnu dans la gestion des crises militaires.
La PESD est une réalité concrète sur le terrain :
L'Union européenne a mené avec succès des opérations de gestion de crise en Macédoine et en République démocratique du Congo.
Elle a assuré la relève de l'OTAN en Bosnie.
Ce sont des unités et des contingents en majorité européens qui mènent actuellement les opérations de l'OTAN en Afghanistan et au Kosovo.
L'Union européenne est aussi engagée au Darfour, couvrant un large spectre d'actions civiles et militaires aux côtés de l'Union Africaine.
D'autres opérations de moindre envergure, en République démocratique du Congo et en Indonésie permettent aux Européens de s'impliquer dans des domaines nouveaux et à l'UE de renforcer sa visibilité comme acteur mondial.
Nous avons renforcé les outils lui permettant d'élargir son champ d'action :
Notre ambition est de multiplier le nombre d'instruments à disposition de l'Union pour qu'elle soit en mesure de répondre rapidement et efficacement aux crises de toutes sortes.
La Force de Gendarmerie Européenne, créée avec nos partenaires espagnol, portugais, italien et néerlandais, permettra de couvrir la totalité du spectre des missions de sécurité publique lors des différentes phases d'une crise, quelle que soit son intensité.
Nous avons également développé des capacités de réaction rapide autonomes.
Aujourd'hui 20 Etats membres et la Norvège se sont déjà engagés à former 13 groupements tactiques. Nous pouvons nous féliciter que certains Etats neutres, tels que l'Autriche, la Finlande et la Suède aient également fait le choix politique de s'y engager.
Nous pouvons encore aller plus loin pour donner à l'Europe un rôle à la hauteur de nos ambitions.
- Dans le domaine opérationnel :
En utilisant ses capacités dans des opérations nouvelles et ambitieuses, l'Europe montrerait l'étendue de ses savoir-faire.
Je souhaiterais à cet égard que nous saisissions toute occasion de lancer une opération autonome significative.
La FGE peut être engagée sans délai sur un théâtre d'opération.
Un groupement tactique pourrait être déployé sur une opération d'une intensité semblable à celle de l'opération Artémis.
Nous pourrions de la même manière mobiliser rapidement le centre d'opération, permettant ainsi aux citoyens européens de visualiser l'engagement de l'Union et de se l'approprier.
- Dans le domaine capacitaire :
Faire de l'Union un acteur véritablement opérationnel implique une réelle ambition capacitaire.
Les programmes en coopération A400M, NH90, TIGRE, les missiles METEOR et SCALP, les FREMM, les démonstrateurs d'avions de combat sans pilote (UCAV) concourent en partie à combler les lacunes capacitaires de l'Union.
Il faut encore poursuivre nos efforts dans ce domaine.
Je me réjouis du travail accompli depuis un an par l'Agence européenne de défense. Elle constitue l'exemple même de ce que les Européens sont capables de faire pour faire progresser la construction européenne.
L'Agence jouera un rôle-clé dans l'harmonisation des besoins et le lancement des programmes d'armement.
Dans le domaine de la recherche, elle devra aussi faciliter et fédérer les efforts des Etats membres.
Les domaines d'action sur lesquels nous souhaitons la mobiliser ne manquent pas : drones, ravitaillement en vol, spatial...
L'Agence doit disposer des ressources à la hauteur de l'ambition que nous avons pour elle et des résultats concrets que nous en attendons.
Je suis personnellement déterminée à ce que l'Agence prenne sa vraie place au coeur de la construction des capacités européennes.
Je suis prête à participer à un tour de table donnant à l'Agence les moyens financiers de lancer des programmes concrets.
- Dans le domaine de la formation :
Pour accompagner les futures opérations de l'Union, nous devons développer une culture stratégique européenne commune.
C'est le sens de la création du Collège européen de défense et de sécurité, qui fonctionne déjà de manière exemplaire.
C'est aussi le sens de nos efforts pour rapprocher la formation des officiers.
Nous avons déjà beaucoup de coopérations bilatérales dans ce domaine qui peuvent servir de point de départ.
Je pense à la coopération franco-allemande pour la formation des pilotes de Tigre ou franco-belge pour la formation de pilotes de chasse.
Nous souhaitons maintenant étudier la faisabilité d'une formation pour les officiers de marine, au sein d'un navire-école européen ou d'un groupe de navires-écoles.
Les progrès de la défense européenne nécessitent un engagement fort de ses acteurs mais aussi une adhésion forte des Européens. Vous avez la responsabilité de la faire vivre, mais aussi de la faire connaître.
La montée en puissance de la défense européenne ne dépend pas de la seule volonté politique.
Elle est pour beaucoup votre responsabilité en tant qu'officiers supérieurs et futurs chefs des armées, que vous soyez originaires de pays membres de l'Union ou d'ailleurs.
Une responsabilité d'action, en premier lieu.
C'est de votre engagement dans vos futurs postes que dépendra l'amélioration des procédures de planification, notre capacité à générer des forces entraînées et réactives.
C'est de vos qualités d'écoute et de dialogue avec les officiers des autres armées européennes que dépendra notre capacité à construire des structures de commandement représentatives et efficaces.
Dès maintenant, au CID, grâce aux relations que vous saurez nouer, vous pourrez un jour faire progresser concrètement telle ou telle action au bénéfice de la PESD.
Vous avez aussi une responsabilité de communication.
La défense européenne ne saurait être un projet technocratique.
Elle suscite déjà une adhésion massive des Européens et il nous appartient de saisir cette chance.
L'Europe se doit d'être plus visible, plus proche des préoccupations de nos populations.
Je suis convaincue que la politique de sécurité et de défense est un atout précieux pour une Europe qui cherche à mettre concrètement en oeuvre ses valeurs et ses références communes.
Je suis convaincue que la défense sera le domaine qui nous permettra de remettre l'idée européenne sur les rails.
Que vous soyez un jour un acteur, ou un partenaire, de l'Europe de la défense, il vous appartiendra de faire connaître au plus grand nombre cette construction politique si exceptionnelle, d'en expliquer le fonctionnement, les intérêts, les objectifs.
Votre choix de carrière vous fait honneur.
Vous l'avez choisie au service de vos pays respectifs, mais aussi de la paix et de la sécurité internationale.
Vos qualités vous ont permis d'être sélectionnés pour ce cycle du Collège interarmées de défense qui vous apportera, j'en suis sûre, des éclairages essentiels sur la PESD.
Elle fait de l'Europe, chaque jour davantage, un acteur mondial.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 octobre 2005)