Texte intégral
Monsieur Le Ministre, Cher Xavier,
Mesdames les députées,
Madame la Directrice Générale,
Mesdames les Présidentes d'associations,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Je remercie les organisateurs de ce Colloque, la Banque Mondiale, l'association Equilibre et Population, et le Ministère des Affaires étrangères, d'avoir choisi de consacrer la réflexion de la journée au défi de l'égalité entre les femmes et les hommes pour assurer le développement, dix ans après Pékin.
Cette conférence intervient à un moment clé, quelques jours après la célébration à New York, aux Nations Unies, de Pékin + 10, où, grâce à l'Europe, unie sur la valeur de l'égalité, et par une forte action de sensibilisation de la France, nous avons réaffirmé sans équivoque les acquis de la conférence de Pékin en faisant de l'égalité entre les femmes et les hommes un principe actif du développement durable. C'est aussi l'année internationale du microcrédit, avec la Conférence à Paris le 20 juin prochain, le microcrédit étant une source essentielle de financement pour les plus pauvres dont les femmes sont les principales bénéficiaires ; c'est bien sûr aussi le Sommet de suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement au mois de septembre prochain.
Aujourd'hui, nous ne pouvons envisager de progresser pour le développement sans une solidarité internationale renforcée, renouvelée, qui s'appuie résolument sur le principe de l'égalité comme facteur et condition du développement.
Cela doit être affirmé au même titre que la nécessité de trouver de nouveaux instruments de financement de la solidarité internationale. La France est pleinement mobilisée. Vous connaissez la proposition du Président de la République sur la nécessité de mettre en place de nouvelles sources de financement du développement y compris des prélèvements de solidarité internationale.
Mais rien ne serait possible si nous ne conjuguions tous ces nouveaux mécanismes de solidarité à la réaffirmation des droits fondamentaux : c'est l'égalité qui fait avancer le monde !
Les inégalités entre les sexes sont en effet des facteurs structurants du sous-développement.
Aujourd'hui, les pauvres du monde sont en majorité des femmes ; les deux tiers des 876 millions d'analphabètes que compte le monde sont des femmes, les 3/5ème des 115 millions d'enfants non scolarisés sont des filles, parmi le milliard d'êtres humains qui vivent avec moins de 1 $ par jour les 3/4 sont des femmes alors qu'elles produisent les 2/3 des richesses mondiales. Que dire du combat contre le SIDA, grande cause nationale en 2005 en France ; la pandémie se propage chez les femmes, trop souvent privées des soins qui leur sont nécessaires.
Aucun des objectifs du Millénaire ne sera donc atteint sans progrès réels sur l'égalité entre les sexes.
Les femmes peuvent faire la différence dans la réduction de la pauvreté et lutter pour l'égalité c'est faire reculer la pauvreté, c'est abattre les discriminations et les violences, c'est oeuvrer pour un développement économique, social et humain durable et équitable, facteur de progrès, de paix et de démocratie.
Les liens entre la Plate-forme d'action de Pékin et les Objectifs du Millénaire pour le Développement sont indissociables. La dimension du genre doit donc être un but en soi car elle contribue à la réalisation de tous les objectifs du Millénaire et pas seulement de l'Objectif 3 portant sur l'autonomisation des femmes.
La France, comme l'Union européenne, en est convaincue. Elles ont ensemble plaidé aux Nations Unies avec succès pour que la Déclaration et le Programme d'action de Pékin soient au coeur de la revue de la Déclaration du Millénaire et des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Alors, comment faire aujourd'hui pour aller plus loin et relever le défi de l'égalité ?
Il faut s'appuyer sur une méthode, celle du partenariat de tous les acteurs dans la dynamique transversale de l'égalité.
Deux axes doivent être privilégiés :
1/ Premièrement, il est indispensable de renforcer l'intégration de l'égalité dans toutes les politiques publiques, dans toutes les grandes conférences, comme celle s de l'ONU, et dans les programmes de développement sur le terrain.
* Je voudrais faire référence à l'exemple français qui a inscrit dans ses politiques publiques internes la politique communautaire du gendermainstraiming.
Depuis 2002, nous avons opté pour la démarche intégrée de l'égalité, à travers la Charte de l'égalité, qui engage plus de 100 acteurs publics, associatifs et partenaires sociaux sur plus de 300 actions pour l'égalité dans leurs programmes respectifs ; et, si nous agissons autant pour l'égalité professionnelle et salariale, avec le projet de loi présenté ce matin même en Conseil des ministres et la remise des premiers Labels Egalité au Conseil économique et Social cet après midi, c'est parce que la dynamique de l'égalité est, aujourd'hui, dans toutes les sociétés, facteur de performance et de développement durables, donc de richesses et d'emplois.
* Il faut aussi poursuivre le travail d'analyse sexo-spécifique, qui demeure essentiel, et renforcer des systèmes statistiques nationaux, intégrant des indicateurs et des exemples de bonnes pratiques.
La Banque mondiale le fait. Ce travail doit aussi se traduire sur le plan opérationnel avec une approche intégrée du " genre " dans les programmes et les projets pour assurer un meilleur suivi et une évaluation dans les opérations, notamment dans les prêts. Les bailleurs, nationaux comme multinationaux doivent travailler en ce sens.
* Il me paraît tout aussi important de prendre en considération la dimension de l'égalité hommes femmes au-delà des secteurs traditionnels de l'éducation et de la santé pour élargir l'intervention de l'aide au développement à d'autres secteurs et la prise en compte indispensable d'indicateurs plus sensibles à la dimension égalité entre les sexes (transports, accès à l'eau, à la terre, développement rural, droit, micro- finance, participation des hommes aux tâches domestiques, ...).
* Enfin, la formation et la sensibilisation à la démarche intégrée de l'égalité de tous les acteurs du développement méritent encore d'être accrues, en particulier dans les domaines de la politique économique, de la finance et du développement du secteur privé. Cette sensibilisation doit s'appuyer sur une considération trop peu exprimée : les inégalités coûtent en termes de PIB d'un pays. Il importe donc d'insister sur les bénéfices économiques de l'égalité entre les sexes et le coût élevé d'une non- intégration de la dimension égalité dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement auprès de tous les acteurs du développement.
2/ Deuxièmement, relever le défi de l'égalité passe par une méthode de travail partenariale élargie à tous les acteurs privés, institutionnels, de la société civile mais aussi les partenaires sociaux.
* Je voudrais m'appuyer sur l'expérience que j'ai menée pour faire de Pékin + 10 une réussite.
Dès le 14 octobre dernier, aux Nations Unies, j'ai lancé l'initiative " Partenaires pour Pékin +10 ". Cette initiative a consisté à sensibiliser plusieurs cercles de partenaires sur l'importance des échéances de 2005 pour les droits des femmes et à parvenir à une dynamique de rassemblement pour que les acquis et les valeurs fondamentales contenues dans la Plate-forme de Pékin et Pékin + 5 soient réaffirmés avec force et inscrits dans une démarche d'avenir à l'occasion des exercices de l'année 2005, sans cloisonner aucun de ces exercices, car l'égalité est transversale à tous les sommets mondiaux.
Depuis, " Partenaires pour Pékin plus 10 ", s'est traduit avec force par un rassemblement de plusieurs acteurs, tous déterminés à agir en partenaires en ce sens : l'Union européenne, la francophonie, des partenariats élargis à des pays du Maghreb, d'Afrique ou d'Amérique, des organisations internationales, des personnalités tel le Prix Nobel de la Paix, Mme MAATHAI, mais aussi les associations, dont le rôle est fondamental dans le développement. Je pense bien sûr à Equilibre et Population, et au formidable travail que sa Présidente, Mme Tesson, réalise.
Quand je suis allée au Forum Social Mondial de Porto Alegre , fin janvier, j'ai rencontré beaucoup d'associations de femmes qui s'investissent sur le terrain. Nous devons nous appuyer sur elles. Ces associations existent quasiment dans tous les pays et tout l'enjeu, pour les bailleurs multilatéraux notamment, à travers la préparation des documents stratégiques de réduction de la pauvreté, est aussi d'entendre leur voix.
* Nous devons renouveler cette méthode de partenariat élargi, décloisonné, pour le millénaire pour nous assurer collectivement que la démarche intégrée de l'égalité soit bien revue et inscrite dans les OMD y compris en envisageant que des dispositifs en assurent plus précisément le suivi.
J'ai ainsi lancé le 1er mars dernier aux Nations-Unies, lors de la 49ème CCF, un appel aux dirigeants mondiaux et aux responsables d'ONG pour une mobilisation mondiale afin que la dynamique de l'égalité entre les femmes et les hommes soit au coeur des Objectifs du Millénaire, parce que nous sommes tous aujourd'hui des " Partenaires pour le Millénaire ". Cet appel sera circularisé auprès de tous les dirigeants prochainement et je compte sur chacun de vous pour relayer ce message.
Je suis venue vous dire que la France est déterminée pour faire des défis de ce nouveau siècle non seulement un progrès pour les femmes, un progrès pour nos sociétés, pour nos démocraties, mais aussi un progrès pour l'humanité. Et, comme Gabriel Garcia Marquez "Ne nous demandons pas ce que le siècle peut nous apporter, disons-nous qu'il attend tout de nous".
Je vous remercie
(Source http://www.banquemondiale.org, le 2 juin 2005)
Mesdames les députées,
Madame la Directrice Générale,
Mesdames les Présidentes d'associations,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Je remercie les organisateurs de ce Colloque, la Banque Mondiale, l'association Equilibre et Population, et le Ministère des Affaires étrangères, d'avoir choisi de consacrer la réflexion de la journée au défi de l'égalité entre les femmes et les hommes pour assurer le développement, dix ans après Pékin.
Cette conférence intervient à un moment clé, quelques jours après la célébration à New York, aux Nations Unies, de Pékin + 10, où, grâce à l'Europe, unie sur la valeur de l'égalité, et par une forte action de sensibilisation de la France, nous avons réaffirmé sans équivoque les acquis de la conférence de Pékin en faisant de l'égalité entre les femmes et les hommes un principe actif du développement durable. C'est aussi l'année internationale du microcrédit, avec la Conférence à Paris le 20 juin prochain, le microcrédit étant une source essentielle de financement pour les plus pauvres dont les femmes sont les principales bénéficiaires ; c'est bien sûr aussi le Sommet de suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement au mois de septembre prochain.
Aujourd'hui, nous ne pouvons envisager de progresser pour le développement sans une solidarité internationale renforcée, renouvelée, qui s'appuie résolument sur le principe de l'égalité comme facteur et condition du développement.
Cela doit être affirmé au même titre que la nécessité de trouver de nouveaux instruments de financement de la solidarité internationale. La France est pleinement mobilisée. Vous connaissez la proposition du Président de la République sur la nécessité de mettre en place de nouvelles sources de financement du développement y compris des prélèvements de solidarité internationale.
Mais rien ne serait possible si nous ne conjuguions tous ces nouveaux mécanismes de solidarité à la réaffirmation des droits fondamentaux : c'est l'égalité qui fait avancer le monde !
Les inégalités entre les sexes sont en effet des facteurs structurants du sous-développement.
Aujourd'hui, les pauvres du monde sont en majorité des femmes ; les deux tiers des 876 millions d'analphabètes que compte le monde sont des femmes, les 3/5ème des 115 millions d'enfants non scolarisés sont des filles, parmi le milliard d'êtres humains qui vivent avec moins de 1 $ par jour les 3/4 sont des femmes alors qu'elles produisent les 2/3 des richesses mondiales. Que dire du combat contre le SIDA, grande cause nationale en 2005 en France ; la pandémie se propage chez les femmes, trop souvent privées des soins qui leur sont nécessaires.
Aucun des objectifs du Millénaire ne sera donc atteint sans progrès réels sur l'égalité entre les sexes.
Les femmes peuvent faire la différence dans la réduction de la pauvreté et lutter pour l'égalité c'est faire reculer la pauvreté, c'est abattre les discriminations et les violences, c'est oeuvrer pour un développement économique, social et humain durable et équitable, facteur de progrès, de paix et de démocratie.
Les liens entre la Plate-forme d'action de Pékin et les Objectifs du Millénaire pour le Développement sont indissociables. La dimension du genre doit donc être un but en soi car elle contribue à la réalisation de tous les objectifs du Millénaire et pas seulement de l'Objectif 3 portant sur l'autonomisation des femmes.
La France, comme l'Union européenne, en est convaincue. Elles ont ensemble plaidé aux Nations Unies avec succès pour que la Déclaration et le Programme d'action de Pékin soient au coeur de la revue de la Déclaration du Millénaire et des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Alors, comment faire aujourd'hui pour aller plus loin et relever le défi de l'égalité ?
Il faut s'appuyer sur une méthode, celle du partenariat de tous les acteurs dans la dynamique transversale de l'égalité.
Deux axes doivent être privilégiés :
1/ Premièrement, il est indispensable de renforcer l'intégration de l'égalité dans toutes les politiques publiques, dans toutes les grandes conférences, comme celle s de l'ONU, et dans les programmes de développement sur le terrain.
* Je voudrais faire référence à l'exemple français qui a inscrit dans ses politiques publiques internes la politique communautaire du gendermainstraiming.
Depuis 2002, nous avons opté pour la démarche intégrée de l'égalité, à travers la Charte de l'égalité, qui engage plus de 100 acteurs publics, associatifs et partenaires sociaux sur plus de 300 actions pour l'égalité dans leurs programmes respectifs ; et, si nous agissons autant pour l'égalité professionnelle et salariale, avec le projet de loi présenté ce matin même en Conseil des ministres et la remise des premiers Labels Egalité au Conseil économique et Social cet après midi, c'est parce que la dynamique de l'égalité est, aujourd'hui, dans toutes les sociétés, facteur de performance et de développement durables, donc de richesses et d'emplois.
* Il faut aussi poursuivre le travail d'analyse sexo-spécifique, qui demeure essentiel, et renforcer des systèmes statistiques nationaux, intégrant des indicateurs et des exemples de bonnes pratiques.
La Banque mondiale le fait. Ce travail doit aussi se traduire sur le plan opérationnel avec une approche intégrée du " genre " dans les programmes et les projets pour assurer un meilleur suivi et une évaluation dans les opérations, notamment dans les prêts. Les bailleurs, nationaux comme multinationaux doivent travailler en ce sens.
* Il me paraît tout aussi important de prendre en considération la dimension de l'égalité hommes femmes au-delà des secteurs traditionnels de l'éducation et de la santé pour élargir l'intervention de l'aide au développement à d'autres secteurs et la prise en compte indispensable d'indicateurs plus sensibles à la dimension égalité entre les sexes (transports, accès à l'eau, à la terre, développement rural, droit, micro- finance, participation des hommes aux tâches domestiques, ...).
* Enfin, la formation et la sensibilisation à la démarche intégrée de l'égalité de tous les acteurs du développement méritent encore d'être accrues, en particulier dans les domaines de la politique économique, de la finance et du développement du secteur privé. Cette sensibilisation doit s'appuyer sur une considération trop peu exprimée : les inégalités coûtent en termes de PIB d'un pays. Il importe donc d'insister sur les bénéfices économiques de l'égalité entre les sexes et le coût élevé d'une non- intégration de la dimension égalité dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement auprès de tous les acteurs du développement.
2/ Deuxièmement, relever le défi de l'égalité passe par une méthode de travail partenariale élargie à tous les acteurs privés, institutionnels, de la société civile mais aussi les partenaires sociaux.
* Je voudrais m'appuyer sur l'expérience que j'ai menée pour faire de Pékin + 10 une réussite.
Dès le 14 octobre dernier, aux Nations Unies, j'ai lancé l'initiative " Partenaires pour Pékin +10 ". Cette initiative a consisté à sensibiliser plusieurs cercles de partenaires sur l'importance des échéances de 2005 pour les droits des femmes et à parvenir à une dynamique de rassemblement pour que les acquis et les valeurs fondamentales contenues dans la Plate-forme de Pékin et Pékin + 5 soient réaffirmés avec force et inscrits dans une démarche d'avenir à l'occasion des exercices de l'année 2005, sans cloisonner aucun de ces exercices, car l'égalité est transversale à tous les sommets mondiaux.
Depuis, " Partenaires pour Pékin plus 10 ", s'est traduit avec force par un rassemblement de plusieurs acteurs, tous déterminés à agir en partenaires en ce sens : l'Union européenne, la francophonie, des partenariats élargis à des pays du Maghreb, d'Afrique ou d'Amérique, des organisations internationales, des personnalités tel le Prix Nobel de la Paix, Mme MAATHAI, mais aussi les associations, dont le rôle est fondamental dans le développement. Je pense bien sûr à Equilibre et Population, et au formidable travail que sa Présidente, Mme Tesson, réalise.
Quand je suis allée au Forum Social Mondial de Porto Alegre , fin janvier, j'ai rencontré beaucoup d'associations de femmes qui s'investissent sur le terrain. Nous devons nous appuyer sur elles. Ces associations existent quasiment dans tous les pays et tout l'enjeu, pour les bailleurs multilatéraux notamment, à travers la préparation des documents stratégiques de réduction de la pauvreté, est aussi d'entendre leur voix.
* Nous devons renouveler cette méthode de partenariat élargi, décloisonné, pour le millénaire pour nous assurer collectivement que la démarche intégrée de l'égalité soit bien revue et inscrite dans les OMD y compris en envisageant que des dispositifs en assurent plus précisément le suivi.
J'ai ainsi lancé le 1er mars dernier aux Nations-Unies, lors de la 49ème CCF, un appel aux dirigeants mondiaux et aux responsables d'ONG pour une mobilisation mondiale afin que la dynamique de l'égalité entre les femmes et les hommes soit au coeur des Objectifs du Millénaire, parce que nous sommes tous aujourd'hui des " Partenaires pour le Millénaire ". Cet appel sera circularisé auprès de tous les dirigeants prochainement et je compte sur chacun de vous pour relayer ce message.
Je suis venue vous dire que la France est déterminée pour faire des défis de ce nouveau siècle non seulement un progrès pour les femmes, un progrès pour nos sociétés, pour nos démocraties, mais aussi un progrès pour l'humanité. Et, comme Gabriel Garcia Marquez "Ne nous demandons pas ce que le siècle peut nous apporter, disons-nous qu'il attend tout de nous".
Je vous remercie
(Source http://www.banquemondiale.org, le 2 juin 2005)