Texte intégral
Q- C'est l'une des étapes importantes de la réforme de l'assurance maladie : la mise en place à partir de demain 1er juillet, du système du médecin traitant. Un dispositif qui, à quelques heures de l'échéance, n'est pas encore complètement précisé. Bonjour, P. Bas. Vous êtes ministre délégué à la Sécurité Sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la Famille ; vous venez avec votre casquette de Sécurité Sociale ce matin. Je vais rappeler le principe quand même : il faudra consulter ce fameux "médecin traitant" avant d'aller voit tout autre praticien sous peine d'être moins bien remboursé par la Sécu d'une part, et d'autre part de se voir appliquer un dépassement d'honoraires par le médecin. Alors, qu'est-ce que c'est compliqué tout de même ! Cela a le mérite, sûrement peut-être, d'exister, j'ai l'impression que c'est une véritable usine à gaz, on attend des décrets et puis il y a une trentaine de tarifs différents. Comment s'y retrouver au milieu de ces tarifs complètement hétéroclites ?
R- En réalité, c'est beaucoup plus simple qu'on ne le dit parfois. Le principe du médecin traitant, qu'est-ce que c'est ? C'est au fond votre médecin de famille - votre médecin de campagne, autrefois -, que vous consultez parce que c'est lui qui va vous dire si vous avez besoin de consulter un spécialiste ou de faire des analyses. Donc, c'est une tradition avec laquelle nous renouons et au fond, déjà 20 millions de français ont choisi leur médecin traitant, 98 % des généralistes ont accepté d'être le médecin traitant d'un patient au moins, et nous nous sommes maintenant engagés dans une nouvelle évolution qui fait que, très naturellement, les Français vont passer par leur médecin généraliste qu'ils ont choisi pour accéder ensuite à des soins plus spécialisés.
Q- Bien sûr, P. Bas, enfin j'ouvre une parenthèse : simplement 20 millions sur 48 millions d'assurés à quelque 24 heures maintenant du dispositif, c'est pas terrible quand même.
R- Vous connaissez dans votre propre entourage beaucoup de gens qui ne vont jamais voir le médecin, tout simplement parce qu'il n'en a pas besoin. Et donc, au premier semestre, les Français qui ont consulté un généraliste en ont profité pour le choisir comme médecin traitant. Et ceux qui ne l'ont pas consulté ont tout le temps pour le faire. En septembre, si vous avez besoin de consulter un médecin, vous le consulterez et vous pourrez à ce moment-là le choisir comme médecin traitant. Il n'y a aucune urgence à le faire maintenant.
Q- A la veille, justement, de l'échéance maintenant, on attend toujours deux décrets importants : l'un sur les complémentaires, l'autre sur la baisse des taux de remboursement. Est-ce que ce matin vous pouvez être un petit peu plus clair sur le niveau des
remboursements ?
R- Les choses, et là aussi c'est tout à fait simple, à partir du 1er juillet, si vous consultez un spécialise, directement, sans être passé par votre médecin traitant, vous avez le droit de faire, ce n'est pas votre intérêt pour votre santé d'abord parce que le meilleur moyen de prendre en compte les besoins de votre santé, c'est de passer par votre généraliste et votre médecin traitant, mais vous avez le droit de le faire. Mais à C moment-là, vous devrez vous acquitter, si le médecin spécialiste le demande, de 7 euros supplémentaires, et ça pendant toute cette période ces 7 euros pourront, si vous avez une mutuelle, une assurance complémentaire, être pris en charge par l'assurance complémentaire. Mais, à partir du 1er janvier prochain, il y aura le contrat responsable. Et, à ce moment-là, les 7 euros supplémentaires resteront à votre charge. Donc, les choses se mettent en oeuvre progressivement. Vous avez le temps d'adaptation nécessaire.
Q- Oui enfin, tout de même, progressivement vous nous dites, P. Bas, pourquoi ce décalage entre la mise en place du dispositif en janvier et puis la hausse des honoraires des médecins dès demain ? Est-ce qu'on n'aurait pas pu repousser justement ces augmentations ?
R- C'est le temps de l'adaptation. Le premier semestre a été le temps du choix du médecin traitant pour 20 millions de français. Le deuxième semestre, c'est le temps où on prend l'habitude de passer par son médecin traitant. Et à partir de janvier prochain, tout le dispositif se met en place comme prévu, c'est d'ailleurs la loi elle-même qui a prévu que les contrats responsables rentraient en vigueur au 1er janvier 2006.
Q- Les complémentaires, vous en parliez tout à l'heure P. Bas, d'ailleurs j'aurais J.-P. Davant, le président de la Mutualité Française un petit peu plus tard dans la matinée, ces complémentaires, est-ce qu'elles vont prendre en charge les dépassements d'honoraires facturés par les spécialistes qu'on ira voir directement ?
R- Alors, le but même du décret qui est soumis actuellement à la concertation sur les contrats responsables, c'est qu'effectivement ces 7 euros ne soient pas pris en charge par les complémentaires.
Q- C'est-à-dire que vous allez inciter justement les organismes complémentaires à refuser à prendre en charge ces dépassements d'honoraires médicaux.
R- Exactement, pour les 7 euros.
Q- P. Bas, une fois que le médecin traitant sera mis en place, qu'est-C qu'il reste encore à mettre en place ? La carte Vitale 2, le dossier médical personnel ?
R- Exactement. Nous sommes maintenant dans une trajectoire de mise en oeuvre complète de la réforme de l'assurance maladie. Il y a le médecin traitant, il y aura en 2007 le dossier médical personnel qui permettra de connaître toute l'histoire médicale du patient avant de lui prescrire de nouveaux examens ou de nouvelles consultations, et puis il y a aussi, et c'est très important, la convention médicale qui assigne à chaque médecin six objectifs, notamment pour la prescription d'antibiotiques, pour la prescription d'arrêts de maladie et qui permettent d'assurer une maîtrise médicalisée des dépenses de santé pour que chaque euro dépensé soit réellement utile à la santé.
Q- P. Bas, encore une dernière question. Vous, jusqu'à présent, vous étiez dans les coulisses, vous étiez à l'Elysée. Au bout d'un mois, votre bilan personnel, est-ce que vous avez trouvez vos marques un petit peu, de passer de l'ombre à la lumière ?
R- C'est un engagement pour moi de conviction. Il y a très longtemps que je me passionne pour les questions sociales et que je suis engagé dans la prise en charge de ces questions et c'est effectivement une nouvelle manière de les prendre en charge beaucoup plus directement et qui pour moi est une expérience évidemment passionnante.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er juillet 2005)
R- En réalité, c'est beaucoup plus simple qu'on ne le dit parfois. Le principe du médecin traitant, qu'est-ce que c'est ? C'est au fond votre médecin de famille - votre médecin de campagne, autrefois -, que vous consultez parce que c'est lui qui va vous dire si vous avez besoin de consulter un spécialiste ou de faire des analyses. Donc, c'est une tradition avec laquelle nous renouons et au fond, déjà 20 millions de français ont choisi leur médecin traitant, 98 % des généralistes ont accepté d'être le médecin traitant d'un patient au moins, et nous nous sommes maintenant engagés dans une nouvelle évolution qui fait que, très naturellement, les Français vont passer par leur médecin généraliste qu'ils ont choisi pour accéder ensuite à des soins plus spécialisés.
Q- Bien sûr, P. Bas, enfin j'ouvre une parenthèse : simplement 20 millions sur 48 millions d'assurés à quelque 24 heures maintenant du dispositif, c'est pas terrible quand même.
R- Vous connaissez dans votre propre entourage beaucoup de gens qui ne vont jamais voir le médecin, tout simplement parce qu'il n'en a pas besoin. Et donc, au premier semestre, les Français qui ont consulté un généraliste en ont profité pour le choisir comme médecin traitant. Et ceux qui ne l'ont pas consulté ont tout le temps pour le faire. En septembre, si vous avez besoin de consulter un médecin, vous le consulterez et vous pourrez à ce moment-là le choisir comme médecin traitant. Il n'y a aucune urgence à le faire maintenant.
Q- A la veille, justement, de l'échéance maintenant, on attend toujours deux décrets importants : l'un sur les complémentaires, l'autre sur la baisse des taux de remboursement. Est-ce que ce matin vous pouvez être un petit peu plus clair sur le niveau des
remboursements ?
R- Les choses, et là aussi c'est tout à fait simple, à partir du 1er juillet, si vous consultez un spécialise, directement, sans être passé par votre médecin traitant, vous avez le droit de faire, ce n'est pas votre intérêt pour votre santé d'abord parce que le meilleur moyen de prendre en compte les besoins de votre santé, c'est de passer par votre généraliste et votre médecin traitant, mais vous avez le droit de le faire. Mais à C moment-là, vous devrez vous acquitter, si le médecin spécialiste le demande, de 7 euros supplémentaires, et ça pendant toute cette période ces 7 euros pourront, si vous avez une mutuelle, une assurance complémentaire, être pris en charge par l'assurance complémentaire. Mais, à partir du 1er janvier prochain, il y aura le contrat responsable. Et, à ce moment-là, les 7 euros supplémentaires resteront à votre charge. Donc, les choses se mettent en oeuvre progressivement. Vous avez le temps d'adaptation nécessaire.
Q- Oui enfin, tout de même, progressivement vous nous dites, P. Bas, pourquoi ce décalage entre la mise en place du dispositif en janvier et puis la hausse des honoraires des médecins dès demain ? Est-ce qu'on n'aurait pas pu repousser justement ces augmentations ?
R- C'est le temps de l'adaptation. Le premier semestre a été le temps du choix du médecin traitant pour 20 millions de français. Le deuxième semestre, c'est le temps où on prend l'habitude de passer par son médecin traitant. Et à partir de janvier prochain, tout le dispositif se met en place comme prévu, c'est d'ailleurs la loi elle-même qui a prévu que les contrats responsables rentraient en vigueur au 1er janvier 2006.
Q- Les complémentaires, vous en parliez tout à l'heure P. Bas, d'ailleurs j'aurais J.-P. Davant, le président de la Mutualité Française un petit peu plus tard dans la matinée, ces complémentaires, est-ce qu'elles vont prendre en charge les dépassements d'honoraires facturés par les spécialistes qu'on ira voir directement ?
R- Alors, le but même du décret qui est soumis actuellement à la concertation sur les contrats responsables, c'est qu'effectivement ces 7 euros ne soient pas pris en charge par les complémentaires.
Q- C'est-à-dire que vous allez inciter justement les organismes complémentaires à refuser à prendre en charge ces dépassements d'honoraires médicaux.
R- Exactement, pour les 7 euros.
Q- P. Bas, une fois que le médecin traitant sera mis en place, qu'est-C qu'il reste encore à mettre en place ? La carte Vitale 2, le dossier médical personnel ?
R- Exactement. Nous sommes maintenant dans une trajectoire de mise en oeuvre complète de la réforme de l'assurance maladie. Il y a le médecin traitant, il y aura en 2007 le dossier médical personnel qui permettra de connaître toute l'histoire médicale du patient avant de lui prescrire de nouveaux examens ou de nouvelles consultations, et puis il y a aussi, et c'est très important, la convention médicale qui assigne à chaque médecin six objectifs, notamment pour la prescription d'antibiotiques, pour la prescription d'arrêts de maladie et qui permettent d'assurer une maîtrise médicalisée des dépenses de santé pour que chaque euro dépensé soit réellement utile à la santé.
Q- P. Bas, encore une dernière question. Vous, jusqu'à présent, vous étiez dans les coulisses, vous étiez à l'Elysée. Au bout d'un mois, votre bilan personnel, est-ce que vous avez trouvez vos marques un petit peu, de passer de l'ombre à la lumière ?
R- C'est un engagement pour moi de conviction. Il y a très longtemps que je me passionne pour les questions sociales et que je suis engagé dans la prise en charge de ces questions et c'est effectivement une nouvelle manière de les prendre en charge beaucoup plus directement et qui pour moi est une expérience évidemment passionnante.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er juillet 2005)