Texte intégral
Le 30 mars 2004
Q- J.-M. Aphatie-. Les rencontres de J.-P. Raffarin avec le président Chirac à l'Elysée hier, les personnalités, ministres ou pas, qui sont venues le voir à Matignon, est-ce que cela signifie que J.-P. Raffarin prépare la suite, et donc qu'il est maintenu à Matignon ?
R- "Il est au travail sous l'autorité du président de la République, au travail dans le gouvernement actuel qu'il dirige, au travail pour la réflexion qu'il faut engager après des élections importantes comme celles qui viennent de se dérouler. Donc chacun verra dans les moments qui viendront les conséquences de ce travail. C'est un Premier ministre qui prépare l'avenir."
Q- "Préparer l'avenir", cela veut dire aussi sans doute préparer une nouvelle équipe... On pourrait le comprendre.
R- "Ce sont des conclusions que seul peut tirer le chef de l'Etat, qui est maître à la fois du choix du Premier ministre, de la composition du gouvernement et des dates auxquelles il choisit d'agir. Rien n'empêche le Premier ministre d'avoir sur ce point un certain nombre de réflexions, de propositions, de souhaiter une équipe politique déterminée, d'y réfléchir, d'avoir là-dessus des idées, mais le calendrier se déroulera au moment où il doit se dérouler, et seul le président de la République peut en indiquer exactement le déroulement."
Q- Et comme ça, en réflexion, quel genre de personnages serait utile pour renouveler ?
R- "Je crois qu'après une élection compliquée, qu'il faut bien analyser, car il y a à la fois des considérations locales et des considérations naturellement d'ordre national, il faut une équipe très politique, d'hommes et de femmes ayant une véritable expérience de la vie publique, de parlementaires chevronnés, capables d'aller au combat, capables de mener des réformes et capables de les mener avec fermeté tout en écoutant bien et en comprenant bien les Français, en ayant une écoute solidaire en permanence."
Q- Cela se trouve ?
R- "Cela doit exister. J'en connais beaucoup à l'Assemblée nationale dans les rangs de la majorité présidentielle, et dans les hommes et les femmes qui sont actuellement au Gouvernement autour de Jean-Pierre Raffarin."
Q- Ce serait bien de mettre des UDF en plus grand nombre dans ce gouvernement ?
R- "Il y a pour l'instant un ministre de l'UDF, avec lequel j'ai eu beaucoup de bonheur à travailler, qui est G. de Robien, qui est un homme de grande qualité. Il y a certainement d'autres personnes de qualité comme G. de Robien à l'intérieur de l'UDF. Mais là encore c'est une décision du Président et du Premier ministre."
Q- On entend beaucoup dire que si J.-P. Raffarin est maintenu à Matignon, c'est parce que J. Chirac ne veut pas nommer N. Sarkozy...
R- "C'est une supputation. N. Sarkozy a été le premier des ministres dans l'ordre protocolaire, dans le gouvernement de J.-P. Raffarin. Il l'est à ce jour, au moment où nous parlons. Il a emporté l'adhésion des Français dans la politique de sécurité qu'il a menée, et qui a donné des résultats importants, à tel point d'ailleurs que pendant ces élections, on n'a plus parlé des problèmes de sécurité, ou très peu, ce qui veut dire que les Français ont eu le sentiment qu'ils étaient bien réglés. Il a mené une très très belle campagne pour les élections régionales."
Q- Il n'a pas tellement permis de sauver la droite...
R- "Oui mais il a été, auprès du Premier ministre et auprès des autres membres du Gouvernement, un des animateurs de premier rang de cette campagne, voilà. Donc l'avenir de N. Sarkozy, chacun devine qu'il est important, et il appartient aux uns et aux autres, là encore, d'organiser la manière dont les choses vont se dérouler."
Q- Qu'est-ce que vous répondez à certains leaders de l'opposition, dont L. Fabius, ou N. Mamère, qui disent que J.-P. Raffarin n'a plus de crédibilité, qu'il devrait démissionner ?
R- "Ce n'étaient pas des élections législatives, ou alors j'ai mal compris. On était dans des élections pour désigner les conseillers régionaux, les conseillers généraux qui vont diriger les départements. On n'était pas là pour choisir des députés constituant une majorité, et cette majorité ayant un Premier ministre issu de ses rangs, choisi par le président de la République. Donc je reconnais bien volontiers la parole de monsieur Mamère et de monsieur Fabius, mais qu'ils s'occupent de leurs affaires, du Parti socialiste, et qu'ils laissent la majorité faire ses choix et organiser son fonctionnement."
Q- Finalement, cette formule de J.-P. Raffarin : "à élections locales, conséquences locales", reste-t-elle vraie à votre avis après ce résultat ?
R- "Le Gouvernement ne peut pas être sourd. Le message de nos concitoyens a été un message local, mais certainement aussi, bien évidemment un message national. Donc il faut écouter ce message, il faut en tirer les conclusions, il faut donner une réponse, qui n'est pas d'ailleurs simplement une réponse en termes d'organisation gouvernementale, mais qui est une réponse en termes d'action. Et on voit bien que cette action doit se développer autour de trois points : tous les problèmes de l'emploi, du travail, la santé, et la garantie de la cohésion sociale. Donc je pense que c'est dans ces domaines-là que nous devrions augmenter notre effort."
Q- Et avec une méthode différente, est-ce que vous pensez qu'il faut complètement modifier la façon de gouverner ?
R- "On peut réformer fermement, et faire les vraies réformes dont les Français ont besoin, dont d'ailleurs ils ne nous ont pas dit qu'ils ne voulaient pas. Quand on les interroge dans les sondages, ils disent qu'il y a des choses qui leur plaisaient peu ou prou, mais nos concitoyens ne méconnaissent pas la nécessité de faire de vraies réformes. On peut le faire, rien n'empêche de le faire de manière intelligente, et rien n'empêche de le faire mieux, en écoutant mieux les Français. Peut-être était-ce un des reproches que l'on nous a fait. Donc je crois que cette écoute solidaire doit être la marque de l'action de ceux que le président de la République choisira pour gouverner notre pays."
Q- L'UMP, cette nouvelle structure de rassemblement de la droite, n'a pas eu le rôle efficace électoral que vous pouviez attendre...
R- "Imaginez qu'on ne l'ait pas faite, monsieur Arzt. Voyez comme ça a déjà été compliqué de régler les relations entre l'UMP et l'UDF. Imaginez s'il y avait encore l'ancienne carte politique avec toutes ses formations. Je crois que l'UMP est un parti jeune qui doit se construire. Le Parti socialiste a mis trente ans pour se construire ; nous, ça a deux ans d'existence. Il doit fonctionner de manière démocratique, ouverte, et A. Juppé a mis tout cela très très bien sur le chemin. Simplement, il traverse sa première élection comme une épreuve. Je pense que dans les épreuves, on peut plutôt se renforcer et voir ce qui n'a pas marché, et en tenir compte pour l'avenir."
Q- Est-ce qu'il y a des critiques à faire ?
R- "Oui. C'est normal. Une formation politique de cette importance ne peut pas être univoque. Simplement, nos élections sont dans trois ans, les élections législatives, les élections importantes pour l'avenir du pays, les présidentielles dans trois ans. On a le temps de se donner une UMP qui fonctionne comme le souhaitent ses militants. A. Juppé l'a mise sur pied, il la mène avec beaucoup de courage, il va la mener pour le combat européen, qui est le prochain, au mois de juin. Et nous verrons ensuite comment peut s'organiser cette grande famille politique."
Q- Le vote de la loi de décentralisation est prévue pour la semaine prochaine à l'Assemblée. Est-ce qu'il ne faudrait pas différer ce vote, envisager une concertation avec les nouveaux présidents de région de gauche ?
R- "Je pense que le chef de l'Etat et le Premier ministre, dans le cadre de la politique qu'ils souhaitent présenter aux Français, vont être maîtres également de l'agenda parlementaire. Et l'agenda parlementaire des semaines à venir est peut-être différent que celui que nous avions prévu. Cela fait partie certainement des réflexions politiques pour le gouvernement que choisira le président de la République."
Q- Le secrétariat d'Etat aux Transports, c'est bien. Il peut y avoir autre chose de mieux dans un gouvernement ?
R- "S'occuper des conditions de la vie quotidienne des Français, c'est formidable. Donc je suis très heureux d'avoir fait ce que j'ai fait. Pour le reste, les centres de décisions ne m'appartiennent pas."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 30 mars 2004)
Le 31 mars 2004
Q- M. Messier-. (L'attitude de la gauche face au maintien de J.-P. Raffarin)
R- "Cela me paraît tout à fait indécent. Le PS, ses alliés, ont manifestement gagné une élection régionale, et parfois une élection cantonale, mais ce n'étaient pas des élections législatives. Le Président est là, le Gouvernement a été renommé, il y a une majorité à l'Assemblée nationale et au Sénat. Donc, dire aux gens : vous descendez dans la rue ! Cela me paraît non seulement ridicule, et cela me paraît redonner du PS, l'image qu'il avait cherché à oublier pendant ces élections, c'est-à-dire celle de l'arrogance - "on est les meilleurs". C'est ce qui a fait que L. Jospin était absent au deuxième tour et que J.-M. Le Pen l'avait remplacé."
Q- On a quand même l'impression que vous mettez un peu cette défaite entre parenthèses ?
R- "Ce n'est pas du tout "une défaite entre parenthèses". Nous considérons avec tristesse les résultats que nous avons obtenus. Il y avait peut-être un appel national, il a été entendu avec la démission du Premier ministre et le changement du Gouvernement. Ce n'est pas pour autant que c'était 2007. Il faudrait que le PS s'en souvienne et puis reste à sa place, qui est celle d'un parti d'opposition. Travaillons avec lui, essayons de mettre ensemble au point une réforme de la Sécurité sociale, comme cela a été le cas en Allemagne, plutôt que de se lancer, dès le lendemain d'une élection, dans des invectives et dans des projets présidentiels et législatifs qui sont pour dans trois ans."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 31 mars 2004)
Q- J.-M. Aphatie-. Les rencontres de J.-P. Raffarin avec le président Chirac à l'Elysée hier, les personnalités, ministres ou pas, qui sont venues le voir à Matignon, est-ce que cela signifie que J.-P. Raffarin prépare la suite, et donc qu'il est maintenu à Matignon ?
R- "Il est au travail sous l'autorité du président de la République, au travail dans le gouvernement actuel qu'il dirige, au travail pour la réflexion qu'il faut engager après des élections importantes comme celles qui viennent de se dérouler. Donc chacun verra dans les moments qui viendront les conséquences de ce travail. C'est un Premier ministre qui prépare l'avenir."
Q- "Préparer l'avenir", cela veut dire aussi sans doute préparer une nouvelle équipe... On pourrait le comprendre.
R- "Ce sont des conclusions que seul peut tirer le chef de l'Etat, qui est maître à la fois du choix du Premier ministre, de la composition du gouvernement et des dates auxquelles il choisit d'agir. Rien n'empêche le Premier ministre d'avoir sur ce point un certain nombre de réflexions, de propositions, de souhaiter une équipe politique déterminée, d'y réfléchir, d'avoir là-dessus des idées, mais le calendrier se déroulera au moment où il doit se dérouler, et seul le président de la République peut en indiquer exactement le déroulement."
Q- Et comme ça, en réflexion, quel genre de personnages serait utile pour renouveler ?
R- "Je crois qu'après une élection compliquée, qu'il faut bien analyser, car il y a à la fois des considérations locales et des considérations naturellement d'ordre national, il faut une équipe très politique, d'hommes et de femmes ayant une véritable expérience de la vie publique, de parlementaires chevronnés, capables d'aller au combat, capables de mener des réformes et capables de les mener avec fermeté tout en écoutant bien et en comprenant bien les Français, en ayant une écoute solidaire en permanence."
Q- Cela se trouve ?
R- "Cela doit exister. J'en connais beaucoup à l'Assemblée nationale dans les rangs de la majorité présidentielle, et dans les hommes et les femmes qui sont actuellement au Gouvernement autour de Jean-Pierre Raffarin."
Q- Ce serait bien de mettre des UDF en plus grand nombre dans ce gouvernement ?
R- "Il y a pour l'instant un ministre de l'UDF, avec lequel j'ai eu beaucoup de bonheur à travailler, qui est G. de Robien, qui est un homme de grande qualité. Il y a certainement d'autres personnes de qualité comme G. de Robien à l'intérieur de l'UDF. Mais là encore c'est une décision du Président et du Premier ministre."
Q- On entend beaucoup dire que si J.-P. Raffarin est maintenu à Matignon, c'est parce que J. Chirac ne veut pas nommer N. Sarkozy...
R- "C'est une supputation. N. Sarkozy a été le premier des ministres dans l'ordre protocolaire, dans le gouvernement de J.-P. Raffarin. Il l'est à ce jour, au moment où nous parlons. Il a emporté l'adhésion des Français dans la politique de sécurité qu'il a menée, et qui a donné des résultats importants, à tel point d'ailleurs que pendant ces élections, on n'a plus parlé des problèmes de sécurité, ou très peu, ce qui veut dire que les Français ont eu le sentiment qu'ils étaient bien réglés. Il a mené une très très belle campagne pour les élections régionales."
Q- Il n'a pas tellement permis de sauver la droite...
R- "Oui mais il a été, auprès du Premier ministre et auprès des autres membres du Gouvernement, un des animateurs de premier rang de cette campagne, voilà. Donc l'avenir de N. Sarkozy, chacun devine qu'il est important, et il appartient aux uns et aux autres, là encore, d'organiser la manière dont les choses vont se dérouler."
Q- Qu'est-ce que vous répondez à certains leaders de l'opposition, dont L. Fabius, ou N. Mamère, qui disent que J.-P. Raffarin n'a plus de crédibilité, qu'il devrait démissionner ?
R- "Ce n'étaient pas des élections législatives, ou alors j'ai mal compris. On était dans des élections pour désigner les conseillers régionaux, les conseillers généraux qui vont diriger les départements. On n'était pas là pour choisir des députés constituant une majorité, et cette majorité ayant un Premier ministre issu de ses rangs, choisi par le président de la République. Donc je reconnais bien volontiers la parole de monsieur Mamère et de monsieur Fabius, mais qu'ils s'occupent de leurs affaires, du Parti socialiste, et qu'ils laissent la majorité faire ses choix et organiser son fonctionnement."
Q- Finalement, cette formule de J.-P. Raffarin : "à élections locales, conséquences locales", reste-t-elle vraie à votre avis après ce résultat ?
R- "Le Gouvernement ne peut pas être sourd. Le message de nos concitoyens a été un message local, mais certainement aussi, bien évidemment un message national. Donc il faut écouter ce message, il faut en tirer les conclusions, il faut donner une réponse, qui n'est pas d'ailleurs simplement une réponse en termes d'organisation gouvernementale, mais qui est une réponse en termes d'action. Et on voit bien que cette action doit se développer autour de trois points : tous les problèmes de l'emploi, du travail, la santé, et la garantie de la cohésion sociale. Donc je pense que c'est dans ces domaines-là que nous devrions augmenter notre effort."
Q- Et avec une méthode différente, est-ce que vous pensez qu'il faut complètement modifier la façon de gouverner ?
R- "On peut réformer fermement, et faire les vraies réformes dont les Français ont besoin, dont d'ailleurs ils ne nous ont pas dit qu'ils ne voulaient pas. Quand on les interroge dans les sondages, ils disent qu'il y a des choses qui leur plaisaient peu ou prou, mais nos concitoyens ne méconnaissent pas la nécessité de faire de vraies réformes. On peut le faire, rien n'empêche de le faire de manière intelligente, et rien n'empêche de le faire mieux, en écoutant mieux les Français. Peut-être était-ce un des reproches que l'on nous a fait. Donc je crois que cette écoute solidaire doit être la marque de l'action de ceux que le président de la République choisira pour gouverner notre pays."
Q- L'UMP, cette nouvelle structure de rassemblement de la droite, n'a pas eu le rôle efficace électoral que vous pouviez attendre...
R- "Imaginez qu'on ne l'ait pas faite, monsieur Arzt. Voyez comme ça a déjà été compliqué de régler les relations entre l'UMP et l'UDF. Imaginez s'il y avait encore l'ancienne carte politique avec toutes ses formations. Je crois que l'UMP est un parti jeune qui doit se construire. Le Parti socialiste a mis trente ans pour se construire ; nous, ça a deux ans d'existence. Il doit fonctionner de manière démocratique, ouverte, et A. Juppé a mis tout cela très très bien sur le chemin. Simplement, il traverse sa première élection comme une épreuve. Je pense que dans les épreuves, on peut plutôt se renforcer et voir ce qui n'a pas marché, et en tenir compte pour l'avenir."
Q- Est-ce qu'il y a des critiques à faire ?
R- "Oui. C'est normal. Une formation politique de cette importance ne peut pas être univoque. Simplement, nos élections sont dans trois ans, les élections législatives, les élections importantes pour l'avenir du pays, les présidentielles dans trois ans. On a le temps de se donner une UMP qui fonctionne comme le souhaitent ses militants. A. Juppé l'a mise sur pied, il la mène avec beaucoup de courage, il va la mener pour le combat européen, qui est le prochain, au mois de juin. Et nous verrons ensuite comment peut s'organiser cette grande famille politique."
Q- Le vote de la loi de décentralisation est prévue pour la semaine prochaine à l'Assemblée. Est-ce qu'il ne faudrait pas différer ce vote, envisager une concertation avec les nouveaux présidents de région de gauche ?
R- "Je pense que le chef de l'Etat et le Premier ministre, dans le cadre de la politique qu'ils souhaitent présenter aux Français, vont être maîtres également de l'agenda parlementaire. Et l'agenda parlementaire des semaines à venir est peut-être différent que celui que nous avions prévu. Cela fait partie certainement des réflexions politiques pour le gouvernement que choisira le président de la République."
Q- Le secrétariat d'Etat aux Transports, c'est bien. Il peut y avoir autre chose de mieux dans un gouvernement ?
R- "S'occuper des conditions de la vie quotidienne des Français, c'est formidable. Donc je suis très heureux d'avoir fait ce que j'ai fait. Pour le reste, les centres de décisions ne m'appartiennent pas."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 30 mars 2004)
Le 31 mars 2004
Q- M. Messier-. (L'attitude de la gauche face au maintien de J.-P. Raffarin)
R- "Cela me paraît tout à fait indécent. Le PS, ses alliés, ont manifestement gagné une élection régionale, et parfois une élection cantonale, mais ce n'étaient pas des élections législatives. Le Président est là, le Gouvernement a été renommé, il y a une majorité à l'Assemblée nationale et au Sénat. Donc, dire aux gens : vous descendez dans la rue ! Cela me paraît non seulement ridicule, et cela me paraît redonner du PS, l'image qu'il avait cherché à oublier pendant ces élections, c'est-à-dire celle de l'arrogance - "on est les meilleurs". C'est ce qui a fait que L. Jospin était absent au deuxième tour et que J.-M. Le Pen l'avait remplacé."
Q- On a quand même l'impression que vous mettez un peu cette défaite entre parenthèses ?
R- "Ce n'est pas du tout "une défaite entre parenthèses". Nous considérons avec tristesse les résultats que nous avons obtenus. Il y avait peut-être un appel national, il a été entendu avec la démission du Premier ministre et le changement du Gouvernement. Ce n'est pas pour autant que c'était 2007. Il faudrait que le PS s'en souvienne et puis reste à sa place, qui est celle d'un parti d'opposition. Travaillons avec lui, essayons de mettre ensemble au point une réforme de la Sécurité sociale, comme cela a été le cas en Allemagne, plutôt que de se lancer, dès le lendemain d'une élection, dans des invectives et dans des projets présidentiels et législatifs qui sont pour dans trois ans."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 31 mars 2004)