Texte intégral
Monsieur le Président, Cher Hubert BRIN,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d'abord vous remercier, Cher Hubert BRIN, de votre accueil cordial et chaleureux. Quinze jours après ma prise de fonction, je suis heureux d'être parmi vous pour participer à vos réflexions.
Heureux parce que vous portez avec force les attentes des familles françaises. Heureux parce que nous avons ensemble, vous l'avez rappelé, des relations amicales, anciennes, approfondies et suivies. Heureux aussi parce que je m'adresse à vous, pour la première fois comme ministre en charge de la famille, à un moment important :
le soixantième anniversaire de l'Union nationale des associations familiales.
Depuis l'ordonnance de 1945, l'UNAF est le partenaire des pouvoirs publics dans tous les domaines de la politique familiale. Depuis 60 ans, vous exprimez les attentes des familles. Depuis 60 ans, vous participez à la définition et à la gestion de la politique familiale. Depuis 60 ans, vous avez vos exigences, vous savez les défendre, mais vous savez aussi les présenter sous forme de propositions concrètes et constructives, avec pour objectif le service des familles, le service aux familles et, au-delà, le service de l'idéal familial.
Monsieur le Président, vous exprimez toujours, au nom de l'UNAF, de fortes convictions, notamment en défendant la nécessaire distinction entre politique familiale et politique sociale. La politique sociale a ses propres exigences. Nous les connaissons. Nous les partageons. La politique familiale y participe. Mais, indépendamment de l'action sociale, les familles -toutes les familles- ont besoin d'être encouragées et soutenues.
Votre vision de la famille n'est pas celle d'une famille isolée, figée, recroquevillée sur elle-même. Vous avez su accompagner ses évolutions et réfléchir à " ce qui fait famille aujourd'hui ".Vous voulez prendre en compte toutes les formes que prennent les familles de notre temps pour trouver des solutions à leurs problèmes, les aider à s'épanouir.
L'UNAF participe aussi à l'amélioration des droits des familles, et je tiens à saluer l'action menée par Monique Sassier à la présidence du Conseil de la médiation familiale. On doit à ce Conseil d'avoir posé les principes qui donnent à la médiation son assise déontologique. Il est aussi à l'origine de la création du diplôme de médiateur.
Au moment où, sous votre impulsion, Monsieur le Président, l'UNAF se réforme et modernise son fonctionnement, je souhaite aussi évoquer la question de l'évolution du fonds spécial, qui vous préoccupe depuis longtemps.
L'UNAF bénéficie d'un mode de financement spécifique. Ce mode de financement correspond à la mission que lui a confiée le législateur : la défense des intérêts des familles. Comme vous le demandez depuis 1996, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2005 permet de le moderniser. Le décret d'application de cette disposition sera pris rapidement
Le fonds spécial comportera alors deux enveloppes séparées pour distinguer les crédits de fonctionnement de ceux destinés à soutenir la politique familiale.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
La famille est et demeure l'institution cardinale de notre société, lieu de repères toujours, lieu de transmission des valeurs, lieu d'éducation, et plus encore lieu d'amour, de chaleur, d'épanouissement, de protection, de solidarité, de confiance, de sécurité , de réconfort .
La famille est régulièrement contestée. Mais de chacune de ces contestations, elle ressort plus forte, plus nécessaire à l'épanouissement de l'individu et à l'équilibre de la société.
Prenons l'exemple des solidarités familiales. Longtemps, on a voulu les ignorer, en s'appuyant sur les seules solidarités collectives. Celles-ci sont indispensables mais elles ne remplacent pas le lien humain qui fait la force de la solidarité familiale. La protection sociale peut beaucoup mais elle ne remplacera jamais la famille. La famille est en effet le premier rempart contre la précarité et l'exclusion. Elle joue de nos jours un rôle toujours plus grand dans le soin aux malades, dans l'aide aux personnes handicapées et dans la prise en charge des personnes âgées.
Aujourd'hui, ce sont bien d'autres défis encore que la famille doit affronter.
Défi d'un individualisme qui s'abrite trop souvent derrière la solidarité de l'Etat, et qui ne voit que des personnes âgées là où il faudrait aider et accompagner les parents ou les grands-parents. Défi des nouvelles technologies, à l'heure où le monde virtuel de l'Internet vient faire concurrence à la famille et à l'école dans leurs fonctions essentielles d'éducation, de formation de l'intelligence et de la personnalité. Défi du chômage qui pèse lourdement sur les familles qui ont le plus de difficultés.
Tous ces défis peuvent donner le sentiment que la famille est menacée, fragilisée. Mais elle ne cesse, en réalité, de se renouveler et de révéler sa solidité. Chaque fois, elle s'impose davantage comme un lieu de partage.
La force de la famille, c'est de savoir s'adapter. C'est d'avoir appris à surmonter les crises et les séparations en préservant de mieux en mieux le lien essentiel entre parents et enfants ; c'est d'avoir compris que l'échec d'un couple ne conduit pas nécessairement à l'échec d'une famille : c'est d'avoir su se reconstruire à travers les familles monoparentales et les familles recomposées.
Chaque famille est unique. Aucune ne peut s'ériger en modèle pour l'autre. Toutes sont également dignes d'attention et de soutien. Car ce qui compte avant tout, c'est que la famille puisse toujours continuer en traversant les événements et, parfois, les épreuves de la vie.
La force de la famille, dans notre pays, c'est aussi d'avoir su réconcilier maternité et emploi. La France réussit aujourd'hui à conjuguer la meilleure natalité des grands pays d'Europe (et de loin) à un taux d'activité professionnelle des femmes de 80%. Contrairement aux idées reçues, les deux vont ensemble. En offrant à chacun des jeunes parents la possibilité d'un égal épanouissement professionnel, qui va de pair avec un meilleur niveau de vie pour toute la famille, on donne aux couples les moyens d'avoir davantage d'enfants s'ils le souhaitent. J'en suis convaincu et le modèle français le prouve : le travail des deux parents n'est pas l'ennemi de la natalité. Au contraire, il la favorise. Notre politique familiale l'a compris depuis longtemps. Elle s'efforce de donner à chacun les moyens de concilier sa vie active et l'éducation de ses enfants.
C'est le sens des politiques d'aide à la garde d'enfant et, notamment, de l'augmentation très importante du nombre de places de crèche qui a été décidée par le Premier ministre. C'est aussi pour cela que nous devons avancer en matière d'égalité des rémunérations. Un délai de cinq ans a été fixé pour supprimer les écarts de salaire entre les femmes et les hommes. C'est indispensable pour parvenir à une véritable égalité professionnelle. Mais c'est aussi nécessaire pour donner aux couples les moyens d'avoir et d'élever les enfants qu'ils désirent.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Les défis de la famille, nous allons les relever ensemble. Et nous les relèverons en particulier en faisant vivre la conférence de la famille. Le Premier ministre la réunira dès la rentrée de septembre. C'est je crois la meilleure date pour permettre à ses décisions de s'appliquer dès 2006, comme vous le souhaitez, tout en donnant à la réflexion le temps de se développer, à partir des propositions très riches qui ont été formulées.
Il faut en effet respecter cette institution et la méthode de préparation de ses travaux. La conférence de la famille est bien plus que la réunion annuelle des acteurs de la politique familiale. Elle est la rencontre d'une volonté politique et d'une réflexion sociale, pour permettre à notre politique familiale de s'adapter en permanence.
Cette année encore, la participation et l'engagement de l'UNAF ont été très forts puisque votre Président a dirigé le groupe de travail relatif aux enjeux démographiques et à l'accompagnement du désir d'enfants des familles.
Ce groupe a émis une dizaine de propositions pour faciliter la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle et pour faciliter le quotidien des familles. Chacune de ces propositions présente un indéniable intérêt. De surcroît, plusieurs d'entre elles rejoignent notre priorité pour l'emploi. En particulier, l'idée d'un congé parental plus court mais mieux indemnisé est certainement de nature à faciliter le retour à l'emploi des mères, en les incitant à ne pas rester trop longtemps éloignées du monde du travail si leur projet est de reprendre une activité professionnelle. Je note aussi avec beaucoup d'intérêt les différentes propositions d'action en faveur de l'emploi des mères ayant interrompu durablement leur métier.
Le deuxième groupe de travail, présidé par Joël Thoraval, avait pour thème la protection de l'enfance et les usages de l'Internet. L'internet est un incontestable facteur de développement personnel, d'intégration sociale et d'enrichissement culturel. Mais il est parallèlement le media qui suscite le plus d'inquiétude chez les familles. Et c'est un monde souvent sans règles, ou avec des règles d'adultes, alors qu'il est très largement fréquenté par la jeunesse et par des enfants. Nous nous devons de sensibiliser les parents et les enfants aux risques liés à l'usage de l'Internet, et de protéger les enfants contre ces risques.
Les propositions des deux groupes de travail permettent d'envisager cette année une conférence de la famille particulièrement riche. Vous pouvez compter sur moi pour préparer et appliquer activement ses décisions.
Permettez-moi d'évoquer enfin trois autres sujets de préoccupation.
Tout d'abord, les familles en difficulté. Nous devons nous donner les moyens de mieux soutenir les familles vulnérables et l'insertion des parents isolés. L'enquête réalisée récemment par l'UNAF sur la vulnérabilité au sein de la famille est une référence précieuse pour faciliter l'accès aux modes de garde et accompagner les bénéficiaires de l'allocation de parent isolé vers l'emploi.
Ensuite, le droit de la famille. Nous devrons continuer à le faire évoluer en conduisant à son terme la réforme de la protection juridique des majeurs. Je suivrai de près ce dossier, en prenant en compte tout le travail réalisé jusqu'ici et notamment les résultats des expérimentations en cours.
Enfin, Monsieur le Président, vous avez évoqué la Convention d'objectifs et de gestion en cours de négociation avec la Caisse nationale d'Allocations familiales.
L'aide à la petite enfance est, vous le savez, l'une des priorités du Gouvernement. Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre s'est engagé devant le Parlement à créer 15 000 places de crèche supplémentaires. Ces places s'ajouteront aux 26 000 déjà créées depuis 2002 et aux 31 000 qui sont programmées d'ici 2008. Ces engagements seront tenus dans le cadre de la convention d'objectifs et de gestion, après avoir évalué avec précision les besoins. Je souhaite que cette convention soit maintenant conclue rapidement.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Comme bien d'autres politiques, l'action en faveur de la famille nous renvoie sans cesse à l'urgence. Urgence d'aider les familles à avoir, maintenant, les enfants qu'elles désirent. Urgence de s'adapter à la diversité des familles et de leurs besoins. Urgence de protéger l'enfance dans un monde qui change. Urgence de secourir les familles vulnérables.
Mais plus que tout autre politique, la politique familiale nous renvoie à l'avenir. Elle nous met collectivement en face de nos responsabilités parce qu'à travers nos enfants, nous décidons de ce que sera le monde de demain.
J'ai confiance dans les associations que vous regroupez. J'ai confiance dans le dialogue des pouvoirs publics et du mouvement familial pour construire ensemble cet avenir.
Je voulais vous dire aujourd'hui que je suis heureux et fier d'être en charge des politiques familiales de notre pays. Nous serons, dans les semaines qui viennent, appelés à nous voir et à dialoguer fréquemment. Pour préparer la conférence de la famille et pour décider des grandes orientations de la politique familiale dans notre pays. Vous pouvez compter sur ma disponibilité et sur mon engagement pour mener avec vous cette mission.
Je vous remercie.
(Source http://www.famille.gouv.fr, le 20 juin 2005)
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d'abord vous remercier, Cher Hubert BRIN, de votre accueil cordial et chaleureux. Quinze jours après ma prise de fonction, je suis heureux d'être parmi vous pour participer à vos réflexions.
Heureux parce que vous portez avec force les attentes des familles françaises. Heureux parce que nous avons ensemble, vous l'avez rappelé, des relations amicales, anciennes, approfondies et suivies. Heureux aussi parce que je m'adresse à vous, pour la première fois comme ministre en charge de la famille, à un moment important :
le soixantième anniversaire de l'Union nationale des associations familiales.
Depuis l'ordonnance de 1945, l'UNAF est le partenaire des pouvoirs publics dans tous les domaines de la politique familiale. Depuis 60 ans, vous exprimez les attentes des familles. Depuis 60 ans, vous participez à la définition et à la gestion de la politique familiale. Depuis 60 ans, vous avez vos exigences, vous savez les défendre, mais vous savez aussi les présenter sous forme de propositions concrètes et constructives, avec pour objectif le service des familles, le service aux familles et, au-delà, le service de l'idéal familial.
Monsieur le Président, vous exprimez toujours, au nom de l'UNAF, de fortes convictions, notamment en défendant la nécessaire distinction entre politique familiale et politique sociale. La politique sociale a ses propres exigences. Nous les connaissons. Nous les partageons. La politique familiale y participe. Mais, indépendamment de l'action sociale, les familles -toutes les familles- ont besoin d'être encouragées et soutenues.
Votre vision de la famille n'est pas celle d'une famille isolée, figée, recroquevillée sur elle-même. Vous avez su accompagner ses évolutions et réfléchir à " ce qui fait famille aujourd'hui ".Vous voulez prendre en compte toutes les formes que prennent les familles de notre temps pour trouver des solutions à leurs problèmes, les aider à s'épanouir.
L'UNAF participe aussi à l'amélioration des droits des familles, et je tiens à saluer l'action menée par Monique Sassier à la présidence du Conseil de la médiation familiale. On doit à ce Conseil d'avoir posé les principes qui donnent à la médiation son assise déontologique. Il est aussi à l'origine de la création du diplôme de médiateur.
Au moment où, sous votre impulsion, Monsieur le Président, l'UNAF se réforme et modernise son fonctionnement, je souhaite aussi évoquer la question de l'évolution du fonds spécial, qui vous préoccupe depuis longtemps.
L'UNAF bénéficie d'un mode de financement spécifique. Ce mode de financement correspond à la mission que lui a confiée le législateur : la défense des intérêts des familles. Comme vous le demandez depuis 1996, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2005 permet de le moderniser. Le décret d'application de cette disposition sera pris rapidement
Le fonds spécial comportera alors deux enveloppes séparées pour distinguer les crédits de fonctionnement de ceux destinés à soutenir la politique familiale.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
La famille est et demeure l'institution cardinale de notre société, lieu de repères toujours, lieu de transmission des valeurs, lieu d'éducation, et plus encore lieu d'amour, de chaleur, d'épanouissement, de protection, de solidarité, de confiance, de sécurité , de réconfort .
La famille est régulièrement contestée. Mais de chacune de ces contestations, elle ressort plus forte, plus nécessaire à l'épanouissement de l'individu et à l'équilibre de la société.
Prenons l'exemple des solidarités familiales. Longtemps, on a voulu les ignorer, en s'appuyant sur les seules solidarités collectives. Celles-ci sont indispensables mais elles ne remplacent pas le lien humain qui fait la force de la solidarité familiale. La protection sociale peut beaucoup mais elle ne remplacera jamais la famille. La famille est en effet le premier rempart contre la précarité et l'exclusion. Elle joue de nos jours un rôle toujours plus grand dans le soin aux malades, dans l'aide aux personnes handicapées et dans la prise en charge des personnes âgées.
Aujourd'hui, ce sont bien d'autres défis encore que la famille doit affronter.
Défi d'un individualisme qui s'abrite trop souvent derrière la solidarité de l'Etat, et qui ne voit que des personnes âgées là où il faudrait aider et accompagner les parents ou les grands-parents. Défi des nouvelles technologies, à l'heure où le monde virtuel de l'Internet vient faire concurrence à la famille et à l'école dans leurs fonctions essentielles d'éducation, de formation de l'intelligence et de la personnalité. Défi du chômage qui pèse lourdement sur les familles qui ont le plus de difficultés.
Tous ces défis peuvent donner le sentiment que la famille est menacée, fragilisée. Mais elle ne cesse, en réalité, de se renouveler et de révéler sa solidité. Chaque fois, elle s'impose davantage comme un lieu de partage.
La force de la famille, c'est de savoir s'adapter. C'est d'avoir appris à surmonter les crises et les séparations en préservant de mieux en mieux le lien essentiel entre parents et enfants ; c'est d'avoir compris que l'échec d'un couple ne conduit pas nécessairement à l'échec d'une famille : c'est d'avoir su se reconstruire à travers les familles monoparentales et les familles recomposées.
Chaque famille est unique. Aucune ne peut s'ériger en modèle pour l'autre. Toutes sont également dignes d'attention et de soutien. Car ce qui compte avant tout, c'est que la famille puisse toujours continuer en traversant les événements et, parfois, les épreuves de la vie.
La force de la famille, dans notre pays, c'est aussi d'avoir su réconcilier maternité et emploi. La France réussit aujourd'hui à conjuguer la meilleure natalité des grands pays d'Europe (et de loin) à un taux d'activité professionnelle des femmes de 80%. Contrairement aux idées reçues, les deux vont ensemble. En offrant à chacun des jeunes parents la possibilité d'un égal épanouissement professionnel, qui va de pair avec un meilleur niveau de vie pour toute la famille, on donne aux couples les moyens d'avoir davantage d'enfants s'ils le souhaitent. J'en suis convaincu et le modèle français le prouve : le travail des deux parents n'est pas l'ennemi de la natalité. Au contraire, il la favorise. Notre politique familiale l'a compris depuis longtemps. Elle s'efforce de donner à chacun les moyens de concilier sa vie active et l'éducation de ses enfants.
C'est le sens des politiques d'aide à la garde d'enfant et, notamment, de l'augmentation très importante du nombre de places de crèche qui a été décidée par le Premier ministre. C'est aussi pour cela que nous devons avancer en matière d'égalité des rémunérations. Un délai de cinq ans a été fixé pour supprimer les écarts de salaire entre les femmes et les hommes. C'est indispensable pour parvenir à une véritable égalité professionnelle. Mais c'est aussi nécessaire pour donner aux couples les moyens d'avoir et d'élever les enfants qu'ils désirent.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Les défis de la famille, nous allons les relever ensemble. Et nous les relèverons en particulier en faisant vivre la conférence de la famille. Le Premier ministre la réunira dès la rentrée de septembre. C'est je crois la meilleure date pour permettre à ses décisions de s'appliquer dès 2006, comme vous le souhaitez, tout en donnant à la réflexion le temps de se développer, à partir des propositions très riches qui ont été formulées.
Il faut en effet respecter cette institution et la méthode de préparation de ses travaux. La conférence de la famille est bien plus que la réunion annuelle des acteurs de la politique familiale. Elle est la rencontre d'une volonté politique et d'une réflexion sociale, pour permettre à notre politique familiale de s'adapter en permanence.
Cette année encore, la participation et l'engagement de l'UNAF ont été très forts puisque votre Président a dirigé le groupe de travail relatif aux enjeux démographiques et à l'accompagnement du désir d'enfants des familles.
Ce groupe a émis une dizaine de propositions pour faciliter la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle et pour faciliter le quotidien des familles. Chacune de ces propositions présente un indéniable intérêt. De surcroît, plusieurs d'entre elles rejoignent notre priorité pour l'emploi. En particulier, l'idée d'un congé parental plus court mais mieux indemnisé est certainement de nature à faciliter le retour à l'emploi des mères, en les incitant à ne pas rester trop longtemps éloignées du monde du travail si leur projet est de reprendre une activité professionnelle. Je note aussi avec beaucoup d'intérêt les différentes propositions d'action en faveur de l'emploi des mères ayant interrompu durablement leur métier.
Le deuxième groupe de travail, présidé par Joël Thoraval, avait pour thème la protection de l'enfance et les usages de l'Internet. L'internet est un incontestable facteur de développement personnel, d'intégration sociale et d'enrichissement culturel. Mais il est parallèlement le media qui suscite le plus d'inquiétude chez les familles. Et c'est un monde souvent sans règles, ou avec des règles d'adultes, alors qu'il est très largement fréquenté par la jeunesse et par des enfants. Nous nous devons de sensibiliser les parents et les enfants aux risques liés à l'usage de l'Internet, et de protéger les enfants contre ces risques.
Les propositions des deux groupes de travail permettent d'envisager cette année une conférence de la famille particulièrement riche. Vous pouvez compter sur moi pour préparer et appliquer activement ses décisions.
Permettez-moi d'évoquer enfin trois autres sujets de préoccupation.
Tout d'abord, les familles en difficulté. Nous devons nous donner les moyens de mieux soutenir les familles vulnérables et l'insertion des parents isolés. L'enquête réalisée récemment par l'UNAF sur la vulnérabilité au sein de la famille est une référence précieuse pour faciliter l'accès aux modes de garde et accompagner les bénéficiaires de l'allocation de parent isolé vers l'emploi.
Ensuite, le droit de la famille. Nous devrons continuer à le faire évoluer en conduisant à son terme la réforme de la protection juridique des majeurs. Je suivrai de près ce dossier, en prenant en compte tout le travail réalisé jusqu'ici et notamment les résultats des expérimentations en cours.
Enfin, Monsieur le Président, vous avez évoqué la Convention d'objectifs et de gestion en cours de négociation avec la Caisse nationale d'Allocations familiales.
L'aide à la petite enfance est, vous le savez, l'une des priorités du Gouvernement. Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre s'est engagé devant le Parlement à créer 15 000 places de crèche supplémentaires. Ces places s'ajouteront aux 26 000 déjà créées depuis 2002 et aux 31 000 qui sont programmées d'ici 2008. Ces engagements seront tenus dans le cadre de la convention d'objectifs et de gestion, après avoir évalué avec précision les besoins. Je souhaite que cette convention soit maintenant conclue rapidement.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Comme bien d'autres politiques, l'action en faveur de la famille nous renvoie sans cesse à l'urgence. Urgence d'aider les familles à avoir, maintenant, les enfants qu'elles désirent. Urgence de s'adapter à la diversité des familles et de leurs besoins. Urgence de protéger l'enfance dans un monde qui change. Urgence de secourir les familles vulnérables.
Mais plus que tout autre politique, la politique familiale nous renvoie à l'avenir. Elle nous met collectivement en face de nos responsabilités parce qu'à travers nos enfants, nous décidons de ce que sera le monde de demain.
J'ai confiance dans les associations que vous regroupez. J'ai confiance dans le dialogue des pouvoirs publics et du mouvement familial pour construire ensemble cet avenir.
Je voulais vous dire aujourd'hui que je suis heureux et fier d'être en charge des politiques familiales de notre pays. Nous serons, dans les semaines qui viennent, appelés à nous voir et à dialoguer fréquemment. Pour préparer la conférence de la famille et pour décider des grandes orientations de la politique familiale dans notre pays. Vous pouvez compter sur ma disponibilité et sur mon engagement pour mener avec vous cette mission.
Je vous remercie.
(Source http://www.famille.gouv.fr, le 20 juin 2005)