Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Chers Collègues,
Je voudrais revenir un instant sur le sommet qui s'est tenu à New York il y a dix jours. Beaucoup de commentateurs ont dit que ses résultats étaient peu ambitieux. De mon point de vue, ce n'est pas le cas en matière de développement. Sur les trois sujets qui nous préoccupent aujourd'hui, des avancées importantes ont été réalisées :
- d'abord, un objectif ambitieux en matière de financement du développement a été rappelé, et les sources innovantes ont été mentionnées ;
- ensuite, l'accent a été mis sur la priorité africaine, en insistant sur la nécessité de s'appuyer sur le NEPAD ;
- enfin, l'initiative du G8 en matière d'allègement de dette a été saluée.
Sur ce dernier point, je voudrais rappeler que nos chefs d'Etat se sont félicités des propositions récentes des pays du G8 selon lesquelles l'intégralité de la dette due au Fonds monétaire international, à l'Association internationale de développement et au Fonds africain de développement par des pays pauvres très endettés remplissant les conditions requises serait annulée. Mais je voudrais surtout souligner qu'ils ont précisé dans leur déclaration que des ressources additionnelles seraient fournies pour maintenir la capacité de financement des institutions financières internationales.
Vous le savez, cette additionnalité a été constamment soutenue par la France tout au long des discussions sur cet allégement de dette, qui a été conçu pour augmenter l'aide versée aux pays les plus pauvres. Nous sommes donc très attachés à ce principe et nous veillerons à sa mise en uvre.
Il est pour nous essentiel que la Banque mondiale et le FMI obtiennent de leurs actionnaires des ressources suffisantes pour préserver leur capacité financière future. Dans le cas contraire, le risque serait grand de voir ces institutions se retirer progressivement des pays pauvres.
Je voudrais également vous dire un mot du plan d'action pour l'Afrique. La France soutient ce Plan, car il offre un cadre utile pour coordonner les actions de l'ensemble des bailleurs de fonds, et il fixe des objectifs en cohérence avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Toutefois, ce plan nous paraît insuffisant sur l'intégration africaine, qui a fortement progressé ces dernières années, qu'il s'agisse de l'Union africaine, du NEPAD ou des processus d'intégration sous-régionale. J'invite donc la Banque à dialoguer avec les organisations régionales africaines, notamment les communautés économiques régionales. Nous considérons que l'échelon régional doit être privilégié pour aborder les enjeux actuels auxquels fait face le Continent et définir les politiques les plus adaptées en liaison avec nos partenaires africains. C'est une condition essentielle pour que soient atteints les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 septembre 2005)