Texte intégral
Question :
Merci monsieur le président, ma question s'adresse à monsieur Alain RICHARD, ministre de la Défense. Monsieur le Ministre, l'Europe de la Défense est l'une des priorités affichées par la présidence française de l'Union européenne. Vous revenez de Strasbourg, où vous êtes intervenu devant la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen. Il me semble important que vous puissiez faire part, à la représentation nationale, de l'avancée de vos travaux. Premièrement, qu'en est-il de l'objectif, fixé par la déclaration d'Helsinki, de la constitution d'une force de réaction rapide européenne, d'ici 2003. Deuxièmement, quel bilan tirez-vous de la mise en place du Corps européen au Kosovo, depuis six mois ? Troisièmement, sentez-vous, chez nos partenaires européens, la volonté de créer les conditions de l'indépendance de l'Europe, en matière de défense. Et, enfin, comment des avancées dans ce domaine peuvent-elles s'articuler avec la préservation de notre outil industriel de défense, je pense tout particulièrement au GIAT. Je vous remercie.
Monsieur Alain RICHARD
Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Députés, madame la Député, c'est en effet un bon moment pour faire le point sur l'avancée de ce projet européen important, qui a bénéficié, jusqu'à présent, d'un large soutien au sein de notre Parlement.
Sur la constitution de la force européenne, qui est notre premier engagement, notre premier défi, la liste des unités et des moyens militaires, qui doivent constituer cette force dans ses différentes configurations, a été adoptée par les ministres européens, il y a 15 jours. Les principes d'engagements de participation des 15 Nations sont déjà fixés et chacune des Nations m'a assuré de sa volonté d'apporter un bon niveau de contribution, de manière à ce que la force soit complète dans la définition la plus large. Ces engagements seront formalisés dans un Conseil " Affaires Générales " le 20 novembre dans quatre semaines et nous savons que nous serons au rendez-vous.
La France, pour sa part, apportera comme c'est notre rôle, compte tenu des responsabilités que nous avons prises, une contribution de l'ordre de 20 % de l'ensemble de la force européenne que nous voulons constituer. Les outils de gestion de crise, qui pourraient avoir à agir au nom de l'Union européenne, sous l'autorité du Conseil des chefs d'Etats et de gouvernements, sont maintenant définis d'un commun accord et devraient pouvoir être mis en place après validation au sommet de Nice, au cours du premier semestre 2001. Tous ces objectifs de la Présidence française qui étaient ambitieux, sont en bonne voie d'être atteints.
En ce qui concerne le rôle de l'Eurocorps dans la KFOR, je résumerai simplement en disant : mission accomplie. Quand nous regardons et j'ai pu le leur dire directement -lors de la prise d'armes que nous avons faite à Strasbourg pour leur retour- ce qu'est la situation de contrôle et de remise en route d'un schéma de vie civile démocratique au Kosovo, aujourd'hui, par rapport à ce qu'il était en début d'année, lorsqu'ils ont pris leur mission, je crois que nous avons fait des progrès considérables et je crois que c'est aussi une illustration de la plus-value de la méthode européenne, en matière de rétablissement de la Paix. Sur le plan politique je constate - j'ai pu le dire au Parlement européen hier - une approche très convergente de nos 15 Nations, bien qu'elles aient eu dans le passé des positions, on le sait, très différentes, notamment vis-à-vis de l'Alliance Atlantique. Ce n'est plus, aujourd'hui, un facteur de contradiction entre les Européens, pour la réalisation de ces objectifs concrets.
Nous avons pu constater, lors d'une récente réunion de l'Alliance Atlantique que, y compris nos partenaires américains, en l'occurrence le secrétaire à la Défense, William COHEN avait exprimé très positivement son assentiment pour que les Européens s'organisent en matière de défense. Donc, de ce côté aussi nous avons convaincu. Quant à la politique d'armement, il faut que nous continuions un travail commencé de longue date ; nous avons fait beaucoup d'accords au cours de ces dernières années, pour des programmes conjoints, nous avons harmonisé nos règles en matière d'industries de défense. Il nous faut aussi, c'est vrai, sur le plan interne, préparer l'avenir de toutes nos industries, certaines sont déjà dans de grands groupes européens, d'autres ont encore des efforts de modernisation à faire, comme le GIAT. Le gouvernement, vous le savez, les accompagne avec beaucoup de vigueur et des crédits publics importants.
Je crois donc, que ce soit devant le Parlement européen, que ce soit devant le Parlement national, nous pouvons faire état d'une progression remarquable sur la question de l'Europe de la Défense. L'Europe acquiert une stature, son expression se renforce sur le plan politique et demain, elle sera en capacité de dire son mot de façon autonome, dans les crises que le monde rencontrera.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 20 novembre 2000)
Merci monsieur le président, ma question s'adresse à monsieur Alain RICHARD, ministre de la Défense. Monsieur le Ministre, l'Europe de la Défense est l'une des priorités affichées par la présidence française de l'Union européenne. Vous revenez de Strasbourg, où vous êtes intervenu devant la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen. Il me semble important que vous puissiez faire part, à la représentation nationale, de l'avancée de vos travaux. Premièrement, qu'en est-il de l'objectif, fixé par la déclaration d'Helsinki, de la constitution d'une force de réaction rapide européenne, d'ici 2003. Deuxièmement, quel bilan tirez-vous de la mise en place du Corps européen au Kosovo, depuis six mois ? Troisièmement, sentez-vous, chez nos partenaires européens, la volonté de créer les conditions de l'indépendance de l'Europe, en matière de défense. Et, enfin, comment des avancées dans ce domaine peuvent-elles s'articuler avec la préservation de notre outil industriel de défense, je pense tout particulièrement au GIAT. Je vous remercie.
Monsieur Alain RICHARD
Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Députés, madame la Député, c'est en effet un bon moment pour faire le point sur l'avancée de ce projet européen important, qui a bénéficié, jusqu'à présent, d'un large soutien au sein de notre Parlement.
Sur la constitution de la force européenne, qui est notre premier engagement, notre premier défi, la liste des unités et des moyens militaires, qui doivent constituer cette force dans ses différentes configurations, a été adoptée par les ministres européens, il y a 15 jours. Les principes d'engagements de participation des 15 Nations sont déjà fixés et chacune des Nations m'a assuré de sa volonté d'apporter un bon niveau de contribution, de manière à ce que la force soit complète dans la définition la plus large. Ces engagements seront formalisés dans un Conseil " Affaires Générales " le 20 novembre dans quatre semaines et nous savons que nous serons au rendez-vous.
La France, pour sa part, apportera comme c'est notre rôle, compte tenu des responsabilités que nous avons prises, une contribution de l'ordre de 20 % de l'ensemble de la force européenne que nous voulons constituer. Les outils de gestion de crise, qui pourraient avoir à agir au nom de l'Union européenne, sous l'autorité du Conseil des chefs d'Etats et de gouvernements, sont maintenant définis d'un commun accord et devraient pouvoir être mis en place après validation au sommet de Nice, au cours du premier semestre 2001. Tous ces objectifs de la Présidence française qui étaient ambitieux, sont en bonne voie d'être atteints.
En ce qui concerne le rôle de l'Eurocorps dans la KFOR, je résumerai simplement en disant : mission accomplie. Quand nous regardons et j'ai pu le leur dire directement -lors de la prise d'armes que nous avons faite à Strasbourg pour leur retour- ce qu'est la situation de contrôle et de remise en route d'un schéma de vie civile démocratique au Kosovo, aujourd'hui, par rapport à ce qu'il était en début d'année, lorsqu'ils ont pris leur mission, je crois que nous avons fait des progrès considérables et je crois que c'est aussi une illustration de la plus-value de la méthode européenne, en matière de rétablissement de la Paix. Sur le plan politique je constate - j'ai pu le dire au Parlement européen hier - une approche très convergente de nos 15 Nations, bien qu'elles aient eu dans le passé des positions, on le sait, très différentes, notamment vis-à-vis de l'Alliance Atlantique. Ce n'est plus, aujourd'hui, un facteur de contradiction entre les Européens, pour la réalisation de ces objectifs concrets.
Nous avons pu constater, lors d'une récente réunion de l'Alliance Atlantique que, y compris nos partenaires américains, en l'occurrence le secrétaire à la Défense, William COHEN avait exprimé très positivement son assentiment pour que les Européens s'organisent en matière de défense. Donc, de ce côté aussi nous avons convaincu. Quant à la politique d'armement, il faut que nous continuions un travail commencé de longue date ; nous avons fait beaucoup d'accords au cours de ces dernières années, pour des programmes conjoints, nous avons harmonisé nos règles en matière d'industries de défense. Il nous faut aussi, c'est vrai, sur le plan interne, préparer l'avenir de toutes nos industries, certaines sont déjà dans de grands groupes européens, d'autres ont encore des efforts de modernisation à faire, comme le GIAT. Le gouvernement, vous le savez, les accompagne avec beaucoup de vigueur et des crédits publics importants.
Je crois donc, que ce soit devant le Parlement européen, que ce soit devant le Parlement national, nous pouvons faire état d'une progression remarquable sur la question de l'Europe de la Défense. L'Europe acquiert une stature, son expression se renforce sur le plan politique et demain, elle sera en capacité de dire son mot de façon autonome, dans les crises que le monde rencontrera.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 20 novembre 2000)