Texte intégral
Q- Jean-Michel APHATIE : Bonjour Thierry Breton. Nous sommes au premier jour de l'après référendum. Le "Non" a largement gagné : 54,87% selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur. Peut-on parler ce matin, Thierry Breton, d'une crise politique en France ?
R- Thierry BRETON : Clairement, c'est une déception. C'est une déception pour tous ceux qui, comme moi, se sont battus pour faire passer le "Oui". Je rappelle que la question qui était posée était une question "sur l'Europe". Pendant toute cette campagne, du reste, on a parlé beaucoup d'Europe, on a parlé que d'Europe. Par contre, nos concitoyens ont beaucoup posé de questions. Beaucoup posé de questions qui les concernaient. Des questions peut-être sur une incompréhension du monde qui va, du monde qui va vite. Une incompréhension aussi de la place de la France dans l'Europe. Le fait aussi que certains hommes politiques depuis très longtemps disent que ce qui ne va pas c'est la faute de l'Europe... on le paye peut-être un peu aujourd'hui. Et donc il faut expliquer. Il faire de la pédagogie, il faut dire ce qui va bien aussi en France - c'est ce que j'ai essayé de faire. Il y a aujourd'hui la moitié des Français qui sont très déçus. D'autres qui sont contents, même si c'est "les Non" qui ont gagné. Alors maintenant, c'est une phase d'incertitudes. Il va falloir aller vite et redonner du dynamisme.
Q- La réponse, elle concerne uniquement l'Europe ou il y a aussi l'impopularité du gouvernement, les mauvais résultats du gouvernement dans le "Non" ?
R- Encore une fois, pendant cette période, on ne parlait que d'Europe...
Q- Mais la réponse Thierry Breton... ça concerne aussi le gouvernement ?
R- La réponse aujourd'hui, c'est "les réponses". Ce sont les réponses. Le Président de la République l'a très bien dit du reste : aujourd'hui il va falloir donner une nouvelle impulsion. Cette nouvelle impulsion c'est précisément pour que le vote du non ne soit pas une absence de cap. Aujourd'hui, on vient de le dire, Alain Duhamel l'a rappelé, nous rentrons dans une phase d'incertitudes sur l'Europe. Je rappelle que dans un mois, ce sont les Britanniques, Tony Blair qui va devenir le président de l'Europe. C'est vrai qu'avec, pour la première fois, la rupture du couple franco-allemand, c''est vrai qu'il va y avoir un tropisme vers l'Angleterre. Ne nous y trompons pas. Donc aujourd'hui, plus que jamais, il faut rassembler la France, rassembler les familles. Vous savez, dans ce débat, tous les courants politiques ont été traversés par le oui et par le non. Tous les foyers français ont été traversés par le "Oui" et par le "Non". Aujourd'hui, il est impératif de se rassembler. De se rassembler pour que la France soit plus forte, faute de quoi, dans les dix-huit mois qui s'ouvrent, c'est vrai qu'on va être affaiblis.
Q- Alors "l'impulsion, nouvelle et forte", est-ce que c'est un nouveau gouvernement Thierry Breton ?
R- Alors ça, bien entendu, ça appartient au Président de la République. Et ce n'est pas moi ce matin qui vais vous dire ce qui va se passer sur ce point. Par contre, ce que je peux vous dire, c'est que depuis trois mois que je suis à Bercy, pratiquement jour pour jour du reste Jean-Michel Aphatie, c'est vrai que j'ai beaucoup travaillé avec mes équipes, j'ai constaté que la France, si vous me permettez l'expression, "en a sous le pied" ! C'est vrai que nous sommes un pays qui a beaucoup de richesses, elles sont mal partagées. C'est vrai que la France a du dynamisme. Il ne s'exprime peut-être pas assez. Aujourd'hui je pense aussi à tous ceux, aux cadres, aux entrepreneurs, qui veulent avoir une France plus forte, plus dynamique. Je pense également à ceux qui souffrent, à ceux qui ne comprennent pas les délocalisations, qui n'ont rien à voir - je le redis encore ce matin - avec la Constitution européenne. Aux Etats-Unis, on ne parle que de délocalisations, mais pourtant il n'y a pas de Constitution européenne. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, la véritable dynamique il faut la réenclencher dans notre pays. Il y en a. Il faut le faire, et il faut le faire vite !
Q- "Mettre les Français ensemble"
"Un tournant majeur - voilà ce que réclamait hier soir Nicolas Sarkozy - dans nos politiques économique et sociale". Etes-vous d'accord avec la formule sur la nécessité "d'un tournant majeur" ?
R- Vous savez, l'analyse tout le monde l'a faite. Nous sommes un pays qui a une histoire, une histoire forte, qui a des acquis aussi. Et c'est vrai que les Français y sont attachés. Mais par ailleurs, il y a la nécessité d'aller de l'avant. Nicolas Sarkozy, comme d'autres...
Q- ... "Un tournant majeur", c'est plus qu'une analyse, c'est une demande, Thierry Breton...
R- Nicolas Sarkozy, comme d'autres, dit du reste ce que beaucoup de Français pensent, c'est qu'aujourd'hui il faut aller plus vite. Alors ceci dit, il y a la méthode...
Q- ... En quoi faut-il aller plus vite, Thierry Breton ?
R- ... Il y a la méthode. La méthode, c'est précisément de mettre les Français ensemble. Quand on a effectivement 10% de chômage, eh bien il faut aller vite. Quand on est le pays d'Europe qui a le plus gros taux de chômage des jeunes, il faut aller vite. Quand on est le pays d'Europe qui a le plus grand nombre de seniors en non-activité, il faut aller vite. Moi quand j'ai démarré ma vie professionnelle, on y rentrait à 18 ans, on en sortait à 65 ans. La durée de vie était de 74 ans. Vingt-cinq ans plus tard, on rentre à 24 ans dans le monde du travail. On en sort à 57. La durée de vie est de 84 ans ! Cherchez l'erreur ! Les Français le savent !
Q- Mais alors qu'est-ce qu'il faut faire Thierry Breton ? Quelles mesures concrètes, selon vous qui êtes à Bercy depuis trois mois maintenant, quelles mesures concrètes n'ont pas été prises, et qu'il est nécessaire de prendre ?
R- Ca fait précisément partie de ce que le Président de la République appelle "l'impulsion". L'impulsion basée sur le dynamisme, l'impulsion basée aussi sur, quelque part, Jean-Michel Aphatie, l'humanisme. Le fait que l'on ne peut pas faire les choses "contre". Il faut faire "avec". Ces mesures, encore une fois, elles ont été décrites par les uns et par les autres, dans les rapports, on les connaît. Maintenant, c'est la méthode. Et c'est ce qui fait la différence d'une façon générale dans la vie, c'est ce qui fait la différence lorsqu'on veut aller loin, et vite. Il faut le faire aujourd'hui.
Q- "L'Europe nous regarde"
Pendant la campagne électorale, Nicolas Sarkozy a dit : "Notre modèle social n'est pas le meilleur, n'est plus le meilleur". Vous partagez ce sentiment, Thierry Breton ?
R- Il est clair qu'aujourd'hui, lorsqu'on a la situation du chômage et de l'incertitude, on se rend bien compte qu'il faut aller de l'avant ! Ceci dit, je le dis très clairement, on ne peut faire les réformes et les évolutions en France, contre les Français. Et donc aujourd'hui, c'est bien d'une méthode dont il s'agit. C'est ce dont le Président de la République a parlé hier soir.
Q- Mais quand on a essuyé l'échec que le gouvernement vient d'essuyer, que le pouvoir vient d'essuyer, que le Président de la République vient d'essuyer, on a encore les moyens d'agir Thierry Breton ?
R- Cet échec, encore une fois, c'est l'échec sur le référendum. Je crois que c'est un peu facile aujourd'hui de dire : c'est l'échec d'un homme ou d'une équipe ! Aujourd'hui, moi je vois encore une fois des hommes et des femmes trans-courants, trans-partis, qui se sont mobilisés pour expliquer. Peut-être n'avons-nous pas assez expliqué à nos concitoyens. Mais je pense que c'est un peu facile, le lendemain, de dire : finalement, c'était pas l'Europe dont il était question, c'était un homme ou un gouvernement ! La réponse elle n'est pas là. Et croyez-moi Jean-Michel Aphatie, aujourd'hui, l'ensemble des Européens nous regarde, l'ensemble du monde nous regarde. On rentre dans une période d'incertitudes pendant dix-huit mois. Il faut donc aller vite. Il faut se ressouder. Quelles que soient, encore une fois, les aspirations des uns et des autres. Il faut être de nouveau mobilisés. Et puis il sera temps en 2007 de tirer les leçons qu'il faut tirer.
Q- Ca n'est pas "que l'échec d'un homme et d'un gouvernement", mais c'est aussi l'échec d'un homme et d'un gouvernement ?
R- C'est le fait qu'encore une fois visiblement, les uns et les autres, à droite comme à gauche qui avons défendu le "Oui", on n'a peut-être pas suffisamment expliqué les interrogations aussi. Vous savez, depuis douze ans, depuis douze ans nos compatriote vivent l'Europe, subissent l'Europe. Peut-être on ne leur explique pas assez ce qui se passe. Moi je l'ai vécu sur le terrain. Tous les jours, pendant trente-huit jours, j'ai vu des Françaises et des Français qui avaient des questions. Ces questions concernaient aussi beaucoup de leur vie quotidienne. C'est vrai qu'on n'a peut-être pas assez apporté de réponses à ces interrogations. Eh bien maintenant, c'est peut-être ça le vrai signal...
Q- C'est terminé pour Jean-Pierre Raffarin ?
R- Ca, c'est le Président de la République qui va en décider. Ce qui est clair, c'est que Jean-Pierre Raffarin a fait pendant trois ans des réformes importantes. Il a remis, comme j'ai coutume de le dire, "la France à l'endroit". Il a réexpliqué à nos compatriotes que pour la prospérité, Jean-Michel Aphatie, il fallait - aussi - travailler.
Q- Vous voyez Thierry Breton... Vous en êtes déjà au bilan pour Jean-Pierre Raffarin...
R- Il a fait beaucoup beaucoup de choses pour la France. Et croyez-moi, on va s'en souvenir !
Thierry Breton était l'invité d'RTL. Bonne journée.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 31 mai 2005)
R- Thierry BRETON : Clairement, c'est une déception. C'est une déception pour tous ceux qui, comme moi, se sont battus pour faire passer le "Oui". Je rappelle que la question qui était posée était une question "sur l'Europe". Pendant toute cette campagne, du reste, on a parlé beaucoup d'Europe, on a parlé que d'Europe. Par contre, nos concitoyens ont beaucoup posé de questions. Beaucoup posé de questions qui les concernaient. Des questions peut-être sur une incompréhension du monde qui va, du monde qui va vite. Une incompréhension aussi de la place de la France dans l'Europe. Le fait aussi que certains hommes politiques depuis très longtemps disent que ce qui ne va pas c'est la faute de l'Europe... on le paye peut-être un peu aujourd'hui. Et donc il faut expliquer. Il faire de la pédagogie, il faut dire ce qui va bien aussi en France - c'est ce que j'ai essayé de faire. Il y a aujourd'hui la moitié des Français qui sont très déçus. D'autres qui sont contents, même si c'est "les Non" qui ont gagné. Alors maintenant, c'est une phase d'incertitudes. Il va falloir aller vite et redonner du dynamisme.
Q- La réponse, elle concerne uniquement l'Europe ou il y a aussi l'impopularité du gouvernement, les mauvais résultats du gouvernement dans le "Non" ?
R- Encore une fois, pendant cette période, on ne parlait que d'Europe...
Q- Mais la réponse Thierry Breton... ça concerne aussi le gouvernement ?
R- La réponse aujourd'hui, c'est "les réponses". Ce sont les réponses. Le Président de la République l'a très bien dit du reste : aujourd'hui il va falloir donner une nouvelle impulsion. Cette nouvelle impulsion c'est précisément pour que le vote du non ne soit pas une absence de cap. Aujourd'hui, on vient de le dire, Alain Duhamel l'a rappelé, nous rentrons dans une phase d'incertitudes sur l'Europe. Je rappelle que dans un mois, ce sont les Britanniques, Tony Blair qui va devenir le président de l'Europe. C'est vrai qu'avec, pour la première fois, la rupture du couple franco-allemand, c''est vrai qu'il va y avoir un tropisme vers l'Angleterre. Ne nous y trompons pas. Donc aujourd'hui, plus que jamais, il faut rassembler la France, rassembler les familles. Vous savez, dans ce débat, tous les courants politiques ont été traversés par le oui et par le non. Tous les foyers français ont été traversés par le "Oui" et par le "Non". Aujourd'hui, il est impératif de se rassembler. De se rassembler pour que la France soit plus forte, faute de quoi, dans les dix-huit mois qui s'ouvrent, c'est vrai qu'on va être affaiblis.
Q- Alors "l'impulsion, nouvelle et forte", est-ce que c'est un nouveau gouvernement Thierry Breton ?
R- Alors ça, bien entendu, ça appartient au Président de la République. Et ce n'est pas moi ce matin qui vais vous dire ce qui va se passer sur ce point. Par contre, ce que je peux vous dire, c'est que depuis trois mois que je suis à Bercy, pratiquement jour pour jour du reste Jean-Michel Aphatie, c'est vrai que j'ai beaucoup travaillé avec mes équipes, j'ai constaté que la France, si vous me permettez l'expression, "en a sous le pied" ! C'est vrai que nous sommes un pays qui a beaucoup de richesses, elles sont mal partagées. C'est vrai que la France a du dynamisme. Il ne s'exprime peut-être pas assez. Aujourd'hui je pense aussi à tous ceux, aux cadres, aux entrepreneurs, qui veulent avoir une France plus forte, plus dynamique. Je pense également à ceux qui souffrent, à ceux qui ne comprennent pas les délocalisations, qui n'ont rien à voir - je le redis encore ce matin - avec la Constitution européenne. Aux Etats-Unis, on ne parle que de délocalisations, mais pourtant il n'y a pas de Constitution européenne. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, la véritable dynamique il faut la réenclencher dans notre pays. Il y en a. Il faut le faire, et il faut le faire vite !
Q- "Mettre les Français ensemble"
"Un tournant majeur - voilà ce que réclamait hier soir Nicolas Sarkozy - dans nos politiques économique et sociale". Etes-vous d'accord avec la formule sur la nécessité "d'un tournant majeur" ?
R- Vous savez, l'analyse tout le monde l'a faite. Nous sommes un pays qui a une histoire, une histoire forte, qui a des acquis aussi. Et c'est vrai que les Français y sont attachés. Mais par ailleurs, il y a la nécessité d'aller de l'avant. Nicolas Sarkozy, comme d'autres...
Q- ... "Un tournant majeur", c'est plus qu'une analyse, c'est une demande, Thierry Breton...
R- Nicolas Sarkozy, comme d'autres, dit du reste ce que beaucoup de Français pensent, c'est qu'aujourd'hui il faut aller plus vite. Alors ceci dit, il y a la méthode...
Q- ... En quoi faut-il aller plus vite, Thierry Breton ?
R- ... Il y a la méthode. La méthode, c'est précisément de mettre les Français ensemble. Quand on a effectivement 10% de chômage, eh bien il faut aller vite. Quand on est le pays d'Europe qui a le plus gros taux de chômage des jeunes, il faut aller vite. Quand on est le pays d'Europe qui a le plus grand nombre de seniors en non-activité, il faut aller vite. Moi quand j'ai démarré ma vie professionnelle, on y rentrait à 18 ans, on en sortait à 65 ans. La durée de vie était de 74 ans. Vingt-cinq ans plus tard, on rentre à 24 ans dans le monde du travail. On en sort à 57. La durée de vie est de 84 ans ! Cherchez l'erreur ! Les Français le savent !
Q- Mais alors qu'est-ce qu'il faut faire Thierry Breton ? Quelles mesures concrètes, selon vous qui êtes à Bercy depuis trois mois maintenant, quelles mesures concrètes n'ont pas été prises, et qu'il est nécessaire de prendre ?
R- Ca fait précisément partie de ce que le Président de la République appelle "l'impulsion". L'impulsion basée sur le dynamisme, l'impulsion basée aussi sur, quelque part, Jean-Michel Aphatie, l'humanisme. Le fait que l'on ne peut pas faire les choses "contre". Il faut faire "avec". Ces mesures, encore une fois, elles ont été décrites par les uns et par les autres, dans les rapports, on les connaît. Maintenant, c'est la méthode. Et c'est ce qui fait la différence d'une façon générale dans la vie, c'est ce qui fait la différence lorsqu'on veut aller loin, et vite. Il faut le faire aujourd'hui.
Q- "L'Europe nous regarde"
Pendant la campagne électorale, Nicolas Sarkozy a dit : "Notre modèle social n'est pas le meilleur, n'est plus le meilleur". Vous partagez ce sentiment, Thierry Breton ?
R- Il est clair qu'aujourd'hui, lorsqu'on a la situation du chômage et de l'incertitude, on se rend bien compte qu'il faut aller de l'avant ! Ceci dit, je le dis très clairement, on ne peut faire les réformes et les évolutions en France, contre les Français. Et donc aujourd'hui, c'est bien d'une méthode dont il s'agit. C'est ce dont le Président de la République a parlé hier soir.
Q- Mais quand on a essuyé l'échec que le gouvernement vient d'essuyer, que le pouvoir vient d'essuyer, que le Président de la République vient d'essuyer, on a encore les moyens d'agir Thierry Breton ?
R- Cet échec, encore une fois, c'est l'échec sur le référendum. Je crois que c'est un peu facile aujourd'hui de dire : c'est l'échec d'un homme ou d'une équipe ! Aujourd'hui, moi je vois encore une fois des hommes et des femmes trans-courants, trans-partis, qui se sont mobilisés pour expliquer. Peut-être n'avons-nous pas assez expliqué à nos concitoyens. Mais je pense que c'est un peu facile, le lendemain, de dire : finalement, c'était pas l'Europe dont il était question, c'était un homme ou un gouvernement ! La réponse elle n'est pas là. Et croyez-moi Jean-Michel Aphatie, aujourd'hui, l'ensemble des Européens nous regarde, l'ensemble du monde nous regarde. On rentre dans une période d'incertitudes pendant dix-huit mois. Il faut donc aller vite. Il faut se ressouder. Quelles que soient, encore une fois, les aspirations des uns et des autres. Il faut être de nouveau mobilisés. Et puis il sera temps en 2007 de tirer les leçons qu'il faut tirer.
Q- Ca n'est pas "que l'échec d'un homme et d'un gouvernement", mais c'est aussi l'échec d'un homme et d'un gouvernement ?
R- C'est le fait qu'encore une fois visiblement, les uns et les autres, à droite comme à gauche qui avons défendu le "Oui", on n'a peut-être pas suffisamment expliqué les interrogations aussi. Vous savez, depuis douze ans, depuis douze ans nos compatriote vivent l'Europe, subissent l'Europe. Peut-être on ne leur explique pas assez ce qui se passe. Moi je l'ai vécu sur le terrain. Tous les jours, pendant trente-huit jours, j'ai vu des Françaises et des Français qui avaient des questions. Ces questions concernaient aussi beaucoup de leur vie quotidienne. C'est vrai qu'on n'a peut-être pas assez apporté de réponses à ces interrogations. Eh bien maintenant, c'est peut-être ça le vrai signal...
Q- C'est terminé pour Jean-Pierre Raffarin ?
R- Ca, c'est le Président de la République qui va en décider. Ce qui est clair, c'est que Jean-Pierre Raffarin a fait pendant trois ans des réformes importantes. Il a remis, comme j'ai coutume de le dire, "la France à l'endroit". Il a réexpliqué à nos compatriotes que pour la prospérité, Jean-Michel Aphatie, il fallait - aussi - travailler.
Q- Vous voyez Thierry Breton... Vous en êtes déjà au bilan pour Jean-Pierre Raffarin...
R- Il a fait beaucoup beaucoup de choses pour la France. Et croyez-moi, on va s'en souvenir !
Thierry Breton était l'invité d'RTL. Bonne journée.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 31 mai 2005)