Texte intégral
Chers amis,
Merci de votre accueil chaleureux et de votre amitié, cela ne m'avait pas échappé hier, c'est très important et je les partage avec toutes les personnes présentes ce matin, le sénateur André Trillard, Brice Hortefeux, Pierre Lequiller et Dominique Tian, deux députés très actifs, symboles, déjà, du renouvellement de l'UMP depuis sa création. Ce sont des amis.
Je le dis souvent à Marseille, nous sommes unis par les idées, mais aussi par l'amitié. L'amitié entre les hommes et les femmes est quelque chose de considérable. Dans la vie politique, quand on dit de quelqu'un que c'est un ami, ce n'est pas toujours vrai, mais là où existe cette volonté d'union, d'amitié, de respect et de considération entre nous, alors, les combats que nous menons sont plus faciles et ceux que nous allons devoir mener le seront aussi.
Je suis très heureux de vous retrouver à La Baule, pour cette troisième université d'été de notre mouvement. C'est, en clair, notre rentrée politique que nous plaçons résolument sous le double signe de l'unité et de l'enthousiasme.
Je m'en réjouis d'autant plus que notre unité et votre enthousiasme sont deux valeurs essentielles en politique, dont tout le monde aujourd'hui n'est pas en mesure de se prévaloir. Plus à gauche, l'union est devenue une vertu introuvable, ils ont donné la vedette aux rivalités personnelles, aux conflits somme toute égoïstes et surtout aux débats dépassés.
L'UMP incarne une autre voie. Notre mouvement et son président Nicolas Sarkozy nous ont permis de traverser la campagne référendaire, dont nous avons vite vu que nous étions à contre courant, dont nous avons vite senti que le peuple français nous en voulait pour l'action gouvernementale peut-être, mais aussi pour des prises de position où il y a eu hésitation, ne le cachons pas.
Mais, dans cette campagne référendaire, grâce à Nicolas Sarkozy, nous avons traversé cette période sans dissensions internes.
Même si cela nous évitait de voir les minoritaires, une poignée, favorables au non, qui avaient, largement ouvert devant eux, tous les medias pour s'exprimer. Alors qu'il aurait fallu qu'interviennent ceux qui, comme Pierre Lequiller, sont des ardents partisans de l'Europe depuis toujours et des connaisseurs affirmés de ces questions, ce n'est pas à eux que l'on demandait d'intervenir et ce sont d'autres qui évidemment en profitaient. Cela nous irritait à la direction de l'UMP, mais c'est aussi, lorsque l'on est dans l'exécutif, quand il y a le patron, Nicolas, puis ceux qui l'aident, et nous en sommes, alors il faut savoir accepter ces règles du jeu.
C'est parce que, sans doute, nous les avons acceptées que nous avons pu, à la fin de cette terrible période, être soudés et pas divisés ; être rassemblés et ne pas éclater.
Voilà des choses qui s'apprennent au fur et à mesure, mais qui sont indispensables quand on est dans une direction collégiale d'un mouvement aussi fort que l'UMP.
Pendant que les combats des dinosaures du Parti socialiste portaient un coup très dur à la construction européenne, à l'image de la France, en Europe et dans le monde, nous avons su reprendre aussitôt l'offensive. Notre président, Nicolas Sarkozy, a décidé, en responsabilité, de participer pleinement à l'action du gouvernement dirigé par Dominique de Villepin.
Quand cela s'est fait, j'étais à Shanghai pour la semaine marseillaise, je ne pouvais pas être plus loin. J'étais également loin de mon téléphone, pensant que l'on ne m'appellerait pas pour être ministre, si ça c'est fait dans le passé, cette fois-ci, on ne m'a rien demandé et, d'ailleurs, je n'aurais pas voulu y aller non plus.
Je voulais que Nicolas Sarkozy y aille, parce que quand on est le chef de notre formation politique, on ne peut pas être à l'extérieur et regarder comment les choses se déroulent. On ne peut pas être un aiguillon, laissons cela à d'autres.
Nous devons être une force majeure de proposition. C'est pour cela que nous pouvons nous réjouir de ce que nous avons fait en trois ans déjà, et notamment à la création de l'UMP.
Le président de la République, notre ami Jacques Chirac, le voulait et si sur la Turquie nous différons d'avis avec lui, sur la création de l'UMP, nous étions tous ensemble résolus à le faire, parce que cela nous paraissait être une bonne idée. Pendant tant d'années, nous nous sommes disputés dans des familles politiques sensiblement identiques, où le seul comportement ou l'habileté de quelques hommes pouvait dominer sur d'autres.
Il fallait faire l'UMP, elle est un mouvement uni dans sa diversité et rassemblée dans ses sensibilités. Il y a les mangeurs d'hosties et les laïcs, qu'est-ce cela peut faire, du moment que nous sommes ensemble et solidaires dans son identité, c'est toujours la chose la plus importante.
L'UMP est la parfaite antithèse du parti unique, hégémonique, autiste, qui ne pourrait conduire qu'à la défaite. L'UMP est tout simplement ce que nous avons voulu qu'elle soit : un formidable atout pour affronter les échéances électorales qui se présenteront à nous, dans les prochains mois.
Visiblement, certains proches de nous, à l'UDF, ne partagent pas cette conception de l'unité et de la responsabilité, que constitue le fondement même de notre rassemblement populaire. Ils préfèrent, au contraire, miser sur la politique des vases communicants, pensant que si cela va mal pour le gouvernement, ça va donc mal aussi pour l'UMP, puisqu'à une ou deux exceptions près tous les membres du gouvernement font partie de l'UMP, et que donc, eux en profiteront.
Mes chers amis, vous savez que ce n'est pas ma thèse, je l'ai à plusieurs reprises développée devant vous, dans nos congrès, depuis le premier congrès constitutif, jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy. Je crois que ceux qui, tout naturellement, devraient se trouver proches de nous, alliés, partager avec nous les bonheurs et les moments plus difficiles, se trompent.
La plupart d'entre vous, avez fait du droit, avez étudié la constitution de la Ve République, elle est ce qu'elle est mais a assuré la stabilité à la France. Dans la Ve République, à partir du moment où le président de la République est élu au suffrage universel, que suivent ensuite des élections législatives, l'un entraînant les autres, on est alors bloc contre bloc, d'un camp ou de l'autre. Si l'on veut amoindrir, affaiblir ou diminuer notre camp, alors on fait le jeu de nos adversaires. C'est ce que nous reprochons à certains de nos amis d'aujourd'hui.
À la Haute assemblée, nous le voyons peut-être mieux que les députés, car, à quelques sièges près, nous n'avons plus la majorité absolue, alors que nos amis ont une large majorité à l'Assemblée nationale. Quand arrivent des moments difficiles pour le gouvernement, il faut alors se rapprocher de ces fameux alliés pour voir s'ils veulent nous aider ou nous fracasser. Bien entendu, cela se fait par quelques échanges dont certains ne sont pas à communiquer publiquement, parce qu'ils porteraient atteinte à la dignité de l'action politique que nous entendons mener.
À l'Assemblée nationale, vous n'avez pas ce problème, même s'il y en a dix qui renâclent et ne veulent pas voter, vous avez une majorité écrasante. Nous, sénateurs, avons une majorité forte, nous sommes 156 de l'UMP, mais nous n'avons plus la majorité absolue et nous avons l'intention d'essayer justement de la reconquérir.
Soutenir le gouvernement est pour nous quelque chose de très important. Quand le gouvernement lance 67 pôles de compétitivité, annoncés conjointement par le Premier ministre, le ministre d'Etat de l'Intérieur et le ministre de l'Economie, cela permettra à la France de mieux exprimer ses atouts.
Soutenir le gouvernement pour le plan de relance pour la croissance sociale est une bonne nouvelle pour l'initiative économique, la créativité des entreprises, la création d'emplois et la baisse de la fiscalité.
Soyons toujours modestes, en vingt mois, vous ne pouvez pas fondamentalement changer une politique, qui existe depuis très longtemps, on peut l'ajuster, l'adapter. Mais, il ne nous est pas interdit d'être intelligent et même courageux et donc de proposer.
Soutenir le gouvernement, car les dernières statistiques du chômage sont encourageantes, voilà maintenant plusieurs semaines que le chômage baisse et c'est tant mieux. C'est un premier signe, ne nous en glorifions pas trop. C'est encore insuffisant, mais cela va dans le bon sens.
Avec Dominique Tian, Renaud Muselier et les autres députés UMP, depuis que nous sommes à la mairie de Marseille, cela fait dix ans, grâce à notre action, le chômage dans cette ville n'a pas cessé de diminuer. Quand nous sommes arrivés, il était à 26 %, il est aujourd'hui à 14 %. C'est trop, c'est intolérable, mais nous n'avons pas cessé de le faire diminuer.
Nos adversaires de gauche, à longueur de conseils municipaux, disent que c'est de la politique libérale, ultralibérale. C'est surtout de la politique pragmatique. Voilà la politique du bon sens et de la réalité que nous devons avoir.
Nous savons tous que rien ne sera possible individuellement, pour chacun de nous, en 2007, si, collectivement, le gouvernement ne réussit pas à réformer notre pays, au moins dans ses grandes lignes. C'est d'ailleurs l'attente profonde de nos compatriotes. Ils n'auront pas la patience d'attendre nos programmes et nos promesses de 2007, ils veulent maintenant des résultats sur lesquels nous nous sommes engagés en 2002.
Nous avons déjà un bilan, somme toute, correct à faire valoir. Mais, on n'est jamais élu, où que ce soit, que sur un bilan. Quand une campagne électorale arrive, il y a trois ou quatre idées qui se dégagent, que le peuple attend, souhaite, il faut savoir y répondre et le bilan est un complément important. Si nous arrivons à relancer la croissance, lorsque nous aurons une progression, que l'on pourra faire reculer le chômage, alors, si notre unité reste aussi forte qu'elle est aujourd'hui, nous aurons acquis le socle nous permettant de gagner la compétition électorale.
Pour gagner cette compétition électorale, il faut encore bien définir les choses.
Dominique de Villepin a en charge le gouvernement, l'UMP constitue ce gouvernement. Ce sont les nôtres, ce sont nos amis, des hommes et des femmes de qualité, de conviction, de courage, qui ont montré dans leur département respectif qu'ils savaient bien défendre nos idées. À Dominique de Villepin de définir les choses, il l'a fait ces jours-ci, il le refera avec nous.
À Nicolas Sarkozy et à nous, ne tombons pas dans ce piège, que l'on entend et lit, de la rivalité entre deux hommes, d'une course-poursuite. Cela ne nous préoccupe pas. La période de l'échéance présidentielle n'est pas ouverte, elle est encore lointaine. Il nous faut, nous, travailler sur l'unité, sur les propositions. Et là, l'UMP doit être une force de proposition, de conviction et de courage. L'UMP doit proposer et notamment la mise en place d'un certain nombre d'idées, de solutions que le gouvernement n'a pas proposé.
Le gouvernement a en charge l'ensemble du pays, il doit tenir compte de certaines obligations et notamment lorsque les choses vont mal.
Lors des élections régionales, les choses allaient mal et nous avons perdu toutes les régions. Nous les avions auparavant, j'ai présidé moi-même pendant 12 ans la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Notre bilan était extra mais étant maire de Marseille, je ne pouvais plus me représenter. Nous avions construit 30 lycées neufs, réhabilité 150, nous avions fait des autoroutes, des pôles technologiques, tout cela n'a pas compté parce que le courant ne nous était pas favorable.
Pour que ce courant soit favorable, il faut que nous arrivions à convaincre les Français que, sans doute, à partir de 2007, nous aurons un changement de politique plus fort, plus appuyé, plus affermi pour arriver à régler un certain nombre de problèmes.
J'espère que vous m'avez bien compris dans ma démonstration.
Soutien au gouvernement, bien entendu, c'est notre règle.
Force de proposition, d'innovation, de bousculer un peu les choses acquises, c'est le rôle de l'UMP et de son président Nicolas Sarkozy, même si je n'ai pas besoin de le lui dire, il le ferait tout seul !
Voilà, mes chers amis, comment moi, depuis Marseille, un peu au Sénat, je vois les choses.
Alors, l'avenir, c'est vous.
Nous sommes émus, André et moi, d'être arrivés au Sénat. Cela ne s'est pas fait du jour au lendemain, il faut une longue période dans la vie politique pour y accéder, c'est presque un honorariat que de siéger à la Haute assemblée.
Moi, en vous voyant, en parlant comme on l'a fait hier soir ensemble sous les arbres, avec les 70 amis de Marseille qui sont parmi nous aujourd'hui, je voudrais vous dire qu'en politique, il y a toujours deux catégories d'hommes ou de femmes.
Il y a les grands serviteurs de l'Etat, qui ont fait de grandes écoles, ont tout bien préparé, ont fait l'ENA, quelquefois Polytechnique, voire les deux, c'est même le cas d'un maire des Bouches-du-Rhône et c'est très bien.
Puis, nous sommes un certain nombre d'autres, qui n'avons pas fait toutes ces grandes écoles, quelquefois un peu à regret parce que ceux qui ont fait ces écoles sont bons, savent immédiatement placer les choses, on leur a appris. Nous, nous avons appris sur le terrain.
Moi, la première fois où j'ai été élu au conseil municipal de Marseille, j'avais 25 ans et il y a plus de 40 ans. J'étais sacrément fier. Pour moi, c'était plus fort que de rentrer à l'ENA, j'étais conseiller municipal de ma ville !
J'ai gravi ensuite tous les échelons. La vie politique m'a bien servie, même si j'ai dû lutter très fort, contre Gaston Deferre, maire depuis 36 ans, ce n'était pas facile ; contre Tapie et Le Pen, que j'ai battu tous les deux.
Quand je suis arrivé au conseil municipal de Marseille, les notables de droite étaient de grands médecins, des avocats connus, etc. J'animais à l'époque les jeunesses indépendantes et paysannes, même si à Marseille, il n'y avait pas beaucoup de paysans, c'était son nom. Avec une équipe de jeunes, comme vous, nous nous sommes activés. On organisait des conférences, des dîners-débats avec des personnalités, bref, on existait. Alors, au bout de quelques années, les grands responsables élus de Marseille se sont dit que ce serait bien qu'un jeune comme moi fasse partie de leur équipe. C'est comme ça que j'ai pu accéder. C'est comme ça qu'il faudra aujourd'hui, avec Nicolas Sarkozy, avec les dirigeants et nos amis parlementaires, vous faire plus de place dans les échéances à venir.
Un mouvement qui a une jeunesse de conviction et de talent, une jeunesse qui travaille et qui n'a pas peur, ce mouvement est assuré de son avenir. L'avenir c'est vous, c'est l'UMP, c'est la France.
Le sénateur André Trillard, les personnalités qui me rejoignent et les parlementaires sommes très touchés de l'accueil que vous nous réservez. Je vous ai parlé du fond de mon cur, voilà comment je vois la politique.
Notre force est dans notre unité et dans notre rassemblement.
Du fond du cur et au nom de l'équipe dirigeante, à laquelle je suis associé et dont je fais partie, mille mercis de votre enthousiasme, de votre générosité et de votre fraternité.
Vous verrez, quoi que l'on en dise, c'est beau de faire de la politique.
(Source http://www.u-m-p.org, le 8 septembre 2005)
Merci de votre accueil chaleureux et de votre amitié, cela ne m'avait pas échappé hier, c'est très important et je les partage avec toutes les personnes présentes ce matin, le sénateur André Trillard, Brice Hortefeux, Pierre Lequiller et Dominique Tian, deux députés très actifs, symboles, déjà, du renouvellement de l'UMP depuis sa création. Ce sont des amis.
Je le dis souvent à Marseille, nous sommes unis par les idées, mais aussi par l'amitié. L'amitié entre les hommes et les femmes est quelque chose de considérable. Dans la vie politique, quand on dit de quelqu'un que c'est un ami, ce n'est pas toujours vrai, mais là où existe cette volonté d'union, d'amitié, de respect et de considération entre nous, alors, les combats que nous menons sont plus faciles et ceux que nous allons devoir mener le seront aussi.
Je suis très heureux de vous retrouver à La Baule, pour cette troisième université d'été de notre mouvement. C'est, en clair, notre rentrée politique que nous plaçons résolument sous le double signe de l'unité et de l'enthousiasme.
Je m'en réjouis d'autant plus que notre unité et votre enthousiasme sont deux valeurs essentielles en politique, dont tout le monde aujourd'hui n'est pas en mesure de se prévaloir. Plus à gauche, l'union est devenue une vertu introuvable, ils ont donné la vedette aux rivalités personnelles, aux conflits somme toute égoïstes et surtout aux débats dépassés.
L'UMP incarne une autre voie. Notre mouvement et son président Nicolas Sarkozy nous ont permis de traverser la campagne référendaire, dont nous avons vite vu que nous étions à contre courant, dont nous avons vite senti que le peuple français nous en voulait pour l'action gouvernementale peut-être, mais aussi pour des prises de position où il y a eu hésitation, ne le cachons pas.
Mais, dans cette campagne référendaire, grâce à Nicolas Sarkozy, nous avons traversé cette période sans dissensions internes.
Même si cela nous évitait de voir les minoritaires, une poignée, favorables au non, qui avaient, largement ouvert devant eux, tous les medias pour s'exprimer. Alors qu'il aurait fallu qu'interviennent ceux qui, comme Pierre Lequiller, sont des ardents partisans de l'Europe depuis toujours et des connaisseurs affirmés de ces questions, ce n'est pas à eux que l'on demandait d'intervenir et ce sont d'autres qui évidemment en profitaient. Cela nous irritait à la direction de l'UMP, mais c'est aussi, lorsque l'on est dans l'exécutif, quand il y a le patron, Nicolas, puis ceux qui l'aident, et nous en sommes, alors il faut savoir accepter ces règles du jeu.
C'est parce que, sans doute, nous les avons acceptées que nous avons pu, à la fin de cette terrible période, être soudés et pas divisés ; être rassemblés et ne pas éclater.
Voilà des choses qui s'apprennent au fur et à mesure, mais qui sont indispensables quand on est dans une direction collégiale d'un mouvement aussi fort que l'UMP.
Pendant que les combats des dinosaures du Parti socialiste portaient un coup très dur à la construction européenne, à l'image de la France, en Europe et dans le monde, nous avons su reprendre aussitôt l'offensive. Notre président, Nicolas Sarkozy, a décidé, en responsabilité, de participer pleinement à l'action du gouvernement dirigé par Dominique de Villepin.
Quand cela s'est fait, j'étais à Shanghai pour la semaine marseillaise, je ne pouvais pas être plus loin. J'étais également loin de mon téléphone, pensant que l'on ne m'appellerait pas pour être ministre, si ça c'est fait dans le passé, cette fois-ci, on ne m'a rien demandé et, d'ailleurs, je n'aurais pas voulu y aller non plus.
Je voulais que Nicolas Sarkozy y aille, parce que quand on est le chef de notre formation politique, on ne peut pas être à l'extérieur et regarder comment les choses se déroulent. On ne peut pas être un aiguillon, laissons cela à d'autres.
Nous devons être une force majeure de proposition. C'est pour cela que nous pouvons nous réjouir de ce que nous avons fait en trois ans déjà, et notamment à la création de l'UMP.
Le président de la République, notre ami Jacques Chirac, le voulait et si sur la Turquie nous différons d'avis avec lui, sur la création de l'UMP, nous étions tous ensemble résolus à le faire, parce que cela nous paraissait être une bonne idée. Pendant tant d'années, nous nous sommes disputés dans des familles politiques sensiblement identiques, où le seul comportement ou l'habileté de quelques hommes pouvait dominer sur d'autres.
Il fallait faire l'UMP, elle est un mouvement uni dans sa diversité et rassemblée dans ses sensibilités. Il y a les mangeurs d'hosties et les laïcs, qu'est-ce cela peut faire, du moment que nous sommes ensemble et solidaires dans son identité, c'est toujours la chose la plus importante.
L'UMP est la parfaite antithèse du parti unique, hégémonique, autiste, qui ne pourrait conduire qu'à la défaite. L'UMP est tout simplement ce que nous avons voulu qu'elle soit : un formidable atout pour affronter les échéances électorales qui se présenteront à nous, dans les prochains mois.
Visiblement, certains proches de nous, à l'UDF, ne partagent pas cette conception de l'unité et de la responsabilité, que constitue le fondement même de notre rassemblement populaire. Ils préfèrent, au contraire, miser sur la politique des vases communicants, pensant que si cela va mal pour le gouvernement, ça va donc mal aussi pour l'UMP, puisqu'à une ou deux exceptions près tous les membres du gouvernement font partie de l'UMP, et que donc, eux en profiteront.
Mes chers amis, vous savez que ce n'est pas ma thèse, je l'ai à plusieurs reprises développée devant vous, dans nos congrès, depuis le premier congrès constitutif, jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy. Je crois que ceux qui, tout naturellement, devraient se trouver proches de nous, alliés, partager avec nous les bonheurs et les moments plus difficiles, se trompent.
La plupart d'entre vous, avez fait du droit, avez étudié la constitution de la Ve République, elle est ce qu'elle est mais a assuré la stabilité à la France. Dans la Ve République, à partir du moment où le président de la République est élu au suffrage universel, que suivent ensuite des élections législatives, l'un entraînant les autres, on est alors bloc contre bloc, d'un camp ou de l'autre. Si l'on veut amoindrir, affaiblir ou diminuer notre camp, alors on fait le jeu de nos adversaires. C'est ce que nous reprochons à certains de nos amis d'aujourd'hui.
À la Haute assemblée, nous le voyons peut-être mieux que les députés, car, à quelques sièges près, nous n'avons plus la majorité absolue, alors que nos amis ont une large majorité à l'Assemblée nationale. Quand arrivent des moments difficiles pour le gouvernement, il faut alors se rapprocher de ces fameux alliés pour voir s'ils veulent nous aider ou nous fracasser. Bien entendu, cela se fait par quelques échanges dont certains ne sont pas à communiquer publiquement, parce qu'ils porteraient atteinte à la dignité de l'action politique que nous entendons mener.
À l'Assemblée nationale, vous n'avez pas ce problème, même s'il y en a dix qui renâclent et ne veulent pas voter, vous avez une majorité écrasante. Nous, sénateurs, avons une majorité forte, nous sommes 156 de l'UMP, mais nous n'avons plus la majorité absolue et nous avons l'intention d'essayer justement de la reconquérir.
Soutenir le gouvernement est pour nous quelque chose de très important. Quand le gouvernement lance 67 pôles de compétitivité, annoncés conjointement par le Premier ministre, le ministre d'Etat de l'Intérieur et le ministre de l'Economie, cela permettra à la France de mieux exprimer ses atouts.
Soutenir le gouvernement pour le plan de relance pour la croissance sociale est une bonne nouvelle pour l'initiative économique, la créativité des entreprises, la création d'emplois et la baisse de la fiscalité.
Soyons toujours modestes, en vingt mois, vous ne pouvez pas fondamentalement changer une politique, qui existe depuis très longtemps, on peut l'ajuster, l'adapter. Mais, il ne nous est pas interdit d'être intelligent et même courageux et donc de proposer.
Soutenir le gouvernement, car les dernières statistiques du chômage sont encourageantes, voilà maintenant plusieurs semaines que le chômage baisse et c'est tant mieux. C'est un premier signe, ne nous en glorifions pas trop. C'est encore insuffisant, mais cela va dans le bon sens.
Avec Dominique Tian, Renaud Muselier et les autres députés UMP, depuis que nous sommes à la mairie de Marseille, cela fait dix ans, grâce à notre action, le chômage dans cette ville n'a pas cessé de diminuer. Quand nous sommes arrivés, il était à 26 %, il est aujourd'hui à 14 %. C'est trop, c'est intolérable, mais nous n'avons pas cessé de le faire diminuer.
Nos adversaires de gauche, à longueur de conseils municipaux, disent que c'est de la politique libérale, ultralibérale. C'est surtout de la politique pragmatique. Voilà la politique du bon sens et de la réalité que nous devons avoir.
Nous savons tous que rien ne sera possible individuellement, pour chacun de nous, en 2007, si, collectivement, le gouvernement ne réussit pas à réformer notre pays, au moins dans ses grandes lignes. C'est d'ailleurs l'attente profonde de nos compatriotes. Ils n'auront pas la patience d'attendre nos programmes et nos promesses de 2007, ils veulent maintenant des résultats sur lesquels nous nous sommes engagés en 2002.
Nous avons déjà un bilan, somme toute, correct à faire valoir. Mais, on n'est jamais élu, où que ce soit, que sur un bilan. Quand une campagne électorale arrive, il y a trois ou quatre idées qui se dégagent, que le peuple attend, souhaite, il faut savoir y répondre et le bilan est un complément important. Si nous arrivons à relancer la croissance, lorsque nous aurons une progression, que l'on pourra faire reculer le chômage, alors, si notre unité reste aussi forte qu'elle est aujourd'hui, nous aurons acquis le socle nous permettant de gagner la compétition électorale.
Pour gagner cette compétition électorale, il faut encore bien définir les choses.
Dominique de Villepin a en charge le gouvernement, l'UMP constitue ce gouvernement. Ce sont les nôtres, ce sont nos amis, des hommes et des femmes de qualité, de conviction, de courage, qui ont montré dans leur département respectif qu'ils savaient bien défendre nos idées. À Dominique de Villepin de définir les choses, il l'a fait ces jours-ci, il le refera avec nous.
À Nicolas Sarkozy et à nous, ne tombons pas dans ce piège, que l'on entend et lit, de la rivalité entre deux hommes, d'une course-poursuite. Cela ne nous préoccupe pas. La période de l'échéance présidentielle n'est pas ouverte, elle est encore lointaine. Il nous faut, nous, travailler sur l'unité, sur les propositions. Et là, l'UMP doit être une force de proposition, de conviction et de courage. L'UMP doit proposer et notamment la mise en place d'un certain nombre d'idées, de solutions que le gouvernement n'a pas proposé.
Le gouvernement a en charge l'ensemble du pays, il doit tenir compte de certaines obligations et notamment lorsque les choses vont mal.
Lors des élections régionales, les choses allaient mal et nous avons perdu toutes les régions. Nous les avions auparavant, j'ai présidé moi-même pendant 12 ans la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Notre bilan était extra mais étant maire de Marseille, je ne pouvais plus me représenter. Nous avions construit 30 lycées neufs, réhabilité 150, nous avions fait des autoroutes, des pôles technologiques, tout cela n'a pas compté parce que le courant ne nous était pas favorable.
Pour que ce courant soit favorable, il faut que nous arrivions à convaincre les Français que, sans doute, à partir de 2007, nous aurons un changement de politique plus fort, plus appuyé, plus affermi pour arriver à régler un certain nombre de problèmes.
J'espère que vous m'avez bien compris dans ma démonstration.
Soutien au gouvernement, bien entendu, c'est notre règle.
Force de proposition, d'innovation, de bousculer un peu les choses acquises, c'est le rôle de l'UMP et de son président Nicolas Sarkozy, même si je n'ai pas besoin de le lui dire, il le ferait tout seul !
Voilà, mes chers amis, comment moi, depuis Marseille, un peu au Sénat, je vois les choses.
Alors, l'avenir, c'est vous.
Nous sommes émus, André et moi, d'être arrivés au Sénat. Cela ne s'est pas fait du jour au lendemain, il faut une longue période dans la vie politique pour y accéder, c'est presque un honorariat que de siéger à la Haute assemblée.
Moi, en vous voyant, en parlant comme on l'a fait hier soir ensemble sous les arbres, avec les 70 amis de Marseille qui sont parmi nous aujourd'hui, je voudrais vous dire qu'en politique, il y a toujours deux catégories d'hommes ou de femmes.
Il y a les grands serviteurs de l'Etat, qui ont fait de grandes écoles, ont tout bien préparé, ont fait l'ENA, quelquefois Polytechnique, voire les deux, c'est même le cas d'un maire des Bouches-du-Rhône et c'est très bien.
Puis, nous sommes un certain nombre d'autres, qui n'avons pas fait toutes ces grandes écoles, quelquefois un peu à regret parce que ceux qui ont fait ces écoles sont bons, savent immédiatement placer les choses, on leur a appris. Nous, nous avons appris sur le terrain.
Moi, la première fois où j'ai été élu au conseil municipal de Marseille, j'avais 25 ans et il y a plus de 40 ans. J'étais sacrément fier. Pour moi, c'était plus fort que de rentrer à l'ENA, j'étais conseiller municipal de ma ville !
J'ai gravi ensuite tous les échelons. La vie politique m'a bien servie, même si j'ai dû lutter très fort, contre Gaston Deferre, maire depuis 36 ans, ce n'était pas facile ; contre Tapie et Le Pen, que j'ai battu tous les deux.
Quand je suis arrivé au conseil municipal de Marseille, les notables de droite étaient de grands médecins, des avocats connus, etc. J'animais à l'époque les jeunesses indépendantes et paysannes, même si à Marseille, il n'y avait pas beaucoup de paysans, c'était son nom. Avec une équipe de jeunes, comme vous, nous nous sommes activés. On organisait des conférences, des dîners-débats avec des personnalités, bref, on existait. Alors, au bout de quelques années, les grands responsables élus de Marseille se sont dit que ce serait bien qu'un jeune comme moi fasse partie de leur équipe. C'est comme ça que j'ai pu accéder. C'est comme ça qu'il faudra aujourd'hui, avec Nicolas Sarkozy, avec les dirigeants et nos amis parlementaires, vous faire plus de place dans les échéances à venir.
Un mouvement qui a une jeunesse de conviction et de talent, une jeunesse qui travaille et qui n'a pas peur, ce mouvement est assuré de son avenir. L'avenir c'est vous, c'est l'UMP, c'est la France.
Le sénateur André Trillard, les personnalités qui me rejoignent et les parlementaires sommes très touchés de l'accueil que vous nous réservez. Je vous ai parlé du fond de mon cur, voilà comment je vois la politique.
Notre force est dans notre unité et dans notre rassemblement.
Du fond du cur et au nom de l'équipe dirigeante, à laquelle je suis associé et dont je fais partie, mille mercis de votre enthousiasme, de votre générosité et de votre fraternité.
Vous verrez, quoi que l'on en dise, c'est beau de faire de la politique.
(Source http://www.u-m-p.org, le 8 septembre 2005)