Texte intégral
Question : Quelle leçon tirez-vous de la mobilisation du 4 octobre ?
Gérard LARCHER - Je l'ai constaté dans tous mes déplacements en province ces dernières semaines, du côté des salariés comme des entreprises, les Français sont préoccupés par deux choses : l'emploi et le pouvoir d'achat. Je remarque que, si l'appel à la mobilisation s'est fait notamment contre le contrat nouvelles embauches, on n'en a pas beaucoup entendu parler dans les défilés. La participation du privé à la journée d'action est surtout liée aux inquiétudes suscitées par les restructurations et par le sentiment d'une accélération de la concurrence internationale.
Question : Pensez-vous que les réponses apportées par Dominique de Villepin soient à la hauteur des attentes sur le pouvoir d'achat ?
Gérard LARCHER - Nous répondons aux préoccupations exprimées le 4 octobre et sur le pouvoir d'achat. La première réponse, c'est la bataille pour l'emploi. Cela étant, il y a une demande très forte des salariés et des syndicats devant la flambée du prix de l'essence et du logement. C'est pour cela que le gouvernement va revaloriser les indemnités kilométriques, en revoyant le plafond du barème. Ces indemnités concernent actuellement 3 millions de contribuables, et représentent 1, 5 milliard d'euros. Nous réfléchissons aussi à un ticket transport, que l'employeur pourrait mettre à disposition de ses salariés, un peu comme les tickets-restaurant. L'objectif est de finaliser tout ce dispositif avec les partenaires sociaux avant le bouclage de la loi de Finances.
Question : Les négociations sur les minima bloquent dans les hôtels, cafés et restaurants, avec lesquels vos relations ne sont pas au beau fixe...
Gérard LARCHER - Je suis à la disposition de toutes les organisations professionnelles et syndicales. Je constate que, dans la restauration, en dépit des efforts consentis par le gouvernement, et malgré les engagements pris par la profession, il n'y a pas eu de raz de marée en termes de créations d'emplois. Elles sont même plus faibles que les quatre années précédentes. C'est vrai que les négociations salariales n'avancent pas aussi vite que l'on pourrait le souhaiter. J'espère que le bonus de 1.000 euros annoncé par le Premier ministre et qui sera subordonné à la conclusion d'un accord de branche ou d'entreprise contribuera à débloquer la situation. Cela dit, sur les 37 branches dont la grille commençait en dessous du SMIC, 14 ont déjà conclu un accord depuis le début de l'année. Nos efforts commencent donc à porter leurs fruits.
Question : Le développement de la formation professionnelle a été largement évoqué par le Premier ministre hier soir. Quelles sont les priorités ?
Gérard LARCHER - Les fonds consacrés à la formation professionnelle et à l'alternance représentent 1, 45 % du PIB, soit 22 milliards d'euros. Je pense que l'efficacité globale de notre système peut encore être améliorée. Je suis surpris, par exemple, qu'il n'existe aucun endroit où sont recensées, de manière exhaustive, l'ensemble des formations qui mènent à un même métier. Je compte y remédier. Par ailleurs, d'ici à la rentrée prochaine, un service public d'orientation accessible dans chaque établissement d'enseignement sera mis en place. A l'instar du service public de l'emploi, il permettra de coordonner les acteurs et de faire le lien entre les formations initiale et professionnelle. Enfin, nous comptons multiplier par trois le nombre de "validations d'acquis par l'expérience" d'ici à la rentrée prochaine.
Question : L'accord sur l'emploi des seniors, qui doit être finalisé mercredi, vous interpelle sur trois sujets : le cumul emploi-retraite, la contribution Delalande et un déblocage anticipé de l'épargne salariale. Allez-vous répondre positivement ?
Gérard LARCHER - A partir des acquis de l'accord interprofessionnel, le gouvernement va lancer, en janvier, un plan national d'action concertée sur cinq ans. Nous voulons, notamment, faciliter les transitions entre emploi et retraite et réexaminer la contribution Delalande, qui soumet les entreprises à une taxe en cas de licenciement d'un salarié âgé. Cette contribution rapporte aujourd'hui près de 500 millions d'euros par an à l'Unedic et au Fonds national de l'emploi. Cela étant, les dernières études dont nous disposons montrent qu'elle entraîne des effets pervers, d'ailleurs en partie corrigés par la loi sur les retraites de 2003. Peut-être pourrait-on envisager une extinction progressive du dispositif, à condition d'arriver en parallèle à relever le taux d'emploi des seniors. Nous souhaitons également améliorer l'accompagnement des seniors à l'ANPE. Un effort important a été réalisé par le service public de l'emploi en faveur des jeunes. Il doit être le même pour les salariés âgés. Plus globalement, je me félicite du rapprochement entre l'ANPE et l'Unedic qui me paraît désormais bien engagé. D'ici à la fin de l'année, les deux réseaux devront s'être dotés d'une structure commune qui assurera l'intégration de leurs systèmes d'information et le rapprochement de leurs implantations immobilières dans une logique de guichet unique.
(Source http://www.u-m-p.org, le 7 octobre 2005)
Gérard LARCHER - Je l'ai constaté dans tous mes déplacements en province ces dernières semaines, du côté des salariés comme des entreprises, les Français sont préoccupés par deux choses : l'emploi et le pouvoir d'achat. Je remarque que, si l'appel à la mobilisation s'est fait notamment contre le contrat nouvelles embauches, on n'en a pas beaucoup entendu parler dans les défilés. La participation du privé à la journée d'action est surtout liée aux inquiétudes suscitées par les restructurations et par le sentiment d'une accélération de la concurrence internationale.
Question : Pensez-vous que les réponses apportées par Dominique de Villepin soient à la hauteur des attentes sur le pouvoir d'achat ?
Gérard LARCHER - Nous répondons aux préoccupations exprimées le 4 octobre et sur le pouvoir d'achat. La première réponse, c'est la bataille pour l'emploi. Cela étant, il y a une demande très forte des salariés et des syndicats devant la flambée du prix de l'essence et du logement. C'est pour cela que le gouvernement va revaloriser les indemnités kilométriques, en revoyant le plafond du barème. Ces indemnités concernent actuellement 3 millions de contribuables, et représentent 1, 5 milliard d'euros. Nous réfléchissons aussi à un ticket transport, que l'employeur pourrait mettre à disposition de ses salariés, un peu comme les tickets-restaurant. L'objectif est de finaliser tout ce dispositif avec les partenaires sociaux avant le bouclage de la loi de Finances.
Question : Les négociations sur les minima bloquent dans les hôtels, cafés et restaurants, avec lesquels vos relations ne sont pas au beau fixe...
Gérard LARCHER - Je suis à la disposition de toutes les organisations professionnelles et syndicales. Je constate que, dans la restauration, en dépit des efforts consentis par le gouvernement, et malgré les engagements pris par la profession, il n'y a pas eu de raz de marée en termes de créations d'emplois. Elles sont même plus faibles que les quatre années précédentes. C'est vrai que les négociations salariales n'avancent pas aussi vite que l'on pourrait le souhaiter. J'espère que le bonus de 1.000 euros annoncé par le Premier ministre et qui sera subordonné à la conclusion d'un accord de branche ou d'entreprise contribuera à débloquer la situation. Cela dit, sur les 37 branches dont la grille commençait en dessous du SMIC, 14 ont déjà conclu un accord depuis le début de l'année. Nos efforts commencent donc à porter leurs fruits.
Question : Le développement de la formation professionnelle a été largement évoqué par le Premier ministre hier soir. Quelles sont les priorités ?
Gérard LARCHER - Les fonds consacrés à la formation professionnelle et à l'alternance représentent 1, 45 % du PIB, soit 22 milliards d'euros. Je pense que l'efficacité globale de notre système peut encore être améliorée. Je suis surpris, par exemple, qu'il n'existe aucun endroit où sont recensées, de manière exhaustive, l'ensemble des formations qui mènent à un même métier. Je compte y remédier. Par ailleurs, d'ici à la rentrée prochaine, un service public d'orientation accessible dans chaque établissement d'enseignement sera mis en place. A l'instar du service public de l'emploi, il permettra de coordonner les acteurs et de faire le lien entre les formations initiale et professionnelle. Enfin, nous comptons multiplier par trois le nombre de "validations d'acquis par l'expérience" d'ici à la rentrée prochaine.
Question : L'accord sur l'emploi des seniors, qui doit être finalisé mercredi, vous interpelle sur trois sujets : le cumul emploi-retraite, la contribution Delalande et un déblocage anticipé de l'épargne salariale. Allez-vous répondre positivement ?
Gérard LARCHER - A partir des acquis de l'accord interprofessionnel, le gouvernement va lancer, en janvier, un plan national d'action concertée sur cinq ans. Nous voulons, notamment, faciliter les transitions entre emploi et retraite et réexaminer la contribution Delalande, qui soumet les entreprises à une taxe en cas de licenciement d'un salarié âgé. Cette contribution rapporte aujourd'hui près de 500 millions d'euros par an à l'Unedic et au Fonds national de l'emploi. Cela étant, les dernières études dont nous disposons montrent qu'elle entraîne des effets pervers, d'ailleurs en partie corrigés par la loi sur les retraites de 2003. Peut-être pourrait-on envisager une extinction progressive du dispositif, à condition d'arriver en parallèle à relever le taux d'emploi des seniors. Nous souhaitons également améliorer l'accompagnement des seniors à l'ANPE. Un effort important a été réalisé par le service public de l'emploi en faveur des jeunes. Il doit être le même pour les salariés âgés. Plus globalement, je me félicite du rapprochement entre l'ANPE et l'Unedic qui me paraît désormais bien engagé. D'ici à la fin de l'année, les deux réseaux devront s'être dotés d'une structure commune qui assurera l'intégration de leurs systèmes d'information et le rapprochement de leurs implantations immobilières dans une logique de guichet unique.
(Source http://www.u-m-p.org, le 7 octobre 2005)