Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Il y a 40 ans, l'Europe et la France étaient importateurs nets de produits alimentaires. Aujourd'hui, la Politique agricole commune garantit notre indépendance alimentaire. Elle garantit notre sécurité alimentaire, et elle participe au développement harmonieux de notre territoire.
La réalité, c'est que la Politique agricole commune est un atout majeur pour l'Europe et pour la France. C'est évidemment un atout économique. Et il suffit de voir comment les Etats-Unis, à grand renfort de subventions soutiennent leur agriculture.
Voulons-nous véritablement laisser notre première place de champion du monde d'exportateurs de produits alimentaires ? Nous avons l'esprit sportif, comme nos amis britanniques, mais nous n'avons pas vocation à brader nos médailles d'or à chaque coin de rue.
C'est un atout également pour l'emploi. L'agriculture et la filière agroalimentaire, vous l'avez rappelé, Monsieur le Député, ce sont 2,5 millions d'emplois dans notre pays, c'est 10 % des emplois en France. C'est également un atout pour notre identité. Que l'on regarde nos paysages, que l'on regarde nos campagnes, que l'on regarde nos terroirs ; nos terroirs ont été façonnés par notre agriculture. Ce n'est pas parce que certains pays européens ont renoncé à leur agriculture qu'il faut faire de même.
C'est enfin un enjeu essentiel pour l'avenir. Avec l'évolution démographique mondiale, les besoins alimentaires du monde deviennent une nécessité vitale. Et c'est à ce moment même que nous voudrions remettre en cause nos productions et nos capacités dans le domaine de l'agriculture ? Ce n'est pas raisonnable.
Je voudrais enfin répondre à ceux qui s'inquiètent de la part de la Politique agricole commune dans le budget européen. Il faut rappeler, en effet, que l'Europe s'est construite autour de la Politique agricole commune. Qu'il s'agit d'une politique intégrée, entièrement communautarisée. Il est donc faux et injuste de vouloir comparer ces dépenses avec les dépenses d'éducation ou de recherche. C'est un mauvais procès. Nous n'avons donc pas à opposer, d'un côté, les dépenses d'avenir et les dépenses du passé. La Politique agricole commune, c'est une dépense du présent. Se nourrir, c'est une dépense du présent, et c'est aussi une dépense de l'avenir
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 2005)