Texte intégral
Monsieur le Député-Maire,
Monsieur le Directeur Général,
Monsieur le Président de la CME,
Mesdames,
Messieurs,
Bien que n'ayant pas la possibilité d'être physiquement présente, je tenais absolument à m'adresser à vous aujourd'hui. En effet, c'est la première fois, et je vous remercie de m'en donner l'occasion, que je peux m'exprimer spécifiquement sur un thème qui me tient particulièrement à cur : l'éducation pour la santé.
Pourquoi ?
Parce que je suis convaincue que dans une perspective de promotion de la santé, l'éducation pour la santé peut, et doit devenir l'un des éléments structurants de notre politique de santé.
Les quatre objectifs fondamentaux que poursuit notre politique de santé et qui fondent le rôle de l'Etat en matière de santé et d'action sociale sont, je vous le rappelle :
d'assurer une égalité d'accès au système de santé de tous les citoyens,
de réduire les inégalités devant la maladie ou la prise en charge,
de garantir la qualité des services proposés,
et enfin d'assurer le respect de l'homme au sein du système de santé.
Je suis convaincue que l'éducation pour la santé peut contribuer de manière décisive à l'atteinte de ces objectifs.
Ces troisièmes rencontres hospitalières, et leur audience, témoignent de l'intérêt croissant que les professionnels de santé accordent au champ de la prévention et de l'éducation pour la santé. Je m'en réjouis.
L'évolution positive que l'on perçoit dans ce champ, surtout depuis que les Etats Généraux de la santé ont montré la forte attente de nos concitoyens, va conforter tous ceux qui depuis des années, travaillent avec obstination, et souvent dans l'ombre, dans ce domaine.
Je tiens à les saluer chaleureusement, en particulier tous ceux qui sont présents aujourd'hui mais aussi tous ceux qui anonymes au sein des hôpitaux, des comités, des associations, des maisons de quartier, au sein des écoles, sont porteurs des valeurs indissociables de l'éducation pour la santé.
Je serai dorénavant auprès de tous ceux qui sont convaincus que la prévention et l'éducation pour la santé sont aussi, comme l'a affirmé le Premier Ministre lors de la clôture des Etats Généraux de la Santé, des priorités de l'Etat.
Dans un premier temps, et c'est le thème de vos rencontres, je m'attarderai sur le rôle de l'hôpital, et particulièrement sur la place de l'éducation pour la santé des patients. Le dernier colloque sur ce thème, organisé par le Comité français d'éducation pour la santé à l'hôpital européen Georges Pompidou à Paris en juin 1999, a bien souligné les enjeux que constitue ce domaine d'activités pour l'ensemble de notre système de santé. Je parlerai ensuite de la nécessité de développer de manière globale l'éducation pour la santé dans notre pays.
L'éducation pour la santé est en effet un formidable vecteur d'intégration, d'inclusion sociale, de développement de la responsabilité, de bien être et de qualité de vie. Elle a pour but que chaque citoyen :
acquière les aptitudes indispensables à la vie,
s'approprie les informations en matière de santé,
utilise au mieux les services de soins et de prévention,
s'implique dans les choix relatifs à sa santé et à celle de la collectivité.
Au sein de l'hôpital, je me réjouis très vivement des récentes évolutions en la matière. Elles ont favorisé un essor important des initiatives des équipes soignantes non seulement en faveur des patients mais aussi des populations environnantes en partenariat avec les acteurs locaux. La mise en place au sein d'hôpitaux de service de prévention - et je pense en particulier à celui de Montpellier, celui de Roubaix mais aussi à l'hôpital de Dreux - n'est plus exceptionnelle. De la même façon, à l'initiative de certaines ARH - je pense notamment à la Basse Normandie et à la Picardie - des actions de prévention et d'éducation pour la santé menées par les hôpitaux, en partenariat avec les autres acteurs, peuvent être financées.
Cela mérite d'être encouragé et soutenu.
Toutes ces initiatives répondent à l'évidence aux besoins exprimés par les usagers en matière de prévention et de participation aux décisions médicales.
Deux enquêtes nationales menées en 1992 et en 1999 auprès des établissements de santé ont montré un nombre croissant de programmes d'éducation du patient.
Tous les types d'établissements de santé, publics et privés, de soins de courte durée ou de soins de suite, les centres de lutte contre le cancer, les centres de dialyse ambulatoire sont concernés et l'éducation du patient diabétique reste en tête parmi les thèmes développés.
Ce courant porteur dont les " acteurs de terrain " sont à l'origine, doit maintenant trouver une reconnaissance et toute sa légitimité.
La loi hospitalière du 31 juillet 1991 donne pour mission aux établissements de santé publics et privés de participer à des actions de santé publique, d'éducation pour la santé et de prévention.
La Charte du patient hospitalisé fait une large place à l'information du patient et à sa participation aux décisions thérapeutiques le concernant.
En 1996, la Conférence nationale de santé a affirmé la nécessité de l'éducation pour la santé et en 1998, cette Conférence a émis des recommandations concernant l'éducation du patient diabétique.
Parallèlement, le Haut Comité de la santé publique a souligné combien l'acte éducatif était un enjeu essentiel de la prise en charge du patient diabétique.
Enfin la circulaire relative à l'organisation des soins pour la prise en charge du diabète non insulino-dépendant parue en 1999 prévoit la mise en place de programmes d'éducation du patient.
Les dispositions législatives en préparation viseront à améliorer l'information, la participation et les droits des usagers.
L'ensemble de ces mesures auront un impact sur le mode d'organisation et de fonctionnement des établissements de soins ainsi que sur la formation des équipes hospitalières.
Il vous appartient donc et c'est ce dont vous rendez compte aujourd'hui, de faire vivre les recommandations scientifiques ainsi que les dispositifs juridiques et politiques qui donnent leur pleine légitimité à vos actions.
Je suis convaincue pour ma part que l'éducation du patient constitue un vecteur puissant d'évolution des pratiques de soins et de prise en charge de la maladie chronique, au bénéfice des usagers. Et le fait que le patient puisse bénéficier d'actions d'éducation pour la santé me semble devoir constituer aujourd'hui l'un des critères majeurs d'une démarche de qualité.
Comme je l'ai rappelé plus haut, l'éducation pour la santé des patients constitue effectivement un véritable enjeu pour notre système de santé. Et cela, pour trois raisons :
Pour des raisons épidémiologiques tout d'abord
Du fait du vieillissement de la population et de l'augmentation importante de l'espérance de vie, les maladies chroniques et les handicaps ainsi que les comportements à risque, sont au premier rang des préoccupations de professionnels de la santé publique.
Les techniques médicales les plus sophistiquées s'avèrent inefficaces si les personnes concernées ne s'impliquent pas activement dans la prise en charge ou ne modifient pas leurs comportements et leurs habitudes de vie.
Pour des raisons sociologiques ensuite
On assiste à une remise en question croissante du pouvoir médical. Les usagers veulent être informés et participer. Les patients souhaitent discuter de leur traitement, recherchent des informations auprès de sources variées, se posent en partenaires des soignants et veulent être associés aux décisions qui les concernent. Les associations de patients se fédèrent et veulent participer aux prises de décision dans le domaine de l'organisation des soins et de la promotion de la santé. On voit se développer la notion de patient citoyen, dynamique ayant été fortement exprimée lors des Etats généraux de la santé.
Autant d'exigences auxquelles la démarche éducative apporte des éléments de réponse puisqu'elle consiste à écouter le patient, à prendre en compte ses représentations, ses connaissances et ses projets puis à construire avec lui des solutions thérapeutiques qui lui soient adaptées. Elle reconnaît le patient et le place dans une position de sujet, d'acteur responsable.
Pour des raisons d'efficacité et d'efficience enfin
Il est maintenant démontré que l'éducation pour la santé, en particulier dans le domaine des maladies chroniques, améliore la qualité de vie des patients et l'efficacité des soins mais aussi le coût de la prise en charge du fait d'un recours mieux adapté au système de soins.
Le rôle des médecins et des équipes soignantes est primordial : en effet, le patient doit non seulement être en capacité d'adhérer aux diverses modalités de traitement et de surveillance afin d'éviter la survenue de complications mais aussi savoir vivre - revivre - avec sa maladie et être à nouveau capable d'avoir un "projet de vie" quelle que soit la gravité de la maladie.
Je souhaite pour ma part, amplifier le mouvement déjà engagé par une série de mesures qui s'articuleront autour des axes suivants :
mieux connaître et faire connaître les pratiques en éducation du patient,
articuler dépistage et éducation,
sensibiliser les intervenants au cours de leur formation initiale,
favoriser les formations en continu sur ces thèmes,
expérimenter les modes de valorisation financière des pratiques d'éducation du patient.
1. Tout d'abord, mieux connaître et mieux faire connaître.
Une enquête en cours d'exploitation, touchant 20 % des établissements du territoire national, nous permettra d'affiner notre connaissance sur les actions d'éducation du patient qui s'y développent, le public concerné, les professionnels impliqués et sur l'organisation de ces actions.
A terme la diffusion de ces expériences et les avancées acquises pourront être un fort moteur de sensibilisation des équipes.
2 . Deuxième axe : l'articulation dépistage - éducation
Tout patient atteint de maladie chronique, arrivant à l'hôpital en poussée aigue ou dans un tableau de complication avérée, doit bien sûr pouvoir bénéficier d'une prise en charge éducative. Mais c'est déjà trop tard. Aussi, est-il nécessaire de dépister le plus précocement possible. En effet, dans 20 % des cas, le diabète de type 2 n'est diagnostiqué qu'à l'occasion d'une complication. Les programmes de dépistage, prévus notamment dans le plan national de lutte contre le cancer lancé le mois dernier, devront comporter des actions d'éducation des patients. En effet, le dépistage d'une pathologie, son diagnostic, la survenue de complications constituent des moments privilégiés pour la mise en uvre, par l'équipe soignante, avec le patient, d'une démarche d'éducation.
3. Troisième axe : sensibiliser les soignants au cours des formations initiales
Il importe de développer, grâce à la formation initiale, une culture commune à tous les professionnels de santé, médecins, paramédicaux, pharmaciens, diététiciens sur l'éducation pour la santé.
Un tel enseignement généraliste devra progressivement être dispensé à tous les futurs professionnels de santé dans le cadre de leur formation initiale.
Concernant les médecins, la réforme des études est une opportunité que je souhaite saisir pour introduire dans le deuxième cycle, une formation solide, théorique et pratique sur la prévention et l'éducation pour la santé. Cette formation pourrait être poursuivie au cours du troisième cycle de médecine générale ou de spécialité.
4. Quatrième axe : favoriser les formations
L'éducation pour la santé des patients doit être mise en place par des professionnels formés à cet effet et justifiant de compétences validées, en particulier pédagogiques.
Il s'agit donc de favoriser l'émergence de lieux de formation spécifiques et de renforcer ceux qui existent déjà En parallèle, il importera de labelliser ces formations dont le caractère pluriprofessionnel et multidisciplinaire doit être particulièrement encouragé.
A ce titre, l'éducation pour la santé du patient devrait être l'un des thèmes développés par la Formation médicale continue.
5. Cinquième axe : expérimenter les modalités de valorisation financière des pratiques d'éducation du patient.
L'efficacité de l'ensemble du dispositif suppose une implication importante de la médecine de ville qui a un rôle essentiel à jouer dans le dépistage et la prévention des complications des maladies chroniques en complémentarité avec l'hôpital.
Nous savons tous qu'à l'heure actuelle, les modalités de prise en compte de ce financement sont restreintes : ni le PMSI ni la comptabilité en points ISA ne permettent une valorisation financière adaptée des activités d'éducation à l'hôpital.
Nous devons favoriser des expérimentations locales et régionales pour permettre de dégager des modèles de prise en charge financière de l'éducation du patient sous certaines conditions garantissant le respect de critères de qualité tels que la formation, la pluridisciplinarité, la coordination et la complémentarité entre la ville et l'hôpital notamment.
En guise de conclusion de cette première partie, je tiens ici à saluer les pionniers qui depuis des années se sont mobilisés, aujourd'hui avec succès, pour attirer l'attention des professionnels de santé mais aussi des autorités sur le bénéfice des actions d'éducation du patient. Elles et ils se reconnaîtront. Qu'ils soient remerciés de leurs efforts, de leur conviction et de leur ténacité !
Permettez-moi maintenant de resituer l'éducation du patient au sein de l'éducation pour la santé et de la prévention en général.
Il s'agit bien sûr, et tout le monde en est convaincu, d'intervenir le plus tôt possible, en amont des difficultés, des problèmes, des maladies, pas seulement pour les éviter mais, plus globalement, pour promouvoir la santé, la cultiver. Les Français ont encore trop peu l'habitude de s'intéresser à leur santé avant de tomber malade. Valoriser et développer les actions d'éducation pour la santé menées à l'école, en entreprise, dans les quartiers, mais aussi à l'hôpital et en médecine de ville, c'est modifier progressivement le rapport de chacun d'entre nous à la santé, à la médecine et au système de soins.
Mais vous savez aussi que l'éducation pour la santé ne se limite pas à la délivrance d'information, de messages, de connaissances, voire de conseils. L'éducation pour la santé est basée, comme toute éducation, dans la durée, sur une démarche pédagogique, sur une démarche d'accompagnement.
Et cela est vrai à tous les niveaux de prévention, qu'il s'agisse d'adopter une alimentation équilibrée, d'arrêter de fumer, de se rendre à un examen de dépistage, de suivre un traitement, d'utiliser à bon escient les services de soins ou, plus généralement, de faire des choix favorables à sa santé et de les transmettre à ses enfants.
Il est donc indispensable de mener des actions éducatives de proximité, d'accompagner les personnes dans la découverte et l'appropriation des connaissances utiles. Ces actions éducatives, menées de façon transversale, amélioreront ainsi l'efficacité des différents dispositifs de santé publique.
Malheureusement, aujourd'hui, la population ne bénéficie d'une éducation pour la santé de qualité que si elle a la chance de fréquenter telle école, tel médecin, tel quartier ou tel hôpital. Cette situation n'est pas satisfaisante et ne concourt pas à la réduction des inégalités, au contraire, elle peut les accroître. Afin d'accompagner et de structurer la politique de santé, il est donc nécessaire de soutenir le développement systématique de l'éducation pour la santé dans une perspective ambitieuse de promotion de la santé.
L'éducation pour la santé doit être considérée comme un axe stratégique majeur, " pivot " de notre politique de santé publique car :
elle participe à la cohésion et au développement social du pays en donnant du sens à la politique de santé ;
elle contribue à la lutte contre les exclusions mais aussi contre les autres formes de violence,
n'étant pas prisonnière de l'état de santé des personnes, elle intervient à toutes les étapes de la vie, de la petite enfance à la vieillesse et que l'on soit malade ou non ;
dans le domaine de la santé des jeunes, elle s'inscrit pleinement dans les orientations des différents programmes régionaux de santé mais aussi dans celles relatives à la citoyenneté, développées tant par le Ministère de l'Education nationale, celui de la Jeunesse et Sports ou encore celui de la Ville ;
elle sous-tend naturellement toute politique menée dans le domaine des conduites addictives et de la prise en charge des dépendances, y compris le dopage ;
dans un contexte de vieillissement de la population et d'augmentation importante des handicaps et des maladies chroniques, on vient de le voir, elle améliore notablement la qualité de vie des gens alors même que les techniques biomédicales montrent leurs limites ;
en milieu hospitalier, à l'heure de l'accréditation, de la démarche de qualité, l'éducation pour la santé de la personne malade permet, comme on l'a vu, d'instaurer de nouvelles relations entre les patients et les soignants, basées sur la transparence et la confiance ;
elle contribue enfin à préserver et à améliorer notre système de protection sociale en aidant les citoyens à utiliser les services de soins de manière responsable et solidaire.
Jusqu'à présent, il était admis que toute personne souhaitant s'investir dans le champ de l'éducation pour la santé, le pouvait. L'intention, la générosité, la bonne volonté faisaient alors office de compétence. Je pense que ce temps-là est révolu. Comme dans les domaines des soins et de la sécurité sanitaire, une démarche de qualité s'appuyant sur des référentiels, des pratiques et des outils validés est essentielle. Cette exigence doit s'appliquer au champ de l'éducation pour la santé. Il ne s'agit donc pas, sous prétexte de développer ce secteur, et la prévention dans son ensemble, de faire, si j'ose dire, n'importe quoi. Le Haut Comité de santé publique a d'ailleurs attiré l'attention en proposant, il y a un peu plus d'un an, une conception plus complète de la iatrogénie, prenant en compte les conséquences possiblement néfastes des actes d'information et d'éducation pour la santé, qu'ils soient pratiqués dans le cadre d'une démarche individuelle ou collective, en ambulatoire ou à l'occasion d'une hospitalisation. L'éducation pour la santé n'est pas sans risques : elle doit être pratiquée par des personnes qualifiées et selon des méthodes validées.
Nous avons donc lancé, avec Martine Aubry, la réflexion non seulement sur la place que doit occuper l'éducation pour la santé en France mais aussi aux moyens qui doivent lui être consacrés. Il s'agit d'organiser efficacement en France les conditions d'un développement harmonieux, et de qualité, du champ de la prévention et de l'éducation pour la santé. D'ores et déjà, j'ai demandé à mes services de tout mettre en uvre pour favoriser le développement de l'éducation pour la santé, en s'appuyant notamment sur le Comité français d'éducation pour la santé et son réseau.
Il s'agit, par la recherche, l'évaluation, la formation, la diffusion des bonnes pratiques, de renforcer et de développer les compétences de la nation dans ce domaine, tout en s'appuyant sur les capacités des différents acteurs à s'y investir.
Avant de conclure, un mot sur l'éthique. Le CFES a récemment organisé, avec son conseil scientifique, un séminaire sur l'éthique en éducation pour la santé et vient de consacrer à ce thème un numéro de sa revue " la santé de l'homme ". Cette réflexion me paraît indispensable dans un domaine d'activités qui concerne les comportements individuels et collectifs et qui suscite actuellement beaucoup d'intérêt de la part d'acteurs ou d'institutions dont les logiques et les motivations peuvent être de nature très différente. Professionnels, bénévoles, usagers des services de santé, associations, laboratoires pharmaceutiques : tout le monde s'intéresse maintenant à l'éducation pour la santé même les ministres, c'est vous dire ! Il est donc essentiel que les principes qui fondent les décisions prises dans ce domaine et les actions mises en uvre fassent l'objet de débats publics garantissant le respect des valeurs qui nous rassemblent.
J'ai la conviction que notre système de santé ne pourra faire l'économie d'une telle révolution. Car c'en est une ! Trop longtemps limité à une approche biomédicale, il doit résolument se tourner vers une approche plus humaniste, seule à même de réduire les inégalités devant la santé. L'éducation pour la santé, j'en suis persuadée, y contribuera fortement. C'est ma conviction profonde. Avec vous, je m'emploierai inlassablement à la développer.
Je vous remercie.
(Source http://www.santé.gouv.fr, le 17 avril 2000).
Monsieur le Directeur Général,
Monsieur le Président de la CME,
Mesdames,
Messieurs,
Bien que n'ayant pas la possibilité d'être physiquement présente, je tenais absolument à m'adresser à vous aujourd'hui. En effet, c'est la première fois, et je vous remercie de m'en donner l'occasion, que je peux m'exprimer spécifiquement sur un thème qui me tient particulièrement à cur : l'éducation pour la santé.
Pourquoi ?
Parce que je suis convaincue que dans une perspective de promotion de la santé, l'éducation pour la santé peut, et doit devenir l'un des éléments structurants de notre politique de santé.
Les quatre objectifs fondamentaux que poursuit notre politique de santé et qui fondent le rôle de l'Etat en matière de santé et d'action sociale sont, je vous le rappelle :
d'assurer une égalité d'accès au système de santé de tous les citoyens,
de réduire les inégalités devant la maladie ou la prise en charge,
de garantir la qualité des services proposés,
et enfin d'assurer le respect de l'homme au sein du système de santé.
Je suis convaincue que l'éducation pour la santé peut contribuer de manière décisive à l'atteinte de ces objectifs.
Ces troisièmes rencontres hospitalières, et leur audience, témoignent de l'intérêt croissant que les professionnels de santé accordent au champ de la prévention et de l'éducation pour la santé. Je m'en réjouis.
L'évolution positive que l'on perçoit dans ce champ, surtout depuis que les Etats Généraux de la santé ont montré la forte attente de nos concitoyens, va conforter tous ceux qui depuis des années, travaillent avec obstination, et souvent dans l'ombre, dans ce domaine.
Je tiens à les saluer chaleureusement, en particulier tous ceux qui sont présents aujourd'hui mais aussi tous ceux qui anonymes au sein des hôpitaux, des comités, des associations, des maisons de quartier, au sein des écoles, sont porteurs des valeurs indissociables de l'éducation pour la santé.
Je serai dorénavant auprès de tous ceux qui sont convaincus que la prévention et l'éducation pour la santé sont aussi, comme l'a affirmé le Premier Ministre lors de la clôture des Etats Généraux de la Santé, des priorités de l'Etat.
Dans un premier temps, et c'est le thème de vos rencontres, je m'attarderai sur le rôle de l'hôpital, et particulièrement sur la place de l'éducation pour la santé des patients. Le dernier colloque sur ce thème, organisé par le Comité français d'éducation pour la santé à l'hôpital européen Georges Pompidou à Paris en juin 1999, a bien souligné les enjeux que constitue ce domaine d'activités pour l'ensemble de notre système de santé. Je parlerai ensuite de la nécessité de développer de manière globale l'éducation pour la santé dans notre pays.
L'éducation pour la santé est en effet un formidable vecteur d'intégration, d'inclusion sociale, de développement de la responsabilité, de bien être et de qualité de vie. Elle a pour but que chaque citoyen :
acquière les aptitudes indispensables à la vie,
s'approprie les informations en matière de santé,
utilise au mieux les services de soins et de prévention,
s'implique dans les choix relatifs à sa santé et à celle de la collectivité.
Au sein de l'hôpital, je me réjouis très vivement des récentes évolutions en la matière. Elles ont favorisé un essor important des initiatives des équipes soignantes non seulement en faveur des patients mais aussi des populations environnantes en partenariat avec les acteurs locaux. La mise en place au sein d'hôpitaux de service de prévention - et je pense en particulier à celui de Montpellier, celui de Roubaix mais aussi à l'hôpital de Dreux - n'est plus exceptionnelle. De la même façon, à l'initiative de certaines ARH - je pense notamment à la Basse Normandie et à la Picardie - des actions de prévention et d'éducation pour la santé menées par les hôpitaux, en partenariat avec les autres acteurs, peuvent être financées.
Cela mérite d'être encouragé et soutenu.
Toutes ces initiatives répondent à l'évidence aux besoins exprimés par les usagers en matière de prévention et de participation aux décisions médicales.
Deux enquêtes nationales menées en 1992 et en 1999 auprès des établissements de santé ont montré un nombre croissant de programmes d'éducation du patient.
Tous les types d'établissements de santé, publics et privés, de soins de courte durée ou de soins de suite, les centres de lutte contre le cancer, les centres de dialyse ambulatoire sont concernés et l'éducation du patient diabétique reste en tête parmi les thèmes développés.
Ce courant porteur dont les " acteurs de terrain " sont à l'origine, doit maintenant trouver une reconnaissance et toute sa légitimité.
La loi hospitalière du 31 juillet 1991 donne pour mission aux établissements de santé publics et privés de participer à des actions de santé publique, d'éducation pour la santé et de prévention.
La Charte du patient hospitalisé fait une large place à l'information du patient et à sa participation aux décisions thérapeutiques le concernant.
En 1996, la Conférence nationale de santé a affirmé la nécessité de l'éducation pour la santé et en 1998, cette Conférence a émis des recommandations concernant l'éducation du patient diabétique.
Parallèlement, le Haut Comité de la santé publique a souligné combien l'acte éducatif était un enjeu essentiel de la prise en charge du patient diabétique.
Enfin la circulaire relative à l'organisation des soins pour la prise en charge du diabète non insulino-dépendant parue en 1999 prévoit la mise en place de programmes d'éducation du patient.
Les dispositions législatives en préparation viseront à améliorer l'information, la participation et les droits des usagers.
L'ensemble de ces mesures auront un impact sur le mode d'organisation et de fonctionnement des établissements de soins ainsi que sur la formation des équipes hospitalières.
Il vous appartient donc et c'est ce dont vous rendez compte aujourd'hui, de faire vivre les recommandations scientifiques ainsi que les dispositifs juridiques et politiques qui donnent leur pleine légitimité à vos actions.
Je suis convaincue pour ma part que l'éducation du patient constitue un vecteur puissant d'évolution des pratiques de soins et de prise en charge de la maladie chronique, au bénéfice des usagers. Et le fait que le patient puisse bénéficier d'actions d'éducation pour la santé me semble devoir constituer aujourd'hui l'un des critères majeurs d'une démarche de qualité.
Comme je l'ai rappelé plus haut, l'éducation pour la santé des patients constitue effectivement un véritable enjeu pour notre système de santé. Et cela, pour trois raisons :
Pour des raisons épidémiologiques tout d'abord
Du fait du vieillissement de la population et de l'augmentation importante de l'espérance de vie, les maladies chroniques et les handicaps ainsi que les comportements à risque, sont au premier rang des préoccupations de professionnels de la santé publique.
Les techniques médicales les plus sophistiquées s'avèrent inefficaces si les personnes concernées ne s'impliquent pas activement dans la prise en charge ou ne modifient pas leurs comportements et leurs habitudes de vie.
Pour des raisons sociologiques ensuite
On assiste à une remise en question croissante du pouvoir médical. Les usagers veulent être informés et participer. Les patients souhaitent discuter de leur traitement, recherchent des informations auprès de sources variées, se posent en partenaires des soignants et veulent être associés aux décisions qui les concernent. Les associations de patients se fédèrent et veulent participer aux prises de décision dans le domaine de l'organisation des soins et de la promotion de la santé. On voit se développer la notion de patient citoyen, dynamique ayant été fortement exprimée lors des Etats généraux de la santé.
Autant d'exigences auxquelles la démarche éducative apporte des éléments de réponse puisqu'elle consiste à écouter le patient, à prendre en compte ses représentations, ses connaissances et ses projets puis à construire avec lui des solutions thérapeutiques qui lui soient adaptées. Elle reconnaît le patient et le place dans une position de sujet, d'acteur responsable.
Pour des raisons d'efficacité et d'efficience enfin
Il est maintenant démontré que l'éducation pour la santé, en particulier dans le domaine des maladies chroniques, améliore la qualité de vie des patients et l'efficacité des soins mais aussi le coût de la prise en charge du fait d'un recours mieux adapté au système de soins.
Le rôle des médecins et des équipes soignantes est primordial : en effet, le patient doit non seulement être en capacité d'adhérer aux diverses modalités de traitement et de surveillance afin d'éviter la survenue de complications mais aussi savoir vivre - revivre - avec sa maladie et être à nouveau capable d'avoir un "projet de vie" quelle que soit la gravité de la maladie.
Je souhaite pour ma part, amplifier le mouvement déjà engagé par une série de mesures qui s'articuleront autour des axes suivants :
mieux connaître et faire connaître les pratiques en éducation du patient,
articuler dépistage et éducation,
sensibiliser les intervenants au cours de leur formation initiale,
favoriser les formations en continu sur ces thèmes,
expérimenter les modes de valorisation financière des pratiques d'éducation du patient.
1. Tout d'abord, mieux connaître et mieux faire connaître.
Une enquête en cours d'exploitation, touchant 20 % des établissements du territoire national, nous permettra d'affiner notre connaissance sur les actions d'éducation du patient qui s'y développent, le public concerné, les professionnels impliqués et sur l'organisation de ces actions.
A terme la diffusion de ces expériences et les avancées acquises pourront être un fort moteur de sensibilisation des équipes.
2 . Deuxième axe : l'articulation dépistage - éducation
Tout patient atteint de maladie chronique, arrivant à l'hôpital en poussée aigue ou dans un tableau de complication avérée, doit bien sûr pouvoir bénéficier d'une prise en charge éducative. Mais c'est déjà trop tard. Aussi, est-il nécessaire de dépister le plus précocement possible. En effet, dans 20 % des cas, le diabète de type 2 n'est diagnostiqué qu'à l'occasion d'une complication. Les programmes de dépistage, prévus notamment dans le plan national de lutte contre le cancer lancé le mois dernier, devront comporter des actions d'éducation des patients. En effet, le dépistage d'une pathologie, son diagnostic, la survenue de complications constituent des moments privilégiés pour la mise en uvre, par l'équipe soignante, avec le patient, d'une démarche d'éducation.
3. Troisième axe : sensibiliser les soignants au cours des formations initiales
Il importe de développer, grâce à la formation initiale, une culture commune à tous les professionnels de santé, médecins, paramédicaux, pharmaciens, diététiciens sur l'éducation pour la santé.
Un tel enseignement généraliste devra progressivement être dispensé à tous les futurs professionnels de santé dans le cadre de leur formation initiale.
Concernant les médecins, la réforme des études est une opportunité que je souhaite saisir pour introduire dans le deuxième cycle, une formation solide, théorique et pratique sur la prévention et l'éducation pour la santé. Cette formation pourrait être poursuivie au cours du troisième cycle de médecine générale ou de spécialité.
4. Quatrième axe : favoriser les formations
L'éducation pour la santé des patients doit être mise en place par des professionnels formés à cet effet et justifiant de compétences validées, en particulier pédagogiques.
Il s'agit donc de favoriser l'émergence de lieux de formation spécifiques et de renforcer ceux qui existent déjà En parallèle, il importera de labelliser ces formations dont le caractère pluriprofessionnel et multidisciplinaire doit être particulièrement encouragé.
A ce titre, l'éducation pour la santé du patient devrait être l'un des thèmes développés par la Formation médicale continue.
5. Cinquième axe : expérimenter les modalités de valorisation financière des pratiques d'éducation du patient.
L'efficacité de l'ensemble du dispositif suppose une implication importante de la médecine de ville qui a un rôle essentiel à jouer dans le dépistage et la prévention des complications des maladies chroniques en complémentarité avec l'hôpital.
Nous savons tous qu'à l'heure actuelle, les modalités de prise en compte de ce financement sont restreintes : ni le PMSI ni la comptabilité en points ISA ne permettent une valorisation financière adaptée des activités d'éducation à l'hôpital.
Nous devons favoriser des expérimentations locales et régionales pour permettre de dégager des modèles de prise en charge financière de l'éducation du patient sous certaines conditions garantissant le respect de critères de qualité tels que la formation, la pluridisciplinarité, la coordination et la complémentarité entre la ville et l'hôpital notamment.
En guise de conclusion de cette première partie, je tiens ici à saluer les pionniers qui depuis des années se sont mobilisés, aujourd'hui avec succès, pour attirer l'attention des professionnels de santé mais aussi des autorités sur le bénéfice des actions d'éducation du patient. Elles et ils se reconnaîtront. Qu'ils soient remerciés de leurs efforts, de leur conviction et de leur ténacité !
Permettez-moi maintenant de resituer l'éducation du patient au sein de l'éducation pour la santé et de la prévention en général.
Il s'agit bien sûr, et tout le monde en est convaincu, d'intervenir le plus tôt possible, en amont des difficultés, des problèmes, des maladies, pas seulement pour les éviter mais, plus globalement, pour promouvoir la santé, la cultiver. Les Français ont encore trop peu l'habitude de s'intéresser à leur santé avant de tomber malade. Valoriser et développer les actions d'éducation pour la santé menées à l'école, en entreprise, dans les quartiers, mais aussi à l'hôpital et en médecine de ville, c'est modifier progressivement le rapport de chacun d'entre nous à la santé, à la médecine et au système de soins.
Mais vous savez aussi que l'éducation pour la santé ne se limite pas à la délivrance d'information, de messages, de connaissances, voire de conseils. L'éducation pour la santé est basée, comme toute éducation, dans la durée, sur une démarche pédagogique, sur une démarche d'accompagnement.
Et cela est vrai à tous les niveaux de prévention, qu'il s'agisse d'adopter une alimentation équilibrée, d'arrêter de fumer, de se rendre à un examen de dépistage, de suivre un traitement, d'utiliser à bon escient les services de soins ou, plus généralement, de faire des choix favorables à sa santé et de les transmettre à ses enfants.
Il est donc indispensable de mener des actions éducatives de proximité, d'accompagner les personnes dans la découverte et l'appropriation des connaissances utiles. Ces actions éducatives, menées de façon transversale, amélioreront ainsi l'efficacité des différents dispositifs de santé publique.
Malheureusement, aujourd'hui, la population ne bénéficie d'une éducation pour la santé de qualité que si elle a la chance de fréquenter telle école, tel médecin, tel quartier ou tel hôpital. Cette situation n'est pas satisfaisante et ne concourt pas à la réduction des inégalités, au contraire, elle peut les accroître. Afin d'accompagner et de structurer la politique de santé, il est donc nécessaire de soutenir le développement systématique de l'éducation pour la santé dans une perspective ambitieuse de promotion de la santé.
L'éducation pour la santé doit être considérée comme un axe stratégique majeur, " pivot " de notre politique de santé publique car :
elle participe à la cohésion et au développement social du pays en donnant du sens à la politique de santé ;
elle contribue à la lutte contre les exclusions mais aussi contre les autres formes de violence,
n'étant pas prisonnière de l'état de santé des personnes, elle intervient à toutes les étapes de la vie, de la petite enfance à la vieillesse et que l'on soit malade ou non ;
dans le domaine de la santé des jeunes, elle s'inscrit pleinement dans les orientations des différents programmes régionaux de santé mais aussi dans celles relatives à la citoyenneté, développées tant par le Ministère de l'Education nationale, celui de la Jeunesse et Sports ou encore celui de la Ville ;
elle sous-tend naturellement toute politique menée dans le domaine des conduites addictives et de la prise en charge des dépendances, y compris le dopage ;
dans un contexte de vieillissement de la population et d'augmentation importante des handicaps et des maladies chroniques, on vient de le voir, elle améliore notablement la qualité de vie des gens alors même que les techniques biomédicales montrent leurs limites ;
en milieu hospitalier, à l'heure de l'accréditation, de la démarche de qualité, l'éducation pour la santé de la personne malade permet, comme on l'a vu, d'instaurer de nouvelles relations entre les patients et les soignants, basées sur la transparence et la confiance ;
elle contribue enfin à préserver et à améliorer notre système de protection sociale en aidant les citoyens à utiliser les services de soins de manière responsable et solidaire.
Jusqu'à présent, il était admis que toute personne souhaitant s'investir dans le champ de l'éducation pour la santé, le pouvait. L'intention, la générosité, la bonne volonté faisaient alors office de compétence. Je pense que ce temps-là est révolu. Comme dans les domaines des soins et de la sécurité sanitaire, une démarche de qualité s'appuyant sur des référentiels, des pratiques et des outils validés est essentielle. Cette exigence doit s'appliquer au champ de l'éducation pour la santé. Il ne s'agit donc pas, sous prétexte de développer ce secteur, et la prévention dans son ensemble, de faire, si j'ose dire, n'importe quoi. Le Haut Comité de santé publique a d'ailleurs attiré l'attention en proposant, il y a un peu plus d'un an, une conception plus complète de la iatrogénie, prenant en compte les conséquences possiblement néfastes des actes d'information et d'éducation pour la santé, qu'ils soient pratiqués dans le cadre d'une démarche individuelle ou collective, en ambulatoire ou à l'occasion d'une hospitalisation. L'éducation pour la santé n'est pas sans risques : elle doit être pratiquée par des personnes qualifiées et selon des méthodes validées.
Nous avons donc lancé, avec Martine Aubry, la réflexion non seulement sur la place que doit occuper l'éducation pour la santé en France mais aussi aux moyens qui doivent lui être consacrés. Il s'agit d'organiser efficacement en France les conditions d'un développement harmonieux, et de qualité, du champ de la prévention et de l'éducation pour la santé. D'ores et déjà, j'ai demandé à mes services de tout mettre en uvre pour favoriser le développement de l'éducation pour la santé, en s'appuyant notamment sur le Comité français d'éducation pour la santé et son réseau.
Il s'agit, par la recherche, l'évaluation, la formation, la diffusion des bonnes pratiques, de renforcer et de développer les compétences de la nation dans ce domaine, tout en s'appuyant sur les capacités des différents acteurs à s'y investir.
Avant de conclure, un mot sur l'éthique. Le CFES a récemment organisé, avec son conseil scientifique, un séminaire sur l'éthique en éducation pour la santé et vient de consacrer à ce thème un numéro de sa revue " la santé de l'homme ". Cette réflexion me paraît indispensable dans un domaine d'activités qui concerne les comportements individuels et collectifs et qui suscite actuellement beaucoup d'intérêt de la part d'acteurs ou d'institutions dont les logiques et les motivations peuvent être de nature très différente. Professionnels, bénévoles, usagers des services de santé, associations, laboratoires pharmaceutiques : tout le monde s'intéresse maintenant à l'éducation pour la santé même les ministres, c'est vous dire ! Il est donc essentiel que les principes qui fondent les décisions prises dans ce domaine et les actions mises en uvre fassent l'objet de débats publics garantissant le respect des valeurs qui nous rassemblent.
J'ai la conviction que notre système de santé ne pourra faire l'économie d'une telle révolution. Car c'en est une ! Trop longtemps limité à une approche biomédicale, il doit résolument se tourner vers une approche plus humaniste, seule à même de réduire les inégalités devant la santé. L'éducation pour la santé, j'en suis persuadée, y contribuera fortement. C'est ma conviction profonde. Avec vous, je m'emploierai inlassablement à la développer.
Je vous remercie.
(Source http://www.santé.gouv.fr, le 17 avril 2000).