Texte intégral
Président du groupe UDF à l'Assemblée, Philippe Douste-Blazy entend croiser le fer avec le gouvernement sur le budget 2001. Il défendra aujourd'hui sa proposition de baisse des charges qui, selon lui, peut permettre d'offrir un treizième mois au 7 millions de salariés gagnant jusqu'à 1,8 fois le Smic.
L'assemblée s'attaque aux " dépenses " pour 2001. Comment jugez-vous le plan gouvernemental ?
La croissance va générer cette année 125 milliards de francs de recettes fiscales supplémentaires. Laurent Fabius et Lionel Jospin vont en rendre aux Français 45. Il reste donc 80 milliards que le gouvernement veut utiliser pour augmenter les dépenses publiques de 4,3%. J'estime ceci anormal et irresponsable.
Pourquoi ?
Anormal car, pour être crédible, une baisse d'impôts doit être accompagnée de réductions des dépenses publiques. Irresponsable car, au sein de la zone euro, la France enregistre un triple record en matière de dépense publique d'emploi public, de déficit et de dette publique. Alors que tous nos partenaires européens maîtrisent leurs effectifs de fonctionnaires, nous allons, nous, créer onze mille postes sans chercher à opérer les redéploiements qui s'imposaient. Quant au déficit et à la dette, nous sommes désormais la lanterne rouge de l'Union européenne, derrière l'Italie, la Suède, le Portugal Il fallait donc profiter de la période de croissance pour désendetter notre pays, pour préparer les moments plus difficiles qui viendront inévitablement.
Quelles solutions alternatives préconisez-vous ?
Il faut partager la croissance avec les Français qui travaillent. Je m'explique : nous vivons aujourd'hui le paradoxe suivant : les entreprises françaises payent des salaires bruts au-dessus de la moyenne européenne mais les salariés reçoivent des rémunérations nettes au-dessous de cette moyenne européenne. Entre-temps, l'Etat est passé par là avec ses prélèvements obligatoires particulièrement élevés.
Donc
A travers une proposition de loi, le groupe UDF propose de baisser les cotisations sociales de 6% par les salaires allant jusqu'à 1,8 fois le Smic. Cela permettrait de donner l'équivalent d'un mois de traitement supplémentaire, soit un treizième mois, à sept millions d'employés du secteur privé.
Mais comment comblerez-vous les déficits sociaux liés à ces moindres rentrées ?
En utilisant les 80 milliards de francs supplémentaires restent dans les caisses de l'Etat. La mesure que défend le groupe UDF coûte 70 milliards. Dans un deuxième temps, c'est-à-dire l'année suivante, nous proposons de diminuer l'impôt sur le revenu de toutes les tranches de façon à pouvoir aider financièrement ceux qui gagnent plus que 1,8 fois le Smic.
En sommes, comme FO, vous êtes partisan de favoriser le salaire direct !
Le salarié voir la croissance progresser mais son salaire est gelé en raison des 35 heures. Si l'on baisse les charges sociales et que l'on augmente le salaire direct, on réduit le différentiel entre ceux qui sont en inactivité et ceux qui travaillent.
Propos recueillis par Jean-Marc Plantade
(Source http://www.udf.org, le 24 octobre 2000)
L'assemblée s'attaque aux " dépenses " pour 2001. Comment jugez-vous le plan gouvernemental ?
La croissance va générer cette année 125 milliards de francs de recettes fiscales supplémentaires. Laurent Fabius et Lionel Jospin vont en rendre aux Français 45. Il reste donc 80 milliards que le gouvernement veut utiliser pour augmenter les dépenses publiques de 4,3%. J'estime ceci anormal et irresponsable.
Pourquoi ?
Anormal car, pour être crédible, une baisse d'impôts doit être accompagnée de réductions des dépenses publiques. Irresponsable car, au sein de la zone euro, la France enregistre un triple record en matière de dépense publique d'emploi public, de déficit et de dette publique. Alors que tous nos partenaires européens maîtrisent leurs effectifs de fonctionnaires, nous allons, nous, créer onze mille postes sans chercher à opérer les redéploiements qui s'imposaient. Quant au déficit et à la dette, nous sommes désormais la lanterne rouge de l'Union européenne, derrière l'Italie, la Suède, le Portugal Il fallait donc profiter de la période de croissance pour désendetter notre pays, pour préparer les moments plus difficiles qui viendront inévitablement.
Quelles solutions alternatives préconisez-vous ?
Il faut partager la croissance avec les Français qui travaillent. Je m'explique : nous vivons aujourd'hui le paradoxe suivant : les entreprises françaises payent des salaires bruts au-dessus de la moyenne européenne mais les salariés reçoivent des rémunérations nettes au-dessous de cette moyenne européenne. Entre-temps, l'Etat est passé par là avec ses prélèvements obligatoires particulièrement élevés.
Donc
A travers une proposition de loi, le groupe UDF propose de baisser les cotisations sociales de 6% par les salaires allant jusqu'à 1,8 fois le Smic. Cela permettrait de donner l'équivalent d'un mois de traitement supplémentaire, soit un treizième mois, à sept millions d'employés du secteur privé.
Mais comment comblerez-vous les déficits sociaux liés à ces moindres rentrées ?
En utilisant les 80 milliards de francs supplémentaires restent dans les caisses de l'Etat. La mesure que défend le groupe UDF coûte 70 milliards. Dans un deuxième temps, c'est-à-dire l'année suivante, nous proposons de diminuer l'impôt sur le revenu de toutes les tranches de façon à pouvoir aider financièrement ceux qui gagnent plus que 1,8 fois le Smic.
En sommes, comme FO, vous êtes partisan de favoriser le salaire direct !
Le salarié voir la croissance progresser mais son salaire est gelé en raison des 35 heures. Si l'on baisse les charges sociales et que l'on augmente le salaire direct, on réduit le différentiel entre ceux qui sont en inactivité et ceux qui travaillent.
Propos recueillis par Jean-Marc Plantade
(Source http://www.udf.org, le 24 octobre 2000)