Interview de M. Thierry Breton, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, à "Europe 1" le 19 juin 2005, sur l'installation de ITER à Cadarache, sur sa position dans l'affaire "Rhodia" après les perquisitions dans son bureau du ministère des finances.

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Média : Europe 1

Texte intégral

Q- Vous allez vous expliquer à fond sur l'affaire Rhodia qui vous secoue. Mais tout d'abord, ITER à Cadarache : l'Europe, la France gagnent le défi du XXIème siècle : chercher à reproduire l'énergie du soleil. 10 milliards d'investissements sur 30 ans. Cela veut-il dire que c'est aussi une manne, si cela réussit, pour l'économie française et européenne ?
R- Ce matin, je suis vraiment heureux. Formidable nouvelle pour notre pays, formidable nouvelle pour l'Europe, je dirais même formidable nouvelle pour le monde. C'est vrai que c'est un combat, où tout le monde s'est mobilisé : bien sûr, le président de la République. Je n'oublie pas aussi tous les ministres - C. Haigneré, F. d'Aubert, P. Devedjian, F. Goulard - tout le monde s'est mobilisé. Et puis, l'Europe a été convaincue, les Etats-Unis, le Japon. Et demain, le président de la République vient à Cadarache. C'est une nouvelle parce que, voyez-vous, pour notre pays, la France, nous avons décidé de nous préoccuper, d'un point de vue majoritaire, des énergies que nous contrôlons. Les énergies, demain, c'est la fusion ; la fusion, c'est une énergie qui est pratiquement infinie. Alors, bien sûr, il y a des partis, scientifiques. Il y aura 2.000 chercheurs qui vont être embauchés, des milliers d'emplois qui vont être créés en PACA. La France va devenir un peu le centre du monde sur ces questions d'énergies de demain. C'est une formidable nouvelle.
Q- Et sur une longue période. C'est bon pour les emplois en région PACA, en France, en Europe. Il faudra convaincre les écologistes. Quelles retombées ?
R- Des retombées scientifiques d'abord...
Q- Si elles sont prévisibles, bien sûr.
R- ... Scientifiques, évidemment. On va pouvoir attirer les meilleurs scientifiques de la planète. C'est très bien, je ne cesse de le dire : il faut que nous puissions avoir plus de scientifiques en France. Et puis, il y aura aussi beaucoup d'emplois, des emplois induits dans la région. Non, c'est vraiment une très bonne nouvelle !
Q- Et vous ne faites pas une mission de préparation, de contrôle pour, justement, nous préparer, préparer la région de Cadarache ?
R- Bien sûr, tout cela va être préparé avec beaucoup, beaucoup de soin. Mais, on en est en train de réfléchir avec F. Loos, mon ministre délégué à l'Industrie, à aller peut-être encore plus loin. Parce que, derrière les énergies nucléaires, il y aussi les autres énergies, les énergies renouvelables, les énergies nouvelles. On est en train de réfléchir également à avoir une grande réflexion en France sur les autres énergies, les bioénergies. Parce que, encore une fois, l'indépendance énergétique, à un moment où le pétrole atteint les niveaux qu'il atteint, c'est une priorité nationale, une priorité mondiale. La France est en tête de liste des nations au monde dans ce combat.
Q- C'est le début d'une grande aventure, c'est une grande nouvelle. Mais vous avez plus de dettes et de déficit que d'argent ? Pour financer ITER à Cadarache, ne prenez-vous pas trop de risques ?
R- Non, parce que, encore une fois, tous les pays vont être associés. C'est un formidable projet européen d'abord, et puis mondial ensuite. Donc, on va tous y contribuer. Je crois vraiment que c'est cela la volonté du Gouvernement de D. de Villepin, c'est cela la volonté de J. Chirac : investir pour l'avenir. Alors, quand c'est pour l'avenir, il n'y a pas de problème.
Q- J. Chirac sera demain, en effet, sur le site de Cadarache, accompagné d'un seul ministre, qui doit faire des jaloux, G. de Robien. Mais avant de s'installer dans le XXIème siècle, il faut se dépatouiller avec le présent. Pendant votre aller et retour express à New York, devant les Nations Unies, la justice a déclenché plusieurs perquisitions : au siège de Rhodia, à Boulogne-Billancourt, et dans votre bureau de Bercy - ce qui est une première sous la Vème République ! Comment vous l'avez appris, vous ?
R- Je l'ai appris en atterrissant à New York. Je dois dire que j'étais un peu sidéré pour ne rien vous cacher. Mais enfin, si c'était nécessaire, c'était nécessaire, et donc je ne le critique pas. Et puis ensuite, à l'ONU.
Q- C'est-à-dire qu'un juge a perquisitionné chez vous. Où étiez-vous à ce moment-là ?
R- D'abord, j'étais à la tribune des Nations Unies, et puis on est venu me prévenir avec un petit mot qu'il fallait que, après mon intervention, qui était une intervention sur le financement des pays en voie de développement, qui est très importante, il fallait que j'appelle très vite le juge pour lui donner le code d'accès de mon ordinateur, que j'avais oublié évidemment.
Q- Et après les perquisitions, qu'est-ce qui a été trouvé ?
R- Je ne sais pas, je ne sais pas mais j'espère, suffisamment, pour que je le juge se rende compte que je n'ai vraiment rien à me reprocher dans cette affaire.
Q- Nous allons voir, nous allons essayer d'expliquer vraiment. Quand vous entendez "l'affaire Rhodia" ou "l'affaire Breton", comment réagissez-vous ?
R- Je suis révolté ! Je suis simplement révolté ! Parce que, voyez-vous, j'ai effectivement été administrateur de la société Rhodia, entre 1998 et 2002, parmi dix autres...
Q- Avant d'être patron de France Télécom, vous étiez à Thomson, on essaie de préciser les choses.
R- Oui, et il y avait effectivement dix autres administrateurs, des grandes personnalités. Il y avait J.-R. Fourtou, qui était le président de Rhône Poulenc, il y avait I. Landau qui est devenu président d'Aventis, il y avait P.-G. de Gennes, qui est le prix Nobel de physique et de chimie, il y avait J.-P. Tirouflet, il y avait le président d'une des plus grandes entreprises de chimie, d'autres... Enfin, c'était effectivement un conseil d'administration normal comme il en existe dans toutes les grandes entreprises. Et j'étais l'un des dix.
Q- Vous étiez dix grands administrateurs, et vous...
R- Non, moi j'étais "un petit" à l'époque ; il y avait dix grands administrateurs, neuf "grands" et puis moi.
Q- Neuf grands et puis un petit, T. Breton...
R- Mais je faisais mon travail comme les autres.
Q- D'accord. Mais vous auriez "couvert", malgré vous - peut-être par inadvertance -"de faux bilans" ou des bilans "insincères"... !
R- Non, mais là, c'est extraordinaire ! C'est même incroyable ! Un conseil d'administration, il faut que les Françaises et les Français le sachent, c'est fait d'administrateurs. Les administrateurs ce ne sont pas des dirigeants opérationnels, ce ne sont pas des salariés. Les administrateurs sont tous égaux, les administrateurs votent toutes les décisions qui ont été prises...
Q- Ils ne votent pas n'importe quoi ?
R- Non, non, "ils ne votent pas n'importe quoi". Les décisions sont prises, proposées généralement par, bien entendu, le management, par les commissaires au compte, qui certifient tous les comptes, tous les comptes ont été certifiés, toutes les décisions chez Rhodia ont été votées à l'unanimité, à l'unanimité. Et alors, quoi ? C'est T. Breton qui a dirigé tout cela ! Mais où est-on J.-P. Elkabbach ! Mais où est-on ?
Q- L'ex-président, qui s'appelle Tirouflet je crois, vous présentait les comptes, tout le monde approuvait, les dix administrateurs. Mais qui se trompait, qui a-t-on trompé ?
R- Mais personne ! Pourquoi dit-on d'abord que "l'on a trompé" ! Je n'en sais rien. Je n'en sais rien !
Q- Mais étiez-vous au courant de la stratégie de développement de Rhodia ?
R- Mais bien entendu, tout a été très clairement précisé.
Q- Etiez-vous au courant du déroulement de certaines acquisitions ?
R- Bien entendu, elles ont toutes été précisées, discutées et votées toutes, les unes après les autres, avec les dix administrateurs à l'unanimité !
Q- Mais souvent ce sont des erreurs, elles ont été très...
R- Mais non ! Pourquoi ce sont des erreurs ? On n'en sait rien. Qui dit cela ?
Q- Je prends deux ou trois exemples : on fait absorber à Rhodia des charges de Rhône-Poulenc et des opérations comme le rachat d'une société britannique, etc. Connaissiez-vous tous ces montages ?
R- Bien entendu, les commissaires aux comptes nous présentent cela, les commissaires aux comptes certifient les comptes. C'est sur les comptes certifiés que nous votons. Alors, on dit quoi ? On dit : ah oui, mais à l'époque on a créé - c'est l'une des premières entreprises où on a créé un comité d'audit. Un comité d'audit c'est quoi ? C'est un groupe : on se partage le travail quand on est dans un conseil d'administration. Alors on dit à quelques administrateurs : on va peut-être s'intéresser à ceci ou à cela. Mais le comité n'a aucune existence juridique. Il n'est là que pour préparer le travail en amont. Et ce comité d'audit a pour vocation notamment de revoir les audits et les procédures. Et alors on dit : mais quoi ? T. Breton, il a été président du comité d'audit, donc il est responsable de l'ensemble. Objection, votre honneur ! En droit, objection ! En droit, tous les administrateurs sont égaux. Il n'y en pas un qui est promus inter pares par rapport aux autres. Sauf que, le président a des droits et des responsabilités bien plus importantes : le directeur général ; le directeur financier, les commissaires aux comptes. Les administrateurs sont tous égaux. Alors que ne va-t-on chercher T. Breton ? Ah ! c'est vrai, qu'à l'époque j'étais un petit administrateur, et puis quatre ans après, je suis devenu ministre. Alors, par un coup de baguette magique, hop ! je suis devenu "l'affaire Rhodia" ! Formidable, non ?
Q- Même l'affaire Breton. Vous voulez dire s'il y en a un qui s'est trompé, il n'y en a pas un, c'est dix. C'est plus les responsables de l'entreprise de l'époque.
R- D'abord, encore une fois, l'Autorité des marchés financiers a fait une enquête approfondie pendant deux ans. Qu'est-ce qu'elle a dit ? Elle a dit qu'effectivement, à partir de 2003, il y avait peut-être des problèmes dans la communication financière. C'est ce qui a été dit après deux ans d'enquêtes.
Q- Et où vous étiez en 2003 ?
R- Moi, j'étais déjà ailleurs. J'avais quitté l'entreprise en tant qu'administrateur en septembre 2002. Donc, je ne sais pas dire ce qui s'est passé à ce moment-là, je ne sais pas le dire. Par contre, ce que je peux dire, J.-P. Elkabbach, c'est que pendant que j'étais là, moi-même, je le dis clairement, rien de ce qui m'a été présenté à moi-même et au conseil d'administration par le management, par la direction, par le commissaire aux comptes, n'a heurté mon éthique, ma rigueur et ma déontologie.
Q- Mais vous dites : "Rien de ce qui m'a été présenté...". Il y a donc toute une partie que vous avez pu ignorer.
R- Mais ça c'est la vie. Encore une fois, quand on est administrateur, on n'est pas opérationnel, on n'est pas le directeur financier, on n'est pas le directeur général. Il faut qu'on le comprenne.
Q- Mais est-ce que vous estimez qu'il y a eu, peut-être, des erreurs qui sont passées, comme ça, que vous n'avez vues ?
R- Je ne peux pas le dire. En tous les cas, l'Autorité des marchés financiers, qui a regardé, a dit qu'à partir de 2003, il y en avait peut-être. Avant, elle n'a pas vu, moi non plus.
Q- Et les dix, quand vous preniez les décisions, après ce qui vous était proposé, vous pensiez toujours que c'était bon pour l'avenir de Rhodia ?
R- Mais écoutez, à partir du moment où vous avez les dix plus grands ou les neufs plus grands chimistes et scientifiques du monde autour de la table, moi j'estime que les décisions qui ont été prises ne devaient pas être si mauvaises que ça. Après ça, il faut les mettre en évidence, il faut les manager, il faut les gérer. Il y a des problèmes aussi de cycle, il y a des problèmes de cours du pétrole et autres. Mais ça, c'est la gestion d'entreprise. Ça, voyez-vous J.-P. Elkabbach, c'est la vie des entreprises. Mais ce que je voudrais, c'est que l'on cesse en France, par inculture économique, de dire tout et n'importe quoi. C'est vrai quand on est ministre, c'est plus facile.
Q- On va prendre encore un exemple. Le même juge a perquisitionné hier chez Thomson et Canal +. Il veut savoir comment Vivendi et J.-R. Fourtou, avaient vendu à Thomson, Canal + Technologies. C'était avec vous ?
R- Là aussi, c'est formidable. Alors, on dit, je vois cela ce matin, on dit : "Perquisition au moment où T. Breton était président de Thomson". Non, il y a eu une vente, effectivement - c'est un sujet complètement différent, je pense que les auditeurs vont s'y perdre, mais moi enfin, je navigue au milieu de tout cela, et je tiens ma barque. Et je tiens ma barque solidement. Ceci étant dit, sur cette affaire, Vivendi a vendu une de ses filiales à Thomson, la transaction a été finalisée en janvier 2003. Moi, cela faisait à l'époque quatre mois que j'étais président de France Télécom, que je n'étais plus chez Thomson. Mais ce n'est pas grave : on dit : "c'est J.-R. Fourtou qui a fait un cadeau à T. Breton". Mais où est-on ?
Q- Si vous n'étiez pas ministre, peut-être que ce que vous dites, cela ne se poserait pas ? Mais ce n'est pas un hasard ! Qu'est-ce que vous voulez dire ? Qu'il y a une manip' derrière ?
R- Ecoutez, tout le monde le sait maintenant : il y a des financiers internationaux dont la spécialité est de rentrer dans les entreprises et d'essayer d'en tirer le meilleur parti. A la limite, pourquoi pas ? Ces financiers internationaux, qui sont aujourd'hui, on le sait très bien, des Français qui ont décidé d'aller vivre hors de France pour des raisons fiscales...
Q- Il y a deux personnes qui étaient concernées - il faut les citer - : E. Stern et H. de Lasteyrie, action minotaire...
R- Qui a décidé d'aller vivre en Belgique pour ne pas payer d'impôts. Ensuite, ils rentrent là, ils font ce qu'ils ont à faire. Qu'est-ce que vous voulez ? Je vois très bien tout ça : ce sont encore une fois des actions pour essayer de retrouver les billes, quand ils ont estimé qu'ils n'avaient pas obtenu ce qu'ils voulaient obtenir. Mais enfin, quand même ! Honnêtement, quand on voit qu'il y a eu une quinzaine de perquisitions lundi - et si les juges l'ont fait, j'estime qu'ils avaient toutes les raisons de le faire, et ils le font dans les conditions qui sont leurs conditions, et je les respecte... Mais enfin, cela fait quand même quelques dizaines voire centaines de fonctionnaires de police et de fonctionnaires de justice - cela coûte cher, tout cela - pour que M. de Lasteyrie puisse retrouver ses billes ! Moi, tout cela, on peut se poser des questions, quand même !
Q- Est-ce que, derrière vous ou au-dessus de vous, on vise quelqu'un ?
R- Non, je n'ai aucune idée là-dessus
Q- Le Parti socialiste répète deux arguments : le ministre de
l'Economie est fragilisé. Est-ce que c'est pour vous déstabiliser
politiquement ?
R- Je suis au combat.
Q- Est-ce que c'est pour cela qu'on le fait ?
R- Non, je crois, encore une fois, que c'est une succession ... Je ne pense pas à ça... A mon avis, c'est beaucoup plus simple que ça. C'est plus triste aussi.
Q- Deuxième argument ... C'est triste pour celui qui le vit...
R- Non, c'est la vie ; et je ne suis pas naïf...
Q- Deuxième argument du Parti socialiste : A. Montebourg dit que vous êtes en situation de conflit d'intérêts...
R- Ces affaires ne sont pas ma propriété. Je n'ai aucun intérêt personnel aux opérations que vous évoquez. Aucun. Alors, moi, je veux bien... Mais pour qu'il y ait conflit d'intérêts, il faut qu'il y ait intérêt. Je le répète, ces affaires ne sont pas ma propriété, je n'ai aucun intérêt personnel dans les affaires que vous évoquez.
Q- Si un juge veut vous entendre, vous auditionnez, vous êtes prêt, vous ?
R- C'est normal, ça !
Q- Est-ce que les neuf autres administrateurs ont été entendus ou perquisitionnés ?
R- Je n'en sais rien. Mais je ne comprendrais pas qu'il n'y en ait qu'un, ça, c'est sûr. Ça, je ne le comprendrais pas. Il faudrait quand même que l'on m'explique.
Q- Vous avez commencé ce matin à vous défendre ? Vous allez continuer comme cela jusqu'au bout ?
R- Non, je ne me défends pas, j'explique.
Q- Parce que vous donnez l'impression que vous n'êtes pas concerné ? Alors, on se dit qu'on est dans un univers de fou : il y a la justice qui est dans le coup, la presse qui s'y met... Il y a des dossiers, alors ?
R- Attendez, ce n'est pas T. Breton ; Rhodia, ce n'est pas T. Breton ; Vivendi, ce n'est pas T. Breton. Thomson, ce n'est plus T. Breton. Alors quoi ? Il faudrait, maintenant que je suis ministre que j'épouse toutes les entreprises de la terre.
Q- Vous le dites : "je n'ai pas été négligent, je ne suis pas naïf"... Donc, je peux vous confier les comptes et les caisses de l'Etat ?
R- Ça, je vous confirme que je suis extrêmement rigoureux. Et on en a besoin, parce que le budget est difficile. Mais avec J.-F. Copé, on le fait, on le mène d'une main de fer, avec la bienveillance du reste de D. de Villepin.
Q- Est-ce que vous ne dépasserez pas en 2005, comme promis, les 3 % de déficit public ?
R- On se bat pour ça. Et c'est vraiment l'objectif clair, l'objectif du Gouvernement.
Q- J'ai envie de vous remercier. Mais est-ce que vous pensez que la politique vaut la peine, maintenant ?
R- Je vais vous dire : j'ai quitté l'entreprise que je dirigeais - j'y gagnais dix fois plus qu'aujourd'hui - pour servir mon pays. Si j'étais resté dans le monde de l'entreprise, je ne pense pas que l'on parlerait de ça comme on en parle aujourd'hui. Mais je vais vous dire : je ne regrette rien. Et voyez vous, je le dis à tous ceux et à toutes celles qui m'écoutent : je me battrai de toutes mes forces, parce qu'à partir du moment où j'ai fait ce choix, je souhaite, pour mon pays, que l'on puisse démontrer que, quand on est de la société civile, on peut aussi servir. On peut aussi dire la vérité ; on peut aussi dire sa vérité. Les Français en ont besoin. Ils ont besoin, aujourd'hui, qu'on leur dise la vérité. Alors, moi, je viens de l'entreprise. Je l'assume pleinement.
Q- Je vais vous faire une confidence : dans le prochain sondage Sofrès-
Figaro de samedi prochain, vous gagnez huit points...
R- Les Français m'ont peut-être entendu.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 29 juin 2005)