Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur l'amitié franco-québecoise, au Sénat le 30 juin 2005.

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Circonstance : Déjeuner offert en l'honneur de M. Michel Bissonnet, président de l'Assemblée nationale du Québec, au Sénat le 30 juin 2005

Texte intégral

Monsieur le Président,
Madame le Vice-Président,
Monsieur le président du groupe interparlementaire,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Messieurs les Sénateurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Alors que des contraintes liées à la politique intérieure m'ont conduit à reporter la visite officielle que je devais accomplir au Québec à la mi-juin, je suis particulièrement heureux de pouvoir me rattraper - et, j'espère, me faire pardonner - en vous recevant, ici, au Petit Luxembourg, si riche en souvenirs historiques et politiques.
Je sais que ces murs ne sont pas aussi chaleureux que les remparts de Québec mais croyez bien, en revanche, que c'est pour mes collègues sénateurs et moi-même une joie et un honneur de vous recevoir aujourd'hui.
Je sais tout le soin que vous aviez mis à la préparation de mon voyage et je profite de cette occasion, pour vous dire - après vous l'avoir écrit - combien j'y ai été sensible et pour vous assurer que nous ferons tout pour que cette mission puisse être reprogrammée rapidement.
Monsieur le Président,
Comme vous le savez, le groupe interparlementaire France-Québec, dont vous connaissez le dynamisme et la vitalité, est l'un des groupes d'amitié le plus ancien et le plus nombreux du Sénat de la République française, sous la houlette active et éclairée de son Président, notre collègue et ami Philippe MARINI, qui n'a jamais ménagé ses efforts pour promouvoir les relations franco-québécoises.
Ce n'est pas étonnant quand on sait à quel point tout unit le Québec et la France : l'histoire et la langue, bien sûr, mais aussi la politique, l'économie et la culture.
Ce n'est pas étonnant mais j'y vois une preuve supplémentaire de cette familiarité qui nous rassemble et nous ressemble.
Monsieur le Président,
Vous qui êtes Vice-président de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, vous me permettrez d'insister rapidement sur notre attachement commun à la promotion et au développement de la langue française, cet héritage partagé.
Nos efforts à tous ne seront en effet pas de trop pour défendre ce bien précieux, mis à mal par les effets de la mondialisation et les méfaits de la facilité que représente cette forme dévoyée de l'anglais qu'est l'anglais " international ", lequel tient plus d'un sabir commercial ou d'un esperanto approximatif que de la langue d'Oxford.
Il ne s'agit pas de se replier sur le passé ou de se cantonner à une francophonie défensive et immobile. Il s'agit simplement de défendre ensemble cette composante fondamentale d'une diversité culturelle à laquelle nous sommes tous si attachés. A nous de trouver les moyens de garantir l'avenir sans renier le passé ni négliger le présent.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Outre cette identité de langue et d'histoire, qui nous fait sans doute préférer CHAMPLAIN et 1608 à Utrecht et 1713 ou les Plaines d'Abraham et le Traité de Paris, il y a aussi le présent.
Nos relations politiques sont aussi confiantes que régulières, comme l'atteste la visite de Jean-Pierre RAFFARIN à Québec, en mai 2003, ou celle de Jean CHAREST, à Paris, en mai 2004, que j'avais alors eu plaisir à recevoir ici même.
Nos relations économiques ne sont pas en reste puisque la France est votre 4ème partenaire commercial et le 2ème investisseur étranger, après les Etats-Unis. Québec concentre ainsi près de la moitié des échanges français au Canada.
De la même façon, notre coopération culturelle, scientifique et technique se développe, axée en priorité sur les échanges universitaires ou la coopération administrative.
Enfin, en tant que Président du Sénat, je ne puis que me réjouir de l'essor de notre coopération décentralisée, encouragée par les Ateliers de la coopération décentralisée, organisés à Bordeaux en décembre 2003. Nous devons poursuivre dans cette voie. Le Sénat y veillera.
J'aurais encore beaucoup d'autres choses à vous dire mais je devine l'impatience de certains appétits.
Avant de vous rendre la parole, laissez-moi simplement dire bien fort :
Vive le Québec !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-québécoise !
(Source http://www.senat.fr, le 1er juillet 2005)