Texte intégral
Q- Les Français rentrent de vacances, les ministres aussi. C'est donc le premier Conseil des ministres tout à l'heure. Comment va, selon vous, l'économie française ?
R- D'abord, je voudrais dire que je suis heureux d'être à la rentrée, parce que nous avons beaucoup de choses à faire pour les Françaises et les Français. Effectivement, l'économie, comme vous le savez... J'ai été le premier à dire, lorsque j'ai pris mes fonctions de ministre de l'Economie, il y a six mois, que l'ambition qui avait été celle que nous avions caressé l'année dernière d'une croissance à 2,5 % cette année ne serait pas atteinte. C'est pour cela que j'avais indiqué qu'il valait mieux donner une fourchette. J'avais indiqué également que, compte tenu des prix du pétrole, il était difficile d'atteindre les 2 % et que le second trimestre serait un trimestre difficile. C'est vrai, il a été difficile ; nous n'avons pu enregistrer que 0,1 % de croissance. Mais ce que je voudrais dire, c'est que, comme je l'ai indiqué à plusieurs reprises, le plus dur est derrière nous. C'est vrai que je ne suis le seul à le dire. Tous les conjoncturistes le disent, les conjoncturistes français mais aussi européens. Nous sommes à la fin d'un cycle qui n'a pas été très positif et les indicateurs que nous avons notamment sur la reprise, en ce qui concerne les domaines de production industrielle ( +3% au mois de juillet), la production industrielle elle-même est de + 0,3 % également, l'indice des commandes dans l'industrie est de 1,2 La machine industrielle s'est remise en marche. Je le dis très clairement. Ce qui veut donc dire que nous nous attendons tous, en France mais aussi sur la zone euro, ce qui est très important, parce que c'est vrai aussi avec nos partenaires européens avec qui nous travaillons, nous attendons un second semestre nettement meilleur, ce qui veut donc dire que, aujourd'hui, tout ce qui a été fait par le gouvernement, va commencer à porter ses fruits et que nous escomptons effectivement un second semestre qui sera plus porteur et je pense également une année 2006 nettement plus porteuse.
Q- Est-ce que vous n'êtes pas un peu trop optimiste ? Quand même, la croissance est pratiquement atone, la consommation des ménages est en baisse : est-ce que la France n'est pas rentrée en récession ?
R- Ah non, là, certainement pas, la France n'est absolument pas rentrée en récession. La récession veut dire quelque chose de très précis, nous ne sommes pas... non seulement nous ne sommes pas en récession... Vous savez, je ne fais pas non plus, je ne suis pas un super optimiste, je ne fais que dire qu'il faut que la France ait une ambition. L'ambition que nous avons cette année, c'est d'avoir... ce n'est pas énorme, parce que la France devrait faire aujourd'hui entre 3 et 4 % de croissance, compte tenu de ce qu'elle a et de ses forces ; nous en sommes loin, mais nous y travaillons avec D. de Villepin, c'est la volonté du Premier ministre. Ceci dit, aujourd'hui, nous avons une croissance qui va redémarrer au second semestre. Regardez ce qui se passe en Allemagne. L'Allemagne est notre premier partenaire industriel, eh bien aujourd'hui l'Allemagne redémarre. C'est une très bonne nouvelle pour nous, ce n'est peut-être pas, du reste, le chancelier Schröder qui va en tirer les bénéfices, il n'empêche que les réformes structurelles ont payé, de même que les réformes structurelles en France sont en train de payer.
Q- L'objectif numéro 1 c'est tout de même l'emploi. D. de Villepin s'est donné cent jours pour inverser la tendance, mais si les entreprises n'investissent plus, il n'y a aucune raison qu'elles embauchent, c'est foutu.
R- J'entendais, moi, le contraire. Aujourd'hui, l'emploi des cadres redémarre très fortement. Vous avez vu que finalement on commence à avoir, parce que le plan de cohésion sociale mis en uvre par J.-L. Borloo commence à porter ses fruits ; c'est vrai que c'est un travail de longue haleine, c'est vrai que l'on s'est engagé sur 18 mois, avec le Premier ministre, pour redresser la barre du chômage, c'est vrai que c'est une multitude de mesures, mais quand vous regardez l'ensemble des mesures qui sont prises, il n'y a pas un coup de baguette magique, il y a une multitude de mesures. Moi, je suis convaincu que le plan va porter ses fruits.
Q- Ce que l'on voit aussi, c'est qu'après avoir supprimé les emplois jeunes, on revient aux emplois aidés.
R- C'est encore une fois une autre dynamique qui est engagée, une dynamique qui est peut-être plus... qui correspond plus au temps d'aujourd'hui, et je crois que c'est tout le mérite du gouvernement de D. de Villepin que de l'avoir mise en uvre.
Q- Revenons un instant sur la croissance qui n'était donc que de 0,1 % au deuxième trimestre. Votre budget est construit sur une hypothèse de 2 % de croissance sur l'année. Comment vous allez faire pour ne pas creuser le déficit ?
R- Alors là, encore une fois, eh bien vous avez vu que l'on a été obligé de prendre une mesure drastique, parce que je suis le gardien des Finances, c'est mon rôle et c'est pour cela que j'ai recommandé au Premier ministre de geler un milliard d'euros supplémentaires pour précisément - cela a été fait au cours de l'été, ce n'est jamais agréable, je tiens à vous le dire comme ministre des Finances, ce n'est pas agréable pour moi, ce n'est pas agréable non plus pour mes collègues à qui je dois l'imposer, et, de façon à pouvoir tenir coûte que coûte, eh bien, les objectifs de déficit budgétaire.
Q- Et le pétrole ? Le 16 août dernier, vous expliquiez que le budget 2006, était élaboré sur une hypothèse d'un prix du baril, proche de 50 dollars
R- Je m'excuse, j'ai dit qu'il serait supérieur à 50 dollars on ne l'a pas encore arrêté, entre 50 dollars et 60 dollars.
Q- Ce matin, 67,32 $, nouveau record. Qu'est-ce que l'on peut faire ?
R- Alors, deux choses. D'abord, il faut bien voir que nous sommes rentrés dans une longue période de pétrole cher. Il faut que, malheureusement, les Françaises et les Français le sachent. C'est la raison pour laquelle la France a une politique énergétique diversifiée, et là-dessus nous avons des atouts avec le nucléaire, évidemment, que d'autres n'ont pas et que l'on va continuer à développer. Deuxièmement, il faut voir aussi que les Français doivent s'habituer à consommer moins et que nous allons les aider à réaliser des économies d'énergie. Quand on consomme moins, on paie moins et cela, il faut se le dire. Quand on ralentit, sur l'autoroute, de 10 km/h, on réduit sa facture. Il faut le faire. Il faut encore une fois que l'on s'habitue à cela. Ceci dit, en, ce qui concerne l'augmentation des prix, elle ne suit pas, c'est une très bonne nouvelle. Je rappelle que l'inflation ne sera que de 1,7 % cette année contre 2,1 l'année dernière et je rappelle également que les prix ont baissé de 0,2 % en juillet, ce qui veut donc dire que globalement, bien sûr que ce n'est pas une bonne nouvelle, bien sûr qu'il faut s'habituer, bien sûr qu'il faut travailler, mais le gouvernement a décidé qu'il restituerait tout le reliquat s'il y avait un reliquat, précisément, aux Françaises et aux Français pour ne pas en profiter.
Q- Parlons maintenant de la privatisation des autoroutes, on parle de 10 à 12 milliards de recettes, combien, à votre avis, cela va-t-il finalement rapporter ?
R- Alors, je ne veux pas le dire, parce qu'évidemment il y a dix-huit offres que nous avons reçues. Quand on regarde les cours des Bourses, puisque... je rappelle encore une fois que ce que nous privatisons, il y a eu tellement de choses fausses qui ont été dites, c'est même un peu grotesque, si vous me le permettez, qu'est-ce que l'on va privatiser ? On va privatiser, non pas le macadam, non pas l'autoroute, ça reste la propriété du gouvernement français, de l'Etat et des Françaises et des Français, on privatise les sociétés de services, d'exploitations qui sont aujourd'hui des sociétés qui sont cotées. Qui a mis ces sociétés en Bourse, du reste ? C'est monsieur Fabius. Donc, cela prouve encore une fois, et il avait raison du reste, il avait raison, il avait mis du reste près de 50 % en Bourse sur ASF et il avait raison de le faire. C'est une société d'exploitation où on vend le service aux usagers. Voilà ce que l'on va privatiser. Alors, aujourd'hui, ces sociétés sont cotées. Quand on regarde la valorisation des entreprises cotées, c'est vrai que cela fait entre 10, 13, 14 milliards, je ne sais pas. On verra bien, mais de toutes façons, ce sont les offres qui vont le dire.
Q- Et qu'est-ce que vous allez faire de cette cagnotte ?
R- Alors, encore une fois, ce n'est pas une cagnotte, c'est l'argent des Français.
Q- Certains disent : les bijoux de famille.
R- Oui, mais ça, encore une fois, on peut dire ce que l'on veut. Moi, en tout cas, ce n'est pas cela ma conception des bijoux de famille, ce sont encore une fois des actifs. Vous avez deux types de possibilités : soit vous les laissez dormir, soit vous les faites travailler. D. de Villepin a décrété l'état d'urgence pour la France, il a dit, et il a raison, que nous ne pouvions plus attendre, eh bien il faut utiliser les moyens que nous avons aujourd'hui pour les réinvestir. Alors, ou bien on laisse dormir tout cela, et puis on a une gestion un peu pépère, mais la situation de la France ne le permet pas, ou bien on considère qu'il y a là effectivement une opportunité, d'abord de donner à ces trois entreprises une vraie dimension, pour qu'elles puissent continuer à se développer en dehors de nos frontières nationales, et c'est l'un des objectifs que vise le gouvernement en procédant à ces privatisations, et deuxièmement, sans, je le rappelle, que l'usager, du reste, n'ait à payer un surcoût puisque je rappelle que les tarifs sont fixés, non pas par les entreprises mais, in fine, par le gouvernement. Ça ne changera pas. C'est vrai aujourd'hui dans le cadre de ces entreprises cotées, ce sera vrai demain dans le cadre de ces entreprises cotées et privatisées. Deuxièmement, en ce qui concerne ses moyens, ses moyens aujourd'hui, nous avons décidé, avec D. de Villepin, de les utiliser d'abord... parce que, qu'on le veuille ou non, nous avons une dette de plus de mille milliards d'euros, il faut bien le traiter, il faut bien qu'avec des actions multiples, eh bien maintenant ce gouvernement et tous les gouvernements qui succèderont à celui-ci décident que la réduction de la dette est une priorité et chacun devra faire quelque chose. Eh bien nous aurons fait quelque chose et puis par ailleurs, réinvestir immédiatement, pas dans trente ans, tout de suite, ces moyens, pour pouvoir avoir plus de moyens sur les infrastructures de routes ou ferroviaires, pour avoir plus de moyens pour l'industrie, dans le cadre de l'Agence industrielle et de l'innovation, pour augmenter immédiatement les travaux, les grands travaux d'infrastructures.
(Source : premier-ministre, Service d'informartion du gouvernement, le 26 août 2005)
R- D'abord, je voudrais dire que je suis heureux d'être à la rentrée, parce que nous avons beaucoup de choses à faire pour les Françaises et les Français. Effectivement, l'économie, comme vous le savez... J'ai été le premier à dire, lorsque j'ai pris mes fonctions de ministre de l'Economie, il y a six mois, que l'ambition qui avait été celle que nous avions caressé l'année dernière d'une croissance à 2,5 % cette année ne serait pas atteinte. C'est pour cela que j'avais indiqué qu'il valait mieux donner une fourchette. J'avais indiqué également que, compte tenu des prix du pétrole, il était difficile d'atteindre les 2 % et que le second trimestre serait un trimestre difficile. C'est vrai, il a été difficile ; nous n'avons pu enregistrer que 0,1 % de croissance. Mais ce que je voudrais dire, c'est que, comme je l'ai indiqué à plusieurs reprises, le plus dur est derrière nous. C'est vrai que je ne suis le seul à le dire. Tous les conjoncturistes le disent, les conjoncturistes français mais aussi européens. Nous sommes à la fin d'un cycle qui n'a pas été très positif et les indicateurs que nous avons notamment sur la reprise, en ce qui concerne les domaines de production industrielle ( +3% au mois de juillet), la production industrielle elle-même est de + 0,3 % également, l'indice des commandes dans l'industrie est de 1,2 La machine industrielle s'est remise en marche. Je le dis très clairement. Ce qui veut donc dire que nous nous attendons tous, en France mais aussi sur la zone euro, ce qui est très important, parce que c'est vrai aussi avec nos partenaires européens avec qui nous travaillons, nous attendons un second semestre nettement meilleur, ce qui veut donc dire que, aujourd'hui, tout ce qui a été fait par le gouvernement, va commencer à porter ses fruits et que nous escomptons effectivement un second semestre qui sera plus porteur et je pense également une année 2006 nettement plus porteuse.
Q- Est-ce que vous n'êtes pas un peu trop optimiste ? Quand même, la croissance est pratiquement atone, la consommation des ménages est en baisse : est-ce que la France n'est pas rentrée en récession ?
R- Ah non, là, certainement pas, la France n'est absolument pas rentrée en récession. La récession veut dire quelque chose de très précis, nous ne sommes pas... non seulement nous ne sommes pas en récession... Vous savez, je ne fais pas non plus, je ne suis pas un super optimiste, je ne fais que dire qu'il faut que la France ait une ambition. L'ambition que nous avons cette année, c'est d'avoir... ce n'est pas énorme, parce que la France devrait faire aujourd'hui entre 3 et 4 % de croissance, compte tenu de ce qu'elle a et de ses forces ; nous en sommes loin, mais nous y travaillons avec D. de Villepin, c'est la volonté du Premier ministre. Ceci dit, aujourd'hui, nous avons une croissance qui va redémarrer au second semestre. Regardez ce qui se passe en Allemagne. L'Allemagne est notre premier partenaire industriel, eh bien aujourd'hui l'Allemagne redémarre. C'est une très bonne nouvelle pour nous, ce n'est peut-être pas, du reste, le chancelier Schröder qui va en tirer les bénéfices, il n'empêche que les réformes structurelles ont payé, de même que les réformes structurelles en France sont en train de payer.
Q- L'objectif numéro 1 c'est tout de même l'emploi. D. de Villepin s'est donné cent jours pour inverser la tendance, mais si les entreprises n'investissent plus, il n'y a aucune raison qu'elles embauchent, c'est foutu.
R- J'entendais, moi, le contraire. Aujourd'hui, l'emploi des cadres redémarre très fortement. Vous avez vu que finalement on commence à avoir, parce que le plan de cohésion sociale mis en uvre par J.-L. Borloo commence à porter ses fruits ; c'est vrai que c'est un travail de longue haleine, c'est vrai que l'on s'est engagé sur 18 mois, avec le Premier ministre, pour redresser la barre du chômage, c'est vrai que c'est une multitude de mesures, mais quand vous regardez l'ensemble des mesures qui sont prises, il n'y a pas un coup de baguette magique, il y a une multitude de mesures. Moi, je suis convaincu que le plan va porter ses fruits.
Q- Ce que l'on voit aussi, c'est qu'après avoir supprimé les emplois jeunes, on revient aux emplois aidés.
R- C'est encore une fois une autre dynamique qui est engagée, une dynamique qui est peut-être plus... qui correspond plus au temps d'aujourd'hui, et je crois que c'est tout le mérite du gouvernement de D. de Villepin que de l'avoir mise en uvre.
Q- Revenons un instant sur la croissance qui n'était donc que de 0,1 % au deuxième trimestre. Votre budget est construit sur une hypothèse de 2 % de croissance sur l'année. Comment vous allez faire pour ne pas creuser le déficit ?
R- Alors là, encore une fois, eh bien vous avez vu que l'on a été obligé de prendre une mesure drastique, parce que je suis le gardien des Finances, c'est mon rôle et c'est pour cela que j'ai recommandé au Premier ministre de geler un milliard d'euros supplémentaires pour précisément - cela a été fait au cours de l'été, ce n'est jamais agréable, je tiens à vous le dire comme ministre des Finances, ce n'est pas agréable pour moi, ce n'est pas agréable non plus pour mes collègues à qui je dois l'imposer, et, de façon à pouvoir tenir coûte que coûte, eh bien, les objectifs de déficit budgétaire.
Q- Et le pétrole ? Le 16 août dernier, vous expliquiez que le budget 2006, était élaboré sur une hypothèse d'un prix du baril, proche de 50 dollars
R- Je m'excuse, j'ai dit qu'il serait supérieur à 50 dollars on ne l'a pas encore arrêté, entre 50 dollars et 60 dollars.
Q- Ce matin, 67,32 $, nouveau record. Qu'est-ce que l'on peut faire ?
R- Alors, deux choses. D'abord, il faut bien voir que nous sommes rentrés dans une longue période de pétrole cher. Il faut que, malheureusement, les Françaises et les Français le sachent. C'est la raison pour laquelle la France a une politique énergétique diversifiée, et là-dessus nous avons des atouts avec le nucléaire, évidemment, que d'autres n'ont pas et que l'on va continuer à développer. Deuxièmement, il faut voir aussi que les Français doivent s'habituer à consommer moins et que nous allons les aider à réaliser des économies d'énergie. Quand on consomme moins, on paie moins et cela, il faut se le dire. Quand on ralentit, sur l'autoroute, de 10 km/h, on réduit sa facture. Il faut le faire. Il faut encore une fois que l'on s'habitue à cela. Ceci dit, en, ce qui concerne l'augmentation des prix, elle ne suit pas, c'est une très bonne nouvelle. Je rappelle que l'inflation ne sera que de 1,7 % cette année contre 2,1 l'année dernière et je rappelle également que les prix ont baissé de 0,2 % en juillet, ce qui veut donc dire que globalement, bien sûr que ce n'est pas une bonne nouvelle, bien sûr qu'il faut s'habituer, bien sûr qu'il faut travailler, mais le gouvernement a décidé qu'il restituerait tout le reliquat s'il y avait un reliquat, précisément, aux Françaises et aux Français pour ne pas en profiter.
Q- Parlons maintenant de la privatisation des autoroutes, on parle de 10 à 12 milliards de recettes, combien, à votre avis, cela va-t-il finalement rapporter ?
R- Alors, je ne veux pas le dire, parce qu'évidemment il y a dix-huit offres que nous avons reçues. Quand on regarde les cours des Bourses, puisque... je rappelle encore une fois que ce que nous privatisons, il y a eu tellement de choses fausses qui ont été dites, c'est même un peu grotesque, si vous me le permettez, qu'est-ce que l'on va privatiser ? On va privatiser, non pas le macadam, non pas l'autoroute, ça reste la propriété du gouvernement français, de l'Etat et des Françaises et des Français, on privatise les sociétés de services, d'exploitations qui sont aujourd'hui des sociétés qui sont cotées. Qui a mis ces sociétés en Bourse, du reste ? C'est monsieur Fabius. Donc, cela prouve encore une fois, et il avait raison du reste, il avait raison, il avait mis du reste près de 50 % en Bourse sur ASF et il avait raison de le faire. C'est une société d'exploitation où on vend le service aux usagers. Voilà ce que l'on va privatiser. Alors, aujourd'hui, ces sociétés sont cotées. Quand on regarde la valorisation des entreprises cotées, c'est vrai que cela fait entre 10, 13, 14 milliards, je ne sais pas. On verra bien, mais de toutes façons, ce sont les offres qui vont le dire.
Q- Et qu'est-ce que vous allez faire de cette cagnotte ?
R- Alors, encore une fois, ce n'est pas une cagnotte, c'est l'argent des Français.
Q- Certains disent : les bijoux de famille.
R- Oui, mais ça, encore une fois, on peut dire ce que l'on veut. Moi, en tout cas, ce n'est pas cela ma conception des bijoux de famille, ce sont encore une fois des actifs. Vous avez deux types de possibilités : soit vous les laissez dormir, soit vous les faites travailler. D. de Villepin a décrété l'état d'urgence pour la France, il a dit, et il a raison, que nous ne pouvions plus attendre, eh bien il faut utiliser les moyens que nous avons aujourd'hui pour les réinvestir. Alors, ou bien on laisse dormir tout cela, et puis on a une gestion un peu pépère, mais la situation de la France ne le permet pas, ou bien on considère qu'il y a là effectivement une opportunité, d'abord de donner à ces trois entreprises une vraie dimension, pour qu'elles puissent continuer à se développer en dehors de nos frontières nationales, et c'est l'un des objectifs que vise le gouvernement en procédant à ces privatisations, et deuxièmement, sans, je le rappelle, que l'usager, du reste, n'ait à payer un surcoût puisque je rappelle que les tarifs sont fixés, non pas par les entreprises mais, in fine, par le gouvernement. Ça ne changera pas. C'est vrai aujourd'hui dans le cadre de ces entreprises cotées, ce sera vrai demain dans le cadre de ces entreprises cotées et privatisées. Deuxièmement, en ce qui concerne ses moyens, ses moyens aujourd'hui, nous avons décidé, avec D. de Villepin, de les utiliser d'abord... parce que, qu'on le veuille ou non, nous avons une dette de plus de mille milliards d'euros, il faut bien le traiter, il faut bien qu'avec des actions multiples, eh bien maintenant ce gouvernement et tous les gouvernements qui succèderont à celui-ci décident que la réduction de la dette est une priorité et chacun devra faire quelque chose. Eh bien nous aurons fait quelque chose et puis par ailleurs, réinvestir immédiatement, pas dans trente ans, tout de suite, ces moyens, pour pouvoir avoir plus de moyens sur les infrastructures de routes ou ferroviaires, pour avoir plus de moyens pour l'industrie, dans le cadre de l'Agence industrielle et de l'innovation, pour augmenter immédiatement les travaux, les grands travaux d'infrastructures.
(Source : premier-ministre, Service d'informartion du gouvernement, le 26 août 2005)