Texte intégral
Vous n'aurez pas de discours à prononcer, mais vous participerez à un débat et vous serez la première personne à être interrogée. La question qui vous sera posée, sera vraisemblablement celle-ci : " pourquoi êtes-vous venu à Lyon ? ". Votre réponse ne devra pas excéder 5 à 7 mn. Je vous propose les éléments de langage suivants :
Si je suis venu ici aujourd'hui c'est pour écouter, pour comprendre et surtout pour susciter en vous, si besoin est, un intérêt en direction des entreprises et des entrepreneurs.
En effet, même si certain d'entre vous se sont déjà engagés plus ou moins loin dans une direction, beaucoup sont encore à un âge où l'on se pose la question cruciale de savoir " qu'est-ce que je veux faire dans la vie ? ". Jusqu'à présent, un diplôme d'école de commerce pouvait être le moyen d'avoir un meilleur salaire et d'accéder à un rôle prestigieux au sein d'une entreprise. Mais dans cette " nouvelle économie " qui prend forme sous nos yeux, les aspirations changent et beaucoup d'entre vous, je l'espère, se sont dit : " je veux être entrepreneur ".
C'est précisément pour vous encourager dans cette direction que j'ai souhaité vous réunir aujourd'hui, afin que vous puissiez rencontrer des entrepreneurs, leur poser toutes les questions que vous souhaitez, vous faire prendre conscience que ce qu'ils font est passionnant et que si vous le souhaitez, vous pouvez le faire aussi.
Alors, comment devient-on entrepreneur ? Et d'abord, qu'est ce qu'un entrepreneur ? Est-ce quelqu'un qui travaille dans les nouvelles technologies ? Oui, sans doute. Mais pas seulement. Il y a en réalité autant de formes d'entreprises que de secteurs dans l'économie et l'on ne peut définir l'entrepreneur par le métier qu'il exerce. C'est du reste pour cela qu'il n'y a pas d'école d'entrepreneur. Il y a bien des écoles de commerce ou d'ingénieurs, vous en êtes ici les représentants, dans lesquels on enseigne les différentes techniques de gestion des entreprises. Mais peut-on vraiment enseigner l'esprit d'entreprise ?
Or, s'il est vrai que l'esprit d'entreprise ne s'acquiert pas par l'enseignement, le système éducatif - et je m'adresse là à M. le Directeur de l'EM Lyon que je remercie d'avoir bien voulu participer à l'organisation de cette manifestation - le système éducatif a, me semble-t-il, un rôle plus important à jouer dans la compréhension de l'entreprise, de son activité, de ses ressorts.
Il ne s'agit pas pour moi de critiquer notre système éducatif ni les enseignants qui bien souvent font ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'on leur donne et qui dans bien des cas sont très désireux d'ouvrir leur enseignement sur le monde de l'entreprise. Non, il s'agit de réfléchir aux différentes voies et moyens pour l'améliorer.
Car si l'on y réfléchit bien, tout notre système éducatif privilégie la réussite individuelle sur l'esprit d'équipe, les connaissances livresques sur les expériences pratiques. Tout se passe en effet comme si vous deviez jouer votre avenir sur un seul coup, un peu à quitte ou double, en présentant le baccalauréat de la " bonne série ", le bon concours, la bonne école... C'est ce que l'on pourrait appeler le bonapartisme éducatif : il faut aller très vite, très jeune, très haut. Cela peut donner parfois de bons résultats. Cela aboutit aussi à des Waterloo de la finance, de l'assurance, ou de l'industrie.
Face à cela, l'école de l'entreprise est une école formidable. Elle apporte l'expérience, cette dure école où chacun est assuré de retenir quelque chose. Elle y enseigne que les diplômes, les concours sont des conditions nécessaires, mais pas suffisantes pour réussir et que la valeur des hommes se prouve tous les jours, pas seulement celui du diplôme ou du concours. L'échec n'est pas forcément rédhibitoire. Bien sûr, il vaut mieux réussir du premier coup. Mais l'échec peut être utile, s'il donne le courage de se relever. Enfin, il y a place pour tout le monde dans les entreprises, du dirigeant aux détenteurs de savoir manuel.
Et c'est pour vous dire tout cela que je suis venu ici. Parce que je suis persuadé que nous aurons fait un grand pas en avant lorsque les enfants de ce pays comprendront qu'une belle façon de réussir dans la vie, c'est de créer son entreprise.
Alors pourquoi, me direz-vous, le Président du Sénat s'intéresse-t-il autant aux entreprises ? Il a sûrement des arrières pensées. C'est un homme politique. Et bien oui, je suis un homme politique, c'est à dire que je m'intéresse aux affaires de la République. Or, pour moi, l'entreprise c'est l'emploi. Et l'emploi, comme vous le savez, est au coeur du débat public.
En ce qui me concerne, je voudrais porter l'entreprise privée au pinacle, car malgré les difficultés de tous ordres, nous lui devons beaucoup. C'est elle qui fait vivre tous les Français, ceux qui travaillent dans l'entreprise, comme les autres : hommes politiques, fonctionnaires civils et militaires, retraités... C'est sans doute une évidence, mais il est des évidences qu'il faut parfois rappeler de temps à autres.
C'est pourquoi, j'ai souhaité que l'assemblée que j'ai l'honneur et la charge de présider, le Sénat, montre autrement que par des discours son engagement en faveur de l'entreprise et donc de l'emploi. Il faut en effet que nous les hommes politiques, de droite comme de gauche, soyons capables de montrer l'exemple.
(source http://www.senat.fr, le 27 novembre 2000)
Si je suis venu ici aujourd'hui c'est pour écouter, pour comprendre et surtout pour susciter en vous, si besoin est, un intérêt en direction des entreprises et des entrepreneurs.
En effet, même si certain d'entre vous se sont déjà engagés plus ou moins loin dans une direction, beaucoup sont encore à un âge où l'on se pose la question cruciale de savoir " qu'est-ce que je veux faire dans la vie ? ". Jusqu'à présent, un diplôme d'école de commerce pouvait être le moyen d'avoir un meilleur salaire et d'accéder à un rôle prestigieux au sein d'une entreprise. Mais dans cette " nouvelle économie " qui prend forme sous nos yeux, les aspirations changent et beaucoup d'entre vous, je l'espère, se sont dit : " je veux être entrepreneur ".
C'est précisément pour vous encourager dans cette direction que j'ai souhaité vous réunir aujourd'hui, afin que vous puissiez rencontrer des entrepreneurs, leur poser toutes les questions que vous souhaitez, vous faire prendre conscience que ce qu'ils font est passionnant et que si vous le souhaitez, vous pouvez le faire aussi.
Alors, comment devient-on entrepreneur ? Et d'abord, qu'est ce qu'un entrepreneur ? Est-ce quelqu'un qui travaille dans les nouvelles technologies ? Oui, sans doute. Mais pas seulement. Il y a en réalité autant de formes d'entreprises que de secteurs dans l'économie et l'on ne peut définir l'entrepreneur par le métier qu'il exerce. C'est du reste pour cela qu'il n'y a pas d'école d'entrepreneur. Il y a bien des écoles de commerce ou d'ingénieurs, vous en êtes ici les représentants, dans lesquels on enseigne les différentes techniques de gestion des entreprises. Mais peut-on vraiment enseigner l'esprit d'entreprise ?
Or, s'il est vrai que l'esprit d'entreprise ne s'acquiert pas par l'enseignement, le système éducatif - et je m'adresse là à M. le Directeur de l'EM Lyon que je remercie d'avoir bien voulu participer à l'organisation de cette manifestation - le système éducatif a, me semble-t-il, un rôle plus important à jouer dans la compréhension de l'entreprise, de son activité, de ses ressorts.
Il ne s'agit pas pour moi de critiquer notre système éducatif ni les enseignants qui bien souvent font ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'on leur donne et qui dans bien des cas sont très désireux d'ouvrir leur enseignement sur le monde de l'entreprise. Non, il s'agit de réfléchir aux différentes voies et moyens pour l'améliorer.
Car si l'on y réfléchit bien, tout notre système éducatif privilégie la réussite individuelle sur l'esprit d'équipe, les connaissances livresques sur les expériences pratiques. Tout se passe en effet comme si vous deviez jouer votre avenir sur un seul coup, un peu à quitte ou double, en présentant le baccalauréat de la " bonne série ", le bon concours, la bonne école... C'est ce que l'on pourrait appeler le bonapartisme éducatif : il faut aller très vite, très jeune, très haut. Cela peut donner parfois de bons résultats. Cela aboutit aussi à des Waterloo de la finance, de l'assurance, ou de l'industrie.
Face à cela, l'école de l'entreprise est une école formidable. Elle apporte l'expérience, cette dure école où chacun est assuré de retenir quelque chose. Elle y enseigne que les diplômes, les concours sont des conditions nécessaires, mais pas suffisantes pour réussir et que la valeur des hommes se prouve tous les jours, pas seulement celui du diplôme ou du concours. L'échec n'est pas forcément rédhibitoire. Bien sûr, il vaut mieux réussir du premier coup. Mais l'échec peut être utile, s'il donne le courage de se relever. Enfin, il y a place pour tout le monde dans les entreprises, du dirigeant aux détenteurs de savoir manuel.
Et c'est pour vous dire tout cela que je suis venu ici. Parce que je suis persuadé que nous aurons fait un grand pas en avant lorsque les enfants de ce pays comprendront qu'une belle façon de réussir dans la vie, c'est de créer son entreprise.
Alors pourquoi, me direz-vous, le Président du Sénat s'intéresse-t-il autant aux entreprises ? Il a sûrement des arrières pensées. C'est un homme politique. Et bien oui, je suis un homme politique, c'est à dire que je m'intéresse aux affaires de la République. Or, pour moi, l'entreprise c'est l'emploi. Et l'emploi, comme vous le savez, est au coeur du débat public.
En ce qui me concerne, je voudrais porter l'entreprise privée au pinacle, car malgré les difficultés de tous ordres, nous lui devons beaucoup. C'est elle qui fait vivre tous les Français, ceux qui travaillent dans l'entreprise, comme les autres : hommes politiques, fonctionnaires civils et militaires, retraités... C'est sans doute une évidence, mais il est des évidences qu'il faut parfois rappeler de temps à autres.
C'est pourquoi, j'ai souhaité que l'assemblée que j'ai l'honneur et la charge de présider, le Sénat, montre autrement que par des discours son engagement en faveur de l'entreprise et donc de l'emploi. Il faut en effet que nous les hommes politiques, de droite comme de gauche, soyons capables de montrer l'exemple.
(source http://www.senat.fr, le 27 novembre 2000)