Texte intégral
V. Parizot - Un journaliste a demandé hier au Commissaire britannique, P. Mandelson, si, dans le cadre des négociations générales de l'OMC, les Français veulent le tenir en laisse. Il a répondu, sèchement, très agacé : "oui, je le pense". Alors, voulez-vous tenir en laisse P. Mandelson ?
R - Non, mais nous souhaitons simplement que la Commission européenne, qui travaille pour l'ensemble des Etats européens, respecte son mandat. Or son mandat, c'est de faire en sorte de tenir compte de la réforme de la PAC qui est toute récente, qui est juste derrière nous. C'est de ne pas remettre en cause nos intérêts principaux. Nous avions le sentiment jusqu'à présent que l'Europe n'avançait pas dans la bonne direction. C'est la raison pour laquelle la France a demandé et obtenu un conseil extraordinaire hier à Luxembourg où nous avons redit les choses clairement.
Q - Est-ce que c'est une position vraiment tenable pour la France dans la mesure où il y a un enjeu très important : l'accord sur l'OMC qui concerne tout le reste, les services, l'industrie...
R - Deux choses. Premièrement, ce n'est pas seulement la France. Hier, nous n'étions pas isolés et c'est d'ailleurs pour cela que M. Mandelson n'était pas très à l'aise parce que nous étions une majorité de Gouvernements européens, de toutes natures, du sud, du nord, de l'est, à dire : "cela suffit, il faut maintenant que la Commission respecte son mandat et respecte la parole de l'Europe". Et deuxièmement, nous sommes sur une bonne position. Nous ne voulons pas protéger quelque chose d'improtégeable. Nous voulons simplement que ces négociations de l'OMC qui sont en faveur des pays en voie de développement n'aient pas comme seules variables d'ajustement les politiques agricoles. Que l'on tienne compte des biens et des services, de l'industrie, que l'on tienne compte des intérêts des pays en voie de développement. Or ce qui se passe, c'est que l'on est en train de libéraliser, ou en tout cas la Commission le voudrait, pour quelques grands états producteurs du type Brésil et Argentine, et les pays les plus pauvres, eux, on les oublie complètement, alors que ce sont eux qui sont en cause.
Q - On dit que l'agriculture, ce serait la clé pour permettre aux négociations ensuite d'avancer sur les autres secteurs.
R - C'est facile de négocier sur l'agriculture puisque nous sommes dans des politiques qui sont très encadrées par des règles européennes ou nationales alors que dans le cycle de Doha, je e rappelle, la France n'a pas simplement des positions défensives vis-à-vis de son agriculture et de préférence européenne, elle a des positions offensives vis-à-vis de son industrie des biens et des services. Il faudrait que M. Mandelson, au lieu de ne s'intéresser qu'à l'agriculture, essaye également d'avancer nos positions en matière industrielle de biens et services. C'est ce qu'avec P. Douste-Blazy, avec C. Lagarde et C. Colonna, nous avons rappelé hier à Luxembourg.
Q - Donc les agriculteurs français, notamment les éleveurs, n'ont pas de raison d'être inquiets. Vous dites, nous sommes là pour vous défendre.
R - Nous sommes là pour les défendre, simplement parce que la PAC, c'est la préférence européenne. Cela ne veut pas dire que le président de la République et le Premier ministre ne sont pas ouverts à ce que nous fassions des efforts pour les pays en voie de développement en baissant les subventions aux exportations si les Américains font la même chose. Mais sur la protection, la préférence européenne, notre traçabilité sanitaire, la protection des intérêts de nos consommateurs, nous souhaitons raison garder et c'est ce que nous avons fait hier à la Commission. Cela ne concerne pas seulement, nos agriculteurs, cela concerne l'assiette de tous les consommateurs français, notre vie quotidienne, les prix, et c'est quelque chose de fondamental pour un pays comme le nôtre.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 19 octobre 2005)
R - Non, mais nous souhaitons simplement que la Commission européenne, qui travaille pour l'ensemble des Etats européens, respecte son mandat. Or son mandat, c'est de faire en sorte de tenir compte de la réforme de la PAC qui est toute récente, qui est juste derrière nous. C'est de ne pas remettre en cause nos intérêts principaux. Nous avions le sentiment jusqu'à présent que l'Europe n'avançait pas dans la bonne direction. C'est la raison pour laquelle la France a demandé et obtenu un conseil extraordinaire hier à Luxembourg où nous avons redit les choses clairement.
Q - Est-ce que c'est une position vraiment tenable pour la France dans la mesure où il y a un enjeu très important : l'accord sur l'OMC qui concerne tout le reste, les services, l'industrie...
R - Deux choses. Premièrement, ce n'est pas seulement la France. Hier, nous n'étions pas isolés et c'est d'ailleurs pour cela que M. Mandelson n'était pas très à l'aise parce que nous étions une majorité de Gouvernements européens, de toutes natures, du sud, du nord, de l'est, à dire : "cela suffit, il faut maintenant que la Commission respecte son mandat et respecte la parole de l'Europe". Et deuxièmement, nous sommes sur une bonne position. Nous ne voulons pas protéger quelque chose d'improtégeable. Nous voulons simplement que ces négociations de l'OMC qui sont en faveur des pays en voie de développement n'aient pas comme seules variables d'ajustement les politiques agricoles. Que l'on tienne compte des biens et des services, de l'industrie, que l'on tienne compte des intérêts des pays en voie de développement. Or ce qui se passe, c'est que l'on est en train de libéraliser, ou en tout cas la Commission le voudrait, pour quelques grands états producteurs du type Brésil et Argentine, et les pays les plus pauvres, eux, on les oublie complètement, alors que ce sont eux qui sont en cause.
Q - On dit que l'agriculture, ce serait la clé pour permettre aux négociations ensuite d'avancer sur les autres secteurs.
R - C'est facile de négocier sur l'agriculture puisque nous sommes dans des politiques qui sont très encadrées par des règles européennes ou nationales alors que dans le cycle de Doha, je e rappelle, la France n'a pas simplement des positions défensives vis-à-vis de son agriculture et de préférence européenne, elle a des positions offensives vis-à-vis de son industrie des biens et des services. Il faudrait que M. Mandelson, au lieu de ne s'intéresser qu'à l'agriculture, essaye également d'avancer nos positions en matière industrielle de biens et services. C'est ce qu'avec P. Douste-Blazy, avec C. Lagarde et C. Colonna, nous avons rappelé hier à Luxembourg.
Q - Donc les agriculteurs français, notamment les éleveurs, n'ont pas de raison d'être inquiets. Vous dites, nous sommes là pour vous défendre.
R - Nous sommes là pour les défendre, simplement parce que la PAC, c'est la préférence européenne. Cela ne veut pas dire que le président de la République et le Premier ministre ne sont pas ouverts à ce que nous fassions des efforts pour les pays en voie de développement en baissant les subventions aux exportations si les Américains font la même chose. Mais sur la protection, la préférence européenne, notre traçabilité sanitaire, la protection des intérêts de nos consommateurs, nous souhaitons raison garder et c'est ce que nous avons fait hier à la Commission. Cela ne concerne pas seulement, nos agriculteurs, cela concerne l'assiette de tous les consommateurs français, notre vie quotidienne, les prix, et c'est quelque chose de fondamental pour un pays comme le nôtre.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 19 octobre 2005)