Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens à vous dire combien je suis heureuse d'être ici devant vous, pour ce colloque des énergies renouvelables.
Je suis très heureuse de pouvoir me consacrer à un sujet aussi important pour l'avenir de notre Planète, pour l'avenir de nos enfants.
Je ne suis pas venue ici pour vous présenter déjà un programme d'action figé, simplement pour vous dire que dans les prochaines semaines je souhaite vous écouter, vous rencontrer, pour que nous avancions ensemble sur ces sujets très importants.
Nous avons entendu au cours de cette journée des idées et des contributions très intéressantes qui montrent l'implication croissante des collectivités locales sur ces sujets qui sont reliés à nos politiques en matière d'habitat, de transports, et d'aménagement du territoire.
Les énergies renouvelables font maintenant partie intégrante du paysage énergétique. Je crois que les mentalités ont formidablement évolué et que tous les acteurs et les décideurs publics ont maintenant réalisé l'immense intérêt, pour le développement durable, pour l'écologie, pour l'équilibre de notre avenir, d'un développement harmonieux des énergies nouvelles.
Je me félicite, d'abord, qu'un Plan Climat très ambitieux ait été mis en place par le Gouvernement et qu'il contienne de forts encouragements pour les énergies renouvelables. Le Plan Climat, qui a été annoncé le 22 juillet dernier par mon prédécesseur, est en effet la réponse du Gouvernement au problème global et prioritaire de l'effet de serre, qui est un problème majeur pour la Planète entière et pour les générations qui nous suivront. Ce plan rassemble une soixantaine de mesures dans l'ensemble des secteurs de l'économie, permettant d'économiser 72 millions de tonnes de gaz carbonique par an, soit plus que l'effort exigé pour que la France respecte le protocole de Kyoto.
Grâce au Plan Climat, un crédit d'impôt de 40% a pu être mis en place, au début de cette année, pour tous les équipements utilisant des énergies renouvelables tels que les chauffe-eau solaires ou les pompes à chaleur géothermiques. J'observe déjà que les ventes de chauffe-eau solaires ont doublé au début de cette année, ce qui montre bien combien cette action est incitative.
Je me félicite également que le Gouvernement ait ouvert la voie des biocarburants, en actant l'engagement de la France d'atteindre 5,75% de biocarburants dans les essences à l'horizon 2010. Le Premier Ministre, en septembre dernier, a confirmé cet objectif en annonçant un Plan Biocarburants, avec une multiplication par trois d'ici 2007 des agréments de production, qui passeront donc de 400 000 tonnes par an à 1 200 000 tonnes par an, et la construction de quatre nouvelles usines . Il s'agit d'un effort considérable.
Les biocarburants vont permettre à la fois d'économiser énormément d'émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de donner une valeur ajoutée écologique aux filières agricoles : c'est ce que l'on appelle parfois " l'or vert ". Je vais travailler, sur ce sujet, en étroite collaboration avec mon collègue le Ministre de l'Agriculture Dominique BUSSEREAU pour que nous puissions aller encore plus loin et que nous assurions le suivi de la qualité écologique des pratiques agricoles dédiées aux biocarburants.
D'autres filières, telles que le biogaz issues des exploitations agricoles, sont également encouragées grâce à des appels d'offre dépouillés au début de cette année.
Je me réjouis, enfin, qu'un débat très riche ait pu avoir lieu à l'occasion du passage au Parlement du Projet de loi d'orientation sur l'énergie. Une Commission mixte paritaire permettra de conclure, dans les tous prochains jours, sur ce texte. Cette loi permettra de réaliser des avancées très fortes en matière d'énergies renouvelables.
En matière d'éolien notamment, les amendements parlementaires successifs ont permis de dégager des propositions pour essayer d'améliorer le cadre réglementaire actuel, qui, c'est vrai, était insuffisant. Le plafond de 12 mégawatts pour les projets éoliens n'existait qu'en France, il n'existe pas de plafond dans la majorité des autres pays européens. Il entraînait une tendance à la dispersion et à l'éparpillement des projets éoliens sur le territoire, ce qui n'en facilitait pas l'acceptation par les populations locales.
Je crois, donc, que les amendements qui ont proposé de supprimer ce plafond de 12 mégawatts, et d'établir des zones de développement éolien définies au plan local après une large concertation, sont positifs et doivent permettre une plus grande acceptation locale. Je peux vous dire, en tout cas, que j'interviendrai jusqu'au bout dans ce débat dans le sens d'un développement harmonieux, raisonné et concerté de l'éolien.
La situation a déjà progressé puisque nous en sommes à 400 mégawatts d'éoliennes installées, contre 100 fin 2002, et que près de 2 000 mégawatts sont en attente d'agrément.
Alors, tout cela n'est sans doute - me direz-vous - pas encore suffisant. Nous devons continuer à avancer.
C'est pourquoi je souhaite bâtir dans les prochains mois, avec vous, avec mes services, une action de fond, concertée, pour les énergies renouvelables en France.
Dans les prochains mois, je souhaite écouter, dialoguer, comprendre ces nouvelles technologies et pousser pour qu'elles soient utilisées au maximum par les Français. J'encouragerai mes services, et ceux de l'ADEME, à continuer résolument dans cette action et à soutenir le développement des filières professionnelles.
Je veillerai à ce que les crédits d'intervention de l'Etat pour favoriser la recherche et le développement, à travers les grands programmes de l'Agence Nationale de Recherche et la future Agence pour l'Innovation Industrielle, soient bien mis en uvre sur ces thématiques.
Bien sûr, il faut faire avancer ces grands programmes, et cela fera l'objet d'un travail de fond avec les acteurs. Mais vous remarquerez que sur les dix grands programmes industriels et de recherche, six sont écologiques :
1. la pile à combustible et la filière hydrogène ;
2. la voiture économe et propre ;
3. les biocarburants ;
4. le solaire photovoltaïque ;
5. la capture et la séquestration du CO2 ;
6. le bâtiment économe.
C'est une nouvelle vision de notre avenir industriel qui est ainsi tracée. C'est reconnaître ce fait essentiel, que les marchés de demain, les industries du XXIème siècle, seront fondés sur les technologies propres et les énergies nouvelles.
Les énergies renouvelables représentent également un formidable gisement en matière de développement économique et en matière d'emploi, puisque certaines études estiment à 30 000 le nombre d'emplois qui seront créés dans ces filières si nous respectons nos objectifs.
Je souhaite également continuer l'action de formation des opérateurs et des artisans installateurs, déjà entreprise avec les Chambres de métiers, pour que l'offre d'équipements devienne encore plus courante et de grande qualité.
Car ces technologies et ces équipements, il nous faut les faire connaître, il faut aussi que les Français aient envie de s'en emparer. C'est toute l'importance de la grande campagne de sensibilisation " Faisons vite, ça chauffe ! ", dotée de 3 millions d'euros chaque année, qui, je crois, a déjà été menée avec grande qualité depuis l'an dernier et qui doit absolument être prolongée, et même amplifiée à travers de nouveaux spots de télévision et de radio.
Vous l'avez compris, le mot d'ordre sera à l'ouverture, au dialogue, à l'avancée des actions déjà annoncées dans la continuité. Nous devons tous être mobilisés.
Je tiens encore une fois à vous dire mon attachement à ce sujet majeur, et ma détermination à ce que tous ensemble nous fassions émerger ces énergies nouvelles et que nous avancions dans ce sens.
Je vous remercie.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 17 juin 2005)
Mesdames et Messieurs,
Je tiens à vous dire combien je suis heureuse d'être ici devant vous, pour ce colloque des énergies renouvelables.
Je suis très heureuse de pouvoir me consacrer à un sujet aussi important pour l'avenir de notre Planète, pour l'avenir de nos enfants.
Je ne suis pas venue ici pour vous présenter déjà un programme d'action figé, simplement pour vous dire que dans les prochaines semaines je souhaite vous écouter, vous rencontrer, pour que nous avancions ensemble sur ces sujets très importants.
Nous avons entendu au cours de cette journée des idées et des contributions très intéressantes qui montrent l'implication croissante des collectivités locales sur ces sujets qui sont reliés à nos politiques en matière d'habitat, de transports, et d'aménagement du territoire.
Les énergies renouvelables font maintenant partie intégrante du paysage énergétique. Je crois que les mentalités ont formidablement évolué et que tous les acteurs et les décideurs publics ont maintenant réalisé l'immense intérêt, pour le développement durable, pour l'écologie, pour l'équilibre de notre avenir, d'un développement harmonieux des énergies nouvelles.
Je me félicite, d'abord, qu'un Plan Climat très ambitieux ait été mis en place par le Gouvernement et qu'il contienne de forts encouragements pour les énergies renouvelables. Le Plan Climat, qui a été annoncé le 22 juillet dernier par mon prédécesseur, est en effet la réponse du Gouvernement au problème global et prioritaire de l'effet de serre, qui est un problème majeur pour la Planète entière et pour les générations qui nous suivront. Ce plan rassemble une soixantaine de mesures dans l'ensemble des secteurs de l'économie, permettant d'économiser 72 millions de tonnes de gaz carbonique par an, soit plus que l'effort exigé pour que la France respecte le protocole de Kyoto.
Grâce au Plan Climat, un crédit d'impôt de 40% a pu être mis en place, au début de cette année, pour tous les équipements utilisant des énergies renouvelables tels que les chauffe-eau solaires ou les pompes à chaleur géothermiques. J'observe déjà que les ventes de chauffe-eau solaires ont doublé au début de cette année, ce qui montre bien combien cette action est incitative.
Je me félicite également que le Gouvernement ait ouvert la voie des biocarburants, en actant l'engagement de la France d'atteindre 5,75% de biocarburants dans les essences à l'horizon 2010. Le Premier Ministre, en septembre dernier, a confirmé cet objectif en annonçant un Plan Biocarburants, avec une multiplication par trois d'ici 2007 des agréments de production, qui passeront donc de 400 000 tonnes par an à 1 200 000 tonnes par an, et la construction de quatre nouvelles usines . Il s'agit d'un effort considérable.
Les biocarburants vont permettre à la fois d'économiser énormément d'émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de donner une valeur ajoutée écologique aux filières agricoles : c'est ce que l'on appelle parfois " l'or vert ". Je vais travailler, sur ce sujet, en étroite collaboration avec mon collègue le Ministre de l'Agriculture Dominique BUSSEREAU pour que nous puissions aller encore plus loin et que nous assurions le suivi de la qualité écologique des pratiques agricoles dédiées aux biocarburants.
D'autres filières, telles que le biogaz issues des exploitations agricoles, sont également encouragées grâce à des appels d'offre dépouillés au début de cette année.
Je me réjouis, enfin, qu'un débat très riche ait pu avoir lieu à l'occasion du passage au Parlement du Projet de loi d'orientation sur l'énergie. Une Commission mixte paritaire permettra de conclure, dans les tous prochains jours, sur ce texte. Cette loi permettra de réaliser des avancées très fortes en matière d'énergies renouvelables.
En matière d'éolien notamment, les amendements parlementaires successifs ont permis de dégager des propositions pour essayer d'améliorer le cadre réglementaire actuel, qui, c'est vrai, était insuffisant. Le plafond de 12 mégawatts pour les projets éoliens n'existait qu'en France, il n'existe pas de plafond dans la majorité des autres pays européens. Il entraînait une tendance à la dispersion et à l'éparpillement des projets éoliens sur le territoire, ce qui n'en facilitait pas l'acceptation par les populations locales.
Je crois, donc, que les amendements qui ont proposé de supprimer ce plafond de 12 mégawatts, et d'établir des zones de développement éolien définies au plan local après une large concertation, sont positifs et doivent permettre une plus grande acceptation locale. Je peux vous dire, en tout cas, que j'interviendrai jusqu'au bout dans ce débat dans le sens d'un développement harmonieux, raisonné et concerté de l'éolien.
La situation a déjà progressé puisque nous en sommes à 400 mégawatts d'éoliennes installées, contre 100 fin 2002, et que près de 2 000 mégawatts sont en attente d'agrément.
Alors, tout cela n'est sans doute - me direz-vous - pas encore suffisant. Nous devons continuer à avancer.
C'est pourquoi je souhaite bâtir dans les prochains mois, avec vous, avec mes services, une action de fond, concertée, pour les énergies renouvelables en France.
Dans les prochains mois, je souhaite écouter, dialoguer, comprendre ces nouvelles technologies et pousser pour qu'elles soient utilisées au maximum par les Français. J'encouragerai mes services, et ceux de l'ADEME, à continuer résolument dans cette action et à soutenir le développement des filières professionnelles.
Je veillerai à ce que les crédits d'intervention de l'Etat pour favoriser la recherche et le développement, à travers les grands programmes de l'Agence Nationale de Recherche et la future Agence pour l'Innovation Industrielle, soient bien mis en uvre sur ces thématiques.
Bien sûr, il faut faire avancer ces grands programmes, et cela fera l'objet d'un travail de fond avec les acteurs. Mais vous remarquerez que sur les dix grands programmes industriels et de recherche, six sont écologiques :
1. la pile à combustible et la filière hydrogène ;
2. la voiture économe et propre ;
3. les biocarburants ;
4. le solaire photovoltaïque ;
5. la capture et la séquestration du CO2 ;
6. le bâtiment économe.
C'est une nouvelle vision de notre avenir industriel qui est ainsi tracée. C'est reconnaître ce fait essentiel, que les marchés de demain, les industries du XXIème siècle, seront fondés sur les technologies propres et les énergies nouvelles.
Les énergies renouvelables représentent également un formidable gisement en matière de développement économique et en matière d'emploi, puisque certaines études estiment à 30 000 le nombre d'emplois qui seront créés dans ces filières si nous respectons nos objectifs.
Je souhaite également continuer l'action de formation des opérateurs et des artisans installateurs, déjà entreprise avec les Chambres de métiers, pour que l'offre d'équipements devienne encore plus courante et de grande qualité.
Car ces technologies et ces équipements, il nous faut les faire connaître, il faut aussi que les Français aient envie de s'en emparer. C'est toute l'importance de la grande campagne de sensibilisation " Faisons vite, ça chauffe ! ", dotée de 3 millions d'euros chaque année, qui, je crois, a déjà été menée avec grande qualité depuis l'an dernier et qui doit absolument être prolongée, et même amplifiée à travers de nouveaux spots de télévision et de radio.
Vous l'avez compris, le mot d'ordre sera à l'ouverture, au dialogue, à l'avancée des actions déjà annoncées dans la continuité. Nous devons tous être mobilisés.
Je tiens encore une fois à vous dire mon attachement à ce sujet majeur, et ma détermination à ce que tous ensemble nous fassions émerger ces énergies nouvelles et que nous avancions dans ce sens.
Je vous remercie.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 17 juin 2005)