Déclaration de M.Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication, sur la sculpture et les arts plastiques, Paris le 6 juin 2005.

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Circonstance : Inauguration de l'exposition Manolo Valdès à Paris le 6 juin 2005

Texte intégral

Cher Manolo Valdés,
Monsieur l'Ambassadeur,
Chère Solange de Turenne,
Cher Pierre Levai,
Chers amis,
Je suis très heureux d'accueillir aujourd'hui un très grand artiste européen. C'est un véritable plaisir pour moi d'inaugurer à vos côtés cette exposition dont le montage, presque sous mes fenêtres, m'avait donné l'assurance d'un événement d'une exceptionnelle qualité. Cette assurance s'est confirmée lorsque j'ai reçu, de votre part et au nom de la France, la Ménine qui accueille désormais tous les visiteurs du ministère de la culture et de la communication. Je tiens à vous en remercier très chaleureusement.
Je suis particulièrement fier que vos sculptures, grâce à Solange de Turenne, soient exposées dans ce lieu emblématique qu'est le Palais-Royal, où certaines de vos uvres avaient déjà été exposées il y a quatre ans. Mais c'est la première fois qu'une grande exposition est entièrement consacrée en France à vos sculptures. En effet, si c'est votre uvre sculptée que nous découvrons aujourd'hui, il ne faut pas oublier que peinture et sculpture dialoguent constamment dans votre expression plastique.
Peintre, vous vous intéressez à la texture de la surface et utilisez des matériaux tactiles. Vous appliquez l'huile en épaisses couches, laissant apparaître des matières brutes : ficelle, toile de jute, bitume. Sculpteur, vous employez un grand éventail de matériaux : du bois, du marbre, du granit, de l'albâtre, du fer, du zinc, du plomb, du carton et du bronze, dont Les Ménines sont un si séduisant exemple.
Déjà, vos toutes premières sculptures ont eu, comme point de départ, des silhouettes de Velasquez dont l'uvre a toujours été la principale source de votre recherche. Ainsi, dès 1983, l'image d'une Reina Mariana sort d'un tableau, d'une toile qui ne peut, par nature, représenter les volumes de sa silhouette. Alors, le portrait prend forme, devient construction, puis s'affirme en un corps en trois dimensions. Vous travaillez la matière dans la peinture ; la peinture se transforme en relief et s'achève en sculpture.
Aujourd'hui, les majestueuses Reinas Mariana et les gracieuses Infantas Margaritas se promènent pour notre plus grand plaisir, dans les allées et sous les tilleuls du Palais-Royal.
Merci encore, cher Manolo Valdès, d'avoir avec autant de talent, de grâce et d'élégance, réinterprété, en les métamorphosant, ces uvres majeures qui ont marqué l'histoire de l'art.
Je suis très heureux, en vous rendant hommage, de distinguer l'un de ceux qui a contribué à diffuser et à faire connaître vos uvres en France, en organisant notamment cette magnifique exposition aux côtés de Solange de Turenne.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 8 juin 2005)