Texte intégral
Q - Lors de la réunion du "Core Group" de ce matin, tout le monde a beaucoup parlé du Liban, du soutien au plan libanais, au Premier ministre libanais, au gouvernement etc.. Les Américains étaient un peu seuls à aborder la question de l'Irak, du processus de paix israélo-palestinien, c'est-à-dire à élargir la question libanaise à la question syrienne, aux problèmes entre la Syrie et l'Irak et au processus de paix au Proche-Orient. Est-ce que c'est apparu dans les discussions ?
R - A la réunion du "Core Group" il n'était question que du Liban.
Q - Les Américains ont-ils essayé de pousser plus loin, d'élargir à la Syrie, à l'Irak, à toute la problématique régionale ?
R - Non, cela a été une réunion très positive, très constructive, avec un Premier ministre libanais très courageux, nous expliquant les réformes économiques, budgétaires et politiques qu'il est en train de mener. Cela mérite non seulement notre intérêt mais notre soutien. Dès l'instant que l'on aura le calendrier très précis, nous pourrons alors regarder avec plus de netteté les sommes et les aides qui seront allouées aux différents pays. Nous espérons être rejoints. Paul Wolfowitz, le président de la Banque mondiale, était là et a parlé lui aussi d'une aide significative pour le Liban. Nous avons redit que notre priorité est l'application de la résolution 1595 et le travail de la commission d'enquête présidée par un juge de qualité, M. Mehlis. Nous souhaitons qu'on puisse aller jusqu'au bout.
Q - Quand les Américains disent que les Syriens interfèrent en Irak, est-ce une préoccupation que vous partagez ou bien est-ce le problème des Américains ?
R - Nous pensons qu'il faut respecter plus que jamais, dans tous les pays du monde, la souveraineté des Etats. L'Irak fait partie de ces pays. Ce qui est en jeu, c'est la cohésion nationale en Irak. Nous ne souhaitons pas la partition et il faut tout faire pour que le processus d'inclusivité puisse être mis en uvre. Nous pensons que la seule logique sécuritaire entraîne une communautarisation de plus en plus importante, c'est ce que nous voyons aujourd'hui. Nous souhaitons que le processus politique aille à terme. Nous avons même dit qu'au terme de l'application de la résolution 1546, il sera important de faire le point, y compris au Conseil de sécurité.
Q - Que voulez vous dire par là ? Avez-vous des projets particuliers ?
R - Non. La France est prête à aider à la reconstruction de l'Irak, dès l'instant où la sécurité le permettra, à la formation de différents fonctionnaires.
Q - Sur l'Iran, au vu des différents contacts que vous avez pu avoir hier et aujourd'hui avez-vous une idée plus claire du déroulement des étapes à l'AIEA ?
R - Je crois qu'il faut tout faire pour avoir une communauté internationale qui continue à être unie. Il est important d'avoir une unité européenne. En parlant avec tous mes homologues, je vois que le développement du programme nucléaire iranien demeure un sujet de préoccupation internationale. Le fait que l'Iran, de manière unilatérale, ait remis en cause l'Accord de Paris pose un problème international important. La poursuite des activités nucléaires sensibles de l'Iran pose en fait deux problèmes : le problème de la stabilité du Moyen-Orient et l'autorité du régime de non-prolifération. Il est donc important aujourd'hui d'augmenter la crédibilité et de renforcer l'autorité de l'AIEA. Nous souhaitons qu'il existe un sentiment de confiance entre l'Iran et la communauté internationale et pour cela il est important que l'AIEA nous confirme que le programme iranien nucléaire n'est pas militaire mais mené à des fins purement pacifiques et civiles. Après avoir entendu le président iranien aux Nations unies, il est important que le passage du rapport de l'AIEA au Conseil de sécurité des Nations unies reste d'actualité.
Q - Si vous vous apercevez que la majorité est difficile à trouver pour un tel renvoi ?
R - Il ne s'agit pas de sanctions. Il s'agit d'acter ce que tout le monde dit, c'est-à-dire mettre en avant l'AIEA comme instrument de rétablissement de la confiance auprès de la communauté internationale dans ce dossier nucléaire iranien pour être sûrs que ce programme n'est pas à des fins militaires.
Q - Si vous vous apercevez que la majorité est difficile à trouver, allez-vous continuer les négociations avec l'Iran ?
R - Je ne pense pas que cela soit difficile à trouver. Je n'ai pas encore rencontré un pays qui ne soit pas contre l'idée d'une prolifération nucléaire à des fins militaires. Donc je pense que l'unité de la communauté internationale est possible.
Q - Vous contenteriez-vous d'un renvoi qui passe avec une simple majorité à l'AIEA ou d'un consensus plus large pour un renvoi au Conseil de sécurité ?
R - Je ne peux pas vous répondre. Je n'ai pas encore les résultats des autres pays. Je rencontre mes homologues russe et chinois et nous aurons l'occasion d'en parler.
Q - Sur la Côte d'Ivoire : dans votre intervention d'hier vous avez évoqué la possibilité de sanctions. Quels types de sanctions ?
R - Le moment est très déterminant et sensible. Il s'agit de mettre en uvre les accords de Marcoussis et de Pretoria. Il faut saluer l'action de médiation du président Mbeki. Il faut également bien comprendre qu'aujourd'hui c'est à l'Union africaine, en accord avec la CEDEAO, de faire des propositions. Nous pensons que seules des élections transparentes reconnues internationalement sont la solution. Avant la fin de l'année, le Conseil de sécurité doit, avec l'Union africaine, avec la CEDEAO, prendre ses responsabilités. La communauté internationale doit prendre ses responsabilités, le Conseil de sécurité aussi, y compris par des sanctions s'il le faut. Le temps est venu d'arrêter les discours de haine. Le temps est venu d'arrêter de croire qu'on peut avoir le pouvoir sans élections. Le temps est venu d'organiser les règles du jeu démocratique. C'est la solution pour un avenir constructif.
Q - Avant de passer à des sanctions, cela fait déjà plusieurs mois que le Conseil de sécurité, à cause de la médiation de l'Union africaine, a ralenti le processus des sanctions, est-ce que vous estimez qu'on a suffisamment attendu et qu'on doit passer à la vitesse supérieure ou vous leur donnez encore plusieurs mois ?
R - Jusqu'à la fin de l'année pour les élections.
Q - Vous pensez que des élections peuvent se tenir avant la fin de l'année ?
R - Non seulement je pense qu'elles peuvent se tenir, mais elles doivent. C'est très important. Cela veut dire qu'il faut que les rebelles s'y prêtent, que les milices soient désarmées, que chacun joue le jeu.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2005)
R - A la réunion du "Core Group" il n'était question que du Liban.
Q - Les Américains ont-ils essayé de pousser plus loin, d'élargir à la Syrie, à l'Irak, à toute la problématique régionale ?
R - Non, cela a été une réunion très positive, très constructive, avec un Premier ministre libanais très courageux, nous expliquant les réformes économiques, budgétaires et politiques qu'il est en train de mener. Cela mérite non seulement notre intérêt mais notre soutien. Dès l'instant que l'on aura le calendrier très précis, nous pourrons alors regarder avec plus de netteté les sommes et les aides qui seront allouées aux différents pays. Nous espérons être rejoints. Paul Wolfowitz, le président de la Banque mondiale, était là et a parlé lui aussi d'une aide significative pour le Liban. Nous avons redit que notre priorité est l'application de la résolution 1595 et le travail de la commission d'enquête présidée par un juge de qualité, M. Mehlis. Nous souhaitons qu'on puisse aller jusqu'au bout.
Q - Quand les Américains disent que les Syriens interfèrent en Irak, est-ce une préoccupation que vous partagez ou bien est-ce le problème des Américains ?
R - Nous pensons qu'il faut respecter plus que jamais, dans tous les pays du monde, la souveraineté des Etats. L'Irak fait partie de ces pays. Ce qui est en jeu, c'est la cohésion nationale en Irak. Nous ne souhaitons pas la partition et il faut tout faire pour que le processus d'inclusivité puisse être mis en uvre. Nous pensons que la seule logique sécuritaire entraîne une communautarisation de plus en plus importante, c'est ce que nous voyons aujourd'hui. Nous souhaitons que le processus politique aille à terme. Nous avons même dit qu'au terme de l'application de la résolution 1546, il sera important de faire le point, y compris au Conseil de sécurité.
Q - Que voulez vous dire par là ? Avez-vous des projets particuliers ?
R - Non. La France est prête à aider à la reconstruction de l'Irak, dès l'instant où la sécurité le permettra, à la formation de différents fonctionnaires.
Q - Sur l'Iran, au vu des différents contacts que vous avez pu avoir hier et aujourd'hui avez-vous une idée plus claire du déroulement des étapes à l'AIEA ?
R - Je crois qu'il faut tout faire pour avoir une communauté internationale qui continue à être unie. Il est important d'avoir une unité européenne. En parlant avec tous mes homologues, je vois que le développement du programme nucléaire iranien demeure un sujet de préoccupation internationale. Le fait que l'Iran, de manière unilatérale, ait remis en cause l'Accord de Paris pose un problème international important. La poursuite des activités nucléaires sensibles de l'Iran pose en fait deux problèmes : le problème de la stabilité du Moyen-Orient et l'autorité du régime de non-prolifération. Il est donc important aujourd'hui d'augmenter la crédibilité et de renforcer l'autorité de l'AIEA. Nous souhaitons qu'il existe un sentiment de confiance entre l'Iran et la communauté internationale et pour cela il est important que l'AIEA nous confirme que le programme iranien nucléaire n'est pas militaire mais mené à des fins purement pacifiques et civiles. Après avoir entendu le président iranien aux Nations unies, il est important que le passage du rapport de l'AIEA au Conseil de sécurité des Nations unies reste d'actualité.
Q - Si vous vous apercevez que la majorité est difficile à trouver pour un tel renvoi ?
R - Il ne s'agit pas de sanctions. Il s'agit d'acter ce que tout le monde dit, c'est-à-dire mettre en avant l'AIEA comme instrument de rétablissement de la confiance auprès de la communauté internationale dans ce dossier nucléaire iranien pour être sûrs que ce programme n'est pas à des fins militaires.
Q - Si vous vous apercevez que la majorité est difficile à trouver, allez-vous continuer les négociations avec l'Iran ?
R - Je ne pense pas que cela soit difficile à trouver. Je n'ai pas encore rencontré un pays qui ne soit pas contre l'idée d'une prolifération nucléaire à des fins militaires. Donc je pense que l'unité de la communauté internationale est possible.
Q - Vous contenteriez-vous d'un renvoi qui passe avec une simple majorité à l'AIEA ou d'un consensus plus large pour un renvoi au Conseil de sécurité ?
R - Je ne peux pas vous répondre. Je n'ai pas encore les résultats des autres pays. Je rencontre mes homologues russe et chinois et nous aurons l'occasion d'en parler.
Q - Sur la Côte d'Ivoire : dans votre intervention d'hier vous avez évoqué la possibilité de sanctions. Quels types de sanctions ?
R - Le moment est très déterminant et sensible. Il s'agit de mettre en uvre les accords de Marcoussis et de Pretoria. Il faut saluer l'action de médiation du président Mbeki. Il faut également bien comprendre qu'aujourd'hui c'est à l'Union africaine, en accord avec la CEDEAO, de faire des propositions. Nous pensons que seules des élections transparentes reconnues internationalement sont la solution. Avant la fin de l'année, le Conseil de sécurité doit, avec l'Union africaine, avec la CEDEAO, prendre ses responsabilités. La communauté internationale doit prendre ses responsabilités, le Conseil de sécurité aussi, y compris par des sanctions s'il le faut. Le temps est venu d'arrêter les discours de haine. Le temps est venu d'arrêter de croire qu'on peut avoir le pouvoir sans élections. Le temps est venu d'organiser les règles du jeu démocratique. C'est la solution pour un avenir constructif.
Q - Avant de passer à des sanctions, cela fait déjà plusieurs mois que le Conseil de sécurité, à cause de la médiation de l'Union africaine, a ralenti le processus des sanctions, est-ce que vous estimez qu'on a suffisamment attendu et qu'on doit passer à la vitesse supérieure ou vous leur donnez encore plusieurs mois ?
R - Jusqu'à la fin de l'année pour les élections.
Q - Vous pensez que des élections peuvent se tenir avant la fin de l'année ?
R - Non seulement je pense qu'elles peuvent se tenir, mais elles doivent. C'est très important. Cela veut dire qu'il faut que les rebelles s'y prêtent, que les milices soient désarmées, que chacun joue le jeu.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2005)