Texte intégral
S. Paoli : Je voulais revenir sur une chose que vous aviez dite un matin, lorsque vous étiez venu dans "Question directe", pendant cette campagne pour les régionales et les cantonales : vous aviez évoqué la question du risque et vous aviez dit qu'en politique, le risque était quelque chose d'important. Vous vous êtes présenté en Gironde, et non pas dans votre fief des Pyrénées-Atlantiques, et vous avez perdu. Que dites-vous de cet enjeu du risque en politique ?
R - "Si vous me permettez, avant de répondre à la question, je voulais seulement noter que ce que nous vivons en France démocratique, c'est naturellement très important pour nous et nous y consacrons beaucoup de temps. Mais c'est assez peu de choses en comparaison avec ce qui se passe au Moyen-Orient et ce qui vient de se passer, ce matin, à Gaza. Cette explosion prévisible mérite que, tout de même, on ait une pensée pour tous ceux qui se sentent aujourd'hui en danger [...]. Maintenant, le risque... Le risque, c'est la vie. Je me suis présenté en Aquitaine, c'est-à-dire la région où je suis élu, où j'ai vécu toute ma vie. En effet, nous n'avons pas gagné. Il nous a manqué deux points pour cela. Mais en même temps, la progression est très marquante, dans une région où l'UMP, présidée par A. Juppé, maire de Bordeaux, a naturellement un poids très important. Nous avons, pour ainsi dire, équilibré les résultats : deux points seulement nous séparent et je considère que c'est, là aussi, très significatif, comme est significatif le score de l'UDF partout en France. Et comme vous le disiez, je suis en effet de ceux qui considèrent que si l'on veut vivre sans risque, alors on choisit en réalité de ne pas vivre. Et si on veut faire de la politique sans risque, alors il vaut mieux rentrer à la maison. Ce n'est pas une carrière de chef de bureau, quelle que que soit l'estime que l'on peut avoir pour l'administration. Lorsque l'on veut changer les choses, lorsque l'on considère qu'elles méritent notre engagement, on s'engage, on prend le risque. On gagne, c'est très bien ; et si on ne gagne pas, on regarde aussi l'effort collectif qui a été fait. C'est mon sentiment ce matin."
P. Le Marc : Comment analysez-vous la progression de la participation ? Est-ce que vous y voyez un signe de réconciliation des Français avec la politique ?
R - "En tout cas, j'y vois un signe optimiste. J'étais de ceux qui avaient appelé à ce que cette participation soit plus importante. Il me semble que cela signifie que les Français sont moins résignés. Ils ne sont pas moins revendicatifs par moment, ils ont des sentiments très mitigés, on vient de le voir, à l'égard de la politique du Gouvernement. Et imaginer que la gauche se retrouve dans une situation favorite 23 mois seulement après l'alternance d'avril 2002, en effet, cela fait bizarre et cela mérite une réflexion profonde de la part du Gouvernement et, le jour venu, du président de la République."
P. Le Marc : Mais n'avez-vous pas tout de même une responsabilité dans l'échec de la droite, échec auquel vous participez ? Vous savez sans doute été le censeur le plus sévère à l'égard du Gouvernement, plus sévère même que le Parti socialiste.
R - "Vous aurez noté une chose : c'est que les listes uniques, partout où elles se sont formées, ont réalisé le plus mauvais score de toute l'histoire. Et là, pourtant, il n'y avait pas de concurrence, il n'y avait pas de débat. Vous regarderez le score obtenu en PACA, le score obtenu en Poitou-Charentes, et vous mesurerez que ce score traduit près de 10 points de retard sur la gauche, malgré l'unité absolue et sans faille."
P. Le Marc : Mais vos réquisitoires ont porté ?
R - "Ce ne sont pas mes réquisitoires qui ont porté, c'est le sentiment des Français que je traduisais. Les responsables politiques qui refusent de voir, qui mettent la tête dans le sable, comme les autruches, et qui refusent de voir ce qui se passe, ceux-là n'ont aucune chance de trouver le bon chemin. Alors, en effet, j'ai averti, averti à plusieurs reprises, averti longuement et averti avec force, qu'il se passait quelque chose dans le pays, qui était le creusement d'un fossé, à nouveau, entre les citoyens et leurs gouvernants. Naturellement, ce n'est pas agréable de porter des messages de cet ordre. Je les assume. Si vous regardez la situation créée, moins de deux ans après l'alternance de 2002, alors vous verrez qu'il y a vraiment besoin de retrouver le bon chemin, de trouver des attitudes politiques différentes et des équilibres politiques différents."
S. Paoli : Maintenant, puisqu'il s'agit désormais du deuxième tour et après que les critiques, hier soir, ont été assez violentes contre l'UDF, que ce soit de la part d'A. Juppé ou de la part de M. Devedjian, comment envisagez-vous la suite, alors que vous dites vous-même qu'il y a une évolution du rapport de force s'agissant de l'implantation de l'UDF au plan national ?
R - "Comme vous l'avez noté, l'UDF a réalisé un score excellent dans toutes les régions où elle se présentait. Ce score traduit un rééquilibrage et une attente de la part des Français. Ce rééquilibrage, ce nouvel équilibre des forces à l'intérieur de la majorité, il va bien falloir qu'on y réfléchisse ensemble..."
S. Paoli : Qui est le "on" ? A qui vous adressez-vous quand vous dites qu'il "va falloir qu'on y réfléchisse" ?
R - "En Vème République, forcément, c'est le président de la République qui mène une réflexion de cet ordre. Et ensuite, les responsables de l'UMP vont devoir mesurer qu'ils ne sont pas seuls à représenter la majorité des Français, qu'ils ne peuvent plus être seuls. Cela va se traduire, naturellement, pour le deuxième tour. Ensuite, après le deuxième tour de ces élections, c'est une réflexion différente, une époque différente qui commencera. Mais je le répète : désormais, pour la majorité, il y a deux piliers, deux formations différentes, avec chacune son langage, ses inspirations, sa vision de l'avenir. Et forcément, ces deux formations devront participer à la définition de la politique qui sera exprimée par le président de la République et définie par la suite. Il s'est passé, hier, quelque chose de très important. Et il suffit de faire le tour des régions pour voir que l'UDF, c'est désormais de loin, et profondément enracinée, la troisième force politique française."
P. Le Marc : Est-ce que la réponse du Président doit être un changement de Premier ministre et un changement de politique et de méthodes ?
R - "Nous n'en sommes pas encore là. Vous, les commentateurs politiques, à juste titre, vous regardez toujours l'étape d'après, c'est votre métier... Il y a là une étape, qui est l'étape du deuxième tour, pour lequel il faut trouver un accord, qui est pour moi très simple, qui doit correspondre à deux exigences : il doit être loyal et général. Loyal, cela signifie que l'on doit prendre en compte le vote des Français, que ce ne sont plus des accords d'appareils. Les Français ont voté dans 16 régions françaises et ont défini un équilibre. L'UDF ne demandera pas un siège de plus que ce que les Français lui ont accordé dans les urnes. Et c'est ainsi que se constitueront des équipes équilibrées pour le deuxième tour. Naturellement, cet accord doit être général : j'ai entendu, ici ou là, dire que dans un certain nombre de régions, l'UMP rejetterait les candidats de l'UDF et qu'elle refuserait toute entente. Naturellement, si tel était le cas, cela ouvrirait une situation politique inédite et qui ne serait pas saine."
P. Le Marc : Il est tout de même curieux que vous ne posiez pas de conditions politiques à votre ralliement. Par "conditions politiques", j'entends ce qui concerne la politique et les orientations du Gouvernement.
R - "D'abord, il n'y a pas de "ralliement". Nous sommes là dans le cadre des élections régionales et toute discussion sur les programmes se fera sur les programmes des régions. Je ne vais pas interpeller le président de la République en posant des conditions d'ordre national pour une élection régionale. Ce temps viendra ; le temps de la réflexion sur ce qui se passe au niveau national viendra. Mais aujourd'hui, le choix exprimé par l'UDF est très simple : nous devons avoir une discussion entre gens qui se respectent, entre forces politiques qui se respectent, pour définir ensemble quelles doivent être les idées défendues pour le deuxième tour. Et, pour nous, ces idées sont très concrètes et très simples : je pense qu'il n'y aura pas de difficultés pour les adopter."
S. Paoli : Vous employez un mot fort : vous dites "nos exigences". Par exemple, s'agissant de l'Ile-de-France, qu'est-ce que M. Santini pourra exiger de M. Copé, s'agissant du deuxième tour ?
R - "En termes d'idées, A. Santini a défini deux ou trois priorités. Je crois que d'ores et déjà, J.-F. Copé a dit que naturellement, il les acceptait. Et ensuite, dans la composition des listes, le score qui a été obtenu par A. Santini, entre 16 et 17 % des voix, le score qui a été obtenu par J.-F. Copé, 23 % des voix, cela forme un équilibre. Eh bien, les uns auront 23, les autres auront 17. C'est très simple. Lorsque l'on veut vivre sur la base du respect mutuel, on y arrive sans aucune difficulté. Ce sont les électeurs qui ont établi un équilibre et il n'est pas question pour nous d'y manquer."
P. Le Marc : On sait qu'il y aura, après le second tour, nécessairement, un remaniement gouvernemental, et un remaniement d'importance. Est-ce que vous souhaitez une participation plus forte de l'UDF au Gouvernement ?
R - "Ceci n'est absolument pas d'actualité..."
P. Le Marc : C'est une façon de ne pas répondre...
R - "Oui, mais ce n'est pas sous cette forme que les choses se disent. Pour moi, les Français ont hier envoyé au Gouvernement, sous plusieurs formes, un message qui est un message de changement, d'attente de changement, voire d'exigence de changement. Ce message, naturellement, le président de la République, qui est le premier responsable, l'entendra, je n'ai pas de doute sur ce point. Et c'est lui qui dira sous quelle forme il pense que ce changement doit être acquis. Pour ma part, la seule chose qui m'intéresse, c'est que l'on cherche un chemin nouveau pour gouverner notre pays. Je n'ai pas d'autre vision, depuis 23 mois que je mène ce combat, que de voir mettre en place, inventer et porter une politique dans laquelle les Français se reconnaissent. Les Français ont parfaitement compris qu'il faut une politique courageuse, et une politique de réformes qui affronte les très grandes difficultés que nous avons. Mais ils veulent une politique lisible et juste. C'est sur ces deux points qu'il y a eu un manque, ces derniers mois, sans vouloir jeter la pierre à personne. Mais vous reconnaîtrez au moins que ce n'est pas faute d'avoir averti, allumé les feux oranges nécessaires... A partir de là, le changement que les Français veulent doit trouver une traduction pour l'étape qui va s'ouvrir après les élections régionales."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 22 mars 2004)
R - "Si vous me permettez, avant de répondre à la question, je voulais seulement noter que ce que nous vivons en France démocratique, c'est naturellement très important pour nous et nous y consacrons beaucoup de temps. Mais c'est assez peu de choses en comparaison avec ce qui se passe au Moyen-Orient et ce qui vient de se passer, ce matin, à Gaza. Cette explosion prévisible mérite que, tout de même, on ait une pensée pour tous ceux qui se sentent aujourd'hui en danger [...]. Maintenant, le risque... Le risque, c'est la vie. Je me suis présenté en Aquitaine, c'est-à-dire la région où je suis élu, où j'ai vécu toute ma vie. En effet, nous n'avons pas gagné. Il nous a manqué deux points pour cela. Mais en même temps, la progression est très marquante, dans une région où l'UMP, présidée par A. Juppé, maire de Bordeaux, a naturellement un poids très important. Nous avons, pour ainsi dire, équilibré les résultats : deux points seulement nous séparent et je considère que c'est, là aussi, très significatif, comme est significatif le score de l'UDF partout en France. Et comme vous le disiez, je suis en effet de ceux qui considèrent que si l'on veut vivre sans risque, alors on choisit en réalité de ne pas vivre. Et si on veut faire de la politique sans risque, alors il vaut mieux rentrer à la maison. Ce n'est pas une carrière de chef de bureau, quelle que que soit l'estime que l'on peut avoir pour l'administration. Lorsque l'on veut changer les choses, lorsque l'on considère qu'elles méritent notre engagement, on s'engage, on prend le risque. On gagne, c'est très bien ; et si on ne gagne pas, on regarde aussi l'effort collectif qui a été fait. C'est mon sentiment ce matin."
P. Le Marc : Comment analysez-vous la progression de la participation ? Est-ce que vous y voyez un signe de réconciliation des Français avec la politique ?
R - "En tout cas, j'y vois un signe optimiste. J'étais de ceux qui avaient appelé à ce que cette participation soit plus importante. Il me semble que cela signifie que les Français sont moins résignés. Ils ne sont pas moins revendicatifs par moment, ils ont des sentiments très mitigés, on vient de le voir, à l'égard de la politique du Gouvernement. Et imaginer que la gauche se retrouve dans une situation favorite 23 mois seulement après l'alternance d'avril 2002, en effet, cela fait bizarre et cela mérite une réflexion profonde de la part du Gouvernement et, le jour venu, du président de la République."
P. Le Marc : Mais n'avez-vous pas tout de même une responsabilité dans l'échec de la droite, échec auquel vous participez ? Vous savez sans doute été le censeur le plus sévère à l'égard du Gouvernement, plus sévère même que le Parti socialiste.
R - "Vous aurez noté une chose : c'est que les listes uniques, partout où elles se sont formées, ont réalisé le plus mauvais score de toute l'histoire. Et là, pourtant, il n'y avait pas de concurrence, il n'y avait pas de débat. Vous regarderez le score obtenu en PACA, le score obtenu en Poitou-Charentes, et vous mesurerez que ce score traduit près de 10 points de retard sur la gauche, malgré l'unité absolue et sans faille."
P. Le Marc : Mais vos réquisitoires ont porté ?
R - "Ce ne sont pas mes réquisitoires qui ont porté, c'est le sentiment des Français que je traduisais. Les responsables politiques qui refusent de voir, qui mettent la tête dans le sable, comme les autruches, et qui refusent de voir ce qui se passe, ceux-là n'ont aucune chance de trouver le bon chemin. Alors, en effet, j'ai averti, averti à plusieurs reprises, averti longuement et averti avec force, qu'il se passait quelque chose dans le pays, qui était le creusement d'un fossé, à nouveau, entre les citoyens et leurs gouvernants. Naturellement, ce n'est pas agréable de porter des messages de cet ordre. Je les assume. Si vous regardez la situation créée, moins de deux ans après l'alternance de 2002, alors vous verrez qu'il y a vraiment besoin de retrouver le bon chemin, de trouver des attitudes politiques différentes et des équilibres politiques différents."
S. Paoli : Maintenant, puisqu'il s'agit désormais du deuxième tour et après que les critiques, hier soir, ont été assez violentes contre l'UDF, que ce soit de la part d'A. Juppé ou de la part de M. Devedjian, comment envisagez-vous la suite, alors que vous dites vous-même qu'il y a une évolution du rapport de force s'agissant de l'implantation de l'UDF au plan national ?
R - "Comme vous l'avez noté, l'UDF a réalisé un score excellent dans toutes les régions où elle se présentait. Ce score traduit un rééquilibrage et une attente de la part des Français. Ce rééquilibrage, ce nouvel équilibre des forces à l'intérieur de la majorité, il va bien falloir qu'on y réfléchisse ensemble..."
S. Paoli : Qui est le "on" ? A qui vous adressez-vous quand vous dites qu'il "va falloir qu'on y réfléchisse" ?
R - "En Vème République, forcément, c'est le président de la République qui mène une réflexion de cet ordre. Et ensuite, les responsables de l'UMP vont devoir mesurer qu'ils ne sont pas seuls à représenter la majorité des Français, qu'ils ne peuvent plus être seuls. Cela va se traduire, naturellement, pour le deuxième tour. Ensuite, après le deuxième tour de ces élections, c'est une réflexion différente, une époque différente qui commencera. Mais je le répète : désormais, pour la majorité, il y a deux piliers, deux formations différentes, avec chacune son langage, ses inspirations, sa vision de l'avenir. Et forcément, ces deux formations devront participer à la définition de la politique qui sera exprimée par le président de la République et définie par la suite. Il s'est passé, hier, quelque chose de très important. Et il suffit de faire le tour des régions pour voir que l'UDF, c'est désormais de loin, et profondément enracinée, la troisième force politique française."
P. Le Marc : Est-ce que la réponse du Président doit être un changement de Premier ministre et un changement de politique et de méthodes ?
R - "Nous n'en sommes pas encore là. Vous, les commentateurs politiques, à juste titre, vous regardez toujours l'étape d'après, c'est votre métier... Il y a là une étape, qui est l'étape du deuxième tour, pour lequel il faut trouver un accord, qui est pour moi très simple, qui doit correspondre à deux exigences : il doit être loyal et général. Loyal, cela signifie que l'on doit prendre en compte le vote des Français, que ce ne sont plus des accords d'appareils. Les Français ont voté dans 16 régions françaises et ont défini un équilibre. L'UDF ne demandera pas un siège de plus que ce que les Français lui ont accordé dans les urnes. Et c'est ainsi que se constitueront des équipes équilibrées pour le deuxième tour. Naturellement, cet accord doit être général : j'ai entendu, ici ou là, dire que dans un certain nombre de régions, l'UMP rejetterait les candidats de l'UDF et qu'elle refuserait toute entente. Naturellement, si tel était le cas, cela ouvrirait une situation politique inédite et qui ne serait pas saine."
P. Le Marc : Il est tout de même curieux que vous ne posiez pas de conditions politiques à votre ralliement. Par "conditions politiques", j'entends ce qui concerne la politique et les orientations du Gouvernement.
R - "D'abord, il n'y a pas de "ralliement". Nous sommes là dans le cadre des élections régionales et toute discussion sur les programmes se fera sur les programmes des régions. Je ne vais pas interpeller le président de la République en posant des conditions d'ordre national pour une élection régionale. Ce temps viendra ; le temps de la réflexion sur ce qui se passe au niveau national viendra. Mais aujourd'hui, le choix exprimé par l'UDF est très simple : nous devons avoir une discussion entre gens qui se respectent, entre forces politiques qui se respectent, pour définir ensemble quelles doivent être les idées défendues pour le deuxième tour. Et, pour nous, ces idées sont très concrètes et très simples : je pense qu'il n'y aura pas de difficultés pour les adopter."
S. Paoli : Vous employez un mot fort : vous dites "nos exigences". Par exemple, s'agissant de l'Ile-de-France, qu'est-ce que M. Santini pourra exiger de M. Copé, s'agissant du deuxième tour ?
R - "En termes d'idées, A. Santini a défini deux ou trois priorités. Je crois que d'ores et déjà, J.-F. Copé a dit que naturellement, il les acceptait. Et ensuite, dans la composition des listes, le score qui a été obtenu par A. Santini, entre 16 et 17 % des voix, le score qui a été obtenu par J.-F. Copé, 23 % des voix, cela forme un équilibre. Eh bien, les uns auront 23, les autres auront 17. C'est très simple. Lorsque l'on veut vivre sur la base du respect mutuel, on y arrive sans aucune difficulté. Ce sont les électeurs qui ont établi un équilibre et il n'est pas question pour nous d'y manquer."
P. Le Marc : On sait qu'il y aura, après le second tour, nécessairement, un remaniement gouvernemental, et un remaniement d'importance. Est-ce que vous souhaitez une participation plus forte de l'UDF au Gouvernement ?
R - "Ceci n'est absolument pas d'actualité..."
P. Le Marc : C'est une façon de ne pas répondre...
R - "Oui, mais ce n'est pas sous cette forme que les choses se disent. Pour moi, les Français ont hier envoyé au Gouvernement, sous plusieurs formes, un message qui est un message de changement, d'attente de changement, voire d'exigence de changement. Ce message, naturellement, le président de la République, qui est le premier responsable, l'entendra, je n'ai pas de doute sur ce point. Et c'est lui qui dira sous quelle forme il pense que ce changement doit être acquis. Pour ma part, la seule chose qui m'intéresse, c'est que l'on cherche un chemin nouveau pour gouverner notre pays. Je n'ai pas d'autre vision, depuis 23 mois que je mène ce combat, que de voir mettre en place, inventer et porter une politique dans laquelle les Français se reconnaissent. Les Français ont parfaitement compris qu'il faut une politique courageuse, et une politique de réformes qui affronte les très grandes difficultés que nous avons. Mais ils veulent une politique lisible et juste. C'est sur ces deux points qu'il y a eu un manque, ces derniers mois, sans vouloir jeter la pierre à personne. Mais vous reconnaîtrez au moins que ce n'est pas faute d'avoir averti, allumé les feux oranges nécessaires... A partir de là, le changement que les Français veulent doit trouver une traduction pour l'étape qui va s'ouvrir après les élections régionales."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 22 mars 2004)