Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, sur le rôle de la France dans la KFOR et l'avenir du Kosovo, au Kosovo le 1er septembre 2005.

Prononcé le 1er septembre 2005

Intervenant(s) : 

Circonstance : Déplacement au Kosovo, cérémonie de passation de commandement de la KFOR, le 1er septembre 2005

Texte intégral

Avant toute chose, je tenais à vous dire combien il est regrettable que l'état de santé du Président Rugova l'empêche d'être parmi nous aujourd'hui pour cette cérémonie.
Nous lui souhaitons d'être rétabli dans les meilleurs délais.
La France est très honorée de s'être vue confier à l'été 2004 le commandement de la KFOR, la plus importante opération actuellement menée par l'OTAN.
Cette responsabilité de taille marque la confiance de nos alliés.
Elle a permis une nouvelle fois à notre pays de traduire son intérêt pour la région et son désir de contribuer à sa stabilité.
Depuis sa prise de fonction, le Général de Kermabon s'est employé, avec détermination et courage, à remédier aux carences qui avaient conduit aux émeutes du mois de mars 2004.
Principal promoteur de la restructuration de la KFOR, il a contribué à améliorer la réactivité du dispositif militaire, afin de répondre au mieux aux besoins sécuritaires de la région.
Je tiens à lui exprimer publiquement mes félicitations pour cet engagement en faveur de la stabilisation de la province.
Je tiens également à remercier l'OTAN pour son appui, qui a permis que le mandat français se passe dans les meilleures conditions possibles.
Je me félicite enfin que la coopération entre la KFOR et la MINUK ait été si fructueuse en cette année cruciale pour le Kosovo.
Aux côtés des organisations internationales, notre présence militaire, à n'en pas douter, contribue largement à l'émergence d'un processus politique.
Nous devons toutefois rester extrêmement vigilants.
Le Kosovo sera encore confronté à des échéances sensibles : prochainement, la publication des conclusions de la mission d'évaluation des standards ; plus tard, les discussions sur le statut futur de la province.
Grâce à l'implication de tous, civils comme militaires, nous ferons en sorte que ces événements se déroulent dans les meilleures conditions possibles.
Il importe que tous les acteurs fassent preuve de maturité politique, de sens des responsabilités, d'aptitude à la négociation et au consensus.
Le maintien d'une situation sécuritaire calme, maîtrisée par les institutions locales, est déterminant pour le processus d'élaboration du statut du Kosovo.
Le développement économique et social est tout aussi essentiel : il doit faire l'objet d'un effort soutenu et coordonné de la communauté internationale et des autorités locales et régionales.
L'avenir du Kosovo passera naturellement par le développement de ses compétences locales.
C'est ce qui doit guider le transfert progressif des responsabilités de la KFOR à la MINUK.
Je terminerais en exprimant tout mon soutien et mes encouragements au Général Valotto, ainsi qu'à ceux qui prendront la suite de la France dans le commandement de la KFOR.
Ensemble, la communauté internationale et les institutions locales doivent poursuivre leurs efforts en faveur de la stabilisation et du développement de la province.
Ensemble, nous permettrons au Kosovo et à la région de regarder son avenir avec sérénité et confiance.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 5 septembre 2005)