Texte intégral
Monsieur le Président du Conseil National des Missions Locales,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Monsieur le Délégué interministériel,
Mesdames et Messieurs les directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui à ouvrir vos assises nationales. Je suis heureux d'être parmi vous pour parler de la politique de la ville et surtout de ses bénéficiaires, les habitants des quartiers en difficulté. Je salue les acteurs de la politique de la ville, que sont les chefs de projet ville et les sous préfets villes que vous avez invités et qui sont là.
Certes, la crise urbaine ne frappe pas tous nos territoires ni toutes les villes. Et je sais que je parle devant un auditoire dont une partie pourrait se sentir étranger à mes propos. Je vais vous démontrer qu'il n'en est rien.
La crise urbaine se concentre sur des zones accueillant près de 6 millions d'habitants. Les jeunes sont plus nombreux qu'ailleurs. Ils sont majoritairement sans diplôme, sans qualification professionnelle, trop souvent au chômage. Or ces jeunes en difficulté sont les publics prioritaires des missions locales et des PAIO que vous représentez. Nous partageons donc un même objectif, car nous nous adressons aux mêmes types de publics.
Mesdames et Messieurs, la crise urbaine recouvre plusieurs phénomènes, aux caractéristiques physiques désormais bien connues : un habitat dense et vertical, une majorité de logements sociaux, modernes et confortables à leur début, et qui se révèlent de médiocre qualité aujourd'hui ; des quartiers monofonctionnels, isolés géographiquement du reste de l'agglomération, où les services publics sont trop souvent absents.
Si certains traits de ces quartiers en font, malgré eux, des mondes à part, d'autres doivent faire écho aux préoccupations de celles et ceux parmi vous qui résident dans les zones rurales en voie de désertification, et qui sont confrontées eux aussi à l'isolement et à l'absence, de services publics ou d'activités économiques.
La politique de la ville nécessite une approche globale. Il faut s'attaquer à tous les maux ensemble, sans en négliger aucun et en articulant les réponses à y apporter. Telle est bien aussi la conviction qui inspire l'action des missions locales et des PAIO. L'insertion professionnelle des jeunes ne se résoudra pas seulement avec des mesures à l'emploi ou à la formation, si sophistiquées soient- elles. La santé, les conditions de logement, les relations familiales et affectives, la psychologie des jeunes sont autant de domaines sur lesquels vous êtes amenés à travailler, pour réussir l'insertion professionnelle.
La politique de la ville est une politique contractuelle. En raison de leur organisation et de leur mode de fonctionnement, les missions locales sont un exemple réussi du partenariat qui peut exister entre l'Etat et les collectivités locales.
Comme les contrats de ville, elles reposent sur une responsabilité partagée. Je souhaite vivement que les PAIO rejoignent à cet égard, la dynamique des missions locales. La politique de la ville ne peut se contenter d'agir sur les constructions, sur les routes, sur les équipements publics, elle doit prendre en compte tous les aspects de la vie urbaine. Les questions de l'emploi et de l'insertion y ont donc leur part, elles sont même véritablement prioritaires. Leur dégradation a été de mon point de vue, l'élément déclencheur de cette fameuse crise dont nous venons de parler.
C'est bien parce que le chômage a frappé en masse les habitants de ces quartiers que la tension sociale y est née. Comment les jeunes pourraient-ils alors se sentir intégrés dans notre société, quand leurs parents sont la preuve vivante et quotidienne pour eux d'un échec en tout cas, d'une exclusion ?
Le sentiment d'injustice ne naît pas de rien. Je le dis avec force, ce sentiment est d'autant plus exacerbé aujourd'hui que l'activité économique est repartie dans notre pays, que le chômage recule. Mais que les habitants des quartiers profitent encore peu de cette embellie.
L'amélioration importante du marché du travail ne fait pas connaître ses effets partout, l'écart se creuse encore plus entre les territoires. La situation n'en est que plus intolérable dans les quartiers, dont certains d'ailleurs sont construits à quelques mètres de zones d'activités florissantes.
Il est enfin un mal qui ronge notre société et frappe particulièrement les jeunes, je veux parler du racisme, de plus en plus banalisé. Tous les jours, ils sont victimes d'actes de discrimination, en particulier pour accéder à un emploi ou à un stage de formation. Comment dans ces conditions leur parler d'avenir, de projet, d'insertion voire d'intégration ? Vous allez aborder ces questions dans un des ateliers de ce matin, sachez que je serai particulièrement intéressé par les conclusions de vos échanges.
Si l'amélioration de la conjoncture révèle de manière plus criante les inégalités, elle doit nous permettre aussi de les faire cesser.
C'est pourquoi le gouvernement, tout en conduisant une politique économique vigoureuse qui rend nos entreprises plus compétitives, a pris aussi avec Martine Aubry, des mesures pour lutter contre la grande exclusion, et notamment celle qui frappe les quartiers sensibles.
Deux de ces mesures concernent particulièrement les missions locales, dans leurs relations avec les jeunes des quartiers . Il s'agit premièrement du programme TRACE. Je sais que l'objectif de 25% parmi les bénéficiaires, de jeunes issus des quartiers, a été non seulement atteint mais dépassé. Puisque vous êtes à 28%. Ces bons résultats, nous les devons donc aux missions locales et aux PAIO et je tiens à saluer leur action. Mais il faut aller encore plus loin et s'assurer que le maximum de jeunes trouvent concrètement, à l'issue de leur parcours, à entrer dans la vie active.
La seconde mesure où vous êtes tous particulèrement impliqués concerne le programme des emplois jeunes. Il existe une forte attente des jeunes des quartiers à cet égard. Et je vous rappelle que l'objectif de 20% pour eux , reste encore à atteindre.
Si le réseau d'insertion des jeunes est un élément de proximité incontournable des politiques de l'emploi, il l'est tout autant à mes yeux pour la politique de la ville. J'en veux pour preuve, les décisions prises par le Premier Ministre au cours du Comité Interministériel des Villes du 14 décembre dernier.
L'une d'entre elles s'adresse directement aux missions locales. Je veux parler de la création d'équipes locales emploi-insertion. Qu'entendons nous par là?
Le constat est simple. Les habitants des quartiers n'ont pas accès à l'emploi, ils n'ont pas non plus accès aux dispositifs d'aide qui leur sont dédiés. Je m'explique : ils n'y ont pas accès à la mesure de leurs besoins.
Les quartiers souffrent en effet d'une insuffisance de services publics, en qualité autant qu'en nombre. Les services lorsqu'ils sont rendus, ne sont pas toujours adaptés aux besoins. Autant que la présence physique, c'est un contenu de services, une manière d'agir qui doivent être réformés pour mieux répondre aux besoins des populations.
C'est pourquoi nous avons imaginé des équipes locales emploi insertion dédiées aux quartiers. Je viens d'en signer la circulaire d'application avec Martine Aubry le 18 avril. Ces équipes pourront prendre des formes très diverses selon les sites, à partir d'un cahier des charges commun, établi d'ailleurs avec certains d'entre vous, puisque j'ai recueilli l'avis du conseil national des missions locales.
Dès cette année, l'ANPE a dégagé 150 postes pour le lancement de ce nouveau dispositif. J'attends des missions locales un engagement de même niveau. Vous devez avec tous les autres partenaires, constituer de véritables pôles de développement et d'emploi dans les quartiers. Le ministère de la ville apportera un financement exceptionnel de 300 000F par site.
Une autre décision vous concerne, il s'agit de la mise en place des adultes relais. L'expérience des emplois jeunes est riche d'enseignements quant aux besoins non satisfaits qui existent en matière de médiation sociale. Dans les quartiers en difficulté, ces besoins sont particulièrement exacerbés, qu'il s'agisse de médiation entre les habitants et les institutions ou les services publics, je pense à l'école, ou de simple médiation entre les habitants eux-mêmes.
Or, pour assurer ces missions, il faut sans doute une maturité, un discernement qu'un adulte peut, mieux qu'un jeune, assurer. C'est pourquoi nous avons décidé d'aider les projets portés par des associations qui développeront ce type de missions en fonction des besoins locaux. Le financement de 10 000 postes d'adultes relais pour les territoires de la politique de la ville a été dégagé pour les trois ans qui viennent.
Aujourd'hui, avec la mobilisation des outils de droit commun du ministère de l'emploi et avec les mesures spécifiques que je viens de vous présenter, les contrats de ville disposent des moyens nécessaires pour élaborer un véritable volet emploi.
Ce volet emploi ne doit pas s'élaborer sans prendre en compte la question du développement économique de l'agglomération dans laquelle se situent les quartiers.
En effet, l'approche globale implique de penser le social en même temps que l'économique.
A cet égard, la politique de la ville a jusqu'alors manqué d'ambition. Elle s'est contentée de donner des avantages fiscaux à quelques entreprises installées dans des zones limitées (ZRU ou ZFU). Je veux aller au delà de cette politique du zonage qui enferme, de cette politique du guichet qui ne repose sur aucun engagement et sur aucun projet.
La politique de la ville est une politique de développement local. Cette démarche est bien connue de certaines missions locales, qui sont de véritables acteurs de ce développement local. On ne peut pas conduire d'actions en faveur de l'emploi, si on ne travaille pas en lien étroit avec les entreprises.
On ne peut pas mener une action d'insertion efficace si on ne la met pas en perspective de l'emploi. Et l'emploi, ce sont les entreprises. Sortir du ghetto des quartiers, c'est aussi sortir de politiques cloisonnées, elles-mêmes sclérosantes. Les pouvoirs publics, qu'il s'agisse de l'Etat comme des collectivités locales, doivent mieux coordonner leur action. Mais ils ne peuvent pas agir seuls. En matière d'emploi, il est de leur ressort d'offrir un environnement favorable au développement de l'entreprise. A cette dernière il appartient d'embaucher.
Aujourd'hui les conditions d'une économie dynamique sont réunies. Les acteurs sociaux que vous êtes doivent interpeller les acteurs économiques pour qu'ils assurent eux aussi leurs responsabilités.
Je m'adresse à eux comme je m'adresse aux missions locales, aux PAIO, aux chefs de projet des contrats de ville et aux sous préfets ville, réunis aujourd'hui. Il est temps que dans le cadre de la politique de la ville, les trois mondes de l'aménagement, du social et de l'économie travaillent ensemble, partagent une vision de leur territoire et élaborent un projet pour mieux y vivre.
Telle est l'ambition de chacun des contrats de ville en cours d'élaboration.
Je conclurai mon propos sur cette occasion donnée à tous les acteurs de la ville de formaliser leurs engagements autour d'un projet commun.
J'attends tout particulièrement des missions locales et des PAIO qu'elles contribuent à l'élaboration de ces contrats. Les urbanistes ont besoin de votre culture, de votre sensibilité, de votre connaissance du territoire, pour construire les projets de développement urbain.
Grâce à votre ancrage local, le réseau d'insertion des jeunes forme un ensemble d'équipements de proximité précieux pour la politique de la ville.
Je me réjouis de la signature aujourd'hui du protocole pour l'an 2000, qui illustre la convergence de notre action Etat et communes, avec celle des conseils régionaux, pour une action en faveur des jeunes plus efficace et plus lisible.
Avec leur inscription dans les contrats de plan Etat région, les missions locales sont reconnues comme des outils incontournables du développement durable d'un territoire. Sachez que j'en étais depuis longtemps persuadé. Au moment où notre pays retrouve le chemin de la croissance et de la richesse, tous ceux qui ont pour mission d'en assurer un partage équitable doivent unir leurs forces. Telle est l'ambition des acteurs de la politique de la ville, dont vous êtes, mesdames et messieurs. Sachez vous faire les porte-paroles de ce message auprès de tous vos collaborateurs sur le terrain.
Je vous remercie de votre attention et surtout de votre engagement.
(Source http://www.ville.gouv.fr, le 26 avril 2000).
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Monsieur le Délégué interministériel,
Mesdames et Messieurs les directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui à ouvrir vos assises nationales. Je suis heureux d'être parmi vous pour parler de la politique de la ville et surtout de ses bénéficiaires, les habitants des quartiers en difficulté. Je salue les acteurs de la politique de la ville, que sont les chefs de projet ville et les sous préfets villes que vous avez invités et qui sont là.
Certes, la crise urbaine ne frappe pas tous nos territoires ni toutes les villes. Et je sais que je parle devant un auditoire dont une partie pourrait se sentir étranger à mes propos. Je vais vous démontrer qu'il n'en est rien.
La crise urbaine se concentre sur des zones accueillant près de 6 millions d'habitants. Les jeunes sont plus nombreux qu'ailleurs. Ils sont majoritairement sans diplôme, sans qualification professionnelle, trop souvent au chômage. Or ces jeunes en difficulté sont les publics prioritaires des missions locales et des PAIO que vous représentez. Nous partageons donc un même objectif, car nous nous adressons aux mêmes types de publics.
Mesdames et Messieurs, la crise urbaine recouvre plusieurs phénomènes, aux caractéristiques physiques désormais bien connues : un habitat dense et vertical, une majorité de logements sociaux, modernes et confortables à leur début, et qui se révèlent de médiocre qualité aujourd'hui ; des quartiers monofonctionnels, isolés géographiquement du reste de l'agglomération, où les services publics sont trop souvent absents.
Si certains traits de ces quartiers en font, malgré eux, des mondes à part, d'autres doivent faire écho aux préoccupations de celles et ceux parmi vous qui résident dans les zones rurales en voie de désertification, et qui sont confrontées eux aussi à l'isolement et à l'absence, de services publics ou d'activités économiques.
La politique de la ville nécessite une approche globale. Il faut s'attaquer à tous les maux ensemble, sans en négliger aucun et en articulant les réponses à y apporter. Telle est bien aussi la conviction qui inspire l'action des missions locales et des PAIO. L'insertion professionnelle des jeunes ne se résoudra pas seulement avec des mesures à l'emploi ou à la formation, si sophistiquées soient- elles. La santé, les conditions de logement, les relations familiales et affectives, la psychologie des jeunes sont autant de domaines sur lesquels vous êtes amenés à travailler, pour réussir l'insertion professionnelle.
La politique de la ville est une politique contractuelle. En raison de leur organisation et de leur mode de fonctionnement, les missions locales sont un exemple réussi du partenariat qui peut exister entre l'Etat et les collectivités locales.
Comme les contrats de ville, elles reposent sur une responsabilité partagée. Je souhaite vivement que les PAIO rejoignent à cet égard, la dynamique des missions locales. La politique de la ville ne peut se contenter d'agir sur les constructions, sur les routes, sur les équipements publics, elle doit prendre en compte tous les aspects de la vie urbaine. Les questions de l'emploi et de l'insertion y ont donc leur part, elles sont même véritablement prioritaires. Leur dégradation a été de mon point de vue, l'élément déclencheur de cette fameuse crise dont nous venons de parler.
C'est bien parce que le chômage a frappé en masse les habitants de ces quartiers que la tension sociale y est née. Comment les jeunes pourraient-ils alors se sentir intégrés dans notre société, quand leurs parents sont la preuve vivante et quotidienne pour eux d'un échec en tout cas, d'une exclusion ?
Le sentiment d'injustice ne naît pas de rien. Je le dis avec force, ce sentiment est d'autant plus exacerbé aujourd'hui que l'activité économique est repartie dans notre pays, que le chômage recule. Mais que les habitants des quartiers profitent encore peu de cette embellie.
L'amélioration importante du marché du travail ne fait pas connaître ses effets partout, l'écart se creuse encore plus entre les territoires. La situation n'en est que plus intolérable dans les quartiers, dont certains d'ailleurs sont construits à quelques mètres de zones d'activités florissantes.
Il est enfin un mal qui ronge notre société et frappe particulièrement les jeunes, je veux parler du racisme, de plus en plus banalisé. Tous les jours, ils sont victimes d'actes de discrimination, en particulier pour accéder à un emploi ou à un stage de formation. Comment dans ces conditions leur parler d'avenir, de projet, d'insertion voire d'intégration ? Vous allez aborder ces questions dans un des ateliers de ce matin, sachez que je serai particulièrement intéressé par les conclusions de vos échanges.
Si l'amélioration de la conjoncture révèle de manière plus criante les inégalités, elle doit nous permettre aussi de les faire cesser.
C'est pourquoi le gouvernement, tout en conduisant une politique économique vigoureuse qui rend nos entreprises plus compétitives, a pris aussi avec Martine Aubry, des mesures pour lutter contre la grande exclusion, et notamment celle qui frappe les quartiers sensibles.
Deux de ces mesures concernent particulièrement les missions locales, dans leurs relations avec les jeunes des quartiers . Il s'agit premièrement du programme TRACE. Je sais que l'objectif de 25% parmi les bénéficiaires, de jeunes issus des quartiers, a été non seulement atteint mais dépassé. Puisque vous êtes à 28%. Ces bons résultats, nous les devons donc aux missions locales et aux PAIO et je tiens à saluer leur action. Mais il faut aller encore plus loin et s'assurer que le maximum de jeunes trouvent concrètement, à l'issue de leur parcours, à entrer dans la vie active.
La seconde mesure où vous êtes tous particulèrement impliqués concerne le programme des emplois jeunes. Il existe une forte attente des jeunes des quartiers à cet égard. Et je vous rappelle que l'objectif de 20% pour eux , reste encore à atteindre.
Si le réseau d'insertion des jeunes est un élément de proximité incontournable des politiques de l'emploi, il l'est tout autant à mes yeux pour la politique de la ville. J'en veux pour preuve, les décisions prises par le Premier Ministre au cours du Comité Interministériel des Villes du 14 décembre dernier.
L'une d'entre elles s'adresse directement aux missions locales. Je veux parler de la création d'équipes locales emploi-insertion. Qu'entendons nous par là?
Le constat est simple. Les habitants des quartiers n'ont pas accès à l'emploi, ils n'ont pas non plus accès aux dispositifs d'aide qui leur sont dédiés. Je m'explique : ils n'y ont pas accès à la mesure de leurs besoins.
Les quartiers souffrent en effet d'une insuffisance de services publics, en qualité autant qu'en nombre. Les services lorsqu'ils sont rendus, ne sont pas toujours adaptés aux besoins. Autant que la présence physique, c'est un contenu de services, une manière d'agir qui doivent être réformés pour mieux répondre aux besoins des populations.
C'est pourquoi nous avons imaginé des équipes locales emploi insertion dédiées aux quartiers. Je viens d'en signer la circulaire d'application avec Martine Aubry le 18 avril. Ces équipes pourront prendre des formes très diverses selon les sites, à partir d'un cahier des charges commun, établi d'ailleurs avec certains d'entre vous, puisque j'ai recueilli l'avis du conseil national des missions locales.
Dès cette année, l'ANPE a dégagé 150 postes pour le lancement de ce nouveau dispositif. J'attends des missions locales un engagement de même niveau. Vous devez avec tous les autres partenaires, constituer de véritables pôles de développement et d'emploi dans les quartiers. Le ministère de la ville apportera un financement exceptionnel de 300 000F par site.
Une autre décision vous concerne, il s'agit de la mise en place des adultes relais. L'expérience des emplois jeunes est riche d'enseignements quant aux besoins non satisfaits qui existent en matière de médiation sociale. Dans les quartiers en difficulté, ces besoins sont particulièrement exacerbés, qu'il s'agisse de médiation entre les habitants et les institutions ou les services publics, je pense à l'école, ou de simple médiation entre les habitants eux-mêmes.
Or, pour assurer ces missions, il faut sans doute une maturité, un discernement qu'un adulte peut, mieux qu'un jeune, assurer. C'est pourquoi nous avons décidé d'aider les projets portés par des associations qui développeront ce type de missions en fonction des besoins locaux. Le financement de 10 000 postes d'adultes relais pour les territoires de la politique de la ville a été dégagé pour les trois ans qui viennent.
Aujourd'hui, avec la mobilisation des outils de droit commun du ministère de l'emploi et avec les mesures spécifiques que je viens de vous présenter, les contrats de ville disposent des moyens nécessaires pour élaborer un véritable volet emploi.
Ce volet emploi ne doit pas s'élaborer sans prendre en compte la question du développement économique de l'agglomération dans laquelle se situent les quartiers.
En effet, l'approche globale implique de penser le social en même temps que l'économique.
A cet égard, la politique de la ville a jusqu'alors manqué d'ambition. Elle s'est contentée de donner des avantages fiscaux à quelques entreprises installées dans des zones limitées (ZRU ou ZFU). Je veux aller au delà de cette politique du zonage qui enferme, de cette politique du guichet qui ne repose sur aucun engagement et sur aucun projet.
La politique de la ville est une politique de développement local. Cette démarche est bien connue de certaines missions locales, qui sont de véritables acteurs de ce développement local. On ne peut pas conduire d'actions en faveur de l'emploi, si on ne travaille pas en lien étroit avec les entreprises.
On ne peut pas mener une action d'insertion efficace si on ne la met pas en perspective de l'emploi. Et l'emploi, ce sont les entreprises. Sortir du ghetto des quartiers, c'est aussi sortir de politiques cloisonnées, elles-mêmes sclérosantes. Les pouvoirs publics, qu'il s'agisse de l'Etat comme des collectivités locales, doivent mieux coordonner leur action. Mais ils ne peuvent pas agir seuls. En matière d'emploi, il est de leur ressort d'offrir un environnement favorable au développement de l'entreprise. A cette dernière il appartient d'embaucher.
Aujourd'hui les conditions d'une économie dynamique sont réunies. Les acteurs sociaux que vous êtes doivent interpeller les acteurs économiques pour qu'ils assurent eux aussi leurs responsabilités.
Je m'adresse à eux comme je m'adresse aux missions locales, aux PAIO, aux chefs de projet des contrats de ville et aux sous préfets ville, réunis aujourd'hui. Il est temps que dans le cadre de la politique de la ville, les trois mondes de l'aménagement, du social et de l'économie travaillent ensemble, partagent une vision de leur territoire et élaborent un projet pour mieux y vivre.
Telle est l'ambition de chacun des contrats de ville en cours d'élaboration.
Je conclurai mon propos sur cette occasion donnée à tous les acteurs de la ville de formaliser leurs engagements autour d'un projet commun.
J'attends tout particulièrement des missions locales et des PAIO qu'elles contribuent à l'élaboration de ces contrats. Les urbanistes ont besoin de votre culture, de votre sensibilité, de votre connaissance du territoire, pour construire les projets de développement urbain.
Grâce à votre ancrage local, le réseau d'insertion des jeunes forme un ensemble d'équipements de proximité précieux pour la politique de la ville.
Je me réjouis de la signature aujourd'hui du protocole pour l'an 2000, qui illustre la convergence de notre action Etat et communes, avec celle des conseils régionaux, pour une action en faveur des jeunes plus efficace et plus lisible.
Avec leur inscription dans les contrats de plan Etat région, les missions locales sont reconnues comme des outils incontournables du développement durable d'un territoire. Sachez que j'en étais depuis longtemps persuadé. Au moment où notre pays retrouve le chemin de la croissance et de la richesse, tous ceux qui ont pour mission d'en assurer un partage équitable doivent unir leurs forces. Telle est l'ambition des acteurs de la politique de la ville, dont vous êtes, mesdames et messieurs. Sachez vous faire les porte-paroles de ce message auprès de tous vos collaborateurs sur le terrain.
Je vous remercie de votre attention et surtout de votre engagement.
(Source http://www.ville.gouv.fr, le 26 avril 2000).