Texte intégral
Tous les syndicats appellent à la grève le mardi 4 octobre. Que réclamez-vous ?
Nous voulons notamment des augmentations de salaire. C'est une revendication justifiée par la hausse des loyers et celle de l'essence. Il faut étendre la prime de transport, inscrite sur la fiche de paye des salariés y compris à ceux qui se rendent au travail avec leur voiture. Dans le privé, le gouvernement doit faire pression sur les entreprises, car les négociations entamées sur les grilles salariales n'avancent pas assez vite. Il reste deux cent branches d'activité à examiner. L'État devrait conditionner les aides fiscales et sociales aux entreprises à des accords de salaire. Pour les fonctionnaires, il doit dire rapidement combien il met sur la table.
Pourquoi manifesterez-vous en semaine, et pas un samedi comme le voulait la CFDT ?
Un samedi, ça ne dérange personne. Une journée d'action en semaine marquera davantage les esprits. Toutes les organisations syndicales sont unies dans cet appel, ce n'est pas si courant.
Les cent premiers jours de Dominique de Villepin ne vous ont pas redonné confiance ?
Le Premier ministre a voulu créer un choc dans l'opinion en multipliant les annonces sur l'emploi ou les impôts. Mais il n'y a pas eu de concertation. Au choc des annonces répondra le poids des manifestations. La journée d'action du 10 mars dernier avait rassemblé un million de personnes, elle a poussé le gouvernement à relancer les négociations dans les branches et à augmenter les fonctionnaires.
Pour redonner du pouvoir d'achat aux Français, le gouvernement va baisser les impôts. Cela va-t-il dans le bon sens ?
Il faudrait plutôt redonner du sens à l'impôt sur le revenu. Cet en effet l'impôt le plus juste car le plus progressif. Plus on gagne, plus on paye. Or, cette réforme va rendre l'impôt moins progressif, cela va accroître les inégalités. Je me demande aussi comment le gouvernement va compenser son manque à gagner de 3,5 milliards d'euros, à un moment où par exemple l'hôpital public manque cruellement de moyens. Va-t-il augmenter la CSG ou réduire encore les dépenses publiques ?
Êtes-vous également opposé à la hausse de la prime pour l'emploi, versée aux familles à bas salaires ?
Il est sûr que les salariés prendront les 300 euros supplémentaires. Mais ce système a un énorme effet pervers. Les employeurs peuvent refuser d'augmenter les salaires au motif que l'État se charge de compléter les revenus des salariés les plus en difficulté.
Le MEDEF souhaite une baisse progressive des indemnités de chômage. Que répondez-vous ?
Le patronat a d'ores et déjà obtenu cette dégressivité, avec le renforcement des sanctions contre les chômeurs récemment mis en place. Les demandeurs d'emploi peuvent perdre par exemple 20 % de leurs indemnités. Le MEDEF voudra-t-il aller plus loin et réduire la durée d'indemnisation ? Les gens basculeraient alors dans la pauvreté.
Mais comment combler le "trou" de l'assurance-chômage ?
Le problème pour les Assedic, ce sont les contrats précaires. Les cotisations sur les CDD ou l'intérim représentent 1,5 milliard d'euros. Les prestations versées aux chômeurs qui étaient en situation précaire sont de 7 milliards d'euros. Soit un déficit de 5,5 milliards d'euros. Ce sont les employeurs qui en profitent car les entreprises ont intégré la précarité dans leur gestion, utilisant la solidarité comme amortisseur social. Nous demandons la création d'une sur cotisation patronale sur les contrats précaires, d'autant que le Contrat Nouvelle Embauche va renforcer la précarité.
Propos recueillis par Nicolas Prissette
(Source http://www.force-ouvriere.fr, le 13 septembre 2005)
Nous voulons notamment des augmentations de salaire. C'est une revendication justifiée par la hausse des loyers et celle de l'essence. Il faut étendre la prime de transport, inscrite sur la fiche de paye des salariés y compris à ceux qui se rendent au travail avec leur voiture. Dans le privé, le gouvernement doit faire pression sur les entreprises, car les négociations entamées sur les grilles salariales n'avancent pas assez vite. Il reste deux cent branches d'activité à examiner. L'État devrait conditionner les aides fiscales et sociales aux entreprises à des accords de salaire. Pour les fonctionnaires, il doit dire rapidement combien il met sur la table.
Pourquoi manifesterez-vous en semaine, et pas un samedi comme le voulait la CFDT ?
Un samedi, ça ne dérange personne. Une journée d'action en semaine marquera davantage les esprits. Toutes les organisations syndicales sont unies dans cet appel, ce n'est pas si courant.
Les cent premiers jours de Dominique de Villepin ne vous ont pas redonné confiance ?
Le Premier ministre a voulu créer un choc dans l'opinion en multipliant les annonces sur l'emploi ou les impôts. Mais il n'y a pas eu de concertation. Au choc des annonces répondra le poids des manifestations. La journée d'action du 10 mars dernier avait rassemblé un million de personnes, elle a poussé le gouvernement à relancer les négociations dans les branches et à augmenter les fonctionnaires.
Pour redonner du pouvoir d'achat aux Français, le gouvernement va baisser les impôts. Cela va-t-il dans le bon sens ?
Il faudrait plutôt redonner du sens à l'impôt sur le revenu. Cet en effet l'impôt le plus juste car le plus progressif. Plus on gagne, plus on paye. Or, cette réforme va rendre l'impôt moins progressif, cela va accroître les inégalités. Je me demande aussi comment le gouvernement va compenser son manque à gagner de 3,5 milliards d'euros, à un moment où par exemple l'hôpital public manque cruellement de moyens. Va-t-il augmenter la CSG ou réduire encore les dépenses publiques ?
Êtes-vous également opposé à la hausse de la prime pour l'emploi, versée aux familles à bas salaires ?
Il est sûr que les salariés prendront les 300 euros supplémentaires. Mais ce système a un énorme effet pervers. Les employeurs peuvent refuser d'augmenter les salaires au motif que l'État se charge de compléter les revenus des salariés les plus en difficulté.
Le MEDEF souhaite une baisse progressive des indemnités de chômage. Que répondez-vous ?
Le patronat a d'ores et déjà obtenu cette dégressivité, avec le renforcement des sanctions contre les chômeurs récemment mis en place. Les demandeurs d'emploi peuvent perdre par exemple 20 % de leurs indemnités. Le MEDEF voudra-t-il aller plus loin et réduire la durée d'indemnisation ? Les gens basculeraient alors dans la pauvreté.
Mais comment combler le "trou" de l'assurance-chômage ?
Le problème pour les Assedic, ce sont les contrats précaires. Les cotisations sur les CDD ou l'intérim représentent 1,5 milliard d'euros. Les prestations versées aux chômeurs qui étaient en situation précaire sont de 7 milliards d'euros. Soit un déficit de 5,5 milliards d'euros. Ce sont les employeurs qui en profitent car les entreprises ont intégré la précarité dans leur gestion, utilisant la solidarité comme amortisseur social. Nous demandons la création d'une sur cotisation patronale sur les contrats précaires, d'autant que le Contrat Nouvelle Embauche va renforcer la précarité.
Propos recueillis par Nicolas Prissette
(Source http://www.force-ouvriere.fr, le 13 septembre 2005)