Déclaration de M. Jean-Claude Gaudin, vice-président délégué de l'UMP, sur les conditions de la création de l'UMP et le soutien du parti au gouvernement Villepin après les résultats du référendum sur la Constitution européenne, Paris le 11 juin 2005.

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Circonstance : Réunion des cadres de l'UMP, à Paris le 11 juin 2005

Texte intégral

Mes chers amis,
Le 29 Mai dernier, la France est entrée dans une zone de forte turbulence pour la troisième fois en trois ans, après le premier tour de l'élection présidentielle de 2002, et après les élections régionales et européennes de 2004.
C'est une nouvelle épreuve, mais c'est aussi une occasion de réagir pour la surmonter.
Dans ce contexte, on peut d'autant plus se féliciter qu'à l'automne 2002 nous ayons su tirer rapidement les leçons du premier tour de l'élection présidentielle en faisant le choix responsable, voulu par le Président de la République, de la création d'un grand rassemblement du centre et de la droite républicaine. Quand la gauche se déchirait, la droite, elle, se rassemblait.
Je me félicite aussi, qu'à cette occasion, nous ayons su éviter l'écueil du parti unique, hégémonique, monolithique, égocentrique, que nos adversaires politiques espéraient tant, à défaut pour certains de miser sur leurs propres qualités.
Nous avons su créer un mouvement uni dans sa diversité, rassemblé dans ses sensibilités, solidaire dans son identité. Un mouvement capable de nous permettre d'arriver en tête dès le premier tour de scrutin et de nous donner tous les atouts pour triompher au second.
L'UMP est une chance dont nous devons sans cesse nous féliciter.
Je continuerai à dire que ceux qui à l'UDF n'ont pas partagé cette conception de la responsabilité, ceux qui à l'UDF misent sur le principe des vases communicants et qui comptent sur les difficultés du gouvernement pour gagner des suffrages, ceux là, disons le, jouent contre leur camp et contre eux mêmes.
Car plus que jamais, l'élection présidentielle et le mode de scrutin majoritaire en vigueur pour les élections législatives font que nous sommes dans un combat bloc contre bloc, droite contre gauche. On ne peut donc être que dans un seul camp, son propre camp. A défaut, on est dans l'autre.
Mais la création de l'UDF n'est pas tout. La droite républicaine et le centre doivent aujourd'hui tirer les leçons des échecs que nous avons rencontrés ces derniers mois, et avec ténacité et courage, les surmonter.
Avec le quinquennat, à mi-mandat présidentiel, lorsqu'arrive un scrutin d'ampleur nationale, il ne peut pas être favorable au gouvernement. Les gouvernants, que ce soit aux Etat-Unis ou plus récemment en Italie ou en Allemagne, connaissent précisément cette règle. Et chacun sait aussi qu'il ne faut pas confondre un scrutin intermédiaire avec une élection générale.
Bien sûr, dans les résultats du 29 Mai, il y a avant tout l'empreinte des conditions économiques. Si elles étaient plus favorables, notre combat, et celui du gouvernement, serait évidemment plus simple.
Et c'est justement parce que la situation est difficile pour la France et le gouvernement, qu'il nous faut plus que jamais avoir la volonté de nous unir, d'être solidaires, d'être rassemblés derrière l'action du gouvernement.
Nous n'avons sûrement pas fait l'UMP pour retomber dans nos travers du passé, dans les querelles de chapelle, dans les combats de personnes qui ont empoisonné pendant si longtemps la droite républicaine de ce pays.
Le temps de la campagne présidentielle arrivera bien assez tôt. Pour l'heure, je souhaite, comme nous avons su le faire en 2002, que quand la gauche se déchire, la droite, elle, se rassemble.
Depuis sa création, l'UMP n'a jamais fait défaut au gouvernement. Cette règle intangible vaudra pour le gouvernement VILLEPIN comme pour le gouvernement RAFFARIN.
Pour autant, le soutien au gouvernement signifie en aucun cas la passivité. Les parlementaires de la majorité qui sont en lien direct avec le terrain le savent bien : ils doivent jouer pleinement leur rôle de proposition, et même de révision quand la direction mérite d'être modifiée.
Après le 29 Mai, le Président de la République a pris très rapidement les dispositions qu'il jugeait nécessaires. Le nouveau gouvernement s'est mis aussitôt au travail. Il a fait de l'emploi son horizon politique prioritaire. C'est un message très fort et très clair. Nous devons le soutenir de toutes nos forces.
Avec le Président de l'UMP, avec vous tous, cette conception de l'UMP est celle que j'ai toujours défendue et que je continuerai à défendre. Elle nous demande de l'engagement, de l'énergie, de la volonté, de la responsabilité, de l'enthousiasme. Nous en avons tous, c'est maintenant qu'il nous faut en faire preuve. Alors en avant.

(Source http://www.u-m-p.org, le 14 juin 2005)