Texte intégral
Q- Nous allons évoquer ce matin l'activité gouvernementale. Cela fait un peu plus de huit jours maintenant que la nouvelle équipe est au travail. Un mot général sur l'ambiance, cela se passe bien, chacun a retrouvé ses marques ? Les nouveaux sont-ils contents, les anciens tout aussi ravis d'être là encore ?
R- Pour tout vous dire, c'est surtout une ambiance très studieuse, parce que les circonstances du moment commandent que nous soyons particulièrement mobilisés. Depuis effectivement une semaine maintenant que le Gouvernement est constitué, on a une feuille de route, on a des objectifs précis, pour chaque ministre. Donc l'heure est à la recherche de résultats. Et vous le savez maintenant, l'objectif c'est de travailler d'arrache-pied.
Q- Les questions orales, hier à l'Assemblée, étaient dans une ambiance un peu musclée. On a vu N. Sarkozy répondre assez vertement à A. Montebourg : c'est l'esprit ?
R- Je crois qu'il a vraiment bien fait, parce qu'en l'occurrence, le ton de la question était quand même extrêmement agressif et c'était bien de remettre les choses en place. D'autant qu'on doit être capable les uns et les autres de fonctionner dans une démocratie un peu apaisée, on n'est pas obligé de s'invectiver sans arrêt. Donc je crois que N. Sarkozy a vraiment bien fait de remettre les choses à leur juste place, oui.
Q- En ce qui concerne vos activités plus particulières, il y a la préparation du budget. Les hypothèses de croissance n'ont pas évolué ?
R- Non, nous sommes pour 2005 toujours sur la même hypothèse, qui est la fourchette entre 2 et 2,5 de croissance. On va voir comment les choses évoluent dans les prochaines semaines et les prochains mois. La seule chose que je veux dire, c'est que toutes les marges de manuvre que nous avons, nous les consacrons naturellement aux priorités politiques. Donc à la fois, tout ce qui concerne les priorités des Français - on a parlé de sécurité, de justice -, et puis bien entendu les réformes qu'on engage et la mobilisation sur l'emploi qu'a rappelée D. de Villepin. C'est là-dessus qu'on concentre nos marges de manuvre, parce que c'est avec ça aussi qu'on va aller chercher la croissance.
Q- Puisque vous parlez de marges de manuvre, on a vu que l'euro avait eu tendance à baisser après le "non" français. Est-ce que cela va peser sur les évolutions budgétaires et la croissance ?
R- En l'occurrence, il a baissé un peu par rapport au dollar. C'est évidemment un élément qui est positif, dans le sens où cela nous permet d'avoir des exportations qui soient moins chères, quand nous exportons à l'extérieur de la zone euro. Donc c'est évidemment un élément qui va dans le bon sens. Mais, encore une fois, je crois que ce qui est important, c'est que nous modernisions nos structures pour aller chercher les marchés à l'étranger. Et dans le domaine des exportations on doit être beaucoup plus dynamique dans les pays qui sont éloignés d'Europe. Je pense en particulier à la Chine : c'est là-bas aussi qu'il faut aller exporter. Mais cela n'empêche en rien d'être compétitifs sur notre territoire national. L'un des grands objectifs qui est le nôtre, c'est que l'on soit capable d'attirer des entreprises en France, et puis d'être attractifs, par une fiscalité qui soit attractive, par tout le savoir-faire qui est le nôtre. C'est notre mobilisation.
Q- On va parler justement d'un de vos grands chantiers, la réforme de l'Etat. Vous allez d'ailleurs faire une communication aujourd'hui même sur ce dossier ?
R- Oui, c'est un sujet sur lequel les français attendent beaucoup, parce qu'en réalité, la réforme de l'Etat, c'est quoi ? C'est tout simplement faire un meilleur service public, au même prix, au même coût pour eux, ou bien le même service public un peu moins cher. En clair, il faut essayer de chercher l'efficacité, la performance, mais on le fait au service des gens.
Q- Mais est-ce qu'il y a un peu d'économies quand même à faire autour de la réforme de l'Etat ? C'est de l'ordre de combien ?
R- Oui, mais attendez, je vais vous dire une chose. Quand on associe, C qui est la première fois, dans un même ministère, la réforme de l'Etat et Bercy, ce n'est pas Bercy qui absorbe la réforme de l'Etat, c'est la réforme de l'Etat qui absorbe Bercy, parce qu'à Bercy, comme tous les autres ministères, on n'est pas là pour faire un calcul bête et méchant. Il faut moderniser le pays et améliorer le service public, sinon ça ne sert à rien. Alors, à chaque fois, ce que je veux faire, c'est qu'on va mesurer la complexité, dans le domaine des procédures - les lourdeurs administratives sont incroyables, il y a souvent beaucoup trop de lois, beaucoup trop complexes -, et puis ensuite, on incite à les simplifier. Et on va avoir une incitation monétaire, c'est-à-dire que les ministères qui vont vraiment rentrer dans la logique de modernisation, eh bien ils auront un retour sur investissement, elles auront des crédits supplémentaires.
Q- C'est-à-dire qu'ils pourront garder les crédits qu'ils ont économisés...
R- Pour partie, c'est ça tout l'intérêt...
Q- Cela va peser aussi sur le nombre de fonctionnaires. Aujourd'hui, on dit qu'il y a entre 9.000 et 18.000 postes qui pourraient peut-être ne pas être renouvelés. Est-ce une fourchette raisonnable ?
R- Non, rien de tout cela n'est aujourd'hui fixé. Ce qui compte, là encore, c'est de mettre les fonctionnaires là où on en a besoin pour faire le meilleur service public. Il y a des domaines dans lesquels on en a besoin de plus. Je pense que dans les missions de sécurité...
Q- Je prends l'exemple de La Poste, où l'on attend pendant des heures, quand on va au guichet pour avoir une lettre recommandée ou retirer quelque chose...
R- La Poste, c'est un petit peu différent, parce que c'est un établissement qui est distinct de l'Etat - ce qui ne l'empêche pas d'ailleurs de se moderniser, et La Poste d'ailleurs l'a engagé. Mais pour ce qui concerne les services de l'Etat, cela veut dire en clair qu'il y a des endroits où on a besoin de plus d'effectifs, c'est évident. D'autres en revanche, où on voit bien qu'avec le temps qui passe, avec la modernisation, les choses changent. Au ministère des Finances, on a un bon exemple. Nous avons développé la télé déclaration pour l'impôt sur le revenu, on a même été victime de notre succès ! On a modernisé l'organisation de nos services sur les territoires, entre les trésoreries, les perceptions. Donc il y a des métiers qui évoluent, il y a des domaines où on va redéployer des effectifs. Quand on a réformé la redevance audiovisuelle, eh bien, de la même manière, maintenant que s'est adossé sur la taxe d'habitation, les agents n'ont plus tout à fait les mêmes fonctions. Tout ça bouge, parce que l'administration elle bouge. C'est pour ça que le terme de "remplacement" d'un départ en retraite est un peu décalage : un fonctionnaire ce n'est pas le remplaçant d'un autre...
Q- Non, mais on peut imaginer que tous les fonctionnaires qui partent en retraite ne soient pas automatiquement remplacés.
R- Voilà, absolument, parce que justement, un fonctionnaire n'est pas le remplaçant d'un autre, il a son parcours à faire, sa carrière, et je suis de ceux qui pensent que chaque fonctionnaire a de la valeur, chacun doit avoir sa carrière accompagnée, gérée, en fonction des besoins de 'administration et des besoins du public.
Q- Mais, vous ne voulez pas nous dire à peu près la fourchette ?
R- Non, pour une raison simple : c'est qu'aujourd'hui ce n'est pas encore décidé. On est dans la dernière phase de discussion budgétaire, on a même pris beaucoup d'avance par rapport aux années précédentes. Mais la seule chose que je veux dire ici, c'est que, de manière générale, la réforme de l'Etat, cela veut dire qu'on soit capable de moderniser le service public, sans forcément être toujours en train d'augmenter les crédits, parce que ce n'est souvent pas un problème d'augmentation de crédits.
Q- La réforme de l'Etat passe aussi par la vente d'un certain nombre d'immeubles qui appartiennent à l'Etat et qui pourraient justement rapporter un peu d'argent, surtout que le marché immobilier est plutôt à la hausse en ce moment...
R- Là-dessus, au même titre, comme je vous le disais tout à l'heure, qu'on travaille à la simplification, on va se bagarrer contre toutes les procédures complexes qui font que quand vous êtes citoyen, dans les mairies c'est compliqué, ou dans les administrations pour aller chercher tous les papiers, comme pour les chasseurs qui doivent faire tout un processus qui les conduit à pouvoir être chasseur etc. Dans tous les domaines, il y a de la complexité. On va "chasser", si j'ose dire, la complexité. Et deuxièmement, on va effectivement travailler la performance, on va voir comment on est performant. Et dans le domaine de l'immobilier, des achats de matériels en tous genres, de l'informatique...
Q- Vous allez rouler en Logan maintenant, dans les ministères ?
R- Je n'en sais rien, mais cela fait partie en tout cas des pistes de modernisation : vendre un certain nombre d'immeubles qui appartiennent à l'Etat, c'est une piste qui doit être développée, parce que c'est des économies importantes derrière, et puis en même temps cela permet à l'administration de fonctionner dans des bâtiments beaucoup plus modernes que certains qui sont complètement décalés.
Q- Cela veut dire que y compris les ministres vont donner l'exemple et abandonner leurs beaux hôtels particuliers dans le centre de Paris, pour se regrouper dans de grands immeubles où, par étage, il y a un ministère ?
R- Non, cela se fera au cas par cas. Il y a des fois où ça se justifie, on y travaille. Regardez au ministère des Affaires étrangères : on est en train de travailler cette question là justement, on y réfléchit pour ce qui concerne le Quai d'Orsay. Donc il n'y a pas de sujet tabou...
Q- Oui, mais enfin, le Quai d'Orsay passerait du 7ème au 14ème arrondissement !
R- Il n'y a pas de sujet tabou dans ce domaine. Je vous donne un exemple : sur les achats, on a complètement réorganisé notre politique des achats à Bercy, sur tous les matériels et on va économiser 100 millions d'euros à peu près cette année. C'est quand même quelque chose qui mérite d'être largement salué.
Q- Un mot sur la libération de F. Aubenas dont tout le monde se félicite. Tout le monde a noté qu'on avait remercié les services secrets roumains et qu'en même temps, F. Aubenas ne voulait pas confirmer ou infirmer le fait qu'elle était avec les Roumains. Est-ce qu'en effet, il y a eu un travail de collaboration entre la France et la Roumanie ?
R- Le Premier ministre, hier à l'Assemblée nationale, a eu l'occasion de saluer la coopération internationale qui a contribué naturellement à l'heureux dénouement pour Florence. Il a salué en particulier d'ailleurs les autorités roumaines. Mais ce que je crois ce que chacun doit comprendre, c'est que ce sont des sujets très difficiles, sur lesquels les autorités qui travaillent, notamment nos services civils et militaires, ont aussi besoin de discrétion. Et chacun doit le comprendre, y compris pour la situation présente en Irak où il y a des otages détenus, et même, malheureusement, pour l'avenir.
Q- Est-ce que cela veut dire aujourd'hui que le Gouvernement pourrait déconseiller à la presse française d'aller en Irak ?
R- Je crois qu'en tout cas, chacun doit mesurer que c'est un pays dans lequel le risque est absolument considérable. Je sais naturellement l'exigence de la liberté d'informer, mais je crois que chacun doit comprendre aussi que c'est aujourd'hui un pays extrêmement dangereux, pour tout le monde d'ailleurs, pour tous les ressortissants étrangers, et puis naturellement pour les diplomates comme pour les journalistes.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 16 juin 2005)
R- Pour tout vous dire, c'est surtout une ambiance très studieuse, parce que les circonstances du moment commandent que nous soyons particulièrement mobilisés. Depuis effectivement une semaine maintenant que le Gouvernement est constitué, on a une feuille de route, on a des objectifs précis, pour chaque ministre. Donc l'heure est à la recherche de résultats. Et vous le savez maintenant, l'objectif c'est de travailler d'arrache-pied.
Q- Les questions orales, hier à l'Assemblée, étaient dans une ambiance un peu musclée. On a vu N. Sarkozy répondre assez vertement à A. Montebourg : c'est l'esprit ?
R- Je crois qu'il a vraiment bien fait, parce qu'en l'occurrence, le ton de la question était quand même extrêmement agressif et c'était bien de remettre les choses en place. D'autant qu'on doit être capable les uns et les autres de fonctionner dans une démocratie un peu apaisée, on n'est pas obligé de s'invectiver sans arrêt. Donc je crois que N. Sarkozy a vraiment bien fait de remettre les choses à leur juste place, oui.
Q- En ce qui concerne vos activités plus particulières, il y a la préparation du budget. Les hypothèses de croissance n'ont pas évolué ?
R- Non, nous sommes pour 2005 toujours sur la même hypothèse, qui est la fourchette entre 2 et 2,5 de croissance. On va voir comment les choses évoluent dans les prochaines semaines et les prochains mois. La seule chose que je veux dire, c'est que toutes les marges de manuvre que nous avons, nous les consacrons naturellement aux priorités politiques. Donc à la fois, tout ce qui concerne les priorités des Français - on a parlé de sécurité, de justice -, et puis bien entendu les réformes qu'on engage et la mobilisation sur l'emploi qu'a rappelée D. de Villepin. C'est là-dessus qu'on concentre nos marges de manuvre, parce que c'est avec ça aussi qu'on va aller chercher la croissance.
Q- Puisque vous parlez de marges de manuvre, on a vu que l'euro avait eu tendance à baisser après le "non" français. Est-ce que cela va peser sur les évolutions budgétaires et la croissance ?
R- En l'occurrence, il a baissé un peu par rapport au dollar. C'est évidemment un élément qui est positif, dans le sens où cela nous permet d'avoir des exportations qui soient moins chères, quand nous exportons à l'extérieur de la zone euro. Donc c'est évidemment un élément qui va dans le bon sens. Mais, encore une fois, je crois que ce qui est important, c'est que nous modernisions nos structures pour aller chercher les marchés à l'étranger. Et dans le domaine des exportations on doit être beaucoup plus dynamique dans les pays qui sont éloignés d'Europe. Je pense en particulier à la Chine : c'est là-bas aussi qu'il faut aller exporter. Mais cela n'empêche en rien d'être compétitifs sur notre territoire national. L'un des grands objectifs qui est le nôtre, c'est que l'on soit capable d'attirer des entreprises en France, et puis d'être attractifs, par une fiscalité qui soit attractive, par tout le savoir-faire qui est le nôtre. C'est notre mobilisation.
Q- On va parler justement d'un de vos grands chantiers, la réforme de l'Etat. Vous allez d'ailleurs faire une communication aujourd'hui même sur ce dossier ?
R- Oui, c'est un sujet sur lequel les français attendent beaucoup, parce qu'en réalité, la réforme de l'Etat, c'est quoi ? C'est tout simplement faire un meilleur service public, au même prix, au même coût pour eux, ou bien le même service public un peu moins cher. En clair, il faut essayer de chercher l'efficacité, la performance, mais on le fait au service des gens.
Q- Mais est-ce qu'il y a un peu d'économies quand même à faire autour de la réforme de l'Etat ? C'est de l'ordre de combien ?
R- Oui, mais attendez, je vais vous dire une chose. Quand on associe, C qui est la première fois, dans un même ministère, la réforme de l'Etat et Bercy, ce n'est pas Bercy qui absorbe la réforme de l'Etat, c'est la réforme de l'Etat qui absorbe Bercy, parce qu'à Bercy, comme tous les autres ministères, on n'est pas là pour faire un calcul bête et méchant. Il faut moderniser le pays et améliorer le service public, sinon ça ne sert à rien. Alors, à chaque fois, ce que je veux faire, c'est qu'on va mesurer la complexité, dans le domaine des procédures - les lourdeurs administratives sont incroyables, il y a souvent beaucoup trop de lois, beaucoup trop complexes -, et puis ensuite, on incite à les simplifier. Et on va avoir une incitation monétaire, c'est-à-dire que les ministères qui vont vraiment rentrer dans la logique de modernisation, eh bien ils auront un retour sur investissement, elles auront des crédits supplémentaires.
Q- C'est-à-dire qu'ils pourront garder les crédits qu'ils ont économisés...
R- Pour partie, c'est ça tout l'intérêt...
Q- Cela va peser aussi sur le nombre de fonctionnaires. Aujourd'hui, on dit qu'il y a entre 9.000 et 18.000 postes qui pourraient peut-être ne pas être renouvelés. Est-ce une fourchette raisonnable ?
R- Non, rien de tout cela n'est aujourd'hui fixé. Ce qui compte, là encore, c'est de mettre les fonctionnaires là où on en a besoin pour faire le meilleur service public. Il y a des domaines dans lesquels on en a besoin de plus. Je pense que dans les missions de sécurité...
Q- Je prends l'exemple de La Poste, où l'on attend pendant des heures, quand on va au guichet pour avoir une lettre recommandée ou retirer quelque chose...
R- La Poste, c'est un petit peu différent, parce que c'est un établissement qui est distinct de l'Etat - ce qui ne l'empêche pas d'ailleurs de se moderniser, et La Poste d'ailleurs l'a engagé. Mais pour ce qui concerne les services de l'Etat, cela veut dire en clair qu'il y a des endroits où on a besoin de plus d'effectifs, c'est évident. D'autres en revanche, où on voit bien qu'avec le temps qui passe, avec la modernisation, les choses changent. Au ministère des Finances, on a un bon exemple. Nous avons développé la télé déclaration pour l'impôt sur le revenu, on a même été victime de notre succès ! On a modernisé l'organisation de nos services sur les territoires, entre les trésoreries, les perceptions. Donc il y a des métiers qui évoluent, il y a des domaines où on va redéployer des effectifs. Quand on a réformé la redevance audiovisuelle, eh bien, de la même manière, maintenant que s'est adossé sur la taxe d'habitation, les agents n'ont plus tout à fait les mêmes fonctions. Tout ça bouge, parce que l'administration elle bouge. C'est pour ça que le terme de "remplacement" d'un départ en retraite est un peu décalage : un fonctionnaire ce n'est pas le remplaçant d'un autre...
Q- Non, mais on peut imaginer que tous les fonctionnaires qui partent en retraite ne soient pas automatiquement remplacés.
R- Voilà, absolument, parce que justement, un fonctionnaire n'est pas le remplaçant d'un autre, il a son parcours à faire, sa carrière, et je suis de ceux qui pensent que chaque fonctionnaire a de la valeur, chacun doit avoir sa carrière accompagnée, gérée, en fonction des besoins de 'administration et des besoins du public.
Q- Mais, vous ne voulez pas nous dire à peu près la fourchette ?
R- Non, pour une raison simple : c'est qu'aujourd'hui ce n'est pas encore décidé. On est dans la dernière phase de discussion budgétaire, on a même pris beaucoup d'avance par rapport aux années précédentes. Mais la seule chose que je veux dire ici, c'est que, de manière générale, la réforme de l'Etat, cela veut dire qu'on soit capable de moderniser le service public, sans forcément être toujours en train d'augmenter les crédits, parce que ce n'est souvent pas un problème d'augmentation de crédits.
Q- La réforme de l'Etat passe aussi par la vente d'un certain nombre d'immeubles qui appartiennent à l'Etat et qui pourraient justement rapporter un peu d'argent, surtout que le marché immobilier est plutôt à la hausse en ce moment...
R- Là-dessus, au même titre, comme je vous le disais tout à l'heure, qu'on travaille à la simplification, on va se bagarrer contre toutes les procédures complexes qui font que quand vous êtes citoyen, dans les mairies c'est compliqué, ou dans les administrations pour aller chercher tous les papiers, comme pour les chasseurs qui doivent faire tout un processus qui les conduit à pouvoir être chasseur etc. Dans tous les domaines, il y a de la complexité. On va "chasser", si j'ose dire, la complexité. Et deuxièmement, on va effectivement travailler la performance, on va voir comment on est performant. Et dans le domaine de l'immobilier, des achats de matériels en tous genres, de l'informatique...
Q- Vous allez rouler en Logan maintenant, dans les ministères ?
R- Je n'en sais rien, mais cela fait partie en tout cas des pistes de modernisation : vendre un certain nombre d'immeubles qui appartiennent à l'Etat, c'est une piste qui doit être développée, parce que c'est des économies importantes derrière, et puis en même temps cela permet à l'administration de fonctionner dans des bâtiments beaucoup plus modernes que certains qui sont complètement décalés.
Q- Cela veut dire que y compris les ministres vont donner l'exemple et abandonner leurs beaux hôtels particuliers dans le centre de Paris, pour se regrouper dans de grands immeubles où, par étage, il y a un ministère ?
R- Non, cela se fera au cas par cas. Il y a des fois où ça se justifie, on y travaille. Regardez au ministère des Affaires étrangères : on est en train de travailler cette question là justement, on y réfléchit pour ce qui concerne le Quai d'Orsay. Donc il n'y a pas de sujet tabou...
Q- Oui, mais enfin, le Quai d'Orsay passerait du 7ème au 14ème arrondissement !
R- Il n'y a pas de sujet tabou dans ce domaine. Je vous donne un exemple : sur les achats, on a complètement réorganisé notre politique des achats à Bercy, sur tous les matériels et on va économiser 100 millions d'euros à peu près cette année. C'est quand même quelque chose qui mérite d'être largement salué.
Q- Un mot sur la libération de F. Aubenas dont tout le monde se félicite. Tout le monde a noté qu'on avait remercié les services secrets roumains et qu'en même temps, F. Aubenas ne voulait pas confirmer ou infirmer le fait qu'elle était avec les Roumains. Est-ce qu'en effet, il y a eu un travail de collaboration entre la France et la Roumanie ?
R- Le Premier ministre, hier à l'Assemblée nationale, a eu l'occasion de saluer la coopération internationale qui a contribué naturellement à l'heureux dénouement pour Florence. Il a salué en particulier d'ailleurs les autorités roumaines. Mais ce que je crois ce que chacun doit comprendre, c'est que ce sont des sujets très difficiles, sur lesquels les autorités qui travaillent, notamment nos services civils et militaires, ont aussi besoin de discrétion. Et chacun doit le comprendre, y compris pour la situation présente en Irak où il y a des otages détenus, et même, malheureusement, pour l'avenir.
Q- Est-ce que cela veut dire aujourd'hui que le Gouvernement pourrait déconseiller à la presse française d'aller en Irak ?
R- Je crois qu'en tout cas, chacun doit mesurer que c'est un pays dans lequel le risque est absolument considérable. Je sais naturellement l'exigence de la liberté d'informer, mais je crois que chacun doit comprendre aussi que c'est aujourd'hui un pays extrêmement dangereux, pour tout le monde d'ailleurs, pour tous les ressortissants étrangers, et puis naturellement pour les diplomates comme pour les journalistes.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 16 juin 2005)