Entretien de Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, avec l'AFP, sur la première réunion du Groupe international de travail sur la Côte d'Ivoire, à Abidjan le 8 novembre 2005.

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Circonstance : Groupe international de travail sur la Côte d'Ivoire, à Abidjan le 8 novembre 2005

Média : Agence de presse

Texte intégral

Q - Quel bilan tirez-vous de cette première réunion du GIT ?
R - Notre objectif, c'est réellement de restaurer un climat de confiance entre les différents partenaires ivoiriens. C'est une demande qui nous est faite par tous de les aider, de les accompagner à retrouver ce climat de confiance (...) sans lequel on n'arrivera pas à faire avancer les choses (...). Il est clair qu'on ne réussira que si on arrive à recréer ce lien de confiance. On est dans une période intérimaire où l'objectif est d'aboutir à des élections incontestables au plus tard au 31 octobre 2006 et pour y arriver il y a toute une série d'étapes (...). Notre mission première c'est avant tout de recréer la confiance et d'aider le futur Premier ministre et son gouvernement à surmonter les difficultés et à franchir étape après étape tout ce processus qui mènera aux élections.
Nous avons, tous les membres de ce groupe, la même volonté d'y arriver et de soutenir le futur Premier ministre et son gouvernement dans cette tâche.
Q - La résolution 1633 s'inspire assez largement des accords de Marcoussis qui n'ont jamais pu être réellement appliqués, pensez vous que cette fois-ci le cadre qui l'accompagne permettra une application réelle et dans les délais de cette résolution ?
R - On tire justement les leçons du passé et la mise en place de ce groupe est une nouveauté par rapport à tout ce qui a pu se faire jusqu'à maintenant, avec une résolution du Conseil de sécurité qui est très claire, très précise (...). Notre travail consiste à vérifier que les choses se passent le mieux possible (...). Il s'agit d'un groupe qui a un mandat complètement différent, qui a vraiment un rôle de contrôle, d'évaluation, important, un mandat vraiment solide, ferme, et ce n'est pas un simple comité de suivi.
Q - Sentez-vous une réelle volonté de la communauté internationale d'agir concrètement pour faire aboutir le processus actuel, notamment de faire appliquer les sanctions prévues, si des blocages sont une nouvelle fois constatés?
R - Non seulement je sens qu'il y a une volonté de la communauté internationale de s'impliquer fortement pour aider la Côte d'Ivoire mais je sens aussi du côté de nos amis ivoiriens, quelle que soit leur appartenance politique, je sens vraiment un appel très fort pour que nous les aidions, que l'Onu les aide à surmonter cette crise.
Là dessus, j'ai vraiment le sentiment qu'on est tous en phase, qu'on est à une étape très importante, qu'il y a une chance aujourd'hui à saisir, et que de part et d'autre aussi bien du côté ivoirien que du côté de la communauté internationale, il y a cette volonté commune de tenter le tout pour le tout, pour que les choses enfin se débloquent et puissent se dérouler comme l'a prévu la résolution des Nations unies.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 novembre 2005)