Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'accord de Wye Plantation entre Israël et l'Autorité palestinienne, à l'Assemblée nationale le 27 octobre 1998.

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Circonstance : Signature d'un accord sur le Proche-Orient entre MM. Arafat et Netanyahou à Wye Plantation (Etats-Unis), le 23 octobre 1998

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame la Députée,
Après plus d'un an et demi de blocage et après des mois et des mois d'efforts diplomatiques en effet, l'Accord de Wye Plantation est une relance du processus de paix. C'est à ce titre que les autorités françaises l'ont salué immédiatement comme une bonne nouvelle en soulignant l'opiniâtreté du secrétaire d'Etat américain, l'engagement personnel du président Clinton et du roi Hussein de Jordanie, malgré son état et, d'autre part, il faut bien le dire quand même, le courage politique et le sens des responsabilités dont ont fait preuve, finalement, MM. Arafat et Netanyahou. Je rappelle que l'accord s'est fait sur des propositions qui avaient été transmises il y a sept mois et que l'autorité palestinienne avait immédiatement acceptées.

Est-ce la paix ? Naturellement, ce n'est pas encore la paix puisque l'accord porte sur 13 % d'un redéploiement ; on ne connaît d'ailleurs pas le contenu exact de ces 13 %. Mais, malgré tout, cela relance la mécanique, cela relance le raisonnement d'Oslo que l'actuel gouvernement israélien contestait dans son principe-même puisqu'il s'agit quand même de paix en échange de sécurité, même si ce n'est pas tout à fait paix en échange de territoires. C'est une combinaison des deux, mais le chemin reste long encore. Il faut maintenant s'attaquer à ce que l'on appelle le statut final, c'est-à-dire les questions également très complexes de Jérusalem, des réfugiés et de la stature, la signification politique de l'Etat palestinien que nous considérons nous, non seulement comme inévitable, mais comme étant même la seule solution.

Dans l'étape qui vient, la France sera naturellement toujours présente par ses propositions, par ses contacts bilatéraux. Elle accompagnera de toutes ses forces ce mouvement vers la paix. Aujourd'hui, ce n'est qu'une étape, une étape heureuse mais simplement une étape.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 octobre 2001)