Texte intégral
Les salariés doivent prendre leur avenir en mains.
C'est le sens de l'initiative prise fin avril par le Comité Confédéral National de la CGT, de faire de la dernière semaine de mai une période d'intense mobilisation dans les entreprises et auprès des chambres patronales, et de la conclure le samedi 27 mai, par des manifestations décentralisées dans les départements et régions autour des thèmes de l'avenir des retraites, de l'emploi, des salaires.
L'objectif est clair. Nous estimons, avec nombre de salariés, de chômeurs, de retraités qu'il faut se placer dans une perspective de conquête sociale.
C'est possible. Des milliers de salariés, engagés dans l'action revendicative le prouvent chaque jour depuis de nombreux mois.
Des luttes importantes sont couronnées de succès, dans le secteur privé (Dassault) comme dans le secteur public (finances, enseignants).
La situation de l'emploi commence à s'améliorer. Ce n'est pas seulement la conséquence heureuse d'une meilleure conjoncture. Il faut y voir aussi le climat nouveau instauré dans de nombreuses entreprises par les batailles autour de la Réduction du Temps de Travail et contre la précarité.
La croissance se confirme mais les inégalités continuent à se creuser. Les salaires stagnent, 70 % des grilles de salaires dans les branches aujourd'hui débutent à un niveau en-dessous du SMIC, les conditions de travail sont difficiles voire se dégradent. Les salariés veulent leur dû. Quelle sera l'augmentation du SMIC au 1er juillet ?
Il est hors de question de laisser le MEDEF manuvrer à sa guise. Il y a désormais urgence si l'on veut que les négociations engagées se traduisent par des avancées pour les salariés.
Le MEDEF veut conclure au plus vite les négociations UNEDIC. Son objectif est clair : dédouaner les entreprises de leurs responsabilités en matière de chômage et réduire le montant de leur contribution, ce qui suppose de ne pas améliorer les niveaux d'indemnisation et de renforcer les moyens de coercition permettant d'exclure le plus grand nombre possible de personnes de leur droit à l'indemnité.
Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi
Il n'est pas exagéré de dire que ce droit constitutionnel est bafoué quotidiennement, et il est utile de rappeler que l'indemnisation du chômage, à l'instar de l'indemnité de licenciement, n'est selon les termes du Professeur Gérard LYON-CAEN, qu'un " troc d'un droit contre une somme d'argent ".
Jacqueline LAZARRE a rappelé vendredi l'état d'esprit de la CGT dans ces négociations pour la construction d'un véritable système de protection des salariés contre le risque de perte d'emploi. Nos propositions sont concentrées sur 3 axes : ·
- La garantie pour tous les privés d'emploi d'un revenu décent, pendant toute la période de chômage ;
- Leur intégration durable dans de véritables emplois ;
- De nouveaux moyens de financement.
Le MEDEF est, pour l'instant, sur une tout autre longueur d'onde.
Pour ce qui nous concerne, nous n'apporterons pas notre concours à la construction d'un nouvel édifice qui, arguant sans vergogne d'une propension jugée " naturelle " du chômeur à la fraude, se traduirait par :
- La mutation des institutions d'indemnisation du chômage en outil " public " au service de la politique d'emploi imposée par le MEDEF,
- Le transfert sur l'Etat, pompier social, de la responsabilité de subvenir aux besoins des chômeurs.
De la même manière, le MEDEF veut renforcer son chantage sur les retraites complémentaires. Si on le suivait, la préservation des retraites AGIRC-ARRCO suppose de travailler au-delà de 65 ans !
Nous voulons dégager les moyens nécessaires pour garantir et pérenniser le système de retraite par répartition.
D'où notre mise en garde auprès de Bercy sur le flou qui doit être levé en ce qui concerne de futures dispositions sur l'épargne salariale.
Le rassemblement des forces syndicales est un facteur de succès pour les salariés.
Sur plusieurs dossiers revendicatifs essentiels les convergences syndicales sont évidentes : toutes les organisations réclament un niveau de retraite au moins égale à 75 % de la rémunération d'activité et estiment qu'il faut améliorer l'indemnisation des chômeurs. Toutes demandent l'amélioration de la prévention santé au travail.
La fermeté dont font preuve les 5 confédérations dans les négociations sur la santé au travail ou les négociations collectives démontre qu'il y a loin de la coupe aux lèvres pour la partie patronale. Pour ne pas perdre la face il joue la montre. Si les Français semblent plutôt d'accord pour " le quinquennat ", ils refusent de façon plus majoritaire encore une nième mouture de contrat de travail précaire : la nouvelle me paraît tout aussi importante, et le MEDEF est bien obligé d'en tenir compte !
Nous aurions souhaité, dès à présent, une initiative d'action unitaire à l'image de ce qui se passe dans la plupart des entreprises et des branches. Cela n'est pas possible. Nous avons voulu cependant prendre nos responsabilités en souhaitant que cela contribue, dans une nouvelle étape, à une plus grande convergence.
L'unité existera cependant dès cette semaine sur le terrain, comme vous pourrez le constater à la lecture de la documentation qui vous a été remise. Mais c'est trop peu.
Au-delà de la simple réaction aux surenchères du MEDEF et aux limites de la politique gouvernementale, nous voulons poser le défi de nouvelles garanties pour tous les salariés quel que soit leur statut actuel. C'est le sens de notre proposition d'un nouveau statut du salarié
La CGT veut donner aux salariés la possibilité d'exprimer leurs attentes, leurs exigences mais aussi leurs propositions en matière d'emplois, de retraite, de salaires, sur le travail en général. Chacun d'eux pris en particulier mérite mieux que l'affaissement programmé des retraites, la précarité de l'emploi, la stagnation de son pouvoir d'achat.
" Refonder le social " ce n'est pas revenir un siècle en arrière mais préparer le XXIème siècle. Comment va-t-on assurer les mêmes garanties fondamentales pour le jeune, le salarié âgé, l'ouvrier, le technicien, l'ingénieur, l'homme, la femme, l'immigré ? C'est cela le nouveau défi qu'il faut affronter ensemble.
Nous sommes au début d'un mouvement qui va devoir prendre de l'ampleur.
Toutes les initiatives de cette semaines vont contribuer à affirmer ces nouvelles exigences (...).
La journée de manifestations de samedi va permettre d'affirmer les convergences entre catégories de salariés.
C'est le sens de la " nouvelle démocratie sociale " pour laquelle nous voulons nous battre. Elle n'est pas seulement celle des gouvernants, des experts de toutes sortes, ni même des responsables syndicaux. Elle est celle de tous les salariés, de tous les citoyens.
(Source http://www.cgt.fr, le 23 mai 2000)
C'est le sens de l'initiative prise fin avril par le Comité Confédéral National de la CGT, de faire de la dernière semaine de mai une période d'intense mobilisation dans les entreprises et auprès des chambres patronales, et de la conclure le samedi 27 mai, par des manifestations décentralisées dans les départements et régions autour des thèmes de l'avenir des retraites, de l'emploi, des salaires.
L'objectif est clair. Nous estimons, avec nombre de salariés, de chômeurs, de retraités qu'il faut se placer dans une perspective de conquête sociale.
C'est possible. Des milliers de salariés, engagés dans l'action revendicative le prouvent chaque jour depuis de nombreux mois.
Des luttes importantes sont couronnées de succès, dans le secteur privé (Dassault) comme dans le secteur public (finances, enseignants).
La situation de l'emploi commence à s'améliorer. Ce n'est pas seulement la conséquence heureuse d'une meilleure conjoncture. Il faut y voir aussi le climat nouveau instauré dans de nombreuses entreprises par les batailles autour de la Réduction du Temps de Travail et contre la précarité.
La croissance se confirme mais les inégalités continuent à se creuser. Les salaires stagnent, 70 % des grilles de salaires dans les branches aujourd'hui débutent à un niveau en-dessous du SMIC, les conditions de travail sont difficiles voire se dégradent. Les salariés veulent leur dû. Quelle sera l'augmentation du SMIC au 1er juillet ?
Il est hors de question de laisser le MEDEF manuvrer à sa guise. Il y a désormais urgence si l'on veut que les négociations engagées se traduisent par des avancées pour les salariés.
Le MEDEF veut conclure au plus vite les négociations UNEDIC. Son objectif est clair : dédouaner les entreprises de leurs responsabilités en matière de chômage et réduire le montant de leur contribution, ce qui suppose de ne pas améliorer les niveaux d'indemnisation et de renforcer les moyens de coercition permettant d'exclure le plus grand nombre possible de personnes de leur droit à l'indemnité.
Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi
Il n'est pas exagéré de dire que ce droit constitutionnel est bafoué quotidiennement, et il est utile de rappeler que l'indemnisation du chômage, à l'instar de l'indemnité de licenciement, n'est selon les termes du Professeur Gérard LYON-CAEN, qu'un " troc d'un droit contre une somme d'argent ".
Jacqueline LAZARRE a rappelé vendredi l'état d'esprit de la CGT dans ces négociations pour la construction d'un véritable système de protection des salariés contre le risque de perte d'emploi. Nos propositions sont concentrées sur 3 axes : ·
- La garantie pour tous les privés d'emploi d'un revenu décent, pendant toute la période de chômage ;
- Leur intégration durable dans de véritables emplois ;
- De nouveaux moyens de financement.
Le MEDEF est, pour l'instant, sur une tout autre longueur d'onde.
Pour ce qui nous concerne, nous n'apporterons pas notre concours à la construction d'un nouvel édifice qui, arguant sans vergogne d'une propension jugée " naturelle " du chômeur à la fraude, se traduirait par :
- La mutation des institutions d'indemnisation du chômage en outil " public " au service de la politique d'emploi imposée par le MEDEF,
- Le transfert sur l'Etat, pompier social, de la responsabilité de subvenir aux besoins des chômeurs.
De la même manière, le MEDEF veut renforcer son chantage sur les retraites complémentaires. Si on le suivait, la préservation des retraites AGIRC-ARRCO suppose de travailler au-delà de 65 ans !
Nous voulons dégager les moyens nécessaires pour garantir et pérenniser le système de retraite par répartition.
D'où notre mise en garde auprès de Bercy sur le flou qui doit être levé en ce qui concerne de futures dispositions sur l'épargne salariale.
Le rassemblement des forces syndicales est un facteur de succès pour les salariés.
Sur plusieurs dossiers revendicatifs essentiels les convergences syndicales sont évidentes : toutes les organisations réclament un niveau de retraite au moins égale à 75 % de la rémunération d'activité et estiment qu'il faut améliorer l'indemnisation des chômeurs. Toutes demandent l'amélioration de la prévention santé au travail.
La fermeté dont font preuve les 5 confédérations dans les négociations sur la santé au travail ou les négociations collectives démontre qu'il y a loin de la coupe aux lèvres pour la partie patronale. Pour ne pas perdre la face il joue la montre. Si les Français semblent plutôt d'accord pour " le quinquennat ", ils refusent de façon plus majoritaire encore une nième mouture de contrat de travail précaire : la nouvelle me paraît tout aussi importante, et le MEDEF est bien obligé d'en tenir compte !
Nous aurions souhaité, dès à présent, une initiative d'action unitaire à l'image de ce qui se passe dans la plupart des entreprises et des branches. Cela n'est pas possible. Nous avons voulu cependant prendre nos responsabilités en souhaitant que cela contribue, dans une nouvelle étape, à une plus grande convergence.
L'unité existera cependant dès cette semaine sur le terrain, comme vous pourrez le constater à la lecture de la documentation qui vous a été remise. Mais c'est trop peu.
Au-delà de la simple réaction aux surenchères du MEDEF et aux limites de la politique gouvernementale, nous voulons poser le défi de nouvelles garanties pour tous les salariés quel que soit leur statut actuel. C'est le sens de notre proposition d'un nouveau statut du salarié
La CGT veut donner aux salariés la possibilité d'exprimer leurs attentes, leurs exigences mais aussi leurs propositions en matière d'emplois, de retraite, de salaires, sur le travail en général. Chacun d'eux pris en particulier mérite mieux que l'affaissement programmé des retraites, la précarité de l'emploi, la stagnation de son pouvoir d'achat.
" Refonder le social " ce n'est pas revenir un siècle en arrière mais préparer le XXIème siècle. Comment va-t-on assurer les mêmes garanties fondamentales pour le jeune, le salarié âgé, l'ouvrier, le technicien, l'ingénieur, l'homme, la femme, l'immigré ? C'est cela le nouveau défi qu'il faut affronter ensemble.
Nous sommes au début d'un mouvement qui va devoir prendre de l'ampleur.
Toutes les initiatives de cette semaines vont contribuer à affirmer ces nouvelles exigences (...).
La journée de manifestations de samedi va permettre d'affirmer les convergences entre catégories de salariés.
C'est le sens de la " nouvelle démocratie sociale " pour laquelle nous voulons nous battre. Elle n'est pas seulement celle des gouvernants, des experts de toutes sortes, ni même des responsables syndicaux. Elle est celle de tous les salariés, de tous les citoyens.
(Source http://www.cgt.fr, le 23 mai 2000)