Texte intégral
Mesdames et Messieurs, je viens de m'entretenir longtemps avec M. Shlomo Ben Ami. Nous avons évidemment parlé de la situation actuelle au Proche Orient, de l'état d'application des engagements pris à Charm el-Cheikh. Vous connaissez le souci de l'Europe et de la Présidence française en exercice. Nous souhaitons avant tout que le calme revienne, que la tension cesse, qu'il n'y ait plus de morts ni de blessés et nous demandons instamment à chacun des deux protagonistes de faire tout ce qui dépend de lui, de faire le maximum. Les situations ne sont pas les mêmes, les moyens ne sont pas forcément les mêmes, les rôles ne sont pas forcément les mêmes mais la demande est vraiment intense par rapport à cette question. Nous avons donc parlé de cela parce que c'est l'urgence. L'autre souci de la Présidence française, c'est que tous les acquis des dernières années, tous les acquis du processus de paix, soient préservés, autant qu'il est possible, en attendant le moment que j'espère le plus tôt possible, où la négociation sur le fond pourra reprendre. Car ramener le calme et mettre fin aux affrontements, c'est l'urgence mais ce n'est pas la solution de fond. C'est sur la solution de fond qu'il faudrait retravailler au plus tôt. J'étais très heureux d'accueillir ici, une nouvelle fois, M. Shlomo Ben Ami. Nous avons un dialogue constant et confiant et c'est très important de savoir quelle est l'analyse aujourd'hui en Israël sur ces questions.
Q - Les Palestiniens demandent une protection internationale pour les Territoires. Est-ce que vous avez évoqué cela et quelle est la position de la France sur cette demande palestinienne ?
R - Je pense que c'est une question qui doit être examinée soigneusement parce qu'on peut comprendre la demande mais dès qu'on la regarde de près, on voit que sa mise en uvre pose des problèmes extrêmement compliqués qui renvoient immédiatement aux questions de fond. La mise en uvre d'une mesure de protection pourrait préfigurer, après, telle ou telle solution : c'est difficile de la concevoir s'il n'y a pas déjà une sorte d'accord-cadre dont ces mesures de protection feraient partie. Malheureusement, on ne peut pas complètement distinguer cette question des problèmes territoriaux de fond.
Q - Il a été question, aujourd'hui durant les négociations de pourparlers entre M. Chirac et M. Poutine, d'une initiative euro-russe. Est-ce que vous pourriez nous en dire un peu plus sur cette initiative qui a d'ailleurs été évoquée par M. Poutine ?
R - Il y a aujourd'hui à Paris un sommet Union européenne-Russie, puis une visite bilatérale dans ce cadre. Les conversations ont eu lieu entre les deux Présidents et entre Igor Ivanov et moi sur la situation au Proche-Orient. En réalité, ce que vous appelez initiative, c'est une volonté commune de tout faire dans le sens du rétablissement d'une situation de paix et de sécurité et d'autre part de reprendre le processus sur le fond. Donc, je ne peux que redire que la Présidence française, dans les prochains jours, continuera à être en contact étroit avec les Israéliens, avec les Palestiniens, les Américains, les Egyptiens, naturellement nos partenaires européens, les Russes, puisque nous les citions, et nous ferons tout ce qui dépend de nous pour que le calme soit rétabli, que les tensions et les affrontements cessent et que la négociation sur le fond reprenne. C'est dans ce cadre de convergence que nous nous sommes trouvés avec le président Poutine.
Pour conclure, je souhaite dire que, en dépit de la très grande gravité de la situation actuelle et de tout ce qui s'est passé ces dernières semaines et de ce fossé d'incompréhension qui s'est recreusé entre les Israéliens et les Palestiniens, notre conviction demeure simple, c'est qu'il n'y a pas d'alternative au processus de paix. D'une façon ou d'une autre, il devra être repris, il n'y a pas d'autre solution. Il faut donc avoir sur place, pour ceux qui sont directement concernés, un très grand courage politique pour garder ce cap, de part et d'autre et tous les autres, comme l'Europe, comme la France et tous les autres que j'ai cités tout à l'heure, et qui sont là pour faciliter et accompagner ce mouvement, doivent rester également inlassablement disponibles./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 02 novembre 2000).
Q - Les Palestiniens demandent une protection internationale pour les Territoires. Est-ce que vous avez évoqué cela et quelle est la position de la France sur cette demande palestinienne ?
R - Je pense que c'est une question qui doit être examinée soigneusement parce qu'on peut comprendre la demande mais dès qu'on la regarde de près, on voit que sa mise en uvre pose des problèmes extrêmement compliqués qui renvoient immédiatement aux questions de fond. La mise en uvre d'une mesure de protection pourrait préfigurer, après, telle ou telle solution : c'est difficile de la concevoir s'il n'y a pas déjà une sorte d'accord-cadre dont ces mesures de protection feraient partie. Malheureusement, on ne peut pas complètement distinguer cette question des problèmes territoriaux de fond.
Q - Il a été question, aujourd'hui durant les négociations de pourparlers entre M. Chirac et M. Poutine, d'une initiative euro-russe. Est-ce que vous pourriez nous en dire un peu plus sur cette initiative qui a d'ailleurs été évoquée par M. Poutine ?
R - Il y a aujourd'hui à Paris un sommet Union européenne-Russie, puis une visite bilatérale dans ce cadre. Les conversations ont eu lieu entre les deux Présidents et entre Igor Ivanov et moi sur la situation au Proche-Orient. En réalité, ce que vous appelez initiative, c'est une volonté commune de tout faire dans le sens du rétablissement d'une situation de paix et de sécurité et d'autre part de reprendre le processus sur le fond. Donc, je ne peux que redire que la Présidence française, dans les prochains jours, continuera à être en contact étroit avec les Israéliens, avec les Palestiniens, les Américains, les Egyptiens, naturellement nos partenaires européens, les Russes, puisque nous les citions, et nous ferons tout ce qui dépend de nous pour que le calme soit rétabli, que les tensions et les affrontements cessent et que la négociation sur le fond reprenne. C'est dans ce cadre de convergence que nous nous sommes trouvés avec le président Poutine.
Pour conclure, je souhaite dire que, en dépit de la très grande gravité de la situation actuelle et de tout ce qui s'est passé ces dernières semaines et de ce fossé d'incompréhension qui s'est recreusé entre les Israéliens et les Palestiniens, notre conviction demeure simple, c'est qu'il n'y a pas d'alternative au processus de paix. D'une façon ou d'une autre, il devra être repris, il n'y a pas d'autre solution. Il faut donc avoir sur place, pour ceux qui sont directement concernés, un très grand courage politique pour garder ce cap, de part et d'autre et tous les autres, comme l'Europe, comme la France et tous les autres que j'ai cités tout à l'heure, et qui sont là pour faciliter et accompagner ce mouvement, doivent rester également inlassablement disponibles./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 02 novembre 2000).