Texte intégral
Messieurs les Ministres,
Monsieur l'Ambassadeur,
Messieurs les Conseillers,
En ouvrant cette seconde réunion du Comité interministériel qu'ont souhaité les plus hautes autorités de nos deux pays, je voudrais vous dire dans quel esprit nous abordons cette discussion. Votre présence Messieurs les Ministres, témoigne de la volonté des autorités djiboutiennes d'établir avec la France les bases d'une poursuite dynamique de notre coopération. Nous sommes ici pour l'adapter aux attentes de deux Etats souverains qui, dans des contextes nouveaux, mais sans rien négliger des relations anciennes, denses et fructueuses, doivent actualiser leur partenariat.
Les modes de la présence de la France dans le monde, sa diplomatie et sa coopération se renouvellent, pour prendre acte des évolutions du monde et aussi, il le faut, pour que les fidélités établies s'inscrivent dans la recherche d'échanges plus équilibrés et plus responsables seuls capables d'assurer un développement et un partenariat durables
C'est d'un commun accord que nous avons considéré que le moment était venu de traduire cela dans les faits avec la franchise et l'exigence constructive qui caractérisent nos relations. Je suis convaincu que nous serons capables d'engager ces évolutions.
La première phase des travaux de ce Comité, à Djibouti, a permis de préciser les contours de notre approche. L'entretien du 14 octobre dernier entre le président Gouled et le ministre de la Défense, M. Alain Richard, a manifesté notre disponibilité à prendre diverses mesures d'accompagnement et à mettre en place une aide exceptionnelle pour que l'économie djiboutienne aborde sans heurts dommageables l'évolution de notre présence militaire.
Ai-je besoin de vous redire combien la France est attachée à la réussite de cette entreprise ? Nous n'aurions pas fait ensemble tant de pas, et surmonté tant d'obstacles si nous n'y croyions pas. C'est la même conviction qui nous guide aujourd'hui.
C'est donc à des conclusions pratiques opérationnelles que j'invite le Comité, sans perdre de vue le contexte général de ses travaux.
Côté français, nous avons longuement échangé sur ce sujet. La reconfiguration de notre appareil de défense nous a conduits à redéfinir la présence de nos forces hors de notre territoire national, en particulier sur le continent africain. Nous nous en sommes très largement ouvert à nos partenaires. Aucune décision ne pouvait, dans ce domaine comme dans d'autres, échapper à une véritable concertation. Et si nous souhaitons, pourvu que vous en soyez d'accord, maintenir dans votre pays le plus important dispositif que nous ayons à l'extérieur, nous sommes prêts, et je le redis, à accompagner Djibouti dans la réponse que son économie doit apporter à cet élément nouveau. Il n'y a ni fatalité, ni conséquence dramatique. Il y a un fait qui se traite, et d'abord en ayant le regard tourné vers un dynamisme renouvelé de votre économie, que nous voulons soutenir pour franchir ce cap.
Au delà, et je le rappelle au risque de l'évidence, il ne peut échapper à personne que rien ne sera laissé au hasard pour que notre coopération, au sens large du terme, s'adapte aux besoins et aux enjeux du pays. Croyez que nous ne ménagerons aucun effort pour vous aider à aller en 1999 vers l'obtention d'une facilité d'ajustement structurel renforcé avec le FMI.
Nous aurons d'autres occasions d'approfondir ces préoccupations communes. Notre prochaine commission mixte, portant sur l'ensemble de notre coopération en témoignera prochainement. Mais je voudrais ce matin vous rendre attentifs à deux choses :
- D'abord, que nous avons très tôt pris conscience de ce qu'un appui spécifique devait être apporté à votre pays dans cette période particulière. Vous le savez, notre aide publique a eu tendance à diminuer au cours des dernières années, en Afrique subsaharienne. C'était le cas à Djibouti ces deux dernières années. En 1999, je vous l'annonce pour Djibouti, elle a été d'ores et déjà stabilisée. C'est sur cette base de départ que va s'établir notre volonté d'accompagner votre effort à ce moment de nos relations.
- D'un autre côté, il est évident que la réponse djiboutienne à la conjoncture passe, avant tout, par le renforcement des atouts de Djibouti. J'en vois deux : vous appartenez à une terre d'échanges et de rencontre, c'est un peu votre devise. La géographie en a ainsi décidé; il faut en tirer toujours mieux parti : les infrastructures, portuaires, aéroportuaires, ferroviaires sont des atouts maîtres, et nous souhaitons ensemble que ces bases soient encore mieux assurées pour l'avenir. Vous avez aussi une population jeune, c'est une ressource humaine à laquelle votre pays a procuré des infrastructures sociales comparativement favorables. Rien ne doit être négligé pour conserver cet acquis. Vous savez notre conviction : il n'y a pas de développement économique qui tienne sans une amélioration constante des conditions de vie de la population.
La chance de Djibouti c'est une économie assurée par des infrastructures solides. Son avenir c'est une population mobilisée, dans des conditions de vie qui exigent une attention particulière. Dans cette conjoncture,. l'essentiel est de s'entendre sur ces fondamentaux. Nous souhaitons conserver, avec vous, ce cap.
Messieurs les Ministres, ces échanges, je les souhaite libres, constructifs et concrets. L'heure est venue autour de cette table de rassembler les points de vue, de faire face à l'urgence. Je vous suggère d'aller, pour la fin de notre réunion vers un aide-mémoire qui soit la base tangible et convaincante, pour nos deux gouvernements, d'aller de l'avant. : Sereinement, de façon réaliste, dans le climat d'amitié constructive et franche qui nous guide.
Ce climat, j'inviterai à le célébrer à nouveau en fin de journée avec vous, avant d'aller prochainement vous rendre visite à Djibouti, ainsi que nous l'avons d'ores et déjà décidé..
Je voudrais vous inviter maintenant à nous donner votre vision des choses.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)
Monsieur l'Ambassadeur,
Messieurs les Conseillers,
En ouvrant cette seconde réunion du Comité interministériel qu'ont souhaité les plus hautes autorités de nos deux pays, je voudrais vous dire dans quel esprit nous abordons cette discussion. Votre présence Messieurs les Ministres, témoigne de la volonté des autorités djiboutiennes d'établir avec la France les bases d'une poursuite dynamique de notre coopération. Nous sommes ici pour l'adapter aux attentes de deux Etats souverains qui, dans des contextes nouveaux, mais sans rien négliger des relations anciennes, denses et fructueuses, doivent actualiser leur partenariat.
Les modes de la présence de la France dans le monde, sa diplomatie et sa coopération se renouvellent, pour prendre acte des évolutions du monde et aussi, il le faut, pour que les fidélités établies s'inscrivent dans la recherche d'échanges plus équilibrés et plus responsables seuls capables d'assurer un développement et un partenariat durables
C'est d'un commun accord que nous avons considéré que le moment était venu de traduire cela dans les faits avec la franchise et l'exigence constructive qui caractérisent nos relations. Je suis convaincu que nous serons capables d'engager ces évolutions.
La première phase des travaux de ce Comité, à Djibouti, a permis de préciser les contours de notre approche. L'entretien du 14 octobre dernier entre le président Gouled et le ministre de la Défense, M. Alain Richard, a manifesté notre disponibilité à prendre diverses mesures d'accompagnement et à mettre en place une aide exceptionnelle pour que l'économie djiboutienne aborde sans heurts dommageables l'évolution de notre présence militaire.
Ai-je besoin de vous redire combien la France est attachée à la réussite de cette entreprise ? Nous n'aurions pas fait ensemble tant de pas, et surmonté tant d'obstacles si nous n'y croyions pas. C'est la même conviction qui nous guide aujourd'hui.
C'est donc à des conclusions pratiques opérationnelles que j'invite le Comité, sans perdre de vue le contexte général de ses travaux.
Côté français, nous avons longuement échangé sur ce sujet. La reconfiguration de notre appareil de défense nous a conduits à redéfinir la présence de nos forces hors de notre territoire national, en particulier sur le continent africain. Nous nous en sommes très largement ouvert à nos partenaires. Aucune décision ne pouvait, dans ce domaine comme dans d'autres, échapper à une véritable concertation. Et si nous souhaitons, pourvu que vous en soyez d'accord, maintenir dans votre pays le plus important dispositif que nous ayons à l'extérieur, nous sommes prêts, et je le redis, à accompagner Djibouti dans la réponse que son économie doit apporter à cet élément nouveau. Il n'y a ni fatalité, ni conséquence dramatique. Il y a un fait qui se traite, et d'abord en ayant le regard tourné vers un dynamisme renouvelé de votre économie, que nous voulons soutenir pour franchir ce cap.
Au delà, et je le rappelle au risque de l'évidence, il ne peut échapper à personne que rien ne sera laissé au hasard pour que notre coopération, au sens large du terme, s'adapte aux besoins et aux enjeux du pays. Croyez que nous ne ménagerons aucun effort pour vous aider à aller en 1999 vers l'obtention d'une facilité d'ajustement structurel renforcé avec le FMI.
Nous aurons d'autres occasions d'approfondir ces préoccupations communes. Notre prochaine commission mixte, portant sur l'ensemble de notre coopération en témoignera prochainement. Mais je voudrais ce matin vous rendre attentifs à deux choses :
- D'abord, que nous avons très tôt pris conscience de ce qu'un appui spécifique devait être apporté à votre pays dans cette période particulière. Vous le savez, notre aide publique a eu tendance à diminuer au cours des dernières années, en Afrique subsaharienne. C'était le cas à Djibouti ces deux dernières années. En 1999, je vous l'annonce pour Djibouti, elle a été d'ores et déjà stabilisée. C'est sur cette base de départ que va s'établir notre volonté d'accompagner votre effort à ce moment de nos relations.
- D'un autre côté, il est évident que la réponse djiboutienne à la conjoncture passe, avant tout, par le renforcement des atouts de Djibouti. J'en vois deux : vous appartenez à une terre d'échanges et de rencontre, c'est un peu votre devise. La géographie en a ainsi décidé; il faut en tirer toujours mieux parti : les infrastructures, portuaires, aéroportuaires, ferroviaires sont des atouts maîtres, et nous souhaitons ensemble que ces bases soient encore mieux assurées pour l'avenir. Vous avez aussi une population jeune, c'est une ressource humaine à laquelle votre pays a procuré des infrastructures sociales comparativement favorables. Rien ne doit être négligé pour conserver cet acquis. Vous savez notre conviction : il n'y a pas de développement économique qui tienne sans une amélioration constante des conditions de vie de la population.
La chance de Djibouti c'est une économie assurée par des infrastructures solides. Son avenir c'est une population mobilisée, dans des conditions de vie qui exigent une attention particulière. Dans cette conjoncture,. l'essentiel est de s'entendre sur ces fondamentaux. Nous souhaitons conserver, avec vous, ce cap.
Messieurs les Ministres, ces échanges, je les souhaite libres, constructifs et concrets. L'heure est venue autour de cette table de rassembler les points de vue, de faire face à l'urgence. Je vous suggère d'aller, pour la fin de notre réunion vers un aide-mémoire qui soit la base tangible et convaincante, pour nos deux gouvernements, d'aller de l'avant. : Sereinement, de façon réaliste, dans le climat d'amitié constructive et franche qui nous guide.
Ce climat, j'inviterai à le célébrer à nouveau en fin de journée avec vous, avant d'aller prochainement vous rendre visite à Djibouti, ainsi que nous l'avons d'ores et déjà décidé..
Je voudrais vous inviter maintenant à nous donner votre vision des choses.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)