Point de presse de M. Pierre Moscovici, ministre délégué aux affaires européennes, sur les relations entre l'UE et la Pologne et l'état de préparation de la Pologne à l'adhésion à l'Union européenne, Luxembourg le 10 octobre 2000.

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Circonstance : 7ème réunion du Conseil d'association Union européenne - Pologne à Luxembourg le 10 octobre 2000

Texte intégral

Nous venons de tenir la septième réunion du Conseil d'association entre l'Union européenne et la Pologne. J'ai présidé ce Conseil en présence de M. Wladyslaw Bartoszewski, ministre polonais des Affaires étrangères, qui conduisait la délégation polonaise, Mme Anna Lindh, ministre suédois des Affaires étrangères, représentant la Présidence qui va succéder à la nôtre, et le commissaire Verheugen, responsable de l'élargissement.
Le Conseil d'Association a passé en revue l'état de la préparation de la Pologne pour l'adhésion, à la lumière du deuxième rapport préparé par la Commission européenne en octobre 1999, du partenariat pour l'adhésion, préparé en décembre 1999, et aussi du programme national polonais pour l'adoption de l'acquis, revu en avril 2000.
Le Conseil d'association a noté que la Pologne continuait à remplir les critères politiques de Copenhague et a souligné les impressionnants progrès que la Pologne a faits dans ce sens-là au cours de la dernière période. Dans ce contexte, je peux rappeler notamment l'importance de la réforme judiciaire. Le Conseil d'association a aussi souligné, approuvé et souhaité la bienvenue à l'amélioration de la situation macro-économique polonaise en 1999.
Le Conseil d'association a également approuvé l'ambitieux programme législatif adopté par le gouvernement polonais (et aussi approuvé dans une large mesure par le Parlement polonais). Nous avons tenu à encourager la Pologne à concentrer ses efforts sur la mise en oeuvre effective de la législation ce qui implique des ressources humaines et financières adéquates mais aussi une gestion efficace du secteur public, de la fonction publique. J'ai rappelé que la transposition, l'application et le renforcement de l'acquis sont aussi des éléments importants de la préparation à l'adhésion.
Le Conseil d'association a aussi approuvé les pas que l'Union européenne elle-même a faits dans la préparation pour l'élargissement, en particulier en ouvrant une nouvelle Conférence intergouvernementale pour être prête pour l'élargissement.
Le Conseil d'association a noté que l'accord européen est traduit dans un esprit de coopération et que le 8ème rendez-vous du Comité d'association en juin 2000 a aidé à préparer les futures améliorations des relations bilatérales entre la Pologne et l'Union européenne.
Nous avons noté que les efforts accomplis par la Pologne pour remplir les conditions nécessaires à la transition vers la deuxième étape de cet accord européen était positifs. Nous avons noté le bon état des relations bilatérales en matière commerciale entre l'Union européenne et la Pologne. Le Conseil a cependant encouragé les deux parties à trouver les solutions satisfaisantes aux conflits commerciaux qui demeurent. Nous avons noté avec satisfaction la conclusion, à un niveau technique, de négociations pour des progrès dans le domaine de l'agriculture et les concessions qui ont été faites de part et d'autre. Nous avons aussi reconnu les efforts faits par les autorités polonaises dans leur programme de restructuration de l'acier, au 30 septembre 2000. Le Conseil d'association a enfin approuvé la contribution du programme PHARE et de la Banque européenne d'investissement au développement de la Pologne, notamment pour renforcer ses principaux secteurs économiques.
Nous avons eu aussi un échange sur les principaux problèmes de l'actualité internationale d'intérêt commun, notamment au sujet de la Russie. Je crois qu'au total, cette réunion aura permis de souligner à quel point la coopération entre l'Union européenne et la Pologne en vue de l'élargissement était importante pour les deux parties. Le commissaire Verheugen a eu l'occasion de décrire assez longuement la façon dont se déroulent les négociations d'adhésion et je crois que nous sommes dans une phase évidemment importante de la préparation de la Pologne à l'adhésion, adhésion que nous souhaitons tous vivement.
Il est vrai que nous avons à l'égard de la Pologne des sentiments particulièrement amicaux et que cette réunion s'est déroulée sous ce signe-là.
Q - Le ministre polonais des Affaires étrangères a dit que la coopération dans le domaine commercial apporte surtout des avantages à l'Union européenne et pas à la Pologne parce que le déficit est très grand ? Etes-vous d'accord ?
R - Si nous mesurons cela au déficit, c'est peut-être vrai. Mais ce qui importe, ce n'est pas cela, c'est le choix que nous faisons résolument les uns et les autres d'entrer ensemble dans un espace commercial commun, de bâtir un marché intérieur. C'est d'ailleurs de cette façon-là que nous avons fait le marché commun.
Q - M. Blair désire des négociations durant la Présidence suédoise. N'êtes-vous pas déçu qu'on ne compte plus sur la Présidence française quant à sa capacité de conduire les négociations d'adhésion ?
R - Je ne considère pas le discours de Tony Blair comme un incident diplomatique à l'égard de la Présidence française. La Présidence française fait, je crois, en liaison étroite avec la Commission, et en parfait accord avec elle, tout ce qu'elle peut pour parvenir à Nice à une vision politique de l'élargissement. Nous attendons donc avec patience, et en même temps avec impatience, le rapport de la Commission pour pouvoir avancer, chapitre par chapitre. Je crois que la Commission fait son travail et conduit la négociation de façon tout à fait remarquable. Nous aurons d'ailleurs une session de négociations au niveau ministériel et puis, au Conseil européen de Nice, nous essayerons de tracer une vue d'ensemble et de définir ce que sera le processus qui doit amener à la conclusion des négociations. Je crois que le Premier ministre britannique est tout à fait averti de cela. C'est peut-être parce qu'il sait, justement, ce que sont à la fois l'ambition de notre Présidence et aussi les limites que nous nous sommes fixées, qu'il a pensé à la Présidence suédoise et aux Présidences suivantes qui, elles, prendront en compte les discussions à une étape ultérieure, pour pouvoir remplir pleinement les objectifs. Il y a, je crois, une parfaite articulation entre nos Présidences.
Je vous remercie./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 octobre 2000)