Texte intégral
Monsieur le Président,
Je vous remercie de m'avoir convié au dîner annuel du CRIF où la présence du Premier Ministre est devenue une tradition. Mais notre rencontre de ce soir prend bien évidemment une signification particulière. Deux semaines sont passées depuis la disparition tragique d'Yitzhak Rabin, et nous sommes encore sous le choc de ce drame qui nous a bouleversés et qui a été ressenti si douloureusement par la communauté juive de France. Vous en avez tout à l'heure porté témoignage, Monsieur le Président, avec une émotion que nous partageons tous.
Je voudrais à mon tour, honorer la mémoire d'Yitzhak Rabin, rendre hommage à l'ami qu'il fut pour moi, au dirigeant exemplaire qu'Israël a perdu, à l'homme de paix dont le combat a été salué avec admiration à travers le monde.
Je me souviens de ma première rencontre avec Yitzhak Rabin en juillet 1993. Je l'avais reçu au Quai d'Orsay et lors du dîner officiel, j'avais souligné qu'Israël pouvait de nouveau étonner le monde en lui démontrant que la paix au Proche-Orient était possible. Quelques semaines plus tard, l'annonce de l'accord entre Israël et l'OLP provoquait la stupeur et surtout faisait naître un immense espoir. Yitzhak Rabin avait ouvert le dialogue avec les Palestiniens et engagé Israël sur le chemin de la paix avec l'ennemi d'hier. Il avait fait ce choix avec le courage du soldat, avec la lucidité de l'homme d'Etat et avec la vision historique qui est la marque des grands stratèges. Il savait aussi que le fanatisme, la haine, la peur de l'autre ne désarmeraient pas. Il avait mesuré les obstacles et assumé les risques. Mais il était résolu à aller de l'avant, à poursuivre l'oeuvre entreprise avec Yasser Arafat, avec le Roi Hussein de Jordanie, avec le Président Moubarak, avec tous ceux qui croient à la réconciliation entre les Juifs et les Arabes et qui veulent faire entrer le Proche-Orient dans une ère nouvelle de sécurité et de progrès. Lors de notre dernier entretien, à Paris au mois de juin, Yitzhak Rabin m'avait dit une nouvelle fois que sa détermination était entière. Il a hélas ! payé de sa vie la bataille pour la paix. Nous devons tous rester fidèles à sa volonté : le processus de paix ne doit pas être ralenti. Une telle victoire ne sera pas offerte aux ennemis de la paix. Notre pays avait été parmi les premiers à faire entendre sa voix pour soutenir sans réserve les accords d'Oslo.
Aujourd'hui plus que jamais, la France se doit de manifester sa solidarité envers Israël.
Nous nous sentons bien sûr encouragés par les premières décisions prises par M. Shimon Peres qui a joué un rôle personnel éminent dans la recherche de la paix et qui entend bien continuer le processus engagé. La même résolution existe du côté palestinien pour que l'accord de Taba soit mis en uvre selon le calendrier prévu. Et puis il faut déjà regarder au- delà. Comme vous le savez, c'est en mai prochain que doivent s'ouvrir les négociations sur le statut final des territoires, y compris sur la question de Jérusalem. Cette question sera certainement la plus difficile à résoudre. La Ville Sainte - vous venez de le rappeler M. le Président - cristallise les émotions et les sentiments les plus forts qu'on puisse concevoir.
Vous savez que la France comprend profondément le lien essentiel qui attache le peuple juif et la nation israélienne à Jérusalem. Nous estimons qu'il faut aussi faire droit aux aspirations des autres communautés dont la foi est issue de la même tradition. Comme l'a prévu la déclaration de principes israélo-palestinienne, rien ne doit être fait qui préjuge du statut final de Jérusalem. Que nos amis d'Israël voient dans cette attitude, qui est aussi celle de nos partenaires européens, non pas un parti pris mais, bien au contraire, la volonté de ne pas enfermer l'avenir. Quand on en viendra à parler de Jérusalem, il faudra beaucoup de sagesse, d'imagination et de générosité.
Héros d'Israël, artisan de la paix, Yitzhak Rabin était aussi un ami de la France. Le nouvel Ambassadeur d'Israël à Paris, M. Avi Pazner - dont je salue la présence parmi nous ce soir - l'a souligné à juste titre dans l'émission de TF1 "7 sur 7" le dimanche qui a suivi l'attentat. Lorsque je m'étais rendu à Jérusalem, comme ministre des Affaires étrangères en février 1994, j'avais longuement parlé des relations franco-israéliennes avec Yitzhak Rabin. Il m'avait dit que le moment était venu d'ouvrir un nouveau chapitre dans nos relations. J'avais bien entendu la même idée en tête, et je crois que ce voyage en Israël et les entretiens que j'ai pu avoir par la suite avec le Premier ministre israélien et avec M. Peres ont contribué à donner aux rapports entre les deux pays l'élan que l'on peut constater aujourd'hui. Les relations franco-israéliennes, vous le savez, ont connu au fil des décennies des hauts et des bas. Nos liens s'étaient distendus. Maintenant ils se renforcent chaque jour davantage. Aucun domaine n'échappe à nos ambitions communes. Les contacts politiques se sont multipliés. De grandes sociétés françaises commencent à investir en Israël. Nos entreprises s'intéressent aux grands projets d'infrastructure, qu'il s'agisse de transports, de télécommunications, d'énergie ou de traitement de l'eau. Notre coopération connaît un véritable essor, notamment en matière de recherche scientifique ou dans le domaine spatial, et nous allons bien sûr continuer à la développer.
Israël - Francophonie
Vous avez évoqué, M. le Président, la place d'Israël dans la francophonie. Les Israéliens sont très nombreux à parler le français. On compte dans l'enseignement secondaire 32 000 élèves qui apprennent notre langue, 2400 dans les universités et 2000 dans les centres culturels. Les Etats généraux de la langue française, lancés à l'occasion de ma visite en février 1994 avec, je dois le dire, le plein concours des autorités israéliennes, ont débouché sur de nombreuses propositions dont certaines, comme le rétablissement des bourses, l'ouverture d'une section bilingue dans un lycée israélien, la création d'une filière de français des affaires à l'université de Tel Aviv, ont déjà été réalisées. Il faudra poursuivre cet effort. Il faudra aussi veiller, - vous avez eu raison de le souligner, M. le Président - à intensifier les échanges culturels et artistiques qui contribuent également à la promotion de la langue française.
Le gouvernement français appuie activement la candidature d'Israël au mouvement francophone. Mais, comme vous le savez, l'admission d'un nouveau membre est décidée à l'unanimité, et il n'a pas encore été possible d'obtenir le consensus nécessaire. Nous espérons que cet obstacle pourra être rapidement levé.
Processus de paix au Proche-Orient - Conférence euro-méditerranéenne de Barcelone
Au cours de ma dernière rencontre avec Yitzhak Rabin, lorsqu'il était venu à Paris en juin à l'occasion du Salon du Bourget, nous avions bien sûr parlé du processus de paix dans toutes ses dimensions : l'autonomie palestinienne, mais aussi la Syrie et le Liban avec lesquels il faut aussi qu'un dialogue véritable puisse s'instaurer. Nous avions parlé de l'amitié retrouvée entre la France et Israël et aussi des relations entre Israël et l'Europe. J'avais été frappé de voir l'importance qu'Yitzhak Rabin y attachait. Il avait compris que l'Europe était une dimension essentielle pour l'avenir d'Israël, pour l'avenir du Proche-Orient et de tout le bassin méditerranéen. Et nous avions alors décidé de travailler ensemble au renouveau des relations euro-israéliennes qui avaient connu dans la passé des incompréhensions mutuelles. Nous avons joint nos efforts, avec succès, pour faire aboutir le nouvel accord de coopération entre Israël et l'Union européenne auquel la présidence française de l'Union a donné une impulsion décisive. Nous avons aussi voulu renforcer la contribution de l'Europe au processus de paix, sur le plan économique - vous savez que l'Union européenne est le premier donateur d'aide aux Palestiniens - mais aussi sur le plan politique. La présence de l'Union dans la signature de l'accord de Taba et le rôle qui lui a été confié de coordonner l'observation internationale des prochaines élections palestiniennes témoignent des responsabilités que les Européens sont prêts à assumer pour faire progresser la paix et la stabilité. Cette paix et cette stabilité, la France voudrait les voir régner sur la Méditerranée dans son ensemble. C'est pourquoi elle a pris l'initiative de la conférence euro-méditerranéenne qui va se tenir dans quelques jours à Barcelone avec la pleine participation d'Israël. Nous attendons beaucoup de cette conférence qui doit jeter les bases d'un vaste partenariat entre les deux rives de la Méditerranée pour y promouvoir la sécurité, le développement économique et les échanges culturels.
Mesdames, Messieurs, l'odieux attentat dont a été victime Yitzhak Rabin montre combien nous sommes solidaires face aux dangers du fanatisme et du terrorisme. Nous devons agir sur deux fronts : celui de la répression de la violence et celui de la prévention de la haine, de l'exclusion, du refus de l'autre. Le gouvernement est déterminé à combattre sans faiblesse tous les mouvements terroristes. Nous devons aussi mener auprès de tous les milieux, et en particulier des jeunes, les actions d'éducation et d'information qui s'imposent. C'est dans cet esprit, que conjointement avec l'Allemagne, la France avait proposé la création, par le Conseil européen, de la Commission consultative sur le racisme et la xénophobie présidée par notre ami Jean Kahn. Cette commission a été chargée de présenter un rapport sur la faisabilité d'un observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes. Il s'agit là pour nous d'une dimension essentielle du travail de l'Union européenne. Il trouve son prolongement dans de nombreux domaines judiciaire, policier, pédagogique. La France est favorable à l'adoption d'une action commune renforçant la coopération entre les Etats de l'Union, notamment en matière de sanctions pénales contre les manifestations de racisme, de xénophobie et d'antisémitisme.
Telles sont, Monsieur le Président, les actions internationales conduites par le gouvernement auxquelles je sais votre mouvement attentif.
(Source http://www.doc.diplomatie.gouv.fr, le 7 novembre 2002)
Je vous remercie de m'avoir convié au dîner annuel du CRIF où la présence du Premier Ministre est devenue une tradition. Mais notre rencontre de ce soir prend bien évidemment une signification particulière. Deux semaines sont passées depuis la disparition tragique d'Yitzhak Rabin, et nous sommes encore sous le choc de ce drame qui nous a bouleversés et qui a été ressenti si douloureusement par la communauté juive de France. Vous en avez tout à l'heure porté témoignage, Monsieur le Président, avec une émotion que nous partageons tous.
Je voudrais à mon tour, honorer la mémoire d'Yitzhak Rabin, rendre hommage à l'ami qu'il fut pour moi, au dirigeant exemplaire qu'Israël a perdu, à l'homme de paix dont le combat a été salué avec admiration à travers le monde.
Je me souviens de ma première rencontre avec Yitzhak Rabin en juillet 1993. Je l'avais reçu au Quai d'Orsay et lors du dîner officiel, j'avais souligné qu'Israël pouvait de nouveau étonner le monde en lui démontrant que la paix au Proche-Orient était possible. Quelques semaines plus tard, l'annonce de l'accord entre Israël et l'OLP provoquait la stupeur et surtout faisait naître un immense espoir. Yitzhak Rabin avait ouvert le dialogue avec les Palestiniens et engagé Israël sur le chemin de la paix avec l'ennemi d'hier. Il avait fait ce choix avec le courage du soldat, avec la lucidité de l'homme d'Etat et avec la vision historique qui est la marque des grands stratèges. Il savait aussi que le fanatisme, la haine, la peur de l'autre ne désarmeraient pas. Il avait mesuré les obstacles et assumé les risques. Mais il était résolu à aller de l'avant, à poursuivre l'oeuvre entreprise avec Yasser Arafat, avec le Roi Hussein de Jordanie, avec le Président Moubarak, avec tous ceux qui croient à la réconciliation entre les Juifs et les Arabes et qui veulent faire entrer le Proche-Orient dans une ère nouvelle de sécurité et de progrès. Lors de notre dernier entretien, à Paris au mois de juin, Yitzhak Rabin m'avait dit une nouvelle fois que sa détermination était entière. Il a hélas ! payé de sa vie la bataille pour la paix. Nous devons tous rester fidèles à sa volonté : le processus de paix ne doit pas être ralenti. Une telle victoire ne sera pas offerte aux ennemis de la paix. Notre pays avait été parmi les premiers à faire entendre sa voix pour soutenir sans réserve les accords d'Oslo.
Aujourd'hui plus que jamais, la France se doit de manifester sa solidarité envers Israël.
Nous nous sentons bien sûr encouragés par les premières décisions prises par M. Shimon Peres qui a joué un rôle personnel éminent dans la recherche de la paix et qui entend bien continuer le processus engagé. La même résolution existe du côté palestinien pour que l'accord de Taba soit mis en uvre selon le calendrier prévu. Et puis il faut déjà regarder au- delà. Comme vous le savez, c'est en mai prochain que doivent s'ouvrir les négociations sur le statut final des territoires, y compris sur la question de Jérusalem. Cette question sera certainement la plus difficile à résoudre. La Ville Sainte - vous venez de le rappeler M. le Président - cristallise les émotions et les sentiments les plus forts qu'on puisse concevoir.
Vous savez que la France comprend profondément le lien essentiel qui attache le peuple juif et la nation israélienne à Jérusalem. Nous estimons qu'il faut aussi faire droit aux aspirations des autres communautés dont la foi est issue de la même tradition. Comme l'a prévu la déclaration de principes israélo-palestinienne, rien ne doit être fait qui préjuge du statut final de Jérusalem. Que nos amis d'Israël voient dans cette attitude, qui est aussi celle de nos partenaires européens, non pas un parti pris mais, bien au contraire, la volonté de ne pas enfermer l'avenir. Quand on en viendra à parler de Jérusalem, il faudra beaucoup de sagesse, d'imagination et de générosité.
Héros d'Israël, artisan de la paix, Yitzhak Rabin était aussi un ami de la France. Le nouvel Ambassadeur d'Israël à Paris, M. Avi Pazner - dont je salue la présence parmi nous ce soir - l'a souligné à juste titre dans l'émission de TF1 "7 sur 7" le dimanche qui a suivi l'attentat. Lorsque je m'étais rendu à Jérusalem, comme ministre des Affaires étrangères en février 1994, j'avais longuement parlé des relations franco-israéliennes avec Yitzhak Rabin. Il m'avait dit que le moment était venu d'ouvrir un nouveau chapitre dans nos relations. J'avais bien entendu la même idée en tête, et je crois que ce voyage en Israël et les entretiens que j'ai pu avoir par la suite avec le Premier ministre israélien et avec M. Peres ont contribué à donner aux rapports entre les deux pays l'élan que l'on peut constater aujourd'hui. Les relations franco-israéliennes, vous le savez, ont connu au fil des décennies des hauts et des bas. Nos liens s'étaient distendus. Maintenant ils se renforcent chaque jour davantage. Aucun domaine n'échappe à nos ambitions communes. Les contacts politiques se sont multipliés. De grandes sociétés françaises commencent à investir en Israël. Nos entreprises s'intéressent aux grands projets d'infrastructure, qu'il s'agisse de transports, de télécommunications, d'énergie ou de traitement de l'eau. Notre coopération connaît un véritable essor, notamment en matière de recherche scientifique ou dans le domaine spatial, et nous allons bien sûr continuer à la développer.
Israël - Francophonie
Vous avez évoqué, M. le Président, la place d'Israël dans la francophonie. Les Israéliens sont très nombreux à parler le français. On compte dans l'enseignement secondaire 32 000 élèves qui apprennent notre langue, 2400 dans les universités et 2000 dans les centres culturels. Les Etats généraux de la langue française, lancés à l'occasion de ma visite en février 1994 avec, je dois le dire, le plein concours des autorités israéliennes, ont débouché sur de nombreuses propositions dont certaines, comme le rétablissement des bourses, l'ouverture d'une section bilingue dans un lycée israélien, la création d'une filière de français des affaires à l'université de Tel Aviv, ont déjà été réalisées. Il faudra poursuivre cet effort. Il faudra aussi veiller, - vous avez eu raison de le souligner, M. le Président - à intensifier les échanges culturels et artistiques qui contribuent également à la promotion de la langue française.
Le gouvernement français appuie activement la candidature d'Israël au mouvement francophone. Mais, comme vous le savez, l'admission d'un nouveau membre est décidée à l'unanimité, et il n'a pas encore été possible d'obtenir le consensus nécessaire. Nous espérons que cet obstacle pourra être rapidement levé.
Processus de paix au Proche-Orient - Conférence euro-méditerranéenne de Barcelone
Au cours de ma dernière rencontre avec Yitzhak Rabin, lorsqu'il était venu à Paris en juin à l'occasion du Salon du Bourget, nous avions bien sûr parlé du processus de paix dans toutes ses dimensions : l'autonomie palestinienne, mais aussi la Syrie et le Liban avec lesquels il faut aussi qu'un dialogue véritable puisse s'instaurer. Nous avions parlé de l'amitié retrouvée entre la France et Israël et aussi des relations entre Israël et l'Europe. J'avais été frappé de voir l'importance qu'Yitzhak Rabin y attachait. Il avait compris que l'Europe était une dimension essentielle pour l'avenir d'Israël, pour l'avenir du Proche-Orient et de tout le bassin méditerranéen. Et nous avions alors décidé de travailler ensemble au renouveau des relations euro-israéliennes qui avaient connu dans la passé des incompréhensions mutuelles. Nous avons joint nos efforts, avec succès, pour faire aboutir le nouvel accord de coopération entre Israël et l'Union européenne auquel la présidence française de l'Union a donné une impulsion décisive. Nous avons aussi voulu renforcer la contribution de l'Europe au processus de paix, sur le plan économique - vous savez que l'Union européenne est le premier donateur d'aide aux Palestiniens - mais aussi sur le plan politique. La présence de l'Union dans la signature de l'accord de Taba et le rôle qui lui a été confié de coordonner l'observation internationale des prochaines élections palestiniennes témoignent des responsabilités que les Européens sont prêts à assumer pour faire progresser la paix et la stabilité. Cette paix et cette stabilité, la France voudrait les voir régner sur la Méditerranée dans son ensemble. C'est pourquoi elle a pris l'initiative de la conférence euro-méditerranéenne qui va se tenir dans quelques jours à Barcelone avec la pleine participation d'Israël. Nous attendons beaucoup de cette conférence qui doit jeter les bases d'un vaste partenariat entre les deux rives de la Méditerranée pour y promouvoir la sécurité, le développement économique et les échanges culturels.
Mesdames, Messieurs, l'odieux attentat dont a été victime Yitzhak Rabin montre combien nous sommes solidaires face aux dangers du fanatisme et du terrorisme. Nous devons agir sur deux fronts : celui de la répression de la violence et celui de la prévention de la haine, de l'exclusion, du refus de l'autre. Le gouvernement est déterminé à combattre sans faiblesse tous les mouvements terroristes. Nous devons aussi mener auprès de tous les milieux, et en particulier des jeunes, les actions d'éducation et d'information qui s'imposent. C'est dans cet esprit, que conjointement avec l'Allemagne, la France avait proposé la création, par le Conseil européen, de la Commission consultative sur le racisme et la xénophobie présidée par notre ami Jean Kahn. Cette commission a été chargée de présenter un rapport sur la faisabilité d'un observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes. Il s'agit là pour nous d'une dimension essentielle du travail de l'Union européenne. Il trouve son prolongement dans de nombreux domaines judiciaire, policier, pédagogique. La France est favorable à l'adoption d'une action commune renforçant la coopération entre les Etats de l'Union, notamment en matière de sanctions pénales contre les manifestations de racisme, de xénophobie et d'antisémitisme.
Telles sont, Monsieur le Président, les actions internationales conduites par le gouvernement auxquelles je sais votre mouvement attentif.
(Source http://www.doc.diplomatie.gouv.fr, le 7 novembre 2002)