Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
L'intitulé de votre colloque et la qualité de ses participants constituent en eux-mêmes un message d'encouragement au gouvernement à poursuivre sa tâche de réforme et de modernisation de notre pays.
J'aurais beaucoup voulu venir parmi vous recevoir ce message, malheureusement des contraintes d'emploi du temps, imprévisibles il y a quelques jours, m'obligent à vous faire délivrer un bref propos introductif. Vous voudrez bien je l'espère, m'excuser d'être, bien malgré moi, revenu sur l'accord que j'avais donné aux organisateurs de ce colloque en vue de ma participation à vos travaux.
La nouvelle France, quelle est-elle ? Que voulons-nous qu'elle soit ? Que pouvons-nous faire pour qu'elle soit conforme à ce que nous voulons ?
La France est ce que les Français, chaque jour, en font. C'est une évidence.
Les Français, sous des influences multiples, individuellement et dans leur organisation collective, évoluent. Ce n'est pas un gouvernement qui pourra ni commander, ni étouffer tel ou tel changement. Ce qu'un gouvernement peut faire, c'est mettre à jour ces évolutions parfois difficiles à appréhender, anticiper ce vers quoi elles nous mènent, et en faire prendre conscience aux citoyens. Et puis, selon que cette dynamique aura été jugée souhaitable ou non, créer les conditions juridiques, économiques ou financières pour en faciliter le déploiement ou, au contraire, pour l'orienter différemment.
Notre pays est aujourd'hui engagé dans un changement dont il faut souligner le caractère très global. Il touche aussi bien au comportement individuel des Français, aux rapports sociaux qui se construisent dans notre pays, au fonctionnement de notre économie ou encore à la place de la France dans le monde.
La France de demain est d'abord, inévitablement, une France de plus en plus insérée dans les échanges internationaux, qu'il s'agisse d'échanges culturels, économiques ou démographiques.
Sur le plan économique, notre pays a su, au cours des dernières années, améliorer sa compétitivité dans des proportions telles que notre commerce extérieur, largement déficitaire au début de la décennie 1980, est devenu largement excédentaire depuis trois ans. Ce qui nous reste à faire en revanche pour avoir complètement réussi ce tournant de l'internationalisation économique, c'est d'être parmi les pays qui participeront à la création de l'Union économique et monétaire. Cela signifie, vous le savez, réduire les déficits de nos comptes publics, enjeu qui dépasse nos seuls engagements européens et qui est en lui-même indispensable pour que la France demeure un pays de premier rang.
Le gouvernement s'est attaché à relever ce défi avec la plus grande détermination.
Un premier coup d'arrêt a été donné aux dérives des finances de l'État comme de celles de la protection sociale avec le collectif budgétaire du mois de juin. Un pas supplémentaire a été franchi avec la loi de finances pour 1996 qui s'exécutera avec un déficit ramené à 290 MdsF et des dépenses qui augmentent moins que l'inflation.
En matière de comptes sociaux, j'ai engagé depuis quelques semaines un grand débat qui débouchera, d'ici la fin novembre, sur des propositions de redressement applicables dés janvier 1996. Le déficit, de l'ordre de 60 MdsF par an depuis trois ans, devra être ramené à 30 MdsF en 1996, puis annulé en 1997, en sorte que la gestion de la protection sociale devienne structurellement équilibrée à compter de 1998.
Une fois arrêtés les voies et moyens du financement de la protection sociale, le gouvernement procédera à la réforme fiscale qu'il a annoncée. Il s'agit de rendre les prélèvements obligatoires plus équitables pour les revenus du travail, et plus favorables à l'emploi.
Les défis auxquels nous sommes confrontés du fait de l'internationalisation ne se trouvent pas seulement dans l'économie, mais aussi dans bien d'autres domaines de l'action publique. Chacun d'entre vous aura à l'esprit des questions telles que la protection de nos frontières, l'exception culturelle ou encore la définition d'une politique européenne de défense.
J'ai parlé d'internationalisation : c'est à mes yeux la première dimension du changement qui nous conduit vers la nouvelle France. L'autre dimension, c'est la recomposition, à l'intérieur de notre société, des rapports sociaux.
Nous ne pouvons évidemment pas nous accommoder d'une situation, où des franges entières de la population sont mises à l'écart, sans logement, sans emploi, sans accès convenable au système de soins, dans des quartiers où la sécurité n'est plus toujours assurée.
Nous ne pouvons pas nous en accommoder pour des raisons morales. Nous ne le pouvons pas non plus pour des raisons économiques, parce que notre pays ne sera pas compétitif dans un contexte où la France qui travaille et entreprend doit payer sans cesse davantage pour la France marginalisée.
Voilà pourquoi le gouvernement a donné un deuxième accent très fort à la stratégie qu'il poursuit : la réduction de la fracture sociale.
Voilà, Mesdames et Messieurs, à très grands traits, les enjeux de la nouvelle France et les moyens que le gouvernement se donne pour y faire face. Mes propos sont trop brefs pour n'être pas schématiques. Mais je ne doute pas que vous aurez l'occasion, au cours de ce colloque, de revenir sur tel ou tel des sujets que j'ai évoqués.
Je souhaite que vos discussions soient fructueuses. Et je tiens à féliciter les organisateurs de cette manifestation, l'Institut français des relations internationales et l'International Herald Tribune, pour leur initiative. Vos débats constitueront sans aucun doute une contribution utile à la réflexion.
L'intitulé de votre colloque et la qualité de ses participants constituent en eux-mêmes un message d'encouragement au gouvernement à poursuivre sa tâche de réforme et de modernisation de notre pays.
J'aurais beaucoup voulu venir parmi vous recevoir ce message, malheureusement des contraintes d'emploi du temps, imprévisibles il y a quelques jours, m'obligent à vous faire délivrer un bref propos introductif. Vous voudrez bien je l'espère, m'excuser d'être, bien malgré moi, revenu sur l'accord que j'avais donné aux organisateurs de ce colloque en vue de ma participation à vos travaux.
La nouvelle France, quelle est-elle ? Que voulons-nous qu'elle soit ? Que pouvons-nous faire pour qu'elle soit conforme à ce que nous voulons ?
La France est ce que les Français, chaque jour, en font. C'est une évidence.
Les Français, sous des influences multiples, individuellement et dans leur organisation collective, évoluent. Ce n'est pas un gouvernement qui pourra ni commander, ni étouffer tel ou tel changement. Ce qu'un gouvernement peut faire, c'est mettre à jour ces évolutions parfois difficiles à appréhender, anticiper ce vers quoi elles nous mènent, et en faire prendre conscience aux citoyens. Et puis, selon que cette dynamique aura été jugée souhaitable ou non, créer les conditions juridiques, économiques ou financières pour en faciliter le déploiement ou, au contraire, pour l'orienter différemment.
Notre pays est aujourd'hui engagé dans un changement dont il faut souligner le caractère très global. Il touche aussi bien au comportement individuel des Français, aux rapports sociaux qui se construisent dans notre pays, au fonctionnement de notre économie ou encore à la place de la France dans le monde.
La France de demain est d'abord, inévitablement, une France de plus en plus insérée dans les échanges internationaux, qu'il s'agisse d'échanges culturels, économiques ou démographiques.
Sur le plan économique, notre pays a su, au cours des dernières années, améliorer sa compétitivité dans des proportions telles que notre commerce extérieur, largement déficitaire au début de la décennie 1980, est devenu largement excédentaire depuis trois ans. Ce qui nous reste à faire en revanche pour avoir complètement réussi ce tournant de l'internationalisation économique, c'est d'être parmi les pays qui participeront à la création de l'Union économique et monétaire. Cela signifie, vous le savez, réduire les déficits de nos comptes publics, enjeu qui dépasse nos seuls engagements européens et qui est en lui-même indispensable pour que la France demeure un pays de premier rang.
Le gouvernement s'est attaché à relever ce défi avec la plus grande détermination.
Un premier coup d'arrêt a été donné aux dérives des finances de l'État comme de celles de la protection sociale avec le collectif budgétaire du mois de juin. Un pas supplémentaire a été franchi avec la loi de finances pour 1996 qui s'exécutera avec un déficit ramené à 290 MdsF et des dépenses qui augmentent moins que l'inflation.
En matière de comptes sociaux, j'ai engagé depuis quelques semaines un grand débat qui débouchera, d'ici la fin novembre, sur des propositions de redressement applicables dés janvier 1996. Le déficit, de l'ordre de 60 MdsF par an depuis trois ans, devra être ramené à 30 MdsF en 1996, puis annulé en 1997, en sorte que la gestion de la protection sociale devienne structurellement équilibrée à compter de 1998.
Une fois arrêtés les voies et moyens du financement de la protection sociale, le gouvernement procédera à la réforme fiscale qu'il a annoncée. Il s'agit de rendre les prélèvements obligatoires plus équitables pour les revenus du travail, et plus favorables à l'emploi.
Les défis auxquels nous sommes confrontés du fait de l'internationalisation ne se trouvent pas seulement dans l'économie, mais aussi dans bien d'autres domaines de l'action publique. Chacun d'entre vous aura à l'esprit des questions telles que la protection de nos frontières, l'exception culturelle ou encore la définition d'une politique européenne de défense.
J'ai parlé d'internationalisation : c'est à mes yeux la première dimension du changement qui nous conduit vers la nouvelle France. L'autre dimension, c'est la recomposition, à l'intérieur de notre société, des rapports sociaux.
Nous ne pouvons évidemment pas nous accommoder d'une situation, où des franges entières de la population sont mises à l'écart, sans logement, sans emploi, sans accès convenable au système de soins, dans des quartiers où la sécurité n'est plus toujours assurée.
Nous ne pouvons pas nous en accommoder pour des raisons morales. Nous ne le pouvons pas non plus pour des raisons économiques, parce que notre pays ne sera pas compétitif dans un contexte où la France qui travaille et entreprend doit payer sans cesse davantage pour la France marginalisée.
Voilà pourquoi le gouvernement a donné un deuxième accent très fort à la stratégie qu'il poursuit : la réduction de la fracture sociale.
Voilà, Mesdames et Messieurs, à très grands traits, les enjeux de la nouvelle France et les moyens que le gouvernement se donne pour y faire face. Mes propos sont trop brefs pour n'être pas schématiques. Mais je ne doute pas que vous aurez l'occasion, au cours de ce colloque, de revenir sur tel ou tel des sujets que j'ai évoqués.
Je souhaite que vos discussions soient fructueuses. Et je tiens à féliciter les organisateurs de cette manifestation, l'Institut français des relations internationales et l'International Herald Tribune, pour leur initiative. Vos débats constitueront sans aucun doute une contribution utile à la réflexion.