Texte intégral
Je suis particulièrement heureux de vous accueillir ce soir, au nom du gouvernement français, pour ce dîner. Votre visite à Paris s'inscrit en effet dans une dynamique qui, depuis des années, et particulièrement ces 20 derniers mois, a marqué les relations amicales de la France et du Vénézuéla, relations qui remontent à l'époque où Francisco de Miranda et Simon Bolívar puisaient dans la révolution française les sources d'une action visionnaire et héroïque.
Depuis votre dernier passage à Paris en octobre 1999 est survenu au Vénézuéla le drame de décembre dernier, qui a occasionné des milliers de morts et la perte d'un logement, d'un travail, d'un parent, d'un proche, pour des dizaines de milliers de vos compatriotes. Le peuple français, le gouvernement, le président de la République, tous, nous avons été profondément bouleversés par cette tragédie qui frappait le Venezuela dans sa chair. Il allait dès lors de soi que la France - comme d'autres pays d'ailleurs - soit à vos côtés dès les premiers jours de la catastrophe, et aujourd'hui dans la phase de reconstruction.
Les événements tragiques qu'a vécus votre pays ne l'ont cependant pas empêché de mener à bien, sous l'impulsion du président Chavez et du gouvernement dont vous faites partie, une transformation profonde de son système politique. L'adoption de la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela et la relégitimation des pouvoirs en place lors de l'élection de juillet dernier vous mettent désormais en mesure d'entreprendre, dans le nouveau cadre démocratique que vous avez choisi, la consolidation des institutions politiques. La France sera à vos côtés chaque fois qu'elle le pourra, car il est dans son intérêt de voir s'épanouir au Venezuela un système démocratique respectueux des droits des citoyens. Elle le fait déjà en proposant notamment, à la demande du tribunal suprême de justice, une coopération pour la création d'une école de formation des magistrats vénézuéliens.
Le Venezuela est également engagé dans le processus difficile et complexe de redressement économique du pays et de diversification de sa base industrielle. Nous suivrons avec attention et intérêt les actions du gouvernement vénézuélien. Des réformes structurelles qu'il entreprendra dépendront en effet le retour à la confiance des milieux d'affaires vénézuéliens et étrangers et, au bout du compte, le succès de cette entreprise.
Votre visite, Monsieur le Ministre, est enfin et surtout l'occasion de faire le bilan des relations franco-vénézuéliennes, d'une longue et solide tradition d'amitié étayée par des réalisations concrètes. Notre dialogue politique, nourri par des rencontres fréquentes au plus haut niveau, se porte bien et se projette sur la scène internationale. J'en veux pour exemple le dialogue producteurs-consommateurs sur les questions pétrolières, réamorcé à Riyad il y a quelques jours et qui repose, je le rappelle, sur une initiative franco-vénézuélienne qui remonte à 1991. Le président de la République a eu l'occasion d'évoquer ce thème récemment avec le président de l'OPEP, futur Secrétaire général de cette organisation et actuel ministre vénézuélien de l'énergie et des mines, votre collègue Ali Rodriguez Araque. Nos relations économiques progressent également et les investissements réalisés par les groupes français au Venezuela, comme TOTAL-FINA-ELF, ou, comme nous l'espérons, Péchiney dans un avenir proche dans la branche aluminium, font de la France un partenaire important du Venezuela. Enfin, la vitalité de nos relations culturelles ne se dément pas et devrait même s'intensifier, avec l'organisation en 2002, à Paris et à Caracas, d'une série d'événements ayant pour objet de faire le bilan d'un siècle de relations riches et denses, marquées par un flux permanent d'artistes, d'intellectuels et de créateurs des deux pays.
Pour terminer, je souhaite simplement apporter la confirmation de la volonté de la France de poursuivre avec le Venezuela un dialogue fructueux, alimenté par des convictions démocratiques partagées.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 novembre 2000)
Depuis votre dernier passage à Paris en octobre 1999 est survenu au Vénézuéla le drame de décembre dernier, qui a occasionné des milliers de morts et la perte d'un logement, d'un travail, d'un parent, d'un proche, pour des dizaines de milliers de vos compatriotes. Le peuple français, le gouvernement, le président de la République, tous, nous avons été profondément bouleversés par cette tragédie qui frappait le Venezuela dans sa chair. Il allait dès lors de soi que la France - comme d'autres pays d'ailleurs - soit à vos côtés dès les premiers jours de la catastrophe, et aujourd'hui dans la phase de reconstruction.
Les événements tragiques qu'a vécus votre pays ne l'ont cependant pas empêché de mener à bien, sous l'impulsion du président Chavez et du gouvernement dont vous faites partie, une transformation profonde de son système politique. L'adoption de la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela et la relégitimation des pouvoirs en place lors de l'élection de juillet dernier vous mettent désormais en mesure d'entreprendre, dans le nouveau cadre démocratique que vous avez choisi, la consolidation des institutions politiques. La France sera à vos côtés chaque fois qu'elle le pourra, car il est dans son intérêt de voir s'épanouir au Venezuela un système démocratique respectueux des droits des citoyens. Elle le fait déjà en proposant notamment, à la demande du tribunal suprême de justice, une coopération pour la création d'une école de formation des magistrats vénézuéliens.
Le Venezuela est également engagé dans le processus difficile et complexe de redressement économique du pays et de diversification de sa base industrielle. Nous suivrons avec attention et intérêt les actions du gouvernement vénézuélien. Des réformes structurelles qu'il entreprendra dépendront en effet le retour à la confiance des milieux d'affaires vénézuéliens et étrangers et, au bout du compte, le succès de cette entreprise.
Votre visite, Monsieur le Ministre, est enfin et surtout l'occasion de faire le bilan des relations franco-vénézuéliennes, d'une longue et solide tradition d'amitié étayée par des réalisations concrètes. Notre dialogue politique, nourri par des rencontres fréquentes au plus haut niveau, se porte bien et se projette sur la scène internationale. J'en veux pour exemple le dialogue producteurs-consommateurs sur les questions pétrolières, réamorcé à Riyad il y a quelques jours et qui repose, je le rappelle, sur une initiative franco-vénézuélienne qui remonte à 1991. Le président de la République a eu l'occasion d'évoquer ce thème récemment avec le président de l'OPEP, futur Secrétaire général de cette organisation et actuel ministre vénézuélien de l'énergie et des mines, votre collègue Ali Rodriguez Araque. Nos relations économiques progressent également et les investissements réalisés par les groupes français au Venezuela, comme TOTAL-FINA-ELF, ou, comme nous l'espérons, Péchiney dans un avenir proche dans la branche aluminium, font de la France un partenaire important du Venezuela. Enfin, la vitalité de nos relations culturelles ne se dément pas et devrait même s'intensifier, avec l'organisation en 2002, à Paris et à Caracas, d'une série d'événements ayant pour objet de faire le bilan d'un siècle de relations riches et denses, marquées par un flux permanent d'artistes, d'intellectuels et de créateurs des deux pays.
Pour terminer, je souhaite simplement apporter la confirmation de la volonté de la France de poursuivre avec le Venezuela un dialogue fructueux, alimenté par des convictions démocratiques partagées.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 novembre 2000)