Texte intégral
O. Mazerolle Les projets d'union ou de fusion de la droite sont multiples. Mais qu'ils émanent d'E. Balladur ou d'A. Juppé, ils ne semblent pas provoquer votre enthousiasme. Pourquoi ?
- "Si. Je réclame l'union depuis que je suis arrivée parce que je la sais réclamée par les Français. Je les écoute : ils en ont assez que nous ne nous entendions pas, que nous perdions, et ils en ont assez des querelles de personnes. Et puis, je suis profondément convaincue que parce que nous sommes, les uns et les autres, très proches dans nos idées - contrairement à ce qui se passe à gauche - nous devons travailler ensemble. Je crois qu'on peut et qu'on doit faire l'union. Je crois qu'elle avance. Je me réjouis de tout ce qui la fait avancer c'est-à-dire de chacune des initiatives."
Justement, quel projet êtes-vous prête à appuyer?
- "Aujourd'hui : tous, parce que tous contiennent de très bonnes choses. Et je me réjouis aujourd'hui..."
Vous signez les uns et les autres ?
- "Je pourrais les signer tous ou n'en signer aucun parce que je n'ai pas de raisons d'en privilégier un. En revanche, ce que je souhaite faire - et j'ai d'ailleurs demandé à trois personnalités de préparer ce travail -, c'est justement de rapprocher toutes ces propositions pour prendre dans chacune ce qu'il y a de mieux. J'ai désigné, hier, F. de Panafieu, G. Carrez, G. Larcher pour que justement ils rencontrent, ils réunissent chacun de ceux qui font des propositions, qui agissent déjà depuis plusieurs semaines - je pense à des personnalités comme D. Baudis ; comme ceux qu'on a appelés les mousquetaires, J.-P. Raffarin, D. Perben ; et ceux qui ont proposé un texte - le dernier texte - E. Balladur, A. Juppé - de façon à ce que, justement, nous ayons quelque chose de fort à proposer, à proposer aussi à nos militants et à nos électeurs parce que c'est d'eux que nous tirons notre légitimité."
Ce qui a été proposé jusqu'à présent ne vous suffit pas ?
- "Ce qui a été proposé est formidable. Je le soutiens totalement. Ce que je souhaite, c'est qu'il y ait une proposition unique qui soit partagée par tous. Nous allons le faire et ce sera la première démonstration de l'union."
Il y en a tout de même qui redoutent, comme F. Bayrou, voire A. Madelin, qu'il s'agisse derrière tout cela d'une opération de l'Elysée, de J. Chirac pour avoir une seule tête derrière lui.
- "Non, d'ailleurs, je crois que ce qui est important, c'est de voir que ces initiatives viennent de personnalités extrêmement diverses, qui représentent l'ensemble des différentes formations de l'opposition. Ce qui compte, c'est que nous puissions nous présenter unis devant nos électeurs au niveau de nos propositions. L'union est indispensable. Pourquoi ? D'abord, je vous l'ai dit, parce qu'elle est demandée profondément par nos électeurs qui en ont assez de nos querelles de personnes et qui en ont assez de nous voir perdre sur des querelles de personnes alors que nous partageons les mêmes idées et les mêmes valeurs. Et d'autre part, l'Union est également indispensable parce qu'elle est la condition pour nous faire entendre. Pour faire entendre par exemple nos dénonciations de la politique gouvernementale qui va à l'encontre de l'intérêt des Français ; nous faire entendre par exemple sur la façon déplorable dont le Gouvernement a traité et traite encore aujourd'hui la crise de la vache folle : on va voir que ce sont les Français qui vont devoir payer un certain nombre de non-prises de responsabilité par le Gouvernement ; nous faire entendre sur les retraites dont vous parliez à l'instant."
Vous appuyez le Medef dans sa démarche ?
- "Le Gouvernement, depuis des mois et des mois, malgré nos demandes, ne fait rien en la matière."
Donc, le Medef a raison de dire qu'il faut allonger la durée des cotisations ?
- "Le rôle d'un parti politique n'est pas de soutenir un syndicat. Les syndicats ont leurs responsabilités, les partis politiques ont leurs responsabilités et le Gouvernement a aussi sa responsabilité. Nous disons depuis des mois que le Gouvernement doit se saisir de ce dossier qui devient urgent. Nous le voyons aujourd'hui. D'ici quelques mois, un certain nombre de retraites complémentaires risquent de ne pas être payées."
Beaucoup disent "pas du tout, avec la reprise de l'activité les cotisations sont là et le financement est assuré."
- "Tous ceux qui ont regardé de près le dossier, et notamment tous les experts, ont dit qu'il y avait un problème. D'ailleurs, nous le voyons aujourd'hui. Si effectivement le Medef ne participe plus, il n'y aura plus de paiement d'un certain nombre de retraites complémentaires."
Vous regrettez qu'il le fasse, qu'il agisse comme cela ?
- "Je regrette toujours les situations de crise. Je regrette surtout que l'on ne prenne pas en compte les besoins des Français, c'est-à-dire la garantie pour tous ceux qui ont travaillé toute leur vie d'avoir effectivement des revenus corrects à la fin de leur vie. Et là, nous avons fait un certain nombre de propositions. Le Gouvernement les balaie d'un revers de main mais ne propose rien à la place parce qu'il a peur de déplaire à une partie de son électorat. Cela n'est pas sérieux."
Retour à l'union de la droite : vous accepteriez la disparition du RPR pour une fusion dans un parti unique ?
- "Je suis présidente du plus important parti de l'opposition. Cela ne me donne pas le pouvoir ni le droit de décider du devenir de ce parti. Je suis élue et par conséquent, je représente ceux qui m'ont élue. De la même façon, je crois que ce qui est très important, c'est que nos électeurs - il y a nos militants, mais il y a nos électeurs - doivent pouvoir s'exprimer. D'où l'initiative - que j'ai prise d'ailleurs il y a 48 heures - de demander, puisque nous sommes installés sur tout le territoire national, à l'ensemble de ceux qui me représentent, c'est-à-dire nos secrétaires départementaux dans chaque département, d'associer les élus, les militants, d'associer les sympathisants qui le voudront à cette définition des formes que doit prendre dans l'avenir l'union de l'opposition. L'union de l'opposition a commencé à exister aujourd'hui."
Elle doit se faire avant les présidentielles ?
- "Je crois qu'effectivement on peut sans doute, sur certains points, aller assez vite. Regardez par exemple les investitures. Nous avons fini avec nos partenaires de l'opposition d'établir un système dans lequel il y aurait à peu près simplement une quinzaine de primaires. C'est un travail fait ensemble. Dans les ateliers d'alternance où nous sommes en train d'établir ensemble le projet que nous allons soumettre ensemble aux Français au moment des élections législatives, nous travaillons et nous avançons sur les retraites, sur l'emploi, sur l'éducation etc."
A propos de l'investiture, il y a Paris. P. Séguin a raison de persister à dire : "pas d'accord, jamais d'accord avec J. Tiberi"?
- "P. Séguin est la tête de liste investie par l'union de l'opposition. P. Séguin est investi par le RPR, l'UDF et DL. C'est à lui que nous avons, ensemble, confié la responsabilité de mener sa campagne. C'est à lui et à lui seul..."
Vous lui faites confiance ?
- "Je lui fais totalement confiance. C'est à lui et à lui seul qu'il convient de définir sa stratégie à l'égard de ceux qui sont en dehors de cette union de l'opposition."
Cela ne vous pose pas de problèmes ?
- "De confier à P. Séguin cette responsabilité de conduire ? Non. A St Jean-de-Luz ou sur la côte basque, quand je mène une campagne, je n'admettrais pas que quelqu'un vienne faire de l'ingérence dans la façon dont je mène ma campagne. Je n'ai aucune raison d'aller faire de l'ingérence dans la façon dont les autres le font."
Vous ne croyez pas que la coupure avec J. Tiberi risque de faire élire la gauche par l'éparpillement des voix ?
- "Je crois que c'est à P. Séguin et à son équipe de définir ce que doit être sa stratégie pour garder Paris."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 17 janvier 2001)
- "Si. Je réclame l'union depuis que je suis arrivée parce que je la sais réclamée par les Français. Je les écoute : ils en ont assez que nous ne nous entendions pas, que nous perdions, et ils en ont assez des querelles de personnes. Et puis, je suis profondément convaincue que parce que nous sommes, les uns et les autres, très proches dans nos idées - contrairement à ce qui se passe à gauche - nous devons travailler ensemble. Je crois qu'on peut et qu'on doit faire l'union. Je crois qu'elle avance. Je me réjouis de tout ce qui la fait avancer c'est-à-dire de chacune des initiatives."
Justement, quel projet êtes-vous prête à appuyer?
- "Aujourd'hui : tous, parce que tous contiennent de très bonnes choses. Et je me réjouis aujourd'hui..."
Vous signez les uns et les autres ?
- "Je pourrais les signer tous ou n'en signer aucun parce que je n'ai pas de raisons d'en privilégier un. En revanche, ce que je souhaite faire - et j'ai d'ailleurs demandé à trois personnalités de préparer ce travail -, c'est justement de rapprocher toutes ces propositions pour prendre dans chacune ce qu'il y a de mieux. J'ai désigné, hier, F. de Panafieu, G. Carrez, G. Larcher pour que justement ils rencontrent, ils réunissent chacun de ceux qui font des propositions, qui agissent déjà depuis plusieurs semaines - je pense à des personnalités comme D. Baudis ; comme ceux qu'on a appelés les mousquetaires, J.-P. Raffarin, D. Perben ; et ceux qui ont proposé un texte - le dernier texte - E. Balladur, A. Juppé - de façon à ce que, justement, nous ayons quelque chose de fort à proposer, à proposer aussi à nos militants et à nos électeurs parce que c'est d'eux que nous tirons notre légitimité."
Ce qui a été proposé jusqu'à présent ne vous suffit pas ?
- "Ce qui a été proposé est formidable. Je le soutiens totalement. Ce que je souhaite, c'est qu'il y ait une proposition unique qui soit partagée par tous. Nous allons le faire et ce sera la première démonstration de l'union."
Il y en a tout de même qui redoutent, comme F. Bayrou, voire A. Madelin, qu'il s'agisse derrière tout cela d'une opération de l'Elysée, de J. Chirac pour avoir une seule tête derrière lui.
- "Non, d'ailleurs, je crois que ce qui est important, c'est de voir que ces initiatives viennent de personnalités extrêmement diverses, qui représentent l'ensemble des différentes formations de l'opposition. Ce qui compte, c'est que nous puissions nous présenter unis devant nos électeurs au niveau de nos propositions. L'union est indispensable. Pourquoi ? D'abord, je vous l'ai dit, parce qu'elle est demandée profondément par nos électeurs qui en ont assez de nos querelles de personnes et qui en ont assez de nous voir perdre sur des querelles de personnes alors que nous partageons les mêmes idées et les mêmes valeurs. Et d'autre part, l'Union est également indispensable parce qu'elle est la condition pour nous faire entendre. Pour faire entendre par exemple nos dénonciations de la politique gouvernementale qui va à l'encontre de l'intérêt des Français ; nous faire entendre par exemple sur la façon déplorable dont le Gouvernement a traité et traite encore aujourd'hui la crise de la vache folle : on va voir que ce sont les Français qui vont devoir payer un certain nombre de non-prises de responsabilité par le Gouvernement ; nous faire entendre sur les retraites dont vous parliez à l'instant."
Vous appuyez le Medef dans sa démarche ?
- "Le Gouvernement, depuis des mois et des mois, malgré nos demandes, ne fait rien en la matière."
Donc, le Medef a raison de dire qu'il faut allonger la durée des cotisations ?
- "Le rôle d'un parti politique n'est pas de soutenir un syndicat. Les syndicats ont leurs responsabilités, les partis politiques ont leurs responsabilités et le Gouvernement a aussi sa responsabilité. Nous disons depuis des mois que le Gouvernement doit se saisir de ce dossier qui devient urgent. Nous le voyons aujourd'hui. D'ici quelques mois, un certain nombre de retraites complémentaires risquent de ne pas être payées."
Beaucoup disent "pas du tout, avec la reprise de l'activité les cotisations sont là et le financement est assuré."
- "Tous ceux qui ont regardé de près le dossier, et notamment tous les experts, ont dit qu'il y avait un problème. D'ailleurs, nous le voyons aujourd'hui. Si effectivement le Medef ne participe plus, il n'y aura plus de paiement d'un certain nombre de retraites complémentaires."
Vous regrettez qu'il le fasse, qu'il agisse comme cela ?
- "Je regrette toujours les situations de crise. Je regrette surtout que l'on ne prenne pas en compte les besoins des Français, c'est-à-dire la garantie pour tous ceux qui ont travaillé toute leur vie d'avoir effectivement des revenus corrects à la fin de leur vie. Et là, nous avons fait un certain nombre de propositions. Le Gouvernement les balaie d'un revers de main mais ne propose rien à la place parce qu'il a peur de déplaire à une partie de son électorat. Cela n'est pas sérieux."
Retour à l'union de la droite : vous accepteriez la disparition du RPR pour une fusion dans un parti unique ?
- "Je suis présidente du plus important parti de l'opposition. Cela ne me donne pas le pouvoir ni le droit de décider du devenir de ce parti. Je suis élue et par conséquent, je représente ceux qui m'ont élue. De la même façon, je crois que ce qui est très important, c'est que nos électeurs - il y a nos militants, mais il y a nos électeurs - doivent pouvoir s'exprimer. D'où l'initiative - que j'ai prise d'ailleurs il y a 48 heures - de demander, puisque nous sommes installés sur tout le territoire national, à l'ensemble de ceux qui me représentent, c'est-à-dire nos secrétaires départementaux dans chaque département, d'associer les élus, les militants, d'associer les sympathisants qui le voudront à cette définition des formes que doit prendre dans l'avenir l'union de l'opposition. L'union de l'opposition a commencé à exister aujourd'hui."
Elle doit se faire avant les présidentielles ?
- "Je crois qu'effectivement on peut sans doute, sur certains points, aller assez vite. Regardez par exemple les investitures. Nous avons fini avec nos partenaires de l'opposition d'établir un système dans lequel il y aurait à peu près simplement une quinzaine de primaires. C'est un travail fait ensemble. Dans les ateliers d'alternance où nous sommes en train d'établir ensemble le projet que nous allons soumettre ensemble aux Français au moment des élections législatives, nous travaillons et nous avançons sur les retraites, sur l'emploi, sur l'éducation etc."
A propos de l'investiture, il y a Paris. P. Séguin a raison de persister à dire : "pas d'accord, jamais d'accord avec J. Tiberi"?
- "P. Séguin est la tête de liste investie par l'union de l'opposition. P. Séguin est investi par le RPR, l'UDF et DL. C'est à lui que nous avons, ensemble, confié la responsabilité de mener sa campagne. C'est à lui et à lui seul..."
Vous lui faites confiance ?
- "Je lui fais totalement confiance. C'est à lui et à lui seul qu'il convient de définir sa stratégie à l'égard de ceux qui sont en dehors de cette union de l'opposition."
Cela ne vous pose pas de problèmes ?
- "De confier à P. Séguin cette responsabilité de conduire ? Non. A St Jean-de-Luz ou sur la côte basque, quand je mène une campagne, je n'admettrais pas que quelqu'un vienne faire de l'ingérence dans la façon dont je mène ma campagne. Je n'ai aucune raison d'aller faire de l'ingérence dans la façon dont les autres le font."
Vous ne croyez pas que la coupure avec J. Tiberi risque de faire élire la gauche par l'éparpillement des voix ?
- "Je crois que c'est à P. Séguin et à son équipe de définir ce que doit être sa stratégie pour garder Paris."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 17 janvier 2001)