Texte intégral
Ce congrès laissera son empreinte dans nos curs, et sa trace dans l'histoire politique de l'UDF et dans le cours des événements politiques qui se dessinent pour la France contemporaine. Nous abordons une période au cours de laquelle les Français devront accomplir des choix politiques extrêmement lourds. Ils vont renouveler la totalité de leurs 500000 conseillers municipaux, choisir la moitié de leurs conseillers généraux, le tiers de leurs sénateurs, la totalité de leurs députés et leur Président de la République. Nous abordons donc une période politique majeure pour notre pays. Ce congrès nous a permis de tracer la ligne de notre action pour cette période. Nous devons mesurer le chemin parcouru depuis le congrès de Lille. Je vous rappellerai la fameuse phrase de Pierre Dac : " Etant parti de zéro et n'étant arrivé nulle part, j'ai au moins la satisfaction de ne rien devoir à personne ". Nous sommes partis d'une crise, qui nous a profondément peinés, nous sommes parvenus à constituer un parti majeur du paysage politique français, et nous avons la satisfaction de le devoir à nous-mêmes. Nous pouvons être heureux et fiers.
Nous avions abordé les élections européennes dans des conditions extrêmement difficiles et le Parlement européen est aujourd'hui présidé par l'une d'entre nous. Nous avons rassemblé des hommes et des femmes qui n'avaient pas les mêmes origines, ni tout à fait les mêmes sensibilités, ni tout à fait les mêmes idées. Nous pouvons, après deux ans, parler d'une unité réussie. Chacun et chacune d'entre nous a apporté sa pierre à l'édifice et fait certaines concessions, et nous sommes parvenus à l'unité.
Nous devons maintenant regarder devant nous. La première échéance est celle des débats qui auront lieu au Parlement sur le calendrier politique de la période à venir. Nous avons pris ici des décisions, nous avons fixé une ligne politique. Comme depuis l'origine de l'UDF, les députés et les sénateurs prennent leurs décisions en conscience. J'ai tout à l'heure entendu avec plaisir Philippe Douste-Blazy affirmer qu'il nous avait entendus. L'échéance suivante est celle des municipales. Nous devrons mener des combats extrêmement importants pour nous et notre pays : à Lyon, Michel Mercier, à Toulouse, Philippe Douste-Blazy, à Rouen, Pierre Averty, à Tours, Renaud de Dieulevars, à Angers, vielle ville UDF qui jamais n'aurait dû cesser de l'être, Dominique Richard, à Strasbourg, Fabien Keller Ces batailles sont nos batailles.
Notre objectif est de reconstruire ensemble l'opposition. L'opposition a connu une succession de crises. Certains s'y trouvent encore. Nous avons l'avantage d'en être sortis. Notre objectif doit être de " tisser notre toile ". Nous avons ici débattu de certains mots qui n'ont plus de sens. L'un d'entre eux était le terme " hégémonie ". Qui parle encore d'hégémonie ? Plus personne n'en a les moyens Nous avons évoqué le " parti unique ". Mais que peut-il signifier, notamment pour les démocrates dont parlait François Léotard ?
Mes chers amis, je souhaite que vous preniez conscience du fait que vous êtes en situation de devenir la première force de l'opposition nationale de demain. Vous le pouvez, nous le pouvons. Les circonstances, le temps, le calendrier, les événements vous sont favorables et peuvent vous permettre de prendre la tête. Prenez-la. Prenons-la tous ensemble. N'hésitons pas. Enlevons nos vêtements, qui étaient ceux d'un parti minoritaire dans l'opposition d'hier, et revêtons l'habit de ceux qui veulent gagner les échéances à venir. Cela passe par l'affirmation de notre identité politique, non pas par le renoncement à nos convictions au profit des autres. La grande affaire de la politique française est désormais de savoir comment mettre un terme à l'emprise du Parti Socialiste sur la vie de notre pays. Depuis vingt ans, nous n'avons connu que le Parti Socialiste au pouvoir ou la cohabitation, à l'exception de deux années au cours desquelles nous avions toutes les possibilités. Nous devons toutefois reconnaître que nous n'en avons pas fait un très bon usage Nous ne voulons plus ni de la Gauche au pouvoir ni du mélange qu'est la cohabitation. La question est la suivante : "
Va-t-on sortir de ce septennat avec un Président de Gauche ? ". Sommes-nous capables de faire en sorte que la France dise non à la hausse permanente des dépenses publiques, non au refus systématique de toutes les réformes et de tous les changements dont notre pays a grand besoin, non à la dilapidation des capacités françaises et non aux chances perdues par notre pays au cours de ces vingt années ? Notre objectif, mes chers amis, est de battre Lionel Jospin.
Nous devrons, pour cela, réunir un certain nombre de convictions. La première est l'union de l'opposition. Vous avez tous, hier, répondu avec talent et ferveur à ceux qui vous avaient maltraités. Un certain nombre de voix se sont en effet élevées au cours des dernières semaines pour nous adresser des invectives, voire des injures, inacceptables. Il est temps maintenant de procéder à un rappel au calme. Je propose de recentrer le débat sur les vraies questions, d'admettre que l'opposition ne sera jamais uniforme, qu'elle est diverse, et que cela est normal est sain. Nous devons rappeler que le respect mutuel est nécessaire et que ceux qui tirent contre leur camp perdent toujours les batailles. Par ailleurs, pour battre la Gauche, le renouvellement des hommes et des idées, dont parle très bien François Bayrou, est nécessaire.
Mes chers amis, prenez conscience du fait qu'il y a vingt ans, à l'orée de cette longue période marquée par la Gauche, notre force politique de l'opposition rassemblait 44 % des suffrages au premier tour. Aujourd'hui, pour toutes les élections, ces mêmes forces rassemblent 34 % des suffrages. L'opposition nationale s'est rétrécie, et nous vous demandons de prendre conscience du fait que pour gagner il faut savoir innover et se tourner vers les électeurs.
Je prendrai ici quelques exemples. La conférence de La Haye s'est tenue il y a quelques jours. Elle a donné lieu, en France, à très peu de commentaires. Cet événement est pourtant d'une très haute importance. Si les hommes politiques n'en parlent pas, les Français savent qu'il existe une menace écologique réelle. Si la température des continents s'accroît de 1 %, la salle dans laquelle nous sommes aujourd'hui se trouvera, à la fin du siècle prochain, sous dix mètres d'eau. Il existe par conséquent dans notre pays de réelles inquiétudes. Un combat politique doit être mené pour que le monde entier prenne les décisions qu'exige la protection de l'environnement et de la planète. Dominique Voynet a pris, à La Haye, de mauvaises décisions et a mal défendu les intérêts de l'Europe, alors qu'il était possible de faire céder les Américains sur des sujets centraux. Dominique Voynet n'est pas un bon ministre. Elle défend mal les intérêts de l'écologie.
Par ailleurs, l'opposition est associée à tort à un certain nombre de mots. Les mots " capital ", " libéral ", " patronat " sont ainsi évoqués. Ils ne relèvent pourtant pas de notre sphère. Le débat sur la mondialisation montre que nos concitoyens souhaitent être dirigés par des hommes et des femmes qui soient capables de maîtriser les dangers et les risques de la mondialisation. Nul ne doute du fait que nous ayons beaucoup à tirer de la mondialisation. Nul ne doute du fait qu'elle s'impose. Toutefois, elle implique de nombreux risques et peut engendrer de nouveaux conflits dans le monde. Le rôle des hommes politiques n'est pas de bêler devant les événements, mais de les maîtriser.
La Gauche a récemment essayé de nous piéger sur l'IVG. Elle n'y est pas parvenue, et je me félicite de la façon dont, à l'initiative de l'UDF et avec le concours d'un nombre très respectable d'amis, nous avons su trouver les mots et l'attitude adaptés à cette situation. Philippe Douste-Blazy a évoqué les débats relatifs aux recherches menées sur les embryons. Nous devons être extrêmement présents. Je vous ai parlé de l'écologie, de la mondialisation et je vous parle à présent des problèmes liés à la vie, qui sont, pour nos concitoyens beaucoup plus importants que le calendrier électoral.
Je ne peux, pour conclure, que vous dire combien nous avons été heureux de vous accueillir et combien nous sommes heureux de nous retrouver, à l'UDF, aux côtés de François Bayrou. Nous serons avec lui dans les combats à venir. Lorsque les Jeux Olympiques se terminent, la flamme est remise à la ville qui organisera leur prochaine édition. J'avais le sentiment, en venant à Angers, de transporter la flamme de l'UDF, qui venait de Lille. Cette flamme, qui nous éclaire, qui nous illumine et nous guidera, je la remets à François Bayrou, en lui disant : " Bon travail ".
(source http://www.udf.org, le 8 janvier 2001)
Nous avions abordé les élections européennes dans des conditions extrêmement difficiles et le Parlement européen est aujourd'hui présidé par l'une d'entre nous. Nous avons rassemblé des hommes et des femmes qui n'avaient pas les mêmes origines, ni tout à fait les mêmes sensibilités, ni tout à fait les mêmes idées. Nous pouvons, après deux ans, parler d'une unité réussie. Chacun et chacune d'entre nous a apporté sa pierre à l'édifice et fait certaines concessions, et nous sommes parvenus à l'unité.
Nous devons maintenant regarder devant nous. La première échéance est celle des débats qui auront lieu au Parlement sur le calendrier politique de la période à venir. Nous avons pris ici des décisions, nous avons fixé une ligne politique. Comme depuis l'origine de l'UDF, les députés et les sénateurs prennent leurs décisions en conscience. J'ai tout à l'heure entendu avec plaisir Philippe Douste-Blazy affirmer qu'il nous avait entendus. L'échéance suivante est celle des municipales. Nous devrons mener des combats extrêmement importants pour nous et notre pays : à Lyon, Michel Mercier, à Toulouse, Philippe Douste-Blazy, à Rouen, Pierre Averty, à Tours, Renaud de Dieulevars, à Angers, vielle ville UDF qui jamais n'aurait dû cesser de l'être, Dominique Richard, à Strasbourg, Fabien Keller Ces batailles sont nos batailles.
Notre objectif est de reconstruire ensemble l'opposition. L'opposition a connu une succession de crises. Certains s'y trouvent encore. Nous avons l'avantage d'en être sortis. Notre objectif doit être de " tisser notre toile ". Nous avons ici débattu de certains mots qui n'ont plus de sens. L'un d'entre eux était le terme " hégémonie ". Qui parle encore d'hégémonie ? Plus personne n'en a les moyens Nous avons évoqué le " parti unique ". Mais que peut-il signifier, notamment pour les démocrates dont parlait François Léotard ?
Mes chers amis, je souhaite que vous preniez conscience du fait que vous êtes en situation de devenir la première force de l'opposition nationale de demain. Vous le pouvez, nous le pouvons. Les circonstances, le temps, le calendrier, les événements vous sont favorables et peuvent vous permettre de prendre la tête. Prenez-la. Prenons-la tous ensemble. N'hésitons pas. Enlevons nos vêtements, qui étaient ceux d'un parti minoritaire dans l'opposition d'hier, et revêtons l'habit de ceux qui veulent gagner les échéances à venir. Cela passe par l'affirmation de notre identité politique, non pas par le renoncement à nos convictions au profit des autres. La grande affaire de la politique française est désormais de savoir comment mettre un terme à l'emprise du Parti Socialiste sur la vie de notre pays. Depuis vingt ans, nous n'avons connu que le Parti Socialiste au pouvoir ou la cohabitation, à l'exception de deux années au cours desquelles nous avions toutes les possibilités. Nous devons toutefois reconnaître que nous n'en avons pas fait un très bon usage Nous ne voulons plus ni de la Gauche au pouvoir ni du mélange qu'est la cohabitation. La question est la suivante : "
Va-t-on sortir de ce septennat avec un Président de Gauche ? ". Sommes-nous capables de faire en sorte que la France dise non à la hausse permanente des dépenses publiques, non au refus systématique de toutes les réformes et de tous les changements dont notre pays a grand besoin, non à la dilapidation des capacités françaises et non aux chances perdues par notre pays au cours de ces vingt années ? Notre objectif, mes chers amis, est de battre Lionel Jospin.
Nous devrons, pour cela, réunir un certain nombre de convictions. La première est l'union de l'opposition. Vous avez tous, hier, répondu avec talent et ferveur à ceux qui vous avaient maltraités. Un certain nombre de voix se sont en effet élevées au cours des dernières semaines pour nous adresser des invectives, voire des injures, inacceptables. Il est temps maintenant de procéder à un rappel au calme. Je propose de recentrer le débat sur les vraies questions, d'admettre que l'opposition ne sera jamais uniforme, qu'elle est diverse, et que cela est normal est sain. Nous devons rappeler que le respect mutuel est nécessaire et que ceux qui tirent contre leur camp perdent toujours les batailles. Par ailleurs, pour battre la Gauche, le renouvellement des hommes et des idées, dont parle très bien François Bayrou, est nécessaire.
Mes chers amis, prenez conscience du fait qu'il y a vingt ans, à l'orée de cette longue période marquée par la Gauche, notre force politique de l'opposition rassemblait 44 % des suffrages au premier tour. Aujourd'hui, pour toutes les élections, ces mêmes forces rassemblent 34 % des suffrages. L'opposition nationale s'est rétrécie, et nous vous demandons de prendre conscience du fait que pour gagner il faut savoir innover et se tourner vers les électeurs.
Je prendrai ici quelques exemples. La conférence de La Haye s'est tenue il y a quelques jours. Elle a donné lieu, en France, à très peu de commentaires. Cet événement est pourtant d'une très haute importance. Si les hommes politiques n'en parlent pas, les Français savent qu'il existe une menace écologique réelle. Si la température des continents s'accroît de 1 %, la salle dans laquelle nous sommes aujourd'hui se trouvera, à la fin du siècle prochain, sous dix mètres d'eau. Il existe par conséquent dans notre pays de réelles inquiétudes. Un combat politique doit être mené pour que le monde entier prenne les décisions qu'exige la protection de l'environnement et de la planète. Dominique Voynet a pris, à La Haye, de mauvaises décisions et a mal défendu les intérêts de l'Europe, alors qu'il était possible de faire céder les Américains sur des sujets centraux. Dominique Voynet n'est pas un bon ministre. Elle défend mal les intérêts de l'écologie.
Par ailleurs, l'opposition est associée à tort à un certain nombre de mots. Les mots " capital ", " libéral ", " patronat " sont ainsi évoqués. Ils ne relèvent pourtant pas de notre sphère. Le débat sur la mondialisation montre que nos concitoyens souhaitent être dirigés par des hommes et des femmes qui soient capables de maîtriser les dangers et les risques de la mondialisation. Nul ne doute du fait que nous ayons beaucoup à tirer de la mondialisation. Nul ne doute du fait qu'elle s'impose. Toutefois, elle implique de nombreux risques et peut engendrer de nouveaux conflits dans le monde. Le rôle des hommes politiques n'est pas de bêler devant les événements, mais de les maîtriser.
La Gauche a récemment essayé de nous piéger sur l'IVG. Elle n'y est pas parvenue, et je me félicite de la façon dont, à l'initiative de l'UDF et avec le concours d'un nombre très respectable d'amis, nous avons su trouver les mots et l'attitude adaptés à cette situation. Philippe Douste-Blazy a évoqué les débats relatifs aux recherches menées sur les embryons. Nous devons être extrêmement présents. Je vous ai parlé de l'écologie, de la mondialisation et je vous parle à présent des problèmes liés à la vie, qui sont, pour nos concitoyens beaucoup plus importants que le calendrier électoral.
Je ne peux, pour conclure, que vous dire combien nous avons été heureux de vous accueillir et combien nous sommes heureux de nous retrouver, à l'UDF, aux côtés de François Bayrou. Nous serons avec lui dans les combats à venir. Lorsque les Jeux Olympiques se terminent, la flamme est remise à la ville qui organisera leur prochaine édition. J'avais le sentiment, en venant à Angers, de transporter la flamme de l'UDF, qui venait de Lille. Cette flamme, qui nous éclaire, qui nous illumine et nous guidera, je la remets à François Bayrou, en lui disant : " Bon travail ".
(source http://www.udf.org, le 8 janvier 2001)