Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de vous retrouver ici, dans cette " salle des accords " où Martine AUBRY nous accueille, avec Dominique STRAUSS-KAHN, Pierre MOSCOVICI et Nicole PERY, salle qui est un peu la vôtre, tant vous avez l'habitude de vous y réunir.
Je tenais en effet à vous rencontrer avant le Conseil Européen de Vienne, qui se tiendra les 11 et 12 décembre prochains. Fixer une date pour le faire ne fut pas chose facile, mon agenda étant occupé par plusieurs Sommets bilatéraux, et vous-mêmes ayant aussi vos contraintes qu'il me fallait respecter. Nous ne disposons que d'une heure et demie -au moins pour cette première rencontre. C'est pourquoi je serai très bref dans ce propos liminaire et vous demanderai de faire de même, dans un instant, pour vos propres interventions.
Je suis ici, ce matin, avant tout pour vous écouter. Mais je voudrais aussi vous faire partager quelques analyses.
Le sommet sur l'emploi de Luxembourg a marqué, il y a un an, et à l'instigation de la France, un tournant dans l'approche communautaire des questions de l'emploi et de la lutte contre le chômage ainsi que dans leur prise en compte au niveau de l'Union européenne.
Longtemps, le sentiment a prévalu que la priorité n'était pas accordée suffisamment à l'emploi. Une prise de conscience s'est, depuis Luxembourg, opérée et nous avons pu, ensemble, définir une méthode de travail :
*des lignes directrices ont été arrêtées, qui fixent pour la première fois des orientations communes aux Quinze, qui veulent favoriser la convergence des politiques nationales de l'emploi; ces lignes directrices seront articulées avec les grandes orientations des politiques économiques (GOPE) ;
*des objectifs communs précis et mesurables ont été définis, associés à certaines de ces lignes directrices -même si j'aurais souhaité pour ma part qu'il y en ait encore davantage ;
*des Plans Nationaux d'Action ont été conçus, pour mettre en oeuvre dans chaque État cette stratégie.
Le Plan National d'Action que nous avons adopté pour notre part en avril dernier, et sur lequel vous aviez alors été consultés, est à la fois ambitieux et réaliste. Il montre le sérieux de notre démarche et l'importance que nous accordons à cet exercice.
Salué à Cardiff, comme étant, avec le Plan espagnol, celui qui répondait le mieux aux objectifs de Luxembourg, je pense qu'il apparaîtra, à Vienne où un premier bilan sera présenté, comme un des plus avancés dans sa mise en oeuvre.
Un seul exemple pour illustrer notre démarche : le " nouveau départ " pour les jeunes et les chômeurs adultes. Le dispositif est en place, l'ANPE a déjà pris en charge 55.000 personnes à ce titre, elle en prendra en charge 850.000 en 1999 et plus de 2 millions à terme. Ses moyens seront renforcés à cette fin de 2.500 emplois supplémentaires et son budget de prestations sera plus que doublé.
A Vienne, seront débattues les lignes directrices pour 1999, qui différeront peu, -et c'est normal-, de celles adoptées il y a juste un an. J'écouterai avec attention vos réactions éventuelles à ce projet que vous avez déjà examiné techniquement dans cette enceinte.
Je veux le souligner ce matin : l'implication des partenaires sociaux dans cette démarche est pour moi tout à fait essentielle. Je serai particulièrement intéressé d'entendre vos propositions sur la façon d'améliorer cette implication, et en particulier sur la perspective d'associer les partenaires sociaux eux-mêmes au Plan National, à l'image de ce qui se pratique dans d'autres États membres. Ce serait là, je crois, un très grand progrès, surtout si cette démarche se généralisait en Europe.
Enfin, la démarche engagée à Luxembourg, avec la mise en oeuvre anticipée du chapitre "emploi" du traité d'Amsterdam, est vivante. Elle mérite d'être complétée et enrichie. Elle doit être consolidée et confortée par une véritable surveillance multilatérale, encadrée par des indicateurs qui permettent de comparer véritablement les situations de chômage et d'emploi dans les différents pays, et qui soit assortie de sanctions pour les Etats défaillants.
Quelle que soit son importance, cette démarche ne résume pas pour autant le dialogue social européen. Je l'ai évoqué au début de la semaine avec Gerhardt SCHROEDER, j'aborderai ce point tout à l'heure avec Tony BLAIR : de nouvelles initiatives doivent prolonger cette avancée.
Les partenaires sociaux doivent prendre toute leur place au niveau européen et devenir, par la négociation et la signature d'accords, des " co-législateurs ". C'est là un enjeu majeur, et il faut absolument dépasser les blocages actuels dans la négociation. Je me suis réjoui de voir, il y a quelques semaines, le président de l'UNICE partager ce point de vue.
Les sujets ne manquent pas pour mener ce dialogue :
*formation tout au long de la vie,
*organisation du temps de travail,
*harmonisation sociale dans les secteurs transfrontaliers comme les transport, ou dans les secteurs fortement intégrés,
*principe d'un salaire minimum dans chaque État membre.
Je serai maintenant heureux de vous entendre à propos de tous ces thèmes.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 mai 2001)
Je suis très heureux de vous retrouver ici, dans cette " salle des accords " où Martine AUBRY nous accueille, avec Dominique STRAUSS-KAHN, Pierre MOSCOVICI et Nicole PERY, salle qui est un peu la vôtre, tant vous avez l'habitude de vous y réunir.
Je tenais en effet à vous rencontrer avant le Conseil Européen de Vienne, qui se tiendra les 11 et 12 décembre prochains. Fixer une date pour le faire ne fut pas chose facile, mon agenda étant occupé par plusieurs Sommets bilatéraux, et vous-mêmes ayant aussi vos contraintes qu'il me fallait respecter. Nous ne disposons que d'une heure et demie -au moins pour cette première rencontre. C'est pourquoi je serai très bref dans ce propos liminaire et vous demanderai de faire de même, dans un instant, pour vos propres interventions.
Je suis ici, ce matin, avant tout pour vous écouter. Mais je voudrais aussi vous faire partager quelques analyses.
Le sommet sur l'emploi de Luxembourg a marqué, il y a un an, et à l'instigation de la France, un tournant dans l'approche communautaire des questions de l'emploi et de la lutte contre le chômage ainsi que dans leur prise en compte au niveau de l'Union européenne.
Longtemps, le sentiment a prévalu que la priorité n'était pas accordée suffisamment à l'emploi. Une prise de conscience s'est, depuis Luxembourg, opérée et nous avons pu, ensemble, définir une méthode de travail :
*des lignes directrices ont été arrêtées, qui fixent pour la première fois des orientations communes aux Quinze, qui veulent favoriser la convergence des politiques nationales de l'emploi; ces lignes directrices seront articulées avec les grandes orientations des politiques économiques (GOPE) ;
*des objectifs communs précis et mesurables ont été définis, associés à certaines de ces lignes directrices -même si j'aurais souhaité pour ma part qu'il y en ait encore davantage ;
*des Plans Nationaux d'Action ont été conçus, pour mettre en oeuvre dans chaque État cette stratégie.
Le Plan National d'Action que nous avons adopté pour notre part en avril dernier, et sur lequel vous aviez alors été consultés, est à la fois ambitieux et réaliste. Il montre le sérieux de notre démarche et l'importance que nous accordons à cet exercice.
Salué à Cardiff, comme étant, avec le Plan espagnol, celui qui répondait le mieux aux objectifs de Luxembourg, je pense qu'il apparaîtra, à Vienne où un premier bilan sera présenté, comme un des plus avancés dans sa mise en oeuvre.
Un seul exemple pour illustrer notre démarche : le " nouveau départ " pour les jeunes et les chômeurs adultes. Le dispositif est en place, l'ANPE a déjà pris en charge 55.000 personnes à ce titre, elle en prendra en charge 850.000 en 1999 et plus de 2 millions à terme. Ses moyens seront renforcés à cette fin de 2.500 emplois supplémentaires et son budget de prestations sera plus que doublé.
A Vienne, seront débattues les lignes directrices pour 1999, qui différeront peu, -et c'est normal-, de celles adoptées il y a juste un an. J'écouterai avec attention vos réactions éventuelles à ce projet que vous avez déjà examiné techniquement dans cette enceinte.
Je veux le souligner ce matin : l'implication des partenaires sociaux dans cette démarche est pour moi tout à fait essentielle. Je serai particulièrement intéressé d'entendre vos propositions sur la façon d'améliorer cette implication, et en particulier sur la perspective d'associer les partenaires sociaux eux-mêmes au Plan National, à l'image de ce qui se pratique dans d'autres États membres. Ce serait là, je crois, un très grand progrès, surtout si cette démarche se généralisait en Europe.
Enfin, la démarche engagée à Luxembourg, avec la mise en oeuvre anticipée du chapitre "emploi" du traité d'Amsterdam, est vivante. Elle mérite d'être complétée et enrichie. Elle doit être consolidée et confortée par une véritable surveillance multilatérale, encadrée par des indicateurs qui permettent de comparer véritablement les situations de chômage et d'emploi dans les différents pays, et qui soit assortie de sanctions pour les Etats défaillants.
Quelle que soit son importance, cette démarche ne résume pas pour autant le dialogue social européen. Je l'ai évoqué au début de la semaine avec Gerhardt SCHROEDER, j'aborderai ce point tout à l'heure avec Tony BLAIR : de nouvelles initiatives doivent prolonger cette avancée.
Les partenaires sociaux doivent prendre toute leur place au niveau européen et devenir, par la négociation et la signature d'accords, des " co-législateurs ". C'est là un enjeu majeur, et il faut absolument dépasser les blocages actuels dans la négociation. Je me suis réjoui de voir, il y a quelques semaines, le président de l'UNICE partager ce point de vue.
Les sujets ne manquent pas pour mener ce dialogue :
*formation tout au long de la vie,
*organisation du temps de travail,
*harmonisation sociale dans les secteurs transfrontaliers comme les transport, ou dans les secteurs fortement intégrés,
*principe d'un salaire minimum dans chaque État membre.
Je serai maintenant heureux de vous entendre à propos de tous ces thèmes.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 mai 2001)