Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je souhaite tout d'abord remercier le gouvernement sénégalais pour la qualité de l'accueil qui nous est fait, ainsi que le secrétaire exécutif de la convention sur la lutte contre la désertification, et son équipe. Qu'ils reçoivent le témoignage de la reconnaissance du gouvernement français pour les efforts qu'ils ont déployés.
La France souhaite réaffirmer concrètement sa volonté que cette convention puisse être mise en uvre effectivement et rapidement au niveau international, comme nous nous y efforçons déjà dans notre action bilatérale.
Monsieur le Président,
Permettez-moi, en guise d'entrée en la matière, de vous faire part de réflexions inspirées par mon récent voyage à Buenos-Aires, où je représentais la France à la conférence des parties de la convention des Nations unies sur le changement climatique. J'ai constaté, avec satisfaction, que les pays du Sud prenaient activement la parole, même si leurs propos sonnaient parfois désagréablement aux oreilles des pays du Nord.
De fait, il n'est jamais plaisant de s'entendre rappeler que nous, les pays riches, ne respectons pas toujours nos engagements en matière de lutte contre la pollution, de transfert de technologie et d'aide publique au développement.
Il est indispensable que les pays du Sud continuent à apporter leur concours à la négociation. Les enjeux de ces grandes conventions sont vitaux pour la planète, qu'il s'agisse du changement climatique, de la préservation de la biodiversité ou de la lutte contre la désertification. Comment, sans vous, adopter des décisions politiques courageuses ? Il s'agit d'opérer sans tarder la transition vers de nouveaux modes de production et de consommation, dans une optique de développement durable.
L'implication du groupe africain, très actif à Buenos-Aires, est évidemment primordiale ici à Dakar. Nous sommes en effet rassemblés pour joindre nos efforts afin d'enrayer un fléau, la désertification, qui atteint particulièrement les pays africains. Ils doivent se mobiliser pour faire clairement entendre leur voix dans toutes les négociations internationales, et la France est disposée à les aider à développer leur capacité d'intervention.
C'est dans ce contexte que mon pays a contribué à l'organisation de cette deuxième conférence des parties, dont je suis particulièrement heureuse qu'elle se tienne en Afrique.
Monsieur le Président,
Qu'attendons-nous de cette convention ? Permettez-moi de rappeler, en substance, ce que j'ai déjà dit à Rome, et qui reste d'actualité.
Tout d'abord, la convention doit permettre que la vigilance des Etats ne se relâche pas. Par les rendez-vous réguliers qu'elle instaure, elle organise le dialogue et permet la confrontation des points de vue.
En deuxième lieu, la convention doit organiser la coopération internationale, en vue de comprendre les mécanismes conduisant à l'aggravation de la désertification. Ce phénomène demeure mal compris dans nombre de ses aspects. Il faut, en amont, approfondir notre connaissance scientifique, puis organiser le partage des expériences et des informations. L'efficacité de la lutte contre la désertification en dépend.
En troisième lieu, et surtout, la convention doit faciliter la mobilisation des ressources nationales et internationales consacrées à la lutte contre la désertification, et permettre que celle-ci soit plus efficace.
Les Etats directement affectés peuvent seuls mobiliser les ressources humaines, prendre la mesure du problème sur leur territoire et garantir que des efforts de long terme seront engagés et poursuivis. Eux seuls peuvent déterminer la part des budgets nationaux qui sera consacrée à cette tâche, et la façon dont les ressources seront rassemblées.
La solidarité internationale doit se manifester simultanément, par l'appui aux plans nationaux et par un effort soutenu d'assistance technique et financière.
Monsieur le Président,
Le Secrétariat joue son rôle dans la mise en uvre des décisions que nous prenons ensemble. La France lui apporte un soutien direct cette année, dans le cadre de la préparation de cette conférence.
Les institutions de la convention se complètent, avec la mise en place du mécanisme global, à Rome, auprès du FIDA. Il est capital, pour le bon fonctionnement de cette convention, que ces deux organes travaillent efficacement l'un avec l'autre. Chacun doit se concentrer sur son mandat : le Secrétariat sur celui défini dans la convention elle-même, et le mécanisme global sur les fonctions que nous avons définies l'an dernier à Rome.
La convention est encore dans sa phase d'installation. Elle doit trouver son rythme, propre qui ne recoupe pas forcément celui des autres conventions de Rio.
Les différentes enquêtes et études menées cette année dans les pays touchés mettent en évidence un certain nombre de problèmes relatifs à la mise en uvre concrète de la Convention sur le terrain. Ces difficultés, inévitables en cette période d'apprentissage mutuel, seront peu à peu surmontées si chacun assume pleinement sa part de responsabilité. Parmi les recommandations qui découlent de ces analyses, je retiendrai quelques pistes sur lesquelles nos efforts pourraient se concentrer :
- pour la société civile : une meilleure sensibilisation des populations locales, une démarche plus participative et une plus grande synergie dans les actions, ainsi qu'un renforcement des liens avec la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté ;
- pour les pays touchés : la mise en cohérence des plans d'Action Nationaux avec les stratégies globales de développement, une meilleure coordination interministérielle et une attention accrue aux demandes et propositions d'action des populations ;
- pour les bailleurs de fonds : l'intégration des attendus de la convention dans leurs interventions, une harmonisation des politiques et des projets, une meilleure coordination sur le terrain entre les agences d'aide et les partenaires nationaux, régionaux, internationaux.
Monsieur le Président,
Afin d'illustrer ces recommandations, je vous ferai part de quelques expériences que mon pays a récemment engagées, non pour les ériger en modèle, mais pour les échanger avec vous dans le cadre de ce nécessaire apprentissage mutuel que j'évoquais tout à l'heure.
La France a mis en place, depuis deux ans, un groupe interministériel permanent sur le suivi de la convention, qui travaille à la réorientation de l'aide française en matière de lutte contre la désertification, qu'il s'agisse de mieux canaliser l'existant, ou de renforcer les moyens déployés.
La France a la chance que son territoire ne soit pas directement affecté par la désertification, mais elle se sent solidaire des pays qui en souffrent et elle entend le montrer. L'Afrique restant la plus menacée, notre engagement à ses côtés est prioritaire : l'aide de la France au développement est d'ores et déjà consacrée en partie à la lutte contre la désertification, et cette part est en augmentation, comme le montre la brochure que nous avons préparée à cet effet.
Pour 1998 et les deux années à venir, l'effort financier engagé par mon pays consiste, entre autres, à appuyer l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), pour environ 14 millions de francs français. Les pays africains souhaitent voir jouer à l'OSS un rôle important dans l'application de la convention. C'est en effet, à mon sens, un bon relais scientifique et technique dans cette région. Nous sommes particulièrement attentifs à son Réseau d'observatoires et de surveillance écologique à long terme (ROSELT). Il s'agit là non seulement de disposer d'un outil de mesure fiable, mais tout autant de renforcer les capacités d'action des Etats en leur fournissant un dispositif d'alerte et de contrôle.
Mon ministère apporte également sa contribution à la lutte contre la désertification. Cela représentait, pour 1998, 25 % de son budget international, répartis entre un appui aux programmes de l'OSS, une aide à des projets de terrain, provenant d'initiatives de la société civile, et enfin un appui à l'Organisation Météorologique Mondiale, afin de l'encourager à aider les pays africains touchés par la désertification à mettre à profit les données climatiques dans ce domaine.
La France a également décidé de mobiliser davantage le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) dans son effort au service de la lutte contre la désertification. Par exemple : 20 millions de francs français ont d'ores et déjà été réservés pour une initiative pilote destinée en priorité aux pays du Sahel, pour le financement de projets alliant protection de l'environnement mondial et lutte contre la désertification. Cette initiative devrait aboutir en 1999 et pourra, je l'espère, bénéficier de l'appui d'autres bailleurs de fonds.
Enfin, je suis personnellement attachée à ce que les associations, les coopératives, toutes les institutions qui travaillent au plus près du terrain, puissent donner à cette convention sa pleine dimension. Nous savons qu'il n'est pas de lutte contre la désertification qui n'associe de très près les populations à cet effort.
Je continuerai à veiller, en liaison avec mes collègues du gouvernement français, à ce qu'elles disposent des moyens nécessaires, et à ce que leur rôle soit accru. Mon ministère apportera une contribution renforcée à leurs actions en 1999, ainsi qu'un soutien plus spécifique à la rencontre du RIOD (réseau des ONG sur la désertification), prévue l'année prochaine ici-même.
En matière de recherche scientifique et technique, mon pays a mis en place, au niveau national, un comité d'experts indépendant. La création d'un Comité scientifique français de la désertification correspond à une double préoccupation : il s'agit d'abord de mobiliser la communauté scientifique autour de programmes de recherche pour fournir un guide aux décisions et aider aux actions de lutte, et ensuite de favoriser le développement d'équipes scientifiques des pays du Sud, et de contribuer au partage des savoirs et à l'appropriation des technologies.
Ce comité a élaboré un appel d'offres pour des programmes de recherche-développement en Afrique. Un financement de 5 millions de francs français (5 MF) a été engagé pour trois ans, sur le fonds d'aide et de coopération français. Un séminaire de formation pour les pays du Sahel est envisagé pour 1999.
Monsieur le Président,
Je salue avec joie l'entrée toute fraîche du Japon dans cette convention. La présence de ce grand pays à nos côtés doit permettre d'accroître nos moyens de lutte.
Mais je souhaite aussi renouveler l'appel pressant que j'avais lancé à Rome, et qui a été lancé ici-même il y a quelques instants par le président de l'Union européenne, Martin Bartenstein. De grands Etats développés ont choisi jusqu'ici de ne pas ratifier cette convention, alors même qu'ils affirment leur intérêt pour le continent africain. Ils privent ainsi la communauté internationale de leur appui, de leur expérience, de leur richesse. Ils se coupent des efforts engagés en vue de lutter contre la désertification. La France le déplore et elle leur demande de reconsidérer cette situation.
Enfin, et je conclurai ainsi, je souhaite lancer un appel aux bailleurs bilatéraux et multilatéraux, afin qu'il y ait une mobilisation accrue des fonds alloués à la lutte contre la désertification.
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, je vous remercie.
(source http://www.environnement.gouv.fr, le 20 septembre 2001)
Mesdames, Messieurs,
Je souhaite tout d'abord remercier le gouvernement sénégalais pour la qualité de l'accueil qui nous est fait, ainsi que le secrétaire exécutif de la convention sur la lutte contre la désertification, et son équipe. Qu'ils reçoivent le témoignage de la reconnaissance du gouvernement français pour les efforts qu'ils ont déployés.
La France souhaite réaffirmer concrètement sa volonté que cette convention puisse être mise en uvre effectivement et rapidement au niveau international, comme nous nous y efforçons déjà dans notre action bilatérale.
Monsieur le Président,
Permettez-moi, en guise d'entrée en la matière, de vous faire part de réflexions inspirées par mon récent voyage à Buenos-Aires, où je représentais la France à la conférence des parties de la convention des Nations unies sur le changement climatique. J'ai constaté, avec satisfaction, que les pays du Sud prenaient activement la parole, même si leurs propos sonnaient parfois désagréablement aux oreilles des pays du Nord.
De fait, il n'est jamais plaisant de s'entendre rappeler que nous, les pays riches, ne respectons pas toujours nos engagements en matière de lutte contre la pollution, de transfert de technologie et d'aide publique au développement.
Il est indispensable que les pays du Sud continuent à apporter leur concours à la négociation. Les enjeux de ces grandes conventions sont vitaux pour la planète, qu'il s'agisse du changement climatique, de la préservation de la biodiversité ou de la lutte contre la désertification. Comment, sans vous, adopter des décisions politiques courageuses ? Il s'agit d'opérer sans tarder la transition vers de nouveaux modes de production et de consommation, dans une optique de développement durable.
L'implication du groupe africain, très actif à Buenos-Aires, est évidemment primordiale ici à Dakar. Nous sommes en effet rassemblés pour joindre nos efforts afin d'enrayer un fléau, la désertification, qui atteint particulièrement les pays africains. Ils doivent se mobiliser pour faire clairement entendre leur voix dans toutes les négociations internationales, et la France est disposée à les aider à développer leur capacité d'intervention.
C'est dans ce contexte que mon pays a contribué à l'organisation de cette deuxième conférence des parties, dont je suis particulièrement heureuse qu'elle se tienne en Afrique.
Monsieur le Président,
Qu'attendons-nous de cette convention ? Permettez-moi de rappeler, en substance, ce que j'ai déjà dit à Rome, et qui reste d'actualité.
Tout d'abord, la convention doit permettre que la vigilance des Etats ne se relâche pas. Par les rendez-vous réguliers qu'elle instaure, elle organise le dialogue et permet la confrontation des points de vue.
En deuxième lieu, la convention doit organiser la coopération internationale, en vue de comprendre les mécanismes conduisant à l'aggravation de la désertification. Ce phénomène demeure mal compris dans nombre de ses aspects. Il faut, en amont, approfondir notre connaissance scientifique, puis organiser le partage des expériences et des informations. L'efficacité de la lutte contre la désertification en dépend.
En troisième lieu, et surtout, la convention doit faciliter la mobilisation des ressources nationales et internationales consacrées à la lutte contre la désertification, et permettre que celle-ci soit plus efficace.
Les Etats directement affectés peuvent seuls mobiliser les ressources humaines, prendre la mesure du problème sur leur territoire et garantir que des efforts de long terme seront engagés et poursuivis. Eux seuls peuvent déterminer la part des budgets nationaux qui sera consacrée à cette tâche, et la façon dont les ressources seront rassemblées.
La solidarité internationale doit se manifester simultanément, par l'appui aux plans nationaux et par un effort soutenu d'assistance technique et financière.
Monsieur le Président,
Le Secrétariat joue son rôle dans la mise en uvre des décisions que nous prenons ensemble. La France lui apporte un soutien direct cette année, dans le cadre de la préparation de cette conférence.
Les institutions de la convention se complètent, avec la mise en place du mécanisme global, à Rome, auprès du FIDA. Il est capital, pour le bon fonctionnement de cette convention, que ces deux organes travaillent efficacement l'un avec l'autre. Chacun doit se concentrer sur son mandat : le Secrétariat sur celui défini dans la convention elle-même, et le mécanisme global sur les fonctions que nous avons définies l'an dernier à Rome.
La convention est encore dans sa phase d'installation. Elle doit trouver son rythme, propre qui ne recoupe pas forcément celui des autres conventions de Rio.
Les différentes enquêtes et études menées cette année dans les pays touchés mettent en évidence un certain nombre de problèmes relatifs à la mise en uvre concrète de la Convention sur le terrain. Ces difficultés, inévitables en cette période d'apprentissage mutuel, seront peu à peu surmontées si chacun assume pleinement sa part de responsabilité. Parmi les recommandations qui découlent de ces analyses, je retiendrai quelques pistes sur lesquelles nos efforts pourraient se concentrer :
- pour la société civile : une meilleure sensibilisation des populations locales, une démarche plus participative et une plus grande synergie dans les actions, ainsi qu'un renforcement des liens avec la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté ;
- pour les pays touchés : la mise en cohérence des plans d'Action Nationaux avec les stratégies globales de développement, une meilleure coordination interministérielle et une attention accrue aux demandes et propositions d'action des populations ;
- pour les bailleurs de fonds : l'intégration des attendus de la convention dans leurs interventions, une harmonisation des politiques et des projets, une meilleure coordination sur le terrain entre les agences d'aide et les partenaires nationaux, régionaux, internationaux.
Monsieur le Président,
Afin d'illustrer ces recommandations, je vous ferai part de quelques expériences que mon pays a récemment engagées, non pour les ériger en modèle, mais pour les échanger avec vous dans le cadre de ce nécessaire apprentissage mutuel que j'évoquais tout à l'heure.
La France a mis en place, depuis deux ans, un groupe interministériel permanent sur le suivi de la convention, qui travaille à la réorientation de l'aide française en matière de lutte contre la désertification, qu'il s'agisse de mieux canaliser l'existant, ou de renforcer les moyens déployés.
La France a la chance que son territoire ne soit pas directement affecté par la désertification, mais elle se sent solidaire des pays qui en souffrent et elle entend le montrer. L'Afrique restant la plus menacée, notre engagement à ses côtés est prioritaire : l'aide de la France au développement est d'ores et déjà consacrée en partie à la lutte contre la désertification, et cette part est en augmentation, comme le montre la brochure que nous avons préparée à cet effet.
Pour 1998 et les deux années à venir, l'effort financier engagé par mon pays consiste, entre autres, à appuyer l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), pour environ 14 millions de francs français. Les pays africains souhaitent voir jouer à l'OSS un rôle important dans l'application de la convention. C'est en effet, à mon sens, un bon relais scientifique et technique dans cette région. Nous sommes particulièrement attentifs à son Réseau d'observatoires et de surveillance écologique à long terme (ROSELT). Il s'agit là non seulement de disposer d'un outil de mesure fiable, mais tout autant de renforcer les capacités d'action des Etats en leur fournissant un dispositif d'alerte et de contrôle.
Mon ministère apporte également sa contribution à la lutte contre la désertification. Cela représentait, pour 1998, 25 % de son budget international, répartis entre un appui aux programmes de l'OSS, une aide à des projets de terrain, provenant d'initiatives de la société civile, et enfin un appui à l'Organisation Météorologique Mondiale, afin de l'encourager à aider les pays africains touchés par la désertification à mettre à profit les données climatiques dans ce domaine.
La France a également décidé de mobiliser davantage le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) dans son effort au service de la lutte contre la désertification. Par exemple : 20 millions de francs français ont d'ores et déjà été réservés pour une initiative pilote destinée en priorité aux pays du Sahel, pour le financement de projets alliant protection de l'environnement mondial et lutte contre la désertification. Cette initiative devrait aboutir en 1999 et pourra, je l'espère, bénéficier de l'appui d'autres bailleurs de fonds.
Enfin, je suis personnellement attachée à ce que les associations, les coopératives, toutes les institutions qui travaillent au plus près du terrain, puissent donner à cette convention sa pleine dimension. Nous savons qu'il n'est pas de lutte contre la désertification qui n'associe de très près les populations à cet effort.
Je continuerai à veiller, en liaison avec mes collègues du gouvernement français, à ce qu'elles disposent des moyens nécessaires, et à ce que leur rôle soit accru. Mon ministère apportera une contribution renforcée à leurs actions en 1999, ainsi qu'un soutien plus spécifique à la rencontre du RIOD (réseau des ONG sur la désertification), prévue l'année prochaine ici-même.
En matière de recherche scientifique et technique, mon pays a mis en place, au niveau national, un comité d'experts indépendant. La création d'un Comité scientifique français de la désertification correspond à une double préoccupation : il s'agit d'abord de mobiliser la communauté scientifique autour de programmes de recherche pour fournir un guide aux décisions et aider aux actions de lutte, et ensuite de favoriser le développement d'équipes scientifiques des pays du Sud, et de contribuer au partage des savoirs et à l'appropriation des technologies.
Ce comité a élaboré un appel d'offres pour des programmes de recherche-développement en Afrique. Un financement de 5 millions de francs français (5 MF) a été engagé pour trois ans, sur le fonds d'aide et de coopération français. Un séminaire de formation pour les pays du Sahel est envisagé pour 1999.
Monsieur le Président,
Je salue avec joie l'entrée toute fraîche du Japon dans cette convention. La présence de ce grand pays à nos côtés doit permettre d'accroître nos moyens de lutte.
Mais je souhaite aussi renouveler l'appel pressant que j'avais lancé à Rome, et qui a été lancé ici-même il y a quelques instants par le président de l'Union européenne, Martin Bartenstein. De grands Etats développés ont choisi jusqu'ici de ne pas ratifier cette convention, alors même qu'ils affirment leur intérêt pour le continent africain. Ils privent ainsi la communauté internationale de leur appui, de leur expérience, de leur richesse. Ils se coupent des efforts engagés en vue de lutter contre la désertification. La France le déplore et elle leur demande de reconsidérer cette situation.
Enfin, et je conclurai ainsi, je souhaite lancer un appel aux bailleurs bilatéraux et multilatéraux, afin qu'il y ait une mobilisation accrue des fonds alloués à la lutte contre la désertification.
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, je vous remercie.
(source http://www.environnement.gouv.fr, le 20 septembre 2001)